M. Barnes a-t-il eu raison de faire respecter l'amendement Michalak ?
M. Barnes a expulsé Dylan Harley qui l'a traité de tricheur.
Outre l'expulsion d'Hartley, sept essais et la victoire de Leicester, la finale de l'Aviva Premiership a accouché d'une véritable polémique. Découvrez laquelle.
Samedi dernier, Leicester est devenu champion d'Angleterre en battant en finale Northampton (37-17). En insultant l'arbitre de «putain de tricheur», Dylan Hartley, le capitaine des Saints, a fait basculer le sort de la rencontre. Ce n'est pas cette expulsion qui a retenu mon attention mais le fait de jeu que la précède. Car si le talonneur anglais s'est énervé contre Wayne Barnes, c'est parce qu'il s'est senti floué par une décision de ce dernier. Petit récapitulatif. Le chronomètre affiche 40 minutes et la mi-temps est sur le point d'être sifflée. Stephen Myler s'apprête à effectuer un renvoi aux 22. Souhaitant mettre un terme au premier acte, l'ouvreur de Northampton dégage directement en touche et les joueurs ainsi que les entraîneurs s'apprêtent à rentrer au vestiaire. Ce qui n'est pas du goût de l'arbitre qui ordonne... une mêlée pour Leicester. Les Tigers enfoncent les Saints et obtiennent une pénalité. L'incompréhension se poursuit dans les rangs de Northampton. Et Dylan Hartley craque. Voici en vidéo l'action qui prête à confusion.

Que s'est-il réellement passé ? En fait, on entend Wayne Barnes s'adresser à Myler : «you can't kick it straight out», littéralement, «vous ne pouvez pas sortir directement le ballon». S'est-il mal fait comprendre par Stephen Myler ? L'ouvreur, trompé par l'accent de l'arbitre anglais, a-t-il cru entendre «you can», littéralement «vous pouvez» ? Difficile de se faire une idée avec le bruit causé par les 80 000 spectateurs de la rencontre.

Mais pourquoi M. Barnes a-t-il empêché Myler de dégager directement en touche ? L'Anglais a en fait appliqué «l'amendement Michalak» datant de 2010. Le 26 février de la même année, la France s'impose au Pays de Galles, 26 à 20. A la 79e, Shane Williams marque un essai, immédiatement transformé par Stephen Jones. Sur le renvoi français, Michalak tape directement en touche et met fin au match. Suite à cette action controversée, considérée comme un acte d'anti-jeu, l'IRB décide donc d'une évolution de la règle :

Si une équipe a marqué avant la fin d'un match, alors qu'il y a le temps pour effectuer un coup d'envoi mais que celui-ci expirera immédiatement après que le coup de renvoi a été botté et que le botteur :

• ne botte pas le ballon à dix mètres
• botte le ballon directement en touche
• envoie le ballon en ballon mort, ou les adversaires mettent le ballon en touche de but ou ballon mort

alors, l'arbitre devra accorder à l'équipe non fautive les options prévues par la règle (coup de renvoi rejoué, mêlée ou touche sur la ligne des 50) et le match continuera jusqu'à ce que le ballon devienne mort.



En tapant directement en touche sur un renvoi alors que Leicester pouvait encore prétendre à inscrire un essai sur une possible relance, Stephen Myler s'est donc mis à la faute... ou pas ? L'évolution de la règle intervient «quand une équipe a marqué» or, Leicester ne venait pas d'inscrire un essai ou une pénalité. Et Myler n'a pas effectué un «coup d'envoi» mais un «renvoi aux 22m». Un vrai casse-tête. Si l'attitude d'Hartley n'est en aucun cas excusable, on peut comprendre son incompréhension si le talonneur était au fait du règlement. Devant un tel quiproquo, il ne serait pas étonnant que l'IRB décide une nouvelle précision de la règle.
Et vous, auriez-vous sifflé la mi-temps ou accordé une mêlée aux Tigers ?

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  • Yonolan
    198749 points
  • il y a 5 ans

je ne me rappelai plus cet amendement Michalak

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