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AMATEUR. Trélissac. Bernard Daudou : ''J'ai déjà fait pleurer les joueurs, c’est un truc de fou !''
Bernard est très fier des valeurs de son club.
À Trélissac, la tradition veut que Bernard Daudou, petit-fils du fondateur du club, prononce les discours dans la ferme familiale avant les matchs décisifs.

Bernard Daudou et Trélissac, c'est une histoire d'amour qui dure depuis toujours. Il a fait toute sa carrière de joueur au SAT, de l'école de rugby jusqu'aux Seniors avec son frère, avant de raccrocher les crampons à 39 ans. "Je n’ai connu que ce club, et j’ai absolument voulu garder un pied dedans". Depuis, leurs fils ont repris le flambeau sur le terrain mais eux ont continué de s'investir pour l'équipe à leur façon. Si Trélissac évolue actuellement dans la poule 3 du Trophée Jean Prat, cela n'a pas toujours été le cas.

Nous avons repris le club en 1re série régionale avec une bande d'anciens joueurs maintenant dirigeants et président pour l'emmener en Fédérale 1 en l'espace de huit ans. Le tout, autour des valeurs de ce sport, de la camaraderie et des chansons. Je connais les petits trucs de chacun : untel, c’est un chewing-gum, untel, c’est un sparadrap spécial. Je les materne ! Je veux rendre au rugby ce qu'il m'a donné. Je veux qu'il garde ses vraies valeurs. 

Si Bernard est si attaché au SAT, c'est aussi parce que son grand-père, Firmin, est à l'origine de sa création. Le stade porte d'ailleurs son nom et la ferme familiale fait également office de lieu de rendez-vous pour les joueurs. "Il y a tous les jours deux ou trois joueurs qui passent me saluer et prendre un café. On est un club très famille, on se fait tous la bise ici !” La tradition veut également qu'il prononce les discours avant les rencontres importantes dans la salle à manger des réunions de famille où son grand-père avait signé l’acte de naissance du club : "Il m’est arrivé de faire pleurer les joueurs, c’est un truc de fou ! Même les recrues sont touchées par ces moments-là. Ils trouvent ça tout à fait dans l'esprit rugby."

Et s'il y en a un qui a marqué les esprits, c'est celui qu'il a prononcé l'année de la montée en Fédérale 1 avant le 16e de finale face à Nafarroa en 2015-2016. À l'aller, le SAT avait perdu de 12 points (21-9).

Voilà les gars ! Ici, c'est la salle où toutes nos réunions de famille se font. J'ai voulu que vous veniez une nouvelle fois ici aujourd'hui, car je considère que l'on est une grande famille dont vous faites tous partie.

On sait qu'on a 12 points de retard, mais on fait abstraction du score, maintenant le match vous appartient (je jette les clés du stade sur la table).
Qu'est-ce qu'on fait ? On leur donne les clés ? On leur ouvre les portes du stade ? Ils viennent gagner à Firmin Daudou ?
Dans ce cas, l'aventure s'arrête là ce soir.

Oh les gars ! Chaque fois qu'il y a un match dur, on le prépare ici, on a jamais perdu un match préparé à la ferme, vous voulez que ce soit le premier ?
Moi non !

Je ne vous ai jamais rien demandé, mais cette fois, à cette qualification, j'y tiens !
C'est la première fois depuis la naissance du club qu'on est à ce niveau et ce soir, si vous vous qualifiez, vous rentrez dans l'histoire du club.

Bon match les gars.

Remise des maillots et tape dans la main, un regard et un clin d'œil.

"À partir de ce moment, j'ai senti que rien ne pouvait nous arriver. On gagne avec 15 points d'écart." Le SAT décrochera son billet pour la Fédérale 1 en dominant Millau au tour d'après.

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