Cardiff au bord de la faillite, la WRU en panique : le rugby gallois à genou

Cardiff, capitale d’un rugby en crise

Le rugby gallois traverse une tempête. Et Cardiff, symbole du rugby national, en est le dernier exemple criant. Placée en redressement judiciaire, la franchise professionnelle de la capitale a été sauvée in extremis par la Fédération galloise (WRU), qui a racheté le club pour 780 000 livres, dans un deal d’urgence. L’ancienne équipe des Cardiff Blues, en difficulté chronique depuis plusieurs saisons, était tout simplement au bord de la disparition.

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La WRU a pris la main, "temporairement", selon ses termes, pour éviter que le rugby professionnel ne disparaisse de la capitale. Les joueurs, les abonnements et le staff sont maintenus. Mais ce rachat d’urgence masque mal la réalité : le rugby gallois est malade.

Privé d’investisseur, Cardiff change de mains

C’est le retrait d’Helford Capital, jusqu’ici actionnaire principal du club, qui a précipité la chute. Incapable d’honorer ses obligations financières, l’investisseur a jeté l’éponge. Depuis, la WRU tente de rassurer : oui, la saison ira à son terme. Oui, le projet reste vivant. Oui, le club sera remis entre des mains privées dès qu’un nouveau repreneur fiable sera trouvé.

Mais l'épisode soulève de lourdes questions sur le modèle économique des franchises galloises. Là où les provinces irlandaises ou écossaises fonctionnent sous l’aile des fédérations avec une relative stabilité, les structures galloises ont souvent été livrées à elles-mêmes, pilotées par des acteurs privés avec des résultats trop souvent décevants. Peu de titres, des tribunes clairsemées, et une fuite continue des meilleurs joueurs.

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Un club emblématique en perte de repères

Cardiff a pourtant compté dans ses rangs quelques joyaux du rugby gallois. Sam Warburton, Jamie Roberts, Leigh Halfpenny, et tant d’autres ont porté ce maillot. Les titres ? Deux Challenges européens (2010, 2018) mais peu de choses à se mettre sous la dent depuis. Sportivement, le club végète à la 8e place de l’URC et a été sorti prématurément en Challenge Cup.

Même le sélectionneur national a été pioché dans le staff des Blues. Matt Sherratt, entraîneur intérimaire de Cardiff, a brièvement pris en main le XV du Poireau après l’éviction de Warren Gatland en plein Tournoi. Un bricolage symptomatique d’un rugby gallois désorganisé.

Symptôme d’un mal plus profond

L’état du rugby professionnel gallois va au-delà de ce sauvetage. L’équipe nationale vient d’enchaîner deux cuillères de bois consécutives dans le Tournoi des 6 Nations. Les provinces ne pèsent plus rien sur la scène européenne. Et en coulisses, la WRU peine à établir un nouveau contrat avec ses franchises, notamment sur la rémunération des internationaux.

Si la fédération est intervenue à Cardiff, ce n’est pas par stratégie à long terme. C’est un pansement sur une hémorragie. Les discussions en cours avec les autres franchises visent à rétablir un peu d’ordre dans le chaos, mais il faudra plus qu’un sauvetage pour remettre le rugby gallois sur les rails.

Ce rachat eest un signal d’alarme. La WRU a évité le pire, mais les fondations du rugby gallois restent fragiles. Cardiff a survécu, pour l’instant. Mais si aucune réforme structurelle n’est engagée rapidement, c’est l’ensemble du modèle gallois qui risque de s’effondrer.