Fédérale 1 : être ambitieux pour survivre, le credo du promu Rumilly
Nouvelle saison pour Rumilly.
Le président Moine s'est entretenu avec le Rugbynistère, avant cette saison. Son credo : être ambitieux pour survivre.

Voilà un club qui veut conjuguer les valeurs du rugby et de l’amateurisme, avec une professionnalisation progressive. Le président Moine, ancien troisième ligne du club, tient compte de la mutation du rugby. Finies les troisièmes mi-temps et leurs excès, le joueur de rugby moderne au niveau amateur a une activité professionnelle et un club qu’il sert. La moindre des choses étant de lui fournir un environnement favorable (médical, kiné et préparation physique).

Rumilly compte sur plusieurs partenaires. Le budget est passé de 800 000 euros à 1,2 millions. Moine présente une ligne cohérente, et soutient un projet qui doit - à terme - élever le club. Le maintien doit être acquis le plus tôt possible pour préparer dans de bonnes conditions la saison prochaine. "Si le club végète en fédérale 1 une dizaine d’années, sa régression est fatale," estime-t-il. 

Un club placé dans ces conditions de survie perd son pouvoir attractif, et avec lui ses meilleurs éléments, ses jeunes, sans être plus en mesure d’attirer de bons joueurs. Aussi, le projet de Rumilly est clair :  le club doit s’ouvrir à la professionnalisation, à l’ambition sportive sous peine de se condamner à terme. Pour se faire, Rumilly doit rayonner sur l’ensemble de la région, alimenter les petits clubs limitrophes, y prélever les meilleurs espoirs.

Pouvez-vous présenter le staff de l’équipe de fédérale 1?

L’équipe 1 est composée de deux Coachs, Julien Véniat (avants) et Sebastien Décarre (3/4), plus Robin Schmit (préparateur physique). Nicolas Tranchant est notre directeur sportif, et Laurent Charvier, le responsable de la formation.

Vous finissez l'an passé en tête de la poule 3, avec une large avance. En phases finales, vous éliminez Agde, Saint Raphaël-Frejus, Châteaurenard, Drancy, et vous échouez sur la plus haute marche face à Issoire au cours d’un match au scénario démentiel. C’était une belle saison non ?

Oui, bien sûr. L’issue de la finale est cruelle avec une défaite sur la dernière action, mais l’essentiel a été assuré le 26 mai en validant la montée en Fédérale 1. Cela faisait plusieurs saisons que le club voulait accéder à la Fédérale 1, sans succès. Cette montée était, à mon sens, vitale pour le club et pour le projet que nous souhaitons porter. Il s’agissait de ma première saison à la tête du club, et j’avais fixé un objectif sportif sur trois saisons :

  • 2018/2019 : accession F1
  • 2019 / 2020 : maintien
  • 2020 /2021 : qualification

Cette montée est la « locomotive » du projet. Elle va nous permettre une professionnalisation du fonctionnement du club. Cela n’est pas incompatible avec le bénévolat et certaines traditions, mais les exigences de la F1 sont telles que certaines fonctions comme le juridique, l’administratif, le suivi budgétaire et le développement commercial doivent être professionnalisés. A ce jour, nous avons trois emplois : un secrétaire, un entraineur et un responsable communication et relation partenaires (création de poste cette saison).

La montée permet également :

  • d’accroitre la visibilité de notre club et de poursuivre le développement de notre réseau de partenaires (120 partenaires à ce jour)
  • de donner une légitimité au RCSR en tant que club leader de la Haute-Savoie. C’est essentiel dans l’écosystème, les meilleurs jeunes de Haute-Savoie, Savoie doivent s’orienter vers Rumilly ; en retour, Rumilly formera des joueurs qui rejoindront les clubs de Haute-Savoie après un passage en Espoirs (mais qui ne pourront pas accéder à l’équipe 1).
  • un développement de budget qui devra également être orienté vers la formation. La formation a un coût et c’est un axe essentiel pour le RCSR avec des éducateurs formés et diplômés, ouverture d’un centre d’entrainement labellisé.

Vous préparez la saison de Fédérale 1 avec le recrutement d’une douzaine de joueurs. Il y a une petite touche régionale avec les arrivées de Mazza, Barbot, Cartier et Cochet, mais on voit que vous avez largement puisé au-delà.

Le recrutement a été ambitieux et ciblé. Assurer un maintien au plus tôt est essentiel pour poursuivre la progression du club, et anticiper dans les meilleures conditions la préparation de la saison 2020/2021. Les joueurs qui nous ont rejoint ont pour la plupart une solide expérience en F1 et ils doivent nous aider à atteindre cet objectif. S'il y’a eu 12 recrues, il y a eu aussi une volonté de s’appuyer sur les joueurs qui ont conduit le club en F1. Il est essentiel de préserver cette dynamique, et cet état d’esprit qui a été excellent cette année.

Cela se veut vertueux, les arrivées vont également permettre aux « anciens » d’élever les exigences et leur niveau de jeu. Quant à l’aspect géographique des recrutements, Rumilly est un club « isolé » dans le haut niveau. Nous ne disposons en effet pas d’un club voisin en Top 14 qui nous « alimente » chaque saison, c’est plutôt nous qui alimentons nos clubs voisins.

Le club a connu ses heures de gloire dans les années 90 avec des joueurs comme Vern Cotter, Franck Comba, Mickaël Forest (formé au club), Sylvain Begon, Adrien N’Goma, Stéphane Geraci. Le professionnalisme a changé la donne. Rumilly est une ville de 15 000 habitants. Est-ce que ça limite vos ambitions dans les années à venir? 

J’ai été joueur dans ces années, et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’environnement des clubs a bien changé, d’où les orientations que je souhaite mener. Si une association sportive n’est pas une entreprise, le modèle économique s’en approche et il faut donc structurer, professionnaliser sans perdre notre âme et les valeurs du RCSR qui sont fortes.

Il faut composer avec les nouvelles exigences des joueurs et les repères des fidèles supporters et bénévoles qui ont connu ces années de gloire. Que Rumilly soit une ville de 15 000 habitants, excentrée, ne limite pas nos ambitions. Il suffit de voir l’engouement des partenaires, spectateurs à l’occasion des phases finales. On a vécu de forts moments d’émotions dont beaucoup étaient sevrés depuis plusieurs saisons. Rumilly est une terre de rugby et c’est notre atout.

Néanmoins, pour être ambitieux, il faut rayonner et raisonner au-delà du bassin rumillien que ce soit en termes de partenaires, recrutements… Rumilly doit devenir un club d’ouverture. Nous avons la chance d’être dans un bassin économique à fort potentiel. Pour que Rumilly emporte l’adhésion hors de ses frontières, il faut un projet clair, ambitieux et c’est à nous d’aller vers les clubs (en déléguant certains de nos éducateurs dans les clubs voisins), en délocalisant les matchs pour donner des la visibilité au club.

Comment s’explique la suprématie de Rumilly sur le rugby départemental, devant Annecy notamment ?

Annecy et Rumilly sont des villes très différentes. L’histoire des deux clubs l’est également. L’histoire de Rumilly est exceptionnelle, et les supporters et amateurs de Rugby se reconnaissent dans ce club. Rumilly porte un rôle social et sociétal, nous avons la plus grande école de rugby de Haute-Savoie.

Le nombre de bénévoles est considérable. La ville soutient « son » club. Il ne faut néanmoins pas se reposer sur ce constat. Il y a dorénavant une nouvelle histoire à écrire avec une ambition sportive forte car c’est la raison d’être de notre association. Je suis bien conscient que c’est beaucoup de changements au sein du club mais c’est essentiel pour la pérennité du RCSR. Beaucoup de clubs voisins de Haute-Savoie, Savoie ont également des ambitions fortes que ce soit au rugby, foot ou hand. Le RCSR se doit d’avancer pour exister !

Je crois que ce qui a été entrepris et réalisé cette année doit nous conforter dans ces changements et ces nouvelles orientations.

Que pensez-vous de la poule dans laquelle le RCSR est versé? 

C’est une poule intéressante avec un derby contre Chambéry, ce qui est excellent pour la visibilité du rugby dans les deux Savoie, et quatre promus. Mâcon, Dijon et Massy devraient également proposer de belles affiches au stade des Grangettes. Cette poule doit nous permettre d’atteindre notre objectif, maintenant, c’est au terrain de livrer ses vérités.

Dans les coulisses du club, cet été, nous avons fait le maximum !

RECRUTEMENT 2018/2019

Arrivées:

Théo Turano (pilier, Stade Montois) Lasha Lortkpinadze (pilier, Lelo Saracens) Gaetan Cochet (pilier, Chambery) Hanro Visagie (talonneur, Nevers) Hughes Barbot (2ème-ligne, Chambery) Sébastien Mazza (3ème-ligne, Oyonnax) Chris Tafili (3ème-ligne, Lavaur) Théo Entraygues (demi de mêlée, Union Cognac St Angely) Bastien Gensana (ouvreur, Brive) Gaetan Hourdiane (centre, Grasse) Benjamin Cartier (centre, Grenoble) Vincent Pageneau (ailier, Union Cognac St Angely)



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Je ne sais pas si cela a changé mais le Rumilly que j'ai connu il y a 50 ans était un digne représentant des clubs virils mais pas toujours corrects...

P'tit retour à Neuilly pour la "fiche joueur" d'Antoine.

Antoine Pochard d'Essetain, 51 ans est le PDG de Pochard SA, quincaillerie en gros. L'entreprise fut fondée par son grand-père, Auguste Pochard, créateur de la "baignoire de voyage Pochard pour hommes de qualité voyageant dans des contrées reculées". Le succès fut immédiat, suivi très vite par celui du "Bidet de voyage Pochard pour dames de qualité voyageant dans des contrées reculées" Fortune faite, Auguste Pochard racheta le petit domaine et le manoir d'Essetain et se fit dès lors appeler Pochard d'Essetain.
Le jeune Antoine découvrit le rugby au Collège Saint Nicolas du Chardonneret où il fit toute ses études, le tripotage de ses parties génitales par le professeur d'instruction religieuse n'étant par lui considéré que comme le prix à payer pour des note élevées qui relevaient un peu la médiocrité de son niveau scolaire.
Il joua donc au rugby durant cinq ans comme troisième ligne, le plus souvent remplaçant, car douillet et peureux, il était loin d'être au niveau Il est probable que sans l'appui du professeur d'instruction religieuse qui était aussi responsable du rugby il eut été évincé de l'équipe. Par la suite il ne réussit pas mieux dans le rugby universitaire.
Après des résultats médiocres en école de commerce il succéda à son père à la tête de ce qui était devenu Pochard SA.
C'est au Rotary qu'il fit la connaissance de Charles-Henri, qui le considère avec un certain mépris (pour sa fausse noblesse) et une certaine admiration (car il est plus riche que lui). Ils se voient donc régulièrement au Royal Neuilly où chacun tente d'éblouir l'autre par le récit d'imaginaires prouesses rugbystiques au temps de sa jeunesse et tente de faire croire qu'il comprend quelque chose à ce jeu.

Le sourire du jour : https://lelinzhou.blogspot.com/2019/09/le-sourire-du-8-septembre.html

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