Thierry DuRoutard a beau avoir sillonné les quatre coins de la planète, le bonhomme n'est jamais en reste. Cette fois, il est parti à la rencontre de Fabien Dutasta pour un nouveau chapitre du « Rugbynistère des affaires étrangères »... et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a trouvé à qui parler ! Fabien, Grenoblois d'origine et fidèle supporter du FCG, n'en est pas à son premier voyage. Après Singapour, l'Allemagne, la Suisse et le Japon où il a pu tâter de la balle ovale, ce globe-trotter de 38 ans a suivi sa femme au Cambodge. Il nous conte son aventure.
Concrètement, comment t'es tu retrouvé au Cambodge ? Ça n'a pas été trop dur au début ?
J'ai suivi ma femme – qui travaille dans le domaine de santé publique - dans sa nouvelle mission au Cambodge. Nous nous sommes rencontrés à Singapour et nous avons habité au Japon et en Corée, l'Asie ne nous est donc pas étrangère mais c'est notre première expatriation avec les enfants (2 et 5 ans), et notre première au Cambodge également. L'intégration s'est faite rapidement et très simplement. Je suis arrivé deux semaines avant le Cambodia 10s l'an passé, j'ai fait un mail à Jean-Baptiste (Suberbie, responsable de l'ONG Kampuchea Balopp qui officie au Cambodge), et je faisais mon premier entraînement une semaine après mon arrivée. J'ai donc rencontré rapidement la petite communauté rugbystique de Phnom Penh. Le Cambodge est un pays magnifique et les gens y sont très souriants et accessibles malgré les difficultés de leur vie quotidienne. Rugby : Entre tournoi de 10's et 3e mi-temps, partez à la découverte des French Asian Barbarians Parle-nous un peu de la création de ton club, le Phnom Penh Social Rugby Club. Qu'est-ce qui t'a motivé dans ce projet ?
J'adore les tournois car l'ambiance sur ce genre de week-end est géniale. En plus, ça permet de faire du rugby sans avoir la contrainte d'un championnat avec des matchs tous les week-end, ce qui est parfait quand on a des enfants... et qu'on est vieux. Quand je suis arrivé au Cambodge, il y avait le championnat à 7 qui s'était terminé quelques mois plus tôt avec la victoire du Stade Khmer (club historique de Phnom Penh) et il y avait une belle communauté de Touch Rugby. Beaucoup de gens de ces deux communautés voulaient faire des tournois mais il manquait une structure pour les organiser et mettre en commun toutes les ressources. C'est comme ça que l'idée de créer un Social Rugby Club est venue, avec l'envie de regrouper des gens sur mais surtout en dehors du terrain juste pour le plaisir du rugby en essayant d'inclure au maximum des joueurs locaux.
La suite, p. 2
La suite, c'est quoi ? Vous avez dû tout monter de A à Z !
On a été invité à participer à l'Indochine Cup, où Phnom Penh n'avait pas aligné d'équipe depuis trois ans. C'est avec ce projet qu'a réellement débuté notre histoire. On a relancé des entraînements de contact - en plus de ceux du touch – et des séances de physique avec notre entraîneur fidjien, Moses O'Connor. Le Lycée français nous a gentiment prêté son terrain pour nous entraîner, et grâce à l'aide et la générosité de quelques personnes nous avons pu avoir un petit budget pour emmener un groupe de trente joueurs et joueuses, dont huit Cambodgiens.
Ensuite, j'ai demandé à un street artist local, Peap Tarr, de nous dessiner un logo sur la base d'une représentation du démon Rahu fréquente sur les temples d'Angkor. C'est un démon d'origine indienne représenté sous la forme d'une tête de serpent qui mange la lune et qui cause les éclipses). Les couleurs sont celles du drapeau cambodgien. Et les Shining Rahus étaient nés ! Il nous reste maintenant à construire une structure de club claire avec un comité de gestion, ce qui sera fait pendant l'été pour préparer les prochaines échéances.
Du coup, parlons un peu de cette Indochine Cup, qui a dû être une sacrée aventure...
L'Indochine Cup existe depuis 1999 entre les équipes du Laos, du Cambodge et du Vietnam, avec cette année la Birmanie. Elle est organisée normalement à tour de rôle et, comme souvent ici, il y a un tournoi de contact à 10 et un tournoi de Touch mixte (4 garçons et 2 filles par équipe). On a construit une groupe avec plus de 10 nationalités et le partage des cultures a participé à l'ambiance du voyage de 7h en bus vers Saigon.
On a fait un premier match solide contre les Geckos de Saigon (défaite 7-5), puis on s'est amélioré lors des deux matchs suivants (victoires contre Yagon et Hanoi) en trouvant un peu de liant avec les arrières pour concrétiser le gros travail de notre pack. On a retrouvé les Geckos en finale mais nous avons très mal abordé ce match en encaissant deux essais casquette très rapidement. Au final, la fraîcheur physique a fait la différence pour une défaite sévère mais juste par rapport à notre match (47-7). L'équipe de Touch a fait le même parcours mais nous avions un groupe de fille bien plus important que les autres équipes : on a gagné en finale contre Saigon, 2-1.
La suite, p. 3
Quel bilan faîtes-vous de ce Tournoi ?
C'est un succès, grâce aux deux finales pour notre première participation, surtout en en gagnant une ! Je crois qu'à Phnom Penh nous pouvons avoir un gros club de rugby pour faire les tournois régionaux, j'espère que ces victoires amèneront plus de joueurs, de sponsors et de soutiens. Le groupe a en tout cas fêté dignement ce premier tournoi dès le retour en bus vers l'hôtel... et la tradition française du paquito a plu à tout le monde ! Ça nous donne une belle synergie pour poursuivre dans cette voie pour le club.
Crédit photos : Kongkea Vann
C'est tout le mal qu'on peut souhaiter aux Shining Rahus (que vous pouvez suivre ici), qui comptent disputer le prochain Cambodia 10s en octobre pour soutenir Kampuchea Balopp dont nous vous avions parlé il y a quelques mois. VIDEO. Le rugby au Cambodge, une réalité soutenue par Kampuchea Balopp
Concrètement, comment t'es tu retrouvé au Cambodge ? Ça n'a pas été trop dur au début ?
J'ai suivi ma femme – qui travaille dans le domaine de santé publique - dans sa nouvelle mission au Cambodge. Nous nous sommes rencontrés à Singapour et nous avons habité au Japon et en Corée, l'Asie ne nous est donc pas étrangère mais c'est notre première expatriation avec les enfants (2 et 5 ans), et notre première au Cambodge également. L'intégration s'est faite rapidement et très simplement. Je suis arrivé deux semaines avant le Cambodia 10s l'an passé, j'ai fait un mail à Jean-Baptiste (Suberbie, responsable de l'ONG Kampuchea Balopp qui officie au Cambodge), et je faisais mon premier entraînement une semaine après mon arrivée. J'ai donc rencontré rapidement la petite communauté rugbystique de Phnom Penh. Le Cambodge est un pays magnifique et les gens y sont très souriants et accessibles malgré les difficultés de leur vie quotidienne. Rugby : Entre tournoi de 10's et 3e mi-temps, partez à la découverte des French Asian Barbarians Parle-nous un peu de la création de ton club, le Phnom Penh Social Rugby Club. Qu'est-ce qui t'a motivé dans ce projet ?
J'adore les tournois car l'ambiance sur ce genre de week-end est géniale. En plus, ça permet de faire du rugby sans avoir la contrainte d'un championnat avec des matchs tous les week-end, ce qui est parfait quand on a des enfants... et qu'on est vieux. Quand je suis arrivé au Cambodge, il y avait le championnat à 7 qui s'était terminé quelques mois plus tôt avec la victoire du Stade Khmer (club historique de Phnom Penh) et il y avait une belle communauté de Touch Rugby. Beaucoup de gens de ces deux communautés voulaient faire des tournois mais il manquait une structure pour les organiser et mettre en commun toutes les ressources. C'est comme ça que l'idée de créer un Social Rugby Club est venue, avec l'envie de regrouper des gens sur mais surtout en dehors du terrain juste pour le plaisir du rugby en essayant d'inclure au maximum des joueurs locaux.
La suite, p. 2
La suite, c'est quoi ? Vous avez dû tout monter de A à Z !
On a été invité à participer à l'Indochine Cup, où Phnom Penh n'avait pas aligné d'équipe depuis trois ans. C'est avec ce projet qu'a réellement débuté notre histoire. On a relancé des entraînements de contact - en plus de ceux du touch – et des séances de physique avec notre entraîneur fidjien, Moses O'Connor. Le Lycée français nous a gentiment prêté son terrain pour nous entraîner, et grâce à l'aide et la générosité de quelques personnes nous avons pu avoir un petit budget pour emmener un groupe de trente joueurs et joueuses, dont huit Cambodgiens.
Ensuite, j'ai demandé à un street artist local, Peap Tarr, de nous dessiner un logo sur la base d'une représentation du démon Rahu fréquente sur les temples d'Angkor. C'est un démon d'origine indienne représenté sous la forme d'une tête de serpent qui mange la lune et qui cause les éclipses). Les couleurs sont celles du drapeau cambodgien. Et les Shining Rahus étaient nés ! Il nous reste maintenant à construire une structure de club claire avec un comité de gestion, ce qui sera fait pendant l'été pour préparer les prochaines échéances.
Du coup, parlons un peu de cette Indochine Cup, qui a dû être une sacrée aventure...
L'Indochine Cup existe depuis 1999 entre les équipes du Laos, du Cambodge et du Vietnam, avec cette année la Birmanie. Elle est organisée normalement à tour de rôle et, comme souvent ici, il y a un tournoi de contact à 10 et un tournoi de Touch mixte (4 garçons et 2 filles par équipe). On a construit une groupe avec plus de 10 nationalités et le partage des cultures a participé à l'ambiance du voyage de 7h en bus vers Saigon.
On a fait un premier match solide contre les Geckos de Saigon (défaite 7-5), puis on s'est amélioré lors des deux matchs suivants (victoires contre Yagon et Hanoi) en trouvant un peu de liant avec les arrières pour concrétiser le gros travail de notre pack. On a retrouvé les Geckos en finale mais nous avons très mal abordé ce match en encaissant deux essais casquette très rapidement. Au final, la fraîcheur physique a fait la différence pour une défaite sévère mais juste par rapport à notre match (47-7). L'équipe de Touch a fait le même parcours mais nous avions un groupe de fille bien plus important que les autres équipes : on a gagné en finale contre Saigon, 2-1.
La suite, p. 3
Quel bilan faîtes-vous de ce Tournoi ?
C'est un succès, grâce aux deux finales pour notre première participation, surtout en en gagnant une ! Je crois qu'à Phnom Penh nous pouvons avoir un gros club de rugby pour faire les tournois régionaux, j'espère que ces victoires amèneront plus de joueurs, de sponsors et de soutiens. Le groupe a en tout cas fêté dignement ce premier tournoi dès le retour en bus vers l'hôtel... et la tradition française du paquito a plu à tout le monde ! Ça nous donne une belle synergie pour poursuivre dans cette voie pour le club.
Crédit photos : Kongkea Vann
C'est tout le mal qu'on peut souhaiter aux Shining Rahus (que vous pouvez suivre ici), qui comptent disputer le prochain Cambodia 10s en octobre pour soutenir Kampuchea Balopp dont nous vous avions parlé il y a quelques mois. VIDEO. Le rugby au Cambodge, une réalité soutenue par Kampuchea Balopp
gleps
Rahus! Rahus! Rahus! Ce fut un beau week end de rugby et de déconnade! Je vous conseille de participer à ces tournois régionaux si vous en avez l'occasion!
Pat33600
Super article intéressant. Ca doit tout de même être difficile de s'expatrier de la sorte, même si on arrive à trouver des hommes qui partagent ta passion...
a zinzala
Super rubrique.. on en veut Angkor et Angkor.
Loyam
J'adore ces articles. Je suis fan. Preuve que le rugby ne se limite pas à une vingtaine de pays dans le monde.
Merci beaucoup.
Et bonne chance pour la suite. 😊
sha1966
vraiment encore une fois merci pour ce article!!
Tres fort pour denicher des supers histoires de rugby