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Alexander Pervukhin (Enisei-STM) : "Montrer notre meilleur visage et notre désir de gagner"
La victoire d'Enisei-STM sur Newport.
En Challenge Cup, le club russe d'Enisei a une nouvelle fois créée la surprise en s'imposant face à Newport (38-18). L' entraîneur Alexander Pervukhin se confie sur le succès de son équipe

Bonjour Alexander, pouvez-vous nous présenter votre club ?

Enisei-STM a été fondé à Krasoyarsk durant l'automne 1975 dans une usine de machines lourdes qui s'appelait : « Sibtyazhamash ». Au départ, le club était appelé « Trud », puis en 1979, le nom a changé pour celui de l'usine, et ce n'est qu'en 2000 que le nom d'Enisei-STM a vu le jour. Le suffixe STM signifie « machine lourde de Sibérie ». Le premier titre d'Enisei est la médaille d'or lors de la victoire en finale du championnat en 1999. Depuis, nous ne sommes jamais sortis du Top 3.

Le palmarès complet :  Champion de Russie : 1999, 2002, 2005, 2011, 2012, 2014, 2016 / Coupe Nationale de Russie : 2000, 2001, 2008, 2014, 2016 / Vice-Champion de Russie : 2000, 2001, 2003, 2004, 2007, 2009, 2010, 2013, 2015 / Super coupe de Russie : 2014, 2015

Quand est-ce que se déroule le championnat russe ?

Le championnat national ou Professional Rugby League se dispute de mi-avril à octobre avec une pause au mois de juillet pour laisser à disposition les joueurs à leur équipe nationale. 

Quels ont été les critères de qualification pour accéder à la compétition européenne ? 

Pour accéder à nouveau à cette compétition, nous avons dans un premier temps remporté le championnat russe, avant de gagner le tournoi de qualification et enfin, nous avons remporté nos matchs de barrage (Enisei avait battu Rovigo sur un score cumulé de 70 à 5, ndlr).

C'est votre deuxième participation à la Challenge Cup, qu'est-ce que cela représente pour vous ?

Tout d'abord, c'est un niveau de rugby très différent. Dans ces matchs, les joueurs obtiennent et accumulent de l'expérience au niveau européen que ce soit sur la vitesse des déplacements, des actions techniques, de la pensée et dans la prise de la décision qui fera la différence. Cette compétition nous permet, joueurs comme entraîneurs, un bon développement. Et puis, c'est aussi l'occasion de montrer le rugby européen de haut-niveau dans les stades en Russie. Et non, à la télévision ou par Internet.  

Vous comptez quatre victoires en huit rencontres, aviez-vous imaginé de tels résultats ?

Non, nous ne l'avions jamais imaginé. Notre objectif principal était de réaliser des prestations correctes, d'être présent dans le combat et bien évidemment, éviter de perdre avec des différences aux scores trop importantes. La saison dernière, lors de la deuxième journée et la rencontre face à Newcastle qui fut un échec (défaite 55 à 7, ndlr), nous avions eu une conversation sérieuse avec l'équipe. Le sujet principal était de savoir pourquoi sur cette Terre, nous jouions et participions à ce tournoi si nous étions incapables de montrer notre caractère et de proposer du combat lors des matchs. Suite à cet entretien, nous avions terminé la phase de poule avec deux victoires face à Brive (10-7, ndlr) et à Newcastle (24-7, ndlr) et deux défaites dont une à Brive (33-3, ndlr) et au Connacht (47-5, ndlr).

Alexander Pervukhin (Enisei-STM) : RESUME VIDEO. Challenge Cup : la défaite inattendue de Brive face aux Russes d'Eniseï-STM Et, même si la différence au score fut difficile à accepter, notre résistance était importante et a obligé nos adversaires à utiliser beaucoup de leurs forces pour venir à bout de notre équipe. Il y a encore quelques années, nous ne pouvions même pas imaginer jouer contre des équipes de grands championnats européens que nous voyions seulement à la télévision ou sur Internet et dont les matchs nous ont beaucoup appris. Aujourd'hui, nous essayons d'être un adversaire décent et intéressant pour ces équipes.

Vous obtenez de bons résultats à domicile mais vous n'y arrivez pas à l'extérieur, comment expliquez-vous cela ?

Nous ne nous faisons pas d'illusions sur nos résultats à domicile, car nous savons que les équipes qui se déplacent en Russie ne proposent pas leurs équipes types, et profitent de cette rencontre pour laisser leurs principaux acteurs au repos. Très souvent, ils envoient une équipe réserve qu'ils renforcent avec un ou deux noms. Cependant, il y a quelques années, dans nos camps d'entraînement en France, en Irlande et en Angleterre, nous jouions contre des équipes réserves et encaissions 40 ou 50 points. Aujourd'hui, nous avons appris à gagner contre ces équipes. Pour nous, c'est un grand pas en avant.

C'est presque irréel de parler de combat égal avec les équipes qui composent les plus grands championnats européens lorsqu'elles viennent jouer contre nous lors de nos matchs à "domicile" (Cette saison, Enisei-STM a disputé ses deux premières rencontres à Moscou et Krasnodar, soit à plus de 4.000 kilomètres de ses bases, ndlr). Les miracles n'arrivent jamais. Et les niveaux de jeu sont différents. Un club d'un pays qui ne compte que 18 clubs semi-professionnels et 25-30 académies de jeunes ne peut résister face à des équipes qui ont des niveaux supérieurs avec une tradition très riche et une formation très pointilleuse. Cependant, nous essayerons de montrer notre meilleur visage et notre désir de gagner.

Sur le long terme, pensez-vous que les équipes russes pourront rattraper les équipes italiennes et avoir un accès plus important aux compétitions européennes ?

Hormis Enisei, il y a deux autres équipes en Russie (Krasny Yar et VVA Podmoskovye, ndlr) qui sont en mesure d'effectuer le tournoi de qualification EPCR et qui propose un bon jeu face à des équipes italiennes comme Calvisano, Rovigo etc.. En ce qui concerne les équipes de Trévise et des Zèbre, il serait intéressant de les rencontrer en phase de poule d'une des compétitions européennes, mais nous n'en sommes pas encore là. Je pense que nous aurions une chance. Nos capacités nous permettent d'espérer un développement important et une participation aux tournois européens.

Découvrez le résumé vidéo de la victoire d'Enisei-STM sur Newport : 

Crédit vidéo : RuggerTV

Merci à Julien Lopez pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • mimi12
    128887 points
  • il y a 8 ans

Un vent de fraîcheur souffle sur la Challenge Cup !

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