Nouveaux commandements, nouveaux positionnements, la mêlée a connu de nombreux changements ces dernières années. Si cet exercice faisait autrefois la part belle à la puissance et au défi physique, il faut aujourd'hui beaucoup plus de technique aux avants pour dominer leurs adversaires. Une mêlée peut ainsi être aussi spectaculaire qu'une envolée en bout de ligne lorsque les deux packs refusent de lâcher le moindre centimètre. La pression sur les premières lignes est alors énorme et le moindre mouvement peut faire la différence. Ce côté technique et physique, Antoine Fombonne, blogueur fitness, l'a découvert avec les joueurs du Stade Français Paris grâce au programme Le Siège Renault.
Il revient sur cette expérience unique et pleine d'enseignements.
Avant de te rendre au Stade Français Paris, quel regard avais-tu sur le rugby ?
J’ai toujours considéré le rugby comme un super sport : un énorme travail d’équipe, des valeurs de dépassement, de cohésion et d’abnégation, le cocktail parfait pour un sport engageant et gratifiant.
En avais-tu déjà fait ?
J’en avais fait une seule fois, à Ajaccio, et m’étais brûlé la peau des genoux sur la pelouse en synthétique. Sacré souvenir !
Si on t'avait parlé de mêlée avant cette journée avec les Parisiens, à quoi aurais-tu pensé ?
J’avais une vision beaucoup moins technique de la chose ! Je pensais qu’il suffisait clairement de pousser fort vers l’avant pour parvenir à repousser l’équipe adverse.
Et maintenant ?
Je crois que les gens n’ont absolument pas conscience de la technicité globale de l’ensemble. C’est véritablement ce qui m’a surpris le plus, et ce que j’avais le plus sous-estimé. On pense qu’il suffit de pousser comme une brute vers l’avant, alors que le simple fait d’assurer ses appuis dans la pelouse demande déjà probablement des années de pratique. La complexité des forces qui s’appliquent sur chacun des joueurs et énorme. La cohésion de l’ensemble du pack, le rythme des poussées, le gainage et la résistance optimale de chacun des joueurs est essentielle pour pouvoir produire une mêlée efficace. Sans parler du fait que les mecs qui poussent en face sont réellement monstrueux !
Qu'est-ce qui a été le plus dur pour toi ?
En tant que non-initié, l’ensemble des paramètres d’une mêlée sont une découverte absolue : on a réellement l’impression d’être balancé au milieu d’un énorme bazar, et on ne sait plus où donner de la tête ! Ça pousse dans tout les sens, ça bouge, ça tremble, ça grogne, et on se surprend presque à prier que ses cervicales ne lâchent pas en plein effort ! Une vraie leçon d’humilité.
Au final, tu as plutôt l'âme d'un talonneur ou d'un pilier ?
Au final, il serait bien prétentieux de dire que j’ai l’âme de quoi que ce soit ! J’espère surtout avoir fait honneur à ce super sport et ne pas avoir été trop ridicule ! Quoi qu’il en soit, j’ai pris beaucoup de plaisir à cet échange. Ça fait toujours beaucoup de bien de sortir un peu (beaucoup) de sa zone de confort et d’explorer des sports nouveaux.
Le bandeau, c'était pour le style ou pour éviter de terminer avec les oreilles en choux-fleur ?
Un peu des deux je crois ! Ça a permis de sauver mes petites oreilles. Pour le style en revanche, on repassera !
Est-ce que les Parisiens t'ont aussi enseigné l'art de la fourchette ?
Non, et c’est ma plus grande déception ! J’espérais pouvoir déjeuner aux côtés des joueurs, pour voir de mes propres yeux comment on nourrit des rugbymen professionnels de + de 100 kg ! Du coup, il va falloir que je revienne au Stade Français Paris pour une deuxième journée d’initiation, plus culinaire que sportive cette fois…VIDEO. Antoine Fombonne, expert fitness, se frotte aux gros bras du Stade Français Paris
[article partenaire avec Le Siège Renault]
Bachibouzouk
Ils auraient dû l'envoyer 10 minutes au frigo pour le remercier de sa réponse sur la fourchette…
Team Viscères
Et ouaip, la mêlée est la phase la plus technique du rugby : une technique individuelle d'une extrême précision, multipliée par 8 de chaque côté, parfaitement synchronisée, le tout sous la pression de quasiment une tonne de barbaque qui pousse de chaque côté. Mais comme on est des gros boeufs les gens ne s'en rendent pas compte et préfèrent s'extasier devant les tchic-tchac de la caste des kikourvites... c'est la vie qu'on a choisi.
Offvalie83
Il s'est emmêlé les fourchettes...
Ahma
Rugbynistère, pour toi, j'ai regardé une pub.
C'est pas tous les ans.
breiz93
Article sympa qui rappelle que les gros ne sont pas que gros.
Surpris à prier pour ses cervicales..., tu m'étonnes John!
Pianto
bon la vanne de la fourchette est tombée à plat, il ne savait vraiment pas ce que c'est...
pas grave.
C'est toujours bien de rappeler que les gros ont des spécificités techniques réelles qui doivent beaucoup se travailler, les raccourcis sont vite faits : avant=mulet=tout-dans-les-muscles-rien-dans-la-têt=zérotechnique
lelinzhou
"C'est toujours bien de rappeler que les gros ont des spécificités techniques réelles qui doivent beaucoup se travailler"
C'est vrai, j'ai même connu un pilar qui avait mis au point la fourchette avec trois doigts. Non, pas Team...
oZbeck
Article super intéressant et instructif...
Emilienne t\'arnaque
4ème ou 5ème degré ?
oZbeck
Suis monté au 7ème ciel, pour te dire comment cet article m'a inspiré! 😊