Son nom ne vous peut-être rien, et pourtant : Caroline Drouin, 22 ans, vient d’être élue meilleure joueuse du Top 8 féminin. Un trophée personnel qui vient récompenser une saison collective aboutie. Numéro 10 d’un XV de France troisième du Mondial 2017, la Bretonne vient d’enchaîner avec un Grand Chelem dans le 6 Nations, un titre de vice-championne du monde de rugby à 7 à San Francisco, et une victoire sur les Black Ferns à Grenoble. Rencontre avec une joueuse qui jongle parfaitement entre deux disciplines.
Objectif Tokyo
Le saviez-vous ? De Grenoble à Dubaï, il n'y a qu'un pas. Car on peut battre les championnes du monde en titre dans un match de rugby à XV... et partir disputer le premier tournoi des Women's Sevens Series, à l'autre bout du monde, dès la semaine suivante. Un emploi du temps complètement fou devenu le quotidien de Caroline Drouin, n°10 des Bleues. "Ça reste une chance de pouvoir faire les deux dans la saison," confie-t-elle. "Forcément, c'est plus compliqué de passer du XV au 7 que l'inverse, l’intensité n'est pas du tout la même (Rires) ! Il faut juste basculer rapidement, en se fixant des objectifs différents."
Des objectifs élevés : vice-championnes du monde à 7, les Bleues ont tout pour aller chercher une médaille olympique à Tokyo, et effacer la décevante 6ème place de Rio. Cette saison, les quatre premières places à l'issue des World Series sont d'ailleurs qualificatives pour les JO. Les ambitions tricolores sont légitimes. Et tout est fait pour tendre vers ce fameux objectif. "On s’entraîne principalement à Marcoussis, mais ça nous arrive aussi de faire des stages dans différents endroits plus chauds. Surtout en période hivernale, pour aller s’entraîner avec des conditions plus proches de ce qu'on retrouve pendant les tournois."
Crédit photo : Instagram @drouincaroline
À quoi ressemble une journée-type, hors compétition ? "Généralement, on a une séance de musculation et / ou une séance vidéo, plus une séance terrain le matin, une autre l'après-midi. Ensuite, place à la récup !" Sous contrat à 7 avec la Fédération, Drouin et les autres internationales font des Bleues leur priorité. "La saison est assez chargée. On peut jouer en club à partir du moment où il n'y a pas d'échéances en club. Pour le moment, je n'ai pu jouer qu'un seul match avec Rennes."
La Bretagne... et un peu de handball
Rennes ? C'est que la nouvelle pépite du rugby français vient de Bretagne ! "J'ai commencé le rugby à l'âge de 6 ans, à l'école de rugby du club d’Auray. Mes frères jouaient dans ce même club, donc j’ai passé mes samedis après-midi sur le bord du terrain. Et naturellement, j'ai commencé à jouer dès que j'ai pu." Au collège, elle décide pourtant de passer... au handball. "J'ai commencé en UNSS. J'ai tout de suite accroché avec ce sport, il y a beaucoup de points similaires avec le rugby. Mais je savais que je reviendrais au rugby plus tard, car je pensais toujours à ce sport, au fond de moi." Partie à Rennes pour les études, elle rechausse les crampons à 19 ans avec la Fac, puis au Stade Rennais, qui évolue en Top 8 (Top 16 aujourd'hui).
Le Stade Rennais, un des symboles de la réussite bretonne dans le monde de l'Ovalie : son ascension, celle d'Arthur Coville capitaine des Bleuets champions du monde, Vannes en Pro D2, le REC promu en Fédérale 1… C’est quoi le secret ? "Le savoir-faire breton tout simplement (Rires) ! Plus sérieusement, il y a surtout de bons clubs formateurs, bien structurés." Et des équipes universitaires performantes : en 2017, Drouin était sacrée championne de France avec Rennes 2. Le coup d'envoi d'une belle carrière ? "Il y a eu de belles choses depuis... Je ne m'attendais pas à ce que ça aille aussi vite, alors je profite, et je savoure chaque moment. J'ai de la chance d’avoir déjà pu vivre tout ça !" Lucide, elle ne délaisse pas les études, puisqu'elle suit actuellement une formation en BTS - Services et prestations des secteurs sanitaires et sociales. "Même à 22 ans, on pense à l'après-carrière. Une carrière peut s’arrêter à n'importe quel moment."
Le symbole d'un avenir radieux
Cyrielle Banet, Pauline Bourdon, Gaëlle Hermet, Romane Ménager... À y regarder d'un peu plus près, c'est tout le potentiel d'une génération dorée qui saute aux yeux. Comment expliquer le niveau de ces joueuses de 23 moins et moins ? Drouin a sa petite idée sur la question. "Cette nouvelle génération a commencé le rugby plus tôt, et souvent avec les garçons dans les écoles de rugby. On arrive donc en cadettes et séniors avec un bagage technique plus important. Contrairement à avant, où beaucoup de filles commençaient le rugby à 18 ans, à la fac. Le fait de passer aussi par les pôles - que ce soit dans les lycées ou le Pôle France - et les sélections -20 ans, ça nous permet d’acquérir un meilleur niveau."
Elle, a eu les honneurs de remporter le trophée de meilleur joueuse du Top 8. Une première dans l'histoire du rugby féminin français.
On a toute conscience que le rugby féminin prend de l’ampleur. On est plus médiatisées, sollicitées, et on sent surtout la ferveur des gens sur les réseaux sociaux avec les nombreux messages qu'on peut recevoir. C'est surtout dû aux résultats positifs des équipes de France féminines, au travail fait en amont dans les clubs.
Crédit photo : Instagram @drouincaroline
Que manque-t-il aux Bleues pour s'installer sur le toit du monde ? "Il faut travailler encore davantage, réussir à passer un cap supplémentaire en battant les
nations qui restent encore devant nous au classement." Comme face à la Nouvelle-Zélande, à l'automne. Titulaire à Toulon, puis Grenoble, Drouin a inscrit l'un des essais français lors du test-match victorieux. "C'est surtout une très belle victoire pour l’ensemble du rugby féminin, pour le projet qui est mis en place, l'investissement qui est fait."
Les essais de la victoire historique de France Féminines face aux Black Ferns [Résumé Vidéo] Un succès historique. "Sur le premier match, c’était une découverte : personne ne les avait encore jouées à XV, on se basait sur des vidéos de leurs matchs. À la fin de la première rencontre, il y a eu beaucoup de frustration, car on savait qu'il ne nous avait pas manqué grand-chose pour les battre. Forcément, sur le second test, on est arrivées avec la conviction qu'on pouvait aller chercher cette victoire." Grenoble, Dubaï, le 6 Nations, la Nation's Cup de cet été... On demande la suite !
Le questionnaire du Rugbynistère à... Caroline Drouin :
- Film préféré ? La ligne verte
- Disney préférée ? La reine des neiges
- Chanteur ou chanteuse préférée ? Le duo Mathilde Coutouly / Nassira Konde
- Une destination de rêve pour les vacances ? La Réunion
- Ta meilleure amie dans le monde du rugby ? Yolaine Yengo
- La meilleure joueuse avec qui tu as joué ? Élodie Poublan
- Ton équipe de Top 14 préférée ? Le Stade Français
- Le geste de rugby que tu préfères ? Off-load
- Cidre ou bière pour la 3ème mi-temps ? Soft
- Pain au chocolat ou chocolatine ? Pain au chocolat
- Pizza avec ou sans ananas ? Sans ananas
- Est-ce que c’est vrai qu’il pleut tout le temps en Bretagne ? C'est faux !
- Ta spécialité culinaire bretonne préférée ? Galettes de blé noir
- Si je mange des crêpes sucrées, tu me conseilles d’étaler quoi dessus ? Caramel au beurre salé !!!
Caddeb
Je n’ai qu’un reproche à lui faire : préférer le pain au chocolat à la chocolatiine...????????
MARCFANXV
Pourquoi attendre 2020 pour l'amener au Japon ? On pourrait p't'ètre l'amener pour 2019 non ? Depuis Yoyo on a pas trouvé mieux en 10....
PetitGroom
Belle génération en effet, plusieurs talents qui nous donnent du plaisir et par le jeu. Cette génération va rester dans les mémoires et marquer le rugby féminin de son empreinte, déjà victorieuse de beau succès elles n'en sont qu'au début et nous promettent de belles années à venir. Surtout qu'elles ne perdent par leurs esprit et leur joie de vivre.
Et petite préférence pour Pauline Bourdon qui impulse et guide parfaitement le jeu quelque soit le poste, petit gabarit mais néanmoins très actif.
sapiac76
Pour moi la grosse cote cest Pauline bourdon de Bayonne
Que ce soit en 9 ou en 10 elle est magique
Elle possède toute la palette des 2 postes et perso je la préfère en 10
Le staff ne s'y trompe pas en la laissant sur le terrain à un poste ou l autre
HookAHooker
Sinon plus sérieusement on voit tout le bien que le Rugby à 7 a fait à notre XV féminin. La vitesse d'exécution, le fitness et elles font confience aux jeunes.
HookAHooker
@Ghy Nofèros
Est attendu pour un commentaire dégueulasse sur le niveau des joueurs/joueuses formé(e)s dans le grand Ouest.
C'est de bonne guerre!
Kad Deb
Distinction méritée ! Elle bosse encore son jeu au pied et elle sera intouchable.
Très belle équipe des Bleues : Jessy Trémoulière distinguée au niveau mondial. Et on pouvait aussi bien récompenser Pauline Bourdon, Lenaïg Corson, Romane Ménager, etc. Bref, toute l'EdF...
breiz93
Très bien cette petite...
Bretonne,
Elle dit "pain au chocolat "
Elle aime la ligne verte
Elle aime le Stade Français.
Je vous assure, ce n'est pas moi le père.
Le Haut Landais
En effet, elle ne serait pas si bien si c'etait toi le coupable! 😉
Marc Lièvre Entremont
Plusieurs choses :
- Ceux qui ne connaissent pas Drouin ne regardent pas les matchs de l'EDF féminine, ce n'est déjà plus une "surprise" depuis le 6 nations qui date du début d'année.
- Mettre en lumière les jeunes dans cette équipe et dans le paysage rugbystique féminin français c'est evidemment très bien, mais les autres joueuses ne sont pas non plus étrangères aux (très) bonnes prestations de l'EDF, et doivent aussi être saluées (je ne vise personne mais Marjorie.. 😊). C'est un très bon mélange qui a été fait par le staff.
- Le staff justement, on a tous vu l’éviction du précédent en 2016 pour assoir les "amis de Bernie". J’étais franchement dégouté car le boulot était bien fait. Sauf que ça fonctionne encore mieux aujourd'hui après les choix forts de rajeunir l'équipe. Bravo à eux.
Le Haut Landais
Pour une fois, Bernie aura pris une decision reellement positive pour le rugby francais.
Comme quoi, tout peut arriver
ginobigoudi
Comme dit le Lièvre, nobody's perfect !.. Restent la rémunération et les primes, à hauteur de ce qu'elles méritent, pour le jeu produit et les résultats... Les filles ont un statut semi-pro, non ?.. J'ai entendu le terme "double projet" (on se croirait à Paul Emploie ou Pas).. Très bien si c'est un voeu des joueuses, beaucoup moins s'il s'agit d'un alibi pour pérenniser les écarts de salaires... Bastareaud, par exemple, émarge dans des sphères inconnues des filles, même avec son Bep vente et son bac pro commerce... Heu, boucherie ou encadrement de portes ?...
Marc Lièvre Entremont
Il est humain, il peut faire des erreurs 🙂
Ahma
Il n'y a pas que les jeunes, c'est sûr. N'empêche, difficile de ne pas espérer un avenir plus radieux encore que le présent en constatant que toutes ces joueuses majeures sont si jeunes. Avec d'autres encore comme Deshayes (22 ans), Neisen (22), Filopon (20) ou Lecat (21)...
Marc Lièvre Entremont
Tu ne parles pas de Pauline, je suis ébahi.
Ahma
Parce qu'elle faisait partie des joueuses déjà citées dans l'article.
Marc Lièvre Entremont
Pas vu. Pourtant je l'ai lu. C'est sûrement cette couleur verte qui me gêne.
Khris
Pain au chocolat, ça c’est une nana qu’elle est bien
Le Haut Landais
T'es sur d'etre biterrois toi ou tu es malade?
Khris
J’ai encore demandé ce matin pour être sure mais non on se fou de ma gueule quand je dis chocolatine, d’ailleur c’est normal sinon on devrait mettre des « ine » partout.
Et d’ailleur je suis biterrois d’adoption mais niçois d’origine et chez nous on a le Pan Bagna et on l’appel pas saladine.
George Smithwick's
Il parle juste correctement français
Le Haut Landais
On se calme le nordiste!
On cause la France parfaitement chez nous, et une chocolatine c'est bien meilleur!