Travailleur de l’ombre, Henri Estirac est un rouage essentiel d’une équipe, sans qui cette dernière ne tournerait pas rond. Et il ne s’agit pas de n’importe quelle équipe : depuis quatorze ans, Henri est l’intendant de l’équipe de France Féminine. En Irlande, il a vécu il y a quelques semaines sa troisième Coupe du monde, terminée sur la… troisième marche du podium par les Bleues.
Henri, c’est un dévouement sans pareil auprès d’un groupe “où tout le monde s’aime. Le staff, les joueuses…” Quand il évoque son aventure auprès des Féminines, on sent sans peine sa passion de l’Ovalie, dans laquelle l’humain occupe une place prépondérante. De là à nous raconter des secrets de vestiaires ? “Je n’y rentre pas, donc je ne peux pas savoir ce qu’elles y font, en-dehors des tresses qu’elles se font dans les cheveux (Rires) !” L’homme de 70 ans raconte son parcours, et autant vous prévenir : pas question de prendre sa retraite !
Comment en arrive-t-on à s'occuper de la logistique pour l’équipe de France féminine ?
Je suis né à Espira-de-l’Agly, dans les Pyrénées Orientales, et à dix-huit, j’ai passé les concours de l’administration. J’ai été reçu à l’époque au concours des PTT (postes, télégraphes et téléphones, ndlr), puis nommé à Paris. Et dans la capitale, j’ai joué au rugby à l’ASPTT ! J’avais des copains qui évoluaient à Marcoussis et ils m’ont fait venir, mais bien avant que le Centre National de Rugby n’existe...
De là, j’ai entraîné les cadets de Marcoussis, j’ai été élu au Comité Essonne de Rugby, où était également élu le responsable du rugby féminin. Quelques années plus tard, en 2003, le gars qui s’occupait de la logistique pour l’équipe de France a arrêté. On m’a dit : “écoute, on est stage, alors si tu veux venir…” Voilà comment ça s’est fait. J’ai commencé par l’équipe de France A, puis la grande équipe de France depuis 2006.
Je connais à peu près les préférences de toutes les joueuses.
En quoi consiste votre rôle auprès de l’équipe de France Féminine ?
Je m’occupe de toute l’intendance, avec notamment les tenues de match. Sur le terrain, je suis chargé d'amener le matériel : les plots, les chasubles, les ballons ou les boucliers en fonction des demandes du staff.
Il y a vraiment de quoi faire, même en dehors du terrain : il faut emmener la machine à café, les tisanes, les fruits secs. Je connais à peu près les préférences de toutes les joueuses. Certaines aiment particulièrement le cappuccino, et pour d’autres ce sont les tisanes aux fruits rouges !
Revenons-en à la Coupe du monde : comment vous avez vécu la compétition ?
C’était une belle troisième place, pour ma troisième Coupe du monde : les Bleues ont terminé deux fois troisièmes, et une fois quatrièmes. On a été assez pris par le jeu, par le terrain, avec tout de même cinq matchs à disputer et à préparer.
COUPE DU MONDE FÉMININE - La Dream Team de la compétition avec trois FrançaisesPour chaque rencontre, il faut un jeu de maillot spécifique, préparer les tenues, mais aussi les flocages !
100
C'est le nombre de sélections atteint par Henri lors du Tournoi des 6 Nations 2017. Et les joueuses avaient prévu une petite surprise...
Vous avez une anecdote à nous raconter sur votre aventure au Mondial, ou votre histoire avec les Bleues ?
Sur le Mondial en Irlande, je ne vois pas. Par contre, je me souviendrai toujours de ma 100ème sélection, que j’ai fêtée pendant le dernier Tournoi des 6 Nations. Les filles avaient organisé une petite cérémonie pour moi, avec une remise de cape. J’ai également eu droit à quelques cadeaux : un maillot dédicacé et un coffret de peinture à l’huile, comme elles savaient que j’aime bien la peinture.
Au sein de l’effectif, est-ce que vous avez une chouchou ? Promis, on ne répétera pas !
Je les aime toutes (Rires) ! Si vous saviez ! Et d’ailleurs, je leur dis : “je vous aime”. Elles sont toutes au même niveau, elles sont adorables avec moi. A chaque fois, elles me disent : "je te prends ci, je te prends ça, les ballons…" Elles m’aident toutes.
C’est avant tout beaucoup de plaisir pour moi de vivre ça avec elles.
Le rugby féminin est de plus en plus populaire en France : vous qui êtes au coeur de tout ça, c’est aussi votre sentiment ?
Je trouve que médiatiquement, il y a eu déjà beaucoup de progrès : ça a pris beaucoup d’ampleur. Les joueuses sont sollicitées par les journalistes, les radios, les télés… Il y a des années en arrière, ça n’existait pas. Ou c’était très très rare.
Pour la suite, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ?
Si on veut encore de moi, je compte bien continuer ! (Rires) C’est vraiment une passion d’être là, de veiller à ce que les filles soient mises dans les meilleures dispositions et ne manquent de rien. C’est avant tout beaucoup de plaisir pour moi de vivre ça avec elles.
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Pour le coup cet article sponsorisé est bien plus intéressant que les mauvais GIFs (déjà faire des GIFs sans mettre de chatons c'est un échec). Il manque peut-être un peu de profondeur dans l'interview mais au moins ça parle de rugby, cela met en lumière le féminin qui est trop confidentiel et cela donne la parole à un anonyme qui pourtant est indispensable.