Ce samedi, le XV de France défie l’Angleterre pour la 4ème journée du 6 Nations 2018. Au-delà du Tournoi, ce choc entre Français et Anglais revêt d’une importance particulière : après tout, il s’agit du Crunch ! Mais au fait, pourquoi dit-on “Crunch” pour caractériser ce duel qui oppose nos Bleus aux Soldats de Sa Majesté ? Autant vous le dire tout de suite : non, il n’y a aucun rapport avec les céréales au chocolat du même nom, et leur célèbre slogan du “pti dej’ qui va t’éclater…” ! Si pour Europe 1, “la presse britannique a inventé cette expression à la fin des années 1990”, on peut remonter à 1981 pour trouver la trace d’un France - Angleterre mentionné avec cette expression, dans l’Irish Times.
Auteur de France/Angleterre, le crunch, Félicien Taris détaille dans une interview pour Télé-Loisirs :
Pendant les guerres, les deux pays se sont affrontés et les Anglais ont toujours voulu asseoir leur suprématie sur les Français. Puis les deux nations ont enterré la hache de guerre, et désormais, c'est sur le pré qu'elles se font face lors du fameux “crunch”. C'est une expression anglaise qui signifie “moment crucial”, un moment attendu comme le messie pour le XV de la Rose, leur heure de gloire.
Si les fans de muscuuuuuu aux six packs parfaitement dessinés connaissent bien cet exercice, le terme “crunch” signifie donc littéralement “le moment crucial”, ou “le moment décisif”. La raison ? L’énorme rivalité entre les deux nations, qui ont longtemps dominé le Tournoi des 5 Nations dans la dernière partie du 20ème siècle, et dont l’affrontement déterminait bien souvent le vainqueur de la compétition. Ancien sélectionneur du XV de la Rose, Clive Woodward expliquait dans le documentaire Le «Crunch», toute une histoire : “En Anglais, c’est comme un choc frontal entre deux voitures, c’est aussi violent que ça.”
Du premier affrontement en 1906 à la première victoire tricolore en 1927, ce documentaire retrace l’histoire du fameux Crunch, et plonge dans le passé, témoin à l’appui. L’ancien capitaine anglais Will Carling est de ceux-là. Il confirme : “je me souviens que c’est à ce moment-là que les Angleterre-France sont devenus le Crunch. Avant, ça n’avait rien à voir avec ça. Je dois avouer que les matchs de la fin des années 80, du début des années 90 ont été… assez spéciaux, assez physiques.”
Découvrez le superbe reportage en vidéo :
Crédit vidéo :replay fr
Amis à Laporte
Parce que les Français sont souvent chocolats dans cette histoire ?
Oulala
Heureusement que ce sont eux qui ont choisi le nom, parce qu'avec cette "définition " un certain monsieur Galthié(r?) aurait appelé ça le momentum
Snark
On dit crunch parce qu'on n'est même pas assez malin pour en employer un autre qui serait français (comme branlée, raclée, fessée). Il est vrai que le grand-breton, langue plus primitive que la nôtre, offre nombre d'onomatopées tentantes à emprunter : clash, crunch, crash, drop, flop, splash, bash, bling, buzz, gag, jingle, chat, crack, rap, .
Delair
En espérant que ce "crunch" soit aussi le bruit que feront les côtelettes des Roastbeefs, je sais... je rêve
Grand Sachem aux sages commentaires
"Pendant les guerres, les deux pays se sont affrontés et les Anglais ont toujours voulu asseoir leur suprématie sur les Français" ; tandis que les Français, eux, ne voulaient pas asseoir leur suprématie sur les Anglais ?
C'est sans doute ce qui explique les performances françaises à travers les âges : Crécy, Poitiers, Azincourt, campagne d'Egypte, Trafalgar, Waterloo.
Ahma
Azincourt ça compte pas, il y a eu de nombreux en-avants anglais non sanctionnés.
potemkine09
C'est là qu'on voit que les Anglais sont meilleurs en communication que nous, car on pourrait répondre la Roche-aux-Moines, Orléans, Patay, Gerberoy, Formigny, Fontenoy ou Fort-Carillon, mais combien de Français même connaissent ces glorieuses victoires contre celui qui fut notre meilleur ennemi héréditaire, car si proche dans sa culture et si semblable dans ses ambitions?
Nous préférons parler de nos défaites, de Vercingétorix à l'an 40, c'est notre côté masochiste.
Kad Deb
Ils sont plus forts que tu ne penses. Même toi qui me sembles cultivé, tu n'as pas cité la victoire française de Castillon en 1453, qui met fin à la guerre de Cent Ans.
potemkine09
Je n'ai pas cité également Taillebourg, la Brossinière, Montmorency, Sainte-Foy, Tourcoing....
Kad Deb
Crécy ? L'armée du roi de France était 3 fois plus nombreuse que celle du roi d'Angleterre, mais elle a été écrasée à cause de son manque d'organisation. Ça rappelle quelque chose, non ?
Grand Sachem aux sages commentaires
il faudrait jouer au moins à 45 contre 15 mais pas sûr que l'on trouve 45 joueurs aptes et non suspendus.
Kad Deb
Comme à Crécy, l'EdF va jouer à domicile, soutenue par un public majoritairement français. Mais la vaillance brouillonne de nos chevaliers bleus suffira-telle à triompher de la précision des flèches anglaises ?
spir
"des flèches anglaises", au rugby, on croit rêver !
Tout fout l'camp, ma bonne dame ?
osaekomi
les règles ont changé sur les placages non?
Rémi teLamettra
Ces crunchs des années début 90= les packs à haute testostérone latins qui tombent dans le piège de la ruse anglosaxonne.
Ils ont une stat tête-à-tête avec la France meilleure parce qu'ils ont tjrs été plus intelligents, pas plus talentueux. Cbn de matches on perd alors qu'on est favori sur papier au cours des années, cbn de matches complètement ratés malgré des joueurs exceptionnels sur toute la feuille de match.
C'est sûr: le "moment crucial" qu'est le crunch est une partie gagnée par les Anglais, plus pragmatiques.
Kad Deb
Heu... C'est pas le souvenir que j'en garde. À partir de la fin des années 1980, le pack anglais a pris le dessus sur le pack français. Les Bleus rivalisaient en partie grâce à leurs lignes arrières mais ils n'étaient plus vraiment favoris et n'ont gagné qu'un seul tournoi entre 1990 et 1996, contre 5 pour les Anglais. Je me souviens notamment du match de 1995 où les Français avaient pris une leçon de rugby devant comme derrière.
Rémi teLamettra
95: La même année ils battent les Anglais en match de CdM pour le bronze et ce sont eux qui donnent une leçon à leur adversaire du jour.
Kad Deb
Gagner péniblement 19-15 pour une médaille en chocolat après 7 défaites de rang, c'est donner une leçon ?
Et c'est équivalent à la victoire anglaise 31-10 pendant le tournoi, qui débouche sur un GC ? Bien, bien, bien... C'est vrai que le temps embellit parfois les souvenirs...
Rémi teLamettra
19-9 déjà, vérifie un minimum. Médaille en chocolat, pas du tout c'est un testament de la force mentale d'une équipe le bronze et pour une EdF, c'est très respectable. Ensuite je ne parle que de ce match-là, ne t'emporte pas à dire qu'on leur aurait donné une leçon sur toute la décennie.
pascalbulroland
Quel plaisir de revoir cette vidéo sur le crunch...!
osaekomi
et les débuts de lionel beauxis en 1966