Ah, le serpent de mer ! Les plus purs supporters de l’Aviron ou du Biarritz Olympique s’étrangleront certainement à la lecture de cette chronique : c’est voulu. Mais cela fait-il sens, encore aujourd’hui, de voir l’identité basque partagée de la sorte entre ces deux clubs voisins de sept kilomètres seulement quand le rugby professionnel, tel qu’il est lancé depuis bientôt dix-sept ans, façonne, année après année, des « mégaloclubs », véritables entités régionales ?
Le réalisme économique qui prévaut désormais pousserait à répondre, d’emblée, un non catégorique. La tradition, l’attachement culturel et identitaire à un club, donc à l’opposition à l’autre, font pourtant qu’un tel projet n’est pour le moment qu’un fantasme. Pour combien de temps encore ? La situation sportive actuelle des deux clubs aux deux dernières places du Top 14 après seize journées, même passagère, donne encore plus de sens à ces interrogations.
Dernièrement, deux figures du rugby basque se sont exprimées sur ce sujet et l’on comprend que l’idée fait son chemin. C’était dans L’Equipe. Patrice Lagisquet (Bayonnais pendant dix ans, Biarrot depuis vingt ans), d’abord, le 19 janvier : « Je pense qu’elle (une entité basque unique, ndlr) ferait un bien fou. Un club aux couleurs du Pays basque serait inévitablement supporté par beaucoup de monde et pourrait avoir une belle ambition, à l’image de clubs comme Toulouse ou Clermont. On pourrait bâtir une très belle équipe. Mais c’est un point de vue totalement personnel et on en reste là. Pour l’instant, je ne pense pas que les élus et les présidents soient convaincus de tout cela. La seule crainte que j’ai, c’est qu’un jour les deux clubs aillent mal et que ça se fasse dans des conditions qui ne sont pas favorables. Deux malades, ça fait rarement un bien portant. »
Et le lundi 30 janvier, Imanol Harinordoquy, originaire de Saint-Jean-Pied-de-Port à l’intérieur des terres, Biarrot depuis 2004. Interrogé par Renaud Bourel, il répondait : « Personnellement, je suis très attaché et ancré à Biarritz. (…) C’est la ville où je me sens bien et que je défends. D’un autre côté, même si je n’aime pas envisager le pire, je ne serai pas contre.
- Est-ce le sens de l’histoire ?
- Ça fait longtemps qu’on en parle. Rassembler les forces vives pour créer un grand club du Pays basque, c’est une idée qui ne me déplairait pas, même si je ne serai plus sur le terrain le jour où ça arrivera.
- Aimeriez-vous vous engager dans un tel projet ?
- Oui, mais c’est avant tout un sujet sensible et politique. Ce sont d’ailleurs les politiques qui décideront. Dans l’idéal, je suis pour que les deux clubs continuent d’exister. (…) »
Idéal, politique… Ego, souvent. Serge Blanco, Alain Afflelou, les présidents, Jean Grenet (maire UMP de Bayonne), Didier Borotra (maire Modem de Biarritz) : quelle vision du moyen terme ont ces décideurs ? Quelle ambition ? Quel rêve pour leur club ? Celui, égotique et orgueilleux, de le maintenir seul coûte que coûte en première div ?
Les détracteurs d’une fusion arguent que 1+1 ne ferait pas 2 mais 1,2 (en termes de budget*, d’affluence, etc.). A très court terme, ils ont certainement raison. Deux sponsors, par exemple, ne se partageraient pas le maillot pour le prix d’exclusivité qu’ils payent chacun aujourd’hui. Mais voyons à quelques années, avec un stade moderne unique (je ne parle même pas des économies d’échelle au niveau des soutiens et des investissements publics) et non deux stades améliorés petit à petit avec les moyens du bord – ce stade dont le rugby français a fait à juste titre le cœur de son développement économique**. Actuellement, Aguilera n’offre que 9.500 places assises… Imaginons le public forcément nombreux et relisons les propos de Lagisquet sur l’ambition qu’une telle assise permettrait. On pourrait même rêver à une académie de formation régionale et voir, comme c’est le cas du côté catalan des Pyrénées, de nombreux joueurs du cru constituer l’équipe première.
Aux confins de l’Isère, du Lyonnais et du Dauphiné, dans une région certes moins porteuse du point de vue populaire et moins ancrée dans le rugby mais très productrice de talents, Bourgoin, Grenoble et le LOU ont persisté dans la voie individuelle avec les résultats que l’on sait : à quand une équipe de cette région assise durablement en Top 14 ?
Biarritz avec ses 26.000 habitants est la plus petite ville du Top 14. Bayonne avec ses 44.000 la quatrième plus petite. La communauté d’agglomération, le fameux BAB qui comprend également Anglet, Bidart et Boucau, atteint les 124.000 habitants. C’est un tout autre bassin économique que n’aurait plus à se partager deux clubs. Et ce grand bassin démographique qui, tout entier, pousserait désormais derrière une seule équipe basque. C’est le sens de l’histoire… A moins que l’un et l’autre, soutenus chacun par un sponsor-mécène (Serge Kampf-Cap Gemini au BO, Afflelou à l’Aviron), attendent la chute sportive de son concurrent pour récupérer le gâteau entier. Mais contrairement à Paris, le Pays basque n’aura plus longtemps les moyens de se payer deux clubs en Top 14.
Alors, pour ou contre la fusion ?
* Budgets prévisionnels Bayonne : 17,21 millions € Biarritz : 16,61 millions € Budget prévisionnel moyen Top 14 : 17,89 millions €
** Bernard Laporte avait été introduit à l’Aviron par Afflelou notamment pour faire avancer grâce à son carnet d’adresse d’ex-Ministre le projet de nouveau stade
Le réalisme économique qui prévaut désormais pousserait à répondre, d’emblée, un non catégorique. La tradition, l’attachement culturel et identitaire à un club, donc à l’opposition à l’autre, font pourtant qu’un tel projet n’est pour le moment qu’un fantasme. Pour combien de temps encore ? La situation sportive actuelle des deux clubs aux deux dernières places du Top 14 après seize journées, même passagère, donne encore plus de sens à ces interrogations.
Dernièrement, deux figures du rugby basque se sont exprimées sur ce sujet et l’on comprend que l’idée fait son chemin. C’était dans L’Equipe. Patrice Lagisquet (Bayonnais pendant dix ans, Biarrot depuis vingt ans), d’abord, le 19 janvier : « Je pense qu’elle (une entité basque unique, ndlr) ferait un bien fou. Un club aux couleurs du Pays basque serait inévitablement supporté par beaucoup de monde et pourrait avoir une belle ambition, à l’image de clubs comme Toulouse ou Clermont. On pourrait bâtir une très belle équipe. Mais c’est un point de vue totalement personnel et on en reste là. Pour l’instant, je ne pense pas que les élus et les présidents soient convaincus de tout cela. La seule crainte que j’ai, c’est qu’un jour les deux clubs aillent mal et que ça se fasse dans des conditions qui ne sont pas favorables. Deux malades, ça fait rarement un bien portant. »
Et le lundi 30 janvier, Imanol Harinordoquy, originaire de Saint-Jean-Pied-de-Port à l’intérieur des terres, Biarrot depuis 2004. Interrogé par Renaud Bourel, il répondait : « Personnellement, je suis très attaché et ancré à Biarritz. (…) C’est la ville où je me sens bien et que je défends. D’un autre côté, même si je n’aime pas envisager le pire, je ne serai pas contre.
- Est-ce le sens de l’histoire ?
- Ça fait longtemps qu’on en parle. Rassembler les forces vives pour créer un grand club du Pays basque, c’est une idée qui ne me déplairait pas, même si je ne serai plus sur le terrain le jour où ça arrivera.
- Aimeriez-vous vous engager dans un tel projet ?
- Oui, mais c’est avant tout un sujet sensible et politique. Ce sont d’ailleurs les politiques qui décideront. Dans l’idéal, je suis pour que les deux clubs continuent d’exister. (…) »
Idéal, politique… Ego, souvent. Serge Blanco, Alain Afflelou, les présidents, Jean Grenet (maire UMP de Bayonne), Didier Borotra (maire Modem de Biarritz) : quelle vision du moyen terme ont ces décideurs ? Quelle ambition ? Quel rêve pour leur club ? Celui, égotique et orgueilleux, de le maintenir seul coûte que coûte en première div ?
Les détracteurs d’une fusion arguent que 1+1 ne ferait pas 2 mais 1,2 (en termes de budget*, d’affluence, etc.). A très court terme, ils ont certainement raison. Deux sponsors, par exemple, ne se partageraient pas le maillot pour le prix d’exclusivité qu’ils payent chacun aujourd’hui. Mais voyons à quelques années, avec un stade moderne unique (je ne parle même pas des économies d’échelle au niveau des soutiens et des investissements publics) et non deux stades améliorés petit à petit avec les moyens du bord – ce stade dont le rugby français a fait à juste titre le cœur de son développement économique**. Actuellement, Aguilera n’offre que 9.500 places assises… Imaginons le public forcément nombreux et relisons les propos de Lagisquet sur l’ambition qu’une telle assise permettrait. On pourrait même rêver à une académie de formation régionale et voir, comme c’est le cas du côté catalan des Pyrénées, de nombreux joueurs du cru constituer l’équipe première.
Aux confins de l’Isère, du Lyonnais et du Dauphiné, dans une région certes moins porteuse du point de vue populaire et moins ancrée dans le rugby mais très productrice de talents, Bourgoin, Grenoble et le LOU ont persisté dans la voie individuelle avec les résultats que l’on sait : à quand une équipe de cette région assise durablement en Top 14 ?
Biarritz avec ses 26.000 habitants est la plus petite ville du Top 14. Bayonne avec ses 44.000 la quatrième plus petite. La communauté d’agglomération, le fameux BAB qui comprend également Anglet, Bidart et Boucau, atteint les 124.000 habitants. C’est un tout autre bassin économique que n’aurait plus à se partager deux clubs. Et ce grand bassin démographique qui, tout entier, pousserait désormais derrière une seule équipe basque. C’est le sens de l’histoire… A moins que l’un et l’autre, soutenus chacun par un sponsor-mécène (Serge Kampf-Cap Gemini au BO, Afflelou à l’Aviron), attendent la chute sportive de son concurrent pour récupérer le gâteau entier. Mais contrairement à Paris, le Pays basque n’aura plus longtemps les moyens de se payer deux clubs en Top 14.
Alors, pour ou contre la fusion ?
* Budgets prévisionnels Bayonne : 17,21 millions € Biarritz : 16,61 millions € Budget prévisionnel moyen Top 14 : 17,89 millions €
** Bernard Laporte avait été introduit à l’Aviron par Afflelou notamment pour faire avancer grâce à son carnet d’adresse d’ex-Ministre le projet de nouveau stade
batsou
BAB c'est biarritz anglet bayonne.
Quand a la fusion, tout dépend du points de vue que l'on ce fais du rugby. Les puristes prônants un rugby de terroir plus rustiques , aimant les bonnes peignées et les troisième mi-temps à l'ancienne, seront forcément contre. Par contre, les derniers amoureux du rugby moderne, ceux qui apprécient les match au stade de France à l'américaine, qui apprécient les maillots roses du stade français, et les scandales a la Boudjellahl eux sont pour.
N'oublions pas les valeurs de base du rugby. Et posons nous plutôt la question de l'impact de l'argent sur un championnat comme le top 14. Ce championnat est devenu un marché qui ne ressemble a rien à part au football (pléonasme).
Tout ça pour dire qu'il serais bien de revenir aux vrais valeurs et arrêter de vouloir être compétitif, riche et beau. Si dans 5 ans Bayonne est en Fédéral, peut être que des joueurs basques seront sur le terrain et que on recommencera a voir du rugby a Jean Dauger.
Grosses bises pimentées de Jean Dauger l'ami. Et quand tu veut pour venir te mettre une castagne dans le petit.
nemo34
Bien entendu, comme nous sommes en France, pour que cette fusion s'opère, il faudra d'abord une grosse crise. Genre rétrogradation des deux clubs en pro D2, voire plus bas.
Le Stade Francais, le Racing, Bègles (pardon, Bordeaux) sont passés par là: Pour remonter, il faut d'abord toucher le fond
nemo34
La vraie bonne logique consisterait à laisser les clubs se charger du développement du rugby amateur, de la formation, avec des équipes senior, vétérans, reichel, etc. L'objectif du rugby en club, pour moi, c'est qu'il y ait plus de monde sur le terrain et moins dans les gradins.
Pour le bling-bling et la télé, on passerait à un championnat de provinces qui marche si bien chez les celtes:
un truc du genre:
les parisiens en tutu rose
Les Tours de la Défense (Métro - Racing)
Les Volcans d'Auvergne
Pays Basque
Catalogne
Cathares (Carcassonne - Narbonne - Castres - etc.)
Les Atlantes (Dax - Bordeaux - La Rochelle)
Toulousains
Les varois
Les Montpelliérains
etc.
L'avantage, c'est qu'à terme, on pourrait aussi accueillir une sélection bretonne, des belges, voire des brivistes...
Globetrotter
@asraom76
A Bayonne nous avons mangé de la Pro D2 pendant 8 ans. Personnellement j'en ai fait une indigestion. Nous avions alors 500 personnes dans les tribunes et la ville était morte.
Depuis que l'Aviron a retrouvé l'élite du rugby francais, la ville revit. C'est incroyable!
Mais, malheureusement, Bayonne et Biarritz seront condamnés a la Pro D2 dans un avenir proche. Et, ce, pour les raisons que j'ai déja évoquées dans un de mes posts précédents. Les deux villes sombreront alors dans une espéce de sclérose que l'on a déja que trop bien connue a Bayonne.
Le probleme de la fusion entre Bayonne et Biarritz n'est donc pas seulement une question d'orgeuil, comme tu l'évoques.
Le rugby de haut niveau, au Pays Basque, c'est aussi une question de culture. Le rugby fait partie intégrante de notre vie. Nous sommes nés avec, nous avons grandi avec, nous avons été éduqués avec, nous vibrons avec, et quelques-uns en sont meme morts. C'est dire!!!!!!!!
Donc perdre le rugby de haut niveau au Pays Basque, serait comme nous retirer notre essence, ce qui rend notre vie plus douce, plus joyeuse et palpitante.
Il est donc impératif qu'il survive dans notre belle région. Or, pour cela, la fusion entre Bayonne et Biarritz m'apparait comme la seule solution envisageable.
J'espere que tu le comprendras et que tu porteras désormais un autre regard sur nous.
Amicalement
Globetrotter
Globerotter
Quelques petites erreurs se sont glissées, ici ou la, dans mon post sur la fusion entre Bayonne Biarritz (la fatigue, sans doute 😉
Je cite notamment le Lyon Université Club. Or, je voulais evidemment parler du Lyon Olympique Universitaire. Loin de moi, bien sur, l'idée de faire fusionner le LOU avec le PUC! 😉
Toutes mes excuses, donc, aux supporters du LOU.
Amicalement
Globetrotter
leptivalou76
moi faut qu'on me dise ce que voient les gens par "fusion" enfin le principe , l'interet de faire ca ? je pense ne pas avoir la même définition . Parce que dans ce cas faisons une fusion racing-SF et nommons la je sais pas club île de france ... et puis on peut surement en faire d'autre et puis on appelle notre championnat genre séléction régional professionnel un délire comme ca non ? c'est pas une critique méchante loin de la puisque j'aime beaucoup ce pays qui est le pays basque , j'y vais souvent hein mais je pense que dans le domaine du rugby , ils sont trop fier et n'accepte pas certaines choses , dans le cas présents c'est l'infériorité par rapport aux autres ... ( je répète c'est pas méchant , juste un petit défaut que je relèverais, et c'est un avis perso ,si des basques le prennent mal et qu'ils ne sont pas d'accord , nous sommes la pour partager . )
Gloebtrotter
@Rugbynistere.
Merci pour le petit commentaire.
Et, vive le rugby basque! 😉
Globetrotter
Nicolas Rousse
7769 caractères, 1163 mots, c'est beaucoup plus que les articles du Rugbynistère et c'est de loin le commentaire le plus long jamais posté sur le site. Bravo ! Il n'en est pas moins intéressant, merci à toi de contribuer de la sorte au débat !
Amicalement,
Nicolas
Globetrotter
Equipe Pays Basque: Oui ou Non ?
L'Aviron Bayonnais et le Biarritz Olympique sont deux clubs historiques de notre championnat de France de rugby ; deux entités fortes, au passé glorieux, dont les derbys ont forgé et forgent encore la légende de notre sport (Le dernier en date n'ayant pas échappé a la regle... Loin de la!).
Les deux clubs sont aujourd'hui dirigés par deux personnalités fortes du sport francais, bien connues du grand public: Alain Afflelou et Serge Blanco. Ils bénéficient de deux grands mécenes (Alain Afflelou et Serge Kampf) et présentent respectivement les 6eme et 8eme budgets du championnat. Or, alors que les voyants devraient etre au vert, tous les deux sont aujourd'hui en grande difficulté dans le Top 14. On peut donc légitimement se demander "😜ourquoi?".
Bien sur, les résultats sportifs sont soumis a de nombreux aléas: quelques rebonds capricieux, des absences de joueurs clés, des blessures,... ou meme, parfois, un arbitrage contestable (bien sur, pour les mauvais perdants). Toutefois, ces problemes sont basiquement rencontrés par toutes les équipes. Alors, pourquoi cette situation d'échec des deux clubs basques?
Il me semble que plusieurs facteurs expliquent cela. Je dirais qu'ils sont essentiellement d'ordres historiques, sportifs, financiers et structurels.
Du coté de l'Aviron Bayonnais, jamais le club n'a réussi a retrouver ses marques dans l'élite du rugby francais depuis sa remontée en 2005. Un budget limité et un effectif insuffisant ont, pendant des années, expliqué ses mauvais résultats et la succession d'entraineurs, de managers, de joueurs, voire meme de présidents. Dans son histoire récente, l'Aviron est donc marqué par une profonde instabilité qui l'a empeché d'atteindre l'objectif que le meilleur public de France attend impatiemment depuis 1943: le Bouclier de Brennus.
Bien que le club se soit récemment doté d'un budget assez compétitif, il peine a trouver la bonne carburation sur le terrain. Un effectif hétérogene et la difficulté a intégrer de nouveaux joueurs arrivés en cours de saison (a cause de la Coupe du Monde) semblent en etre la cause.
Coté Biarritz Olympique, la situation est un peu différente. Depuis le dernier titre de Champion, acquis en 2006, le club semble glisser lentement mais surement vers les profondeurs du classement. L'effectif n'est plus aussi riche que par le passé, ou 30 joueurs interchangeables faisaient trembler toutes les équipes d'Europe.
Aujourd'hui, le budget du BO ne lui permet plus de passer en tete de liste aupres des agents de joueurs, ce qui l'empeche de constituer un groupe véritablement compétitif dans un championnat de plus en plus relevé. Du coup, les absences des joueurs cadres se font cruellement sentir et condamnent bien souvent le club de la Cote a la défaite. Les jeunes joueurs formés au club auront beau avoir du talent, ils ne peuvent pas a combler, d'un claquement de doigt, le manque d'expérience ou de puissance physique.
Par ailleurs, un dernier facteur a sensiblement modifié la donne dans le rugby actuel, et, cela, durablement. Et il a, de fait, largement impacté les performances des deux clubs. Je veux bien sur parler de la concurrence.
En effet, depuis l'avénement du rugby professionnel en 1995, les médias (C+ en tete) ont largement contribué au développement populaire et économique de ce sport en France. En diffusant tous les matchs de notre Top14, ils ont créé un phénomene de mode qui a attiré énormément de public dans les stades, ainsi qu'un grand nombre d'annonceurs qui ont vu dans ce sport un potentiel intéressant comme support promotionnel. L'argent attirant l'argent, les villes les mieux dotés économiquement ont compris quel profit elles pouvaient tirer a participer a ce grand spectacle. Elles ont ainsi décidé de se rappeler aux bons souvenirs de leurs clubs et ont fait resurgir du passé quelques entités historiques qui moisissaient depuis des lustres dans les divisions inférieures de notre championnat.
C'est ainsi que l'on a vu réapparaitre des grands noms comme Toulon, le Racing (Paris), Begles-Bordeaux ou encore le Lyon Université Club. Autrement dit, 4 grandes agglomération intégraient le Top 14 récemment, chassant, de fait, des villes moyennes qui ne pouvaient plus suivre le rythme économique de la compétition (Albi, Auch, Montauban, Bourgoin,...).
Si l'on compare le Top 16 2001/2002 avec le Top 14 2011/2012, la différence de physionomie est encore plus éloquente.
Alors que huit clubs de villes moyennes quittaient l'élite, aeuls deux la retrouvaient (Bayonne et Brive).
Top 16 2001/2002:
- Paris, Toulouse, Begles-Bordeaux,
- Montferrand, Perpignan,
- Agen, Biarritz, Castres, Pau, Béziers, Bourgoin, Colomiers, Dax, Montauban, Narbonne et La Rochelle.
Top 14 2011/2012:
- Paris(SF), Paris(Racing), Lyon, Toulouse, Bordeaux-Begles,
- Toulon, Clermont, Montpellier, Perpignan,
- Bayonne, Agen, Biarritz, Brive et Castres.
A cette évolution, il faut ajouter le fait que ces grandes villes vont tres bientot disposer de stades dont les capacités seront trés supérieures a celles des stades actuels.
Ainsi le Racing disposera rapidement d'une enceinte ultra-moderne de 32.000 places, pendant que Lyon et Bordeaux, en 2016, récupereront respectivement le Stade Gerland (40.000 places) et le Stade Chaban-Delmas (32.000). Ces nouvelles structures permettront a ces clubs d'accueillir plus de public, donc d'augmenter leurs recettes "guichet", donc, leur budget global, et donc d'améliorer leurs effectifs.
Pendant ce temps la, il apparait évident que Bayonne et Biarritz, avec leurs deux petits stades vieillots, auront bien du mal a rivaliser.
Cette situation est d'autant plus navrante pour les clubs basques que, l'an dernier, Bayonne remplissait facilement le Stade d'Anoeta (32.000 personnes) pour accueillir Toulouse, tandis que, dans le meme temps, Biarritz faisait le plein a Aguilera (15.000 personnes) pour recevoir Toulon. Soit 48.000 personnes, ce jour la, étaient amassés dans les gradins du Pays Basque pour soutenir et encourager leurs équipes favorites.
On peut le dire avec certitude, le Pays Basque dispose trés certainement du meilleur potentiel public de notre championnat, rapport a sa population.
En cas de fusion, Bayonne et Biarritz pourraient profiter pleinement de l'effet de levier que représenterait le public. Avec un grand stade de 40.000 personnes, le club Pays Basque aurait un outil formidable qui lui permettrait de rester compétitif au niveau budgétaire.
Ainsi, il pourrait attirer les grands investisseurs, disposerait d'un budget confortable et pourrait constituer un effectif capable d'assurer la pérénité du rugby basque au plus au niveau.
Mais, évidemment, ceci supposerait l'adhésion préalable du public.
Je pense que c'est la que les dirigeants des deux clubs doivent faire preuve de lucidité face a l'évolution inexorable du rugby professionnel. Ils doivent, des a présent, lancer le débat sur la place publique afin de sensibiliser les gens et les responsables politiaues sur ces questions.
Car une fusion, si elle doit avoir lieu, ne s'improvise pas. Et un grand stade ne se construit pas en deux ans.
En revanche, le rugby, lui, évolue tres tres vite. Et l'année prochaine, c'est au tour d'une autre grande agglomération de rejoindre l'elite du rugby francais. A savoir: Grenoble. Et, dans le meme temps, un club parmi Bayonne, Biarritz, Brive ou Perpignan, rejoindra les illustres anciens que sont Béziers, Lourdes, Pau, Dax, Narbonne ou encore Montauban, au cimetiere des éléphants.
En conclusion, je le dis haut et fort: Bayonne et Biarritz doivent fusionner pour créer le club "Pays Basque". C'est aujourd'hui un impératif. Quant aux modalités de cette fusion, c'est évidemment un autre débat. 😉
Amicalement
Globetrotter
leptivalou76
je ne vois vraiment pas l'interet de faire ca ! Deux clubs basques aux budget assz simpa même si moins élevés que certains , qui galère en championnat et qui risque de descendre mais c'est le jeu alors si on commence a faire des ententes au niveau pro on a pas fini !! Quand le racing etait en pro D2 , avons nous entendu parlé d'entente avec SF ?
Kou2tronche
Hors de question! On est presque en pro D2, autant continuer à jouer le derby... Ca nous fait tellement vibrer. Peu de matchs dégagent cette atmosphère, ce parfum de sable de l'arène, on ne peut pas y toucher. AUPA BO!!!
Remcatalan
Pour moi une fusion ne peut être rentable que si elle se fait entre un gros club et un club plus petit,exemple avec Brive et Limoge. Là on parle de sacrifier les deux plus gros club de la cote basque qui sont en élite pour n'en faire qu'un.
A part être rentable au niveau du Stade qui sera surement plus grand si cela se produit je ne vois pas en quoi elle sera efficace. Efficace au niveau maintien,
j'en doute pour le moment l'AB et le BO vont droit en Pro D2. Sans parler qu'avec cette fusion il y aurait une perte de joueurs de niveau Pro et de joueurs qui sont actuellement en centre de formation ... au niveau des sélection pour les jeunes sa sera encore plus problématique,moins de chance d’intégrer un club Pro sur la cote .
philbf
la question ne devrait même pas se poser, quels que soient nos avis perso, ce qu'on aime ou pas, c'est la seule voie qui se propose dans cette société actuelle...donc OUI, pour la fusion, pas parce que qu'on en veut vraiment, mais parce que c'est la seule possibilité!
mrmamukator
La fusion serait une bonne choses pour les 2 clubs qui sont dans une passe dificile mais je doute que les clubs trouve un accors, depars l'apect historique des 2 clubs et par la rivaliter entre les club (le derbi basque en est un exemple)
Serge Karamazov
Je pense que la fusion des équipes professionnelles est le seule issue pour l'avenir du rugby pro au Pays Basque. Car fusion des équipes pro ne veut pas dire disparition des clubs associatifs.
Ce qui se passe à Bordeaux en est la preuve. Certes l'UBB, malgré son très beau parcours, est encore fragile cartes. Mais ils sont dans le vrai, même si cela pose encore quelques problèmes et notamment politique. Mais au final, cette fusion est la bonne solution pour une ville de la taille de Bordeaux . Et la fusion des équipes pro de Bègles et du Stade Bordelais n'a pas fait disparaître les 2 clubs historiques.
Le professionnalisme pousse à la concentration des moyens. C'est la logique "marchande" du sport pro. Seule Paris peut avoir 2 clubs grâce à la taille de son agglomération. En Haute-Garonne, Colomiers ne pourra plus rivaliser avec le Stade Toulousain, de même que Mont-de-Marsan et Dax devront aussi se poser la question. Et comme c'est écrit dans l'édito, Lyon, Grenoble et Bourgoin devront également y réfléchir. C'est Fouroux qui, il y a une 20aine (voire peut-être plus), parlait de la création de franchise régionale. Il avait juste raison mais 20 ans trop tôt !
robin_guillemet
N'étant pas basque, mon avis est sans doute moins conditionné par les sentiments que celui d'un supporter du BO ou de l'AB. Je pense personnellement que l'idée est plutôt bonne. Il est clair qu'il ne faut pas accorder trop d'importance à l'économie (Montpellier ou Castres réussissent actuellement des performances plus qu'honorables alors qu'ils n'ont pas forcément les plus gros budgets du Top 14), l'identité et l'attachement au maillot restent des valeurs importantes pour réussir dans le rugby moderne. Cependant, la question de l'aire d'influence d'un club reste inévitable pour qu'un club puisse se développer. On voit que le développement du club de Montpellier s'est faite au détriment de clubs historiques comme Béziers ou Narbonne. Clermont n'est pas un bassin démographique très important, mais il reste le seul gros club de la région, et peut compter sur le soutien financier non négligeable de Mr Michelin. En somme je pense que 2 clubs aussi proches géographiquement ne pourront pas à terme se maintenir à ce niveau. Ce n'est pas forcément une bonne chose, mais c'est la logique géo-économique du rugby contemporain. Si ils ne s'y plient pas on risque de ne plus voir le BO ou l'AB sur la scène européenne, en H-Cup notamment. Après le choix reste le leur...
Compte supprimé
je suis pour (ce que vous appelez la fusion) mais moi je la nommerai plutôt l’équipe COTE BASQUE LANDES... qui existe déjà chez les jeunes du comité ... le maillot aussi existe déjà, vert blanc rouge..elle a déjà existé dans les années 80 et je me rappelle d'un sacré match a Bayonne ou cette équipe c.b.l. a battue les Alls-blacks 18a12 les joueurs portaient les chaussettes de leur club( Bayonne , Biarritz,Boucau,Dax,Mont de Marsan)
faudra un grand stade et non pas des dépenses séparées dans chaque stade ...prenons exemple sur le Munster ...
pour les derbys on aura les espoirs et les équipes juniors cadets etc...
nathalieduronea
De toutes façons à moyenne échéance c'est obligé compte tenu de la conjoncture économique et les exigences budgétaires imposées aux club pros. Je préférère largement une fusion que la relégation comme béziers et les autres. Il faut savoir ce que l'on veut. Moi perso, je veux garder du rugby de haut niveau et pro au pays basque.
AUPA LE RUGBY
moulino64
oui mais le probleme c'est la couleur du maillot ? bleu blanc rouge il y a dejas un !
footy14
tt dépend si ces 2 clubs veulent rester seulemnt des légendes ou si ils veulent écrire une nouvelle histoire.. devenir des club comme lourdes et béziers ou toulouse et clermont
ab4ever
La fusion se fera le jour où les israéliens et les palestiniens feront la paix !
vince2212
Contre , pour d'abord des raison de logique de stade, d'equipes de jeunes ainsi que pour des raison d'identité , pas sur que les supporters du bo et de L AB se reunissent pour une meme equipe et puis c'est une mauvaise passe pour les 2 clubs , une saison de transition .