2ème série. Quand le club de Chamalières fait griller son Bouclier au barbecue...
2ème série. Chamalières fait griller son Bouclier au barbecue...
Sacrés champions d'Auvergne de 2ème Série, les joueurs du club de Chamalières ont fêté leur titre en passant le Bouclier en barbecue...
On connaissait déjà le barbecue « à la rochelaise », qui consiste à faire griller quelques saucisses autour d'un tas de vélos en flammes. Mais hier soir, le club de Chamalières a frappé encore plus fort…

Après avoir remporté le titre de titre de champion d'Auvergne de 2ème Série en s'imposant contre Cisternes (23-6) à Gerzat, les Chamaliérois ont carrément fait passer leur Bouclier de champion au barbecue. Des photos ont d'abord été postées sur Snapchat, qui n'ont pas tardé à se retrouver sur d'autres réseaux sociaux hier soir.

2ème série. Quand le club de Chamalières fait griller son Bouclier au barbecue...

Alors certes, malmener un Bouclier de champion est une grande tradition de 3ème mi-temps, en particulier en Auvergne où on n'a pas l'habitude d'en voir souvent. Mais là, cela va peut-être un peu loin... en tout cas, cela n'a pas fait rire Jean-Yves Dijol, membre du comité directeur du Comité territorial d'Auvergne de rugby, qui a réagi sur un post Facebook.

Sur le site officiel du Stade Chamalièrois, le président du club, Michel Lafarge, a tenu à présenter ses excuses et à faire part de son indignation. Il s'est également engagé à prendre en charge la création d'un nouveau bouclier.

En quelques heures, l'acte de quelques inconscients a plongé tout le club dans un désarroi total, dans un sentiment d'impuissance et d'incrédulité, d'incompréhension et de honte. Rien ne sert aujourd'hui de garder le silence sur ce que tant de monde sait désormais, de tenter de camoufler ou de masquer la vérité. Depuis deux ans, je travaille d'arrache-pied, chaque jour, avec la quinzaine de bénévoles du Stade Chamalièrois Rugby pour entretenir l'image d'un club formateur, respectueux des autres et des valeurs du rugby. Aujourd'hui, tout ce travail a été balayé en un rien de temps, et notre club fait figure de symbole de l'irrévérence. Je suis profondément désolé de cette situation et tiens à présenter mes excuses aux amis du rugby chamalièrois qui fête cette année son cinquantenaire, à nos anciens, à nos éducateurs et entraîneurs, à nos dirigeants, à nos licenciés et leurs familles. J'ai commis l'erreur de vouloir laisser aux joueurs le symbole de leur victoire, sans penser que, non contents de l'avoir profané comme tant d'autres clubs l'ont fait (y compris hier parait-il, mais dans l'intimité d'un groupe), ils prendraient plaisir à partager leurs dégradations sur les réseaux sociaux. »

« Ce bouclier, que nous avions nous même fabriqué en 2013, sera bien évidemment remplacé par un autre, sans que les finances du club ne soient impactées. Mais la symbolique restera, et au moment où nous, bénévoles, pensions pourvoir enfin profiter des fruits de notre travail avec cette réussite sportive, nous allons devoir remettre les mains dans le cambouis, essuyer et encaisser les critiques, les reproches, les propos dégradants et dédaigneux, y compris au sein de notre propre maison, sacrifier une nouvelle fois notre vie personnelle durant l'été prochain pour tenter de continuer à faire vivre le rugby à Chamalières. Samedi, j'ai connu pour la troisième fois la très grande joie d’un titre régional avec Chamalières, mon club de toujours. Ce matin, ma tristesse est infinie et je ne sais pas quel sera l'avenir du club. Dans le rugby comme dans la vie, les choses basculent vite... »

Contacté par le Rugbynistère, un joueur de Chamalières, Antoine, a lui aussi tenu à réagir à la polémique et à s'expliquer, non sans une pointe d'humour.

Je ne suis qu’un simple joueur de rugby amateur, amoureux de ce sport comme tant d’autres en France, jouant tous les dimanches avec une bande de copains, dans le froid, la boue, la neige, sur des terrains qui penchent ou dénués d’herbe. Bref, tous les petits détails qui font la joie de ce sport, et qui rassemblent, dans un même état d’esprit, tous les joueurs amateurs de France et de Navarre. Samedi, avec mes coéquipiers du Stade Chamalièrois, club évoluant en 2ème série du Comité d’Auvergne, nous avons eu l’immense bonheur de gagner notre championnat, et de soulever tous ensemble le bouclier tant convoité, un Graal venant saluer une belle saison, et saluer le travail formidable que fait notre club au quotidien dans la formation des jeunes pousses.

Je ne vais pas vous mentir, la fête fut arrosée, comme il se doit. Alalala les amis, quelle nuit ! Des chants à n’en plus finir, des embrassades, des calins, des déclarations d’amour plus ou moins intelligibles en fonction de l’heure, une bringue d’anthologie comme on aimerait en vivre plus souvent, qui s’est prolongée pour les plus résistants lors d’un dimanche ensoleillé propice à la pétanque et au rosé d’Anjou.

Et là, le drame. Un sms arrive : « Putain, connecte toi sur Facebook, vous êtes en train de vous faire lyncher à propos du bouclier ». Ah oui, le bouclier. Comme souvent lorsqu’on balade un bout de bois à 50 dans une ville et pendant toute une nuit, le trophée n’avait pas fière allure au petit jour. On peut être maladroit quand on est fatigué. Nous savions déjà à ce moment là qu’il nous faudrait faire refaire le tout, à nos frais, dans la semaine, afin de présenter le bouclier à l’ensemble du club qui fête par ailleurs cette année ses 50 ans. Bouclier cassé, bouclier réparé. L’histoire aurait pu s’en arrêter là. Et, quitte à remplacer l’objet, les joueurs présents ont décidé d’offrir une « belle mort » à ce bout de bois, qui a fini sa première vie dans un barbecue. Jamais les saucisses n’ont eu meilleur goût. Ce n’est pas très intelligent, surement très con, mais ça se voulait potache avant tout. Tellement potache que certains n’ont pas résisté à l’idée de publier une photo sur leurs réseaux sociaux respectifs.

Et là, ça a été le déferlement. Le président du Comité d’Auvergne a lancé les hostilités, #valeursdurugbybafouées à l’appui. Depuis ce matin, on est des stars. On a même eu le droit à un article dans Sport Auvergne, La Montagne, Rugbyrama, Le Rugbynistère et L'Équipe (mes parents sont en larmes, ils pensent que j’ai enfin réussi ma vie). Je remercie d’ailleurs la Boucherie Ovalie pour leur petit tweet de soutien, ça fait chaud au coeur. Nous n’avons qu’une hâte maintenant, c’est d’allumer la télé à 13h pour voir si Jean-Pierre Pernaut nous fait un petit retour sur l’événement en mode « partons désormais découvrir une tradition auvergnate, qui n’utilise pas le même mode de cuisson que la potée ».

Plaisanteries à part, ça va un peu trop loin cette histoire. Certes, ce n’était pas l’action la plus intelligente de l’année, pas difficile d’en convenir. Mais cela a pris des proportions qui dépassent l’entendement (magie des réseaux sociaux) et qui mettent le club en difficulté. Un « scandale ». sur fond de mauvaise foi. Tout le monde du rugby sait ce qu’endurent les boucliers après une victoire. Les histoires se racontent, d’années en années, et tous les clubs sont aujourd’hui en mesure de contribuer au prochain « comment péter un bouclard pour les nuls ». Très amusant de voir d’ailleurs ce matin que bon nombre de photos prises par différents clubs ont comme par magie disparues de la toile. Nous comprenons très bien que beaucoup de personnes puissent être choquées, mais tout de même, de là à en faire une affaire d’Etat ?

Dans tous les cas, ça n’enlève en rien l’exceptionnel travail que fournit le club et tous les bénévoles, qui pâtissent aujourd’hui de cette malheureuse surmédiatisation.
Saucisses et merguez, bonne journée à tous.

PS : aucun bouclier n’a été dégradé dans la rédaction de cet article »

Source de l'article original : Sports Auvergne

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en 2005 on a partagé le notre... eh bien on l'a recollé comme on a pu, balladé tel quel tout l'été et avant de le rendre on a refait une planche identique en chêne, remis écusson et plaques, et mazères n'y a rien vu en le levant dimanche aprés-midi!!! alors attention, je cautionne pas forcément "la grillade' des auvergnats, mais y'a 30 ans ça partait aussi en couille sans forcément être rattrapé au vol... mais y'avait qu'un seul appareil photo avec le correspondant local pour le journal, et les histoires des ces soirées là relèvent des légendes et du folklore local!!!

ils ont surtout qu'à faire des boucliers territorriaux plus gros et plus épais qu'un ordinateur portable. en languedoc ou pays catalan les boucliers sont en majorité beaucoup plus proche des dimensions du brennus que des "standards 50cm sur30cm" (environ...)

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