''C'est un produit commun et festif'' : la cocaïne, phénomène de société et fléau des vestiaires du Top 14 ?
Oscar Jegou a été suspendu 4 semaines pour un rail de coke. Screenshot : Top 14
Sur les sept tests positifs professionnels à la cocaine chez les sportifs cette année, cinq concernent des rugbymans. Faut-il s’en inquiéter ?

La double-page de L’Equipe va-t-elle mettre un grand coup de latte dans la fourmilière ? Le très bon dossier consacré par le célèbre quotidien à la cocaïne dans le rugby dresse pourtant un portrait très ressemblant à la réalité, alors que de nombreux entraîneurs du Top 14 témoignent de leur inquiétude vis à vis de ce fléau grandissant, dans le milieu de la balle ovale. Et d’autres microcosmes sportifs, très probablement. 

Car comme le souligne à juste titre Thomas Lombard, directeur général du Stade Français,"cette drogue, avant, elle était élitiste, c'était cher... Ce n'est plus le cas. Son utilisation touche toutes les strates de la société, ça choque dans le rugby parce que c'est médiatisé." En trois phrases, l’ancien consultant de chez Canal Plus a tout résumé…
La facilité d’accès de la "coco" est aujourd’hui évidente, tant de part son prix que par les nombreux "points de vente". "C'est un produit commun et festif," abonde Ugo Mola, pas concerné par cela au Stade Toulousain mais qui assure que le sujet est tout de même suivi de près notamment au niveau des jeunes du centre de formation. 

Idées reçues, démocratisation et tabou

 

Il faut dire que les gens du milieu le savent, ce produit illégal s’est aujourd’hui fait une place qui dépasse largement le cadre des soirées mondaines. Chez les joueurs, nombre de festivités ne se passent pas sans un peu de came. Comme le révèle Le Parisien, qui a également publié une enquête sur le sujet, "cette année, sur les sept tests positifs à cette drogue chez les sportifs, cinq concernent des rugbymans (à XIII ou à XV)".

Et si son utilisation semble n’être, vu de loin, heureusement pas généralisée dans les effectifs, une chose est sure : son utilisation est aussi bien fréquente en amateur que chez les professionnels. Tandis que l’une des lignes à ne pas franchir autrefois, celle de la discrétion, semble aujourd’hui ne plus avoir grande importance, puisque tous ceux ayant un certain sens de l’observation ou l’ouïe fine sont au courant de ce fléau, dans les vestiaires. 

Interrogé par L’Equipe, Sébastien Calvet, sélectionneur des U20, explique que certains en prendraient aussi dans un but sportif, par bêtise : "On est aussi dans de fausses représentations sur cette substance qui faciliterait la récupération." Or, celle-ci serait en réalité simplement un excitant, un stimulant, dont les retombées sont au moins aussi lourde que son effet, derrière. 

Aussi car ce produit ne reste que 2 à 3 jours dans le corps, tandis que les sanctions restent finalement assez peu dissuasives. Le cas Oscar Jegou, vice-capitaine des U20 champions du monde récemment contrôlé positif, à marqué les esprits. Reste qu'alors que beaucoup pensaient que le 3ème ligne de 20 ans prendrait cher pour servir d'exemple, il s'en tire simplement avec 4 semaines de suspension, ayant réussi à prouver qu'il n'en avait consommé qu'à usage festif. Une démocratisation qui n'en reste pas moins encore taboue. En espérant qu'elle devienne aussi bannie...

 

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  • Jibic'h
    1255 points
  • il y a 11 mois

Il peut y avoir des arguments qui s'entendent en ce qui concerne la faible durée de sa sanction, même si j'aurais largement préféré que le devoir d'exemplarité soit pris en compte et qu'il en prenne un peu plus 'pour l'exemple'.
En revanche, il sera marqué, pendant longtemps, comme celui qui a pris ce qu'il n'aurait pas du prendre: son club, s'il ne rajoute pas une sanction supplémentaire, risque de le laisser plus souvent sur le banc ou sur les gradins, un sélectionneur national y réfléchira à deux fois, il aura peut-être moins de clubs intéressés à la fin de son contrat ou alors des offres de contrats au rabais, en gros sa carrière en a pris un coup, quelque soit la durée de la sanction "officielle". C'est une sanction aurement plus forte dans un monde sportif ultra-compétitif, et il est trop tard pour qu'il puisse y changer quelque chose, en espérant juste que cela fasse réfléchir les autres quand ils verront que ces titus seront en berne sur le reste de la saison.

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