DÉSINTOX. Japon : le nombre d’étrangers est-il vraiment en hausse depuis le Mondial 2015 ?
Le Japon utilise beaucoup de joueurs étrangers. Cliché ou pas cliché ?
Selon certains, le Japon ne jouerait qu’avec des étrangers... Alors, cliché ou pas cliché ?

Info ou intox : les Brave Blossoms sont-ils vraiment une légion étrangère ? La question peut se poser, mais le terme est à reconsidérer. Ou du moins, à replacer dans son contexte : sur la planète rugby, il n’est plus rare de faire appel à des “étrangers” pour représenter le maillot de son équipe nationale. Le XV de France use de cette politique depuis l’ère Saint-André et le succès n’est pas nécessairement au rendez-vous…

Voilà pour le fond. Revenons maintenant au Japon, sensation de la dernière Coupe du monde avec cette victoire historique sur les Springboks, et futur organisateur de l’édition 2019. Désormais entraînés par Jamie Joseph, les Nippons font-ils comme par le passé la part belle aux joueurs nés ailleurs qu’au pays du soleil levant ? Est-ce un cliché, comme celui qui fait des All Blacks une équipe usant des joueurs nés et formés aux Fidji, aux Tonga ou aux Samoa quand le contraire serait en fait plus véridique ?

Sur les trente-deux joueurs convoqués pour la tournée de novembre japonaise (Tonga le 18 novembre ; France le 25 novembre), dix sont nés à l’étranger, et auraient pu représentés une autre équipe nationale. Tous seront sur la feuille de match face aux Bleus, soit… 43% de l’effectif. Un chiffre important, même s’il englobe notamment Kotaro Matsushima (né en Afrique du Sud mais formé en partie au Japon) et peut donc être relativisé.

Test-match. La composition du Japon face au XV de France

Les étrangers alignés face aux Bleus :

Asaeli Valu : pilier d’origine tongienne, il a connu sa première sélection face à l’Australie à Yokohama, avant d’affronter son pays d’origine la semaine passée à Toulouse. Valu évolue en Top League, aux Panasonic Wild Knights. Remplaçant face aux Bleus.

Koo Jiwon : né à Séoul et fils d’un international sud-coréen, le pilier droit (Sunwolves - Honda Heat) a été formé en partie au Japon puisqu’il est notamment passé par Nippon Bunri University et l’Université Takushoku, deux écoles du pays du soleil levant. Difficile de le considérer comme un “étranger”. Titulaire face aux Bleus.

Wimpie van der Walt : troisième-ligne de métier, il est convoqué pour la première fois avec la sélection dans cette tournée de novembre pour évoluer… au poste de 2ème-ligne “en raison des blessures et de la faible profondeur [au poste]” selon Japon Rugby. Joueur des NTT Docomo Red Hurricanes et notamment passé par les Bulls ou les Kings en Afrique du Sud, son pays natal. Titulaire face aux Bleus.

Michael Leitch : sûrement l’un des noms les plus connus de cette équipe, le 3ème-ligne des Chiefs est le capitaine de la sélection. Né en Nouvelle-Zélande, joueur des Toshiba Brave Lupus, Leitch est international depuis 2008, et est arrivé au Japon à l'adolescence. Titulaire face aux Bleus.

Amanaki Lelei Mafi : Lui aussi est un nom connu de la sélection, et lui aussi joue en Super Rugby, aux Melbourne Rebels. Né aux Tonga, il joue le Mondial U20 de 2009 avec les Îliens. Avant de filer dans une université japonaise et de choisir les Brave Blossoms en 2014. Titulaire face aux Bleus.

Fetuani Lautaimi : encore un Tongien au sein de cette équipe japonaise. Troisième-ligne de Toyota Verblitz (Top League), c’est un des nouveaux venus en sélection puisqu’il a été appelé par Jamie Joseph pour la première fois cet automne. Remplaçant face aux Bleus.

Lomano Lemeki : né en Nouvelle-Zélande, d’origine tongienne, l’ailier a inscrit un doublé face… aux Tonga, sur la pelouse d’Ernest-Wallon. Âgé de 28 ans, Lemeki joue au Japon depuis 2009, où il porte aujourd’hui le maillot du Honda Heat. Titulaire face aux Bleus.

Timothy Lafaele : Aligné au centre, Lafaele aurait pu jouer pour les Samoa. Pas encore international en 2015, il n’a donc pas participé au Mondial historique, mais c’est bien avec le maillot du Japon qu’il évolue au niveau international. S’il joue pour les Coca Cola Red Sparks en Top League, il fait partie de l’effectif des Sunwolves en Super Rugby. Sans vraiment casser la baraque, soyons honnête... Titulaire face aux Bleus.

Sione Teaupa : Encore un Tongien ! Déjà international japonais… à 7, Sione Teaupa évolue au centre et porte le maillot des Kubota Spears. Lui aussi est l’un des nouveaux visages de la sélection quinziste. Remplaçant face aux Bleus.

Kotaro Matsushima : avec un nom comme le sien, difficile de le placer dans la “légion étrangère”. Déjà présent lors du Mondial 2015, Matsushima est pourtant né en Afrique du Sud, où il a été formé en partie. Mais le polyvalent arrière est tout de même allé au lycée à Yokohama (où il a été champion du Japon), avant de rejoindre… le Stade Toulousain puis l’académie de Sharks et de les représenter en Vodacom Cup… Il a aussi été invité à un stage avec les Baby Boks en 2012 ! Titulaire face aux Bleus.

Avec vingt-deux joueurs nés au Japon dans le squad complet, on est donc loin de la légion étrangère citée par Salviac. On est également loin du cas de l’équipe nationale du Qatar en handball, même si la question de l’identification du public nippon par rapport à son équipe nationale peut se poser, à deux ans de la Coupe du monde. Et par rapport au Mondial 2015, le nombre d’étrangers est-il en baisse ou en hausse ?

Sur les 31 joueurs sélectionnés alors par Eddie Jones… onze étaient d’origine étrangère, si on compte à nouveau Kotaro Matsushima. Michael Leitch et Amanaki Mafi étaient déjà là. Luke Thompson, Hendrick Tui, Justin Ives, Michael Broadhurst, Koliniasi Holani, Male Sa’u, Craig Wing et Karne Hesketh avaient également pris l’avion pour l’Angleterre. Soit 35% de l’effectif, contre un total de 31% actuellement : la proportion d’étrangers au sein du squad complet n’est donc pas en augmentation.


Et aussi : 

VIDÉO. Japon : la démonstration et les essais des Brave Blossoms face aux Tonga (39-6)XV de France - Japon : à quoi faut-il s'attendre face aux Brave Blossoms ?XV de France - Japon : les 8 raisons de croire en une victoire nippone


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35% c'est quand même pas mal pour exprimer une vraie tendance

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