Interdit de perdre à la maison
La sélection marocaine se doit de « gagner le tournoi » qui se déroule sur ses terres. Gasmi Kouider (entraîneur des avants, venant de Gex, PHR) et Hocine Arabat (capitaine, 3e ligne de Romans, Fédérale 1 élite) ne disent pas autre chose. L’objectif est simple, précis, concis. La défaite n’est pas une option. Il faut comprendre aussi que cela serait une désillusion profonde pour Hocine Arabat : « mes parents sont fiers de me voir jouer pour le Maroc, au Maroc ». D’autant plus que « tu as la famille ici qui te regarde » poursuit le volumineux capitaine et 3e ligne de cette sélection.
Pour gagner ce tournoi, la Fédération Royale Marocaine de Rugby a mis des moyens importants à disposition de cette équipe qui est regroupée depuis le 27 juin.
Un vent de fraîcheur sur la sélection
Cette édition 2017 de la Rugby Africa Silver Cup est celle d’un nouveau départ pour les Lions de l’Atlas. En effet, c’est la première coupe d’Afrique pour le duo d’entraîneur nouvellement nommés au poste (Gasmi Kouider, donc, mais aussi Mohammed El Maatouk, éducateur au Stade Français également) qui ont présenté un nouveau projet de jeu à leurs joueurs, mais c’est également un effectif largement rajeuni qui va disputer cette compétition.
Sur les vingt-huit joueurs du rassemblement, vingt-quatre jouent en France, et quatre seulement dans le championnat local. Parmi ces vingt-huit élus, beaucoup d’entre eux ont un fort potentiel et sont des espoirs d’équipe de l’élite française, comme Soheyl Jaoudad (ailier/arrière, espoir ASM, Top 14) ou Amin Boukamoucha (3e ligne, espoir d’Oyonnax, ProD2/Top14).
La qualité est présente dans l’effectif avec des valeurs sures comme Yassim Mamri (2e ligne, Béziers Pro D2) ou Mohamed Loukia (pilier, Aix, F1 élite), ce qui valide l’impression de l’entraîneur Gasmi Kouider : « on est très compétitifs » et l’équipe est « complète ». L’ossature de la formation marocaine s’appuie sur les joueurs qui ont participé au Tri-Nations maghrébin de 2016 en Algérie (compétition regroupant l’Algérie, la Tunisie, et donc le Maroc) qu’ils avaient remporté avec deux victoires en deux sorties.
Un premier « match dur »
Gasmi Kouider annonce la couleur : « ce sera un match dur », Madagascar est une « équipe très créative avec des petits gabarits ». Il reste cependant sûr des chances de son équipe qui a bien travaillé pendant les presque dix jours de rassemblement, et qui a fait un « stage nickel ». Hocine Arabat va dans le même sens que son entraîneur : « on ne sous-estime aucune équipe » et on sait que Madagascar « ça a des cannes et ça court vite ». Conscient du danger que cette équipe spectaculaire peut représenter, il ajoute : « il faudra être très vigilant en défense ».
Il faut rappeler que les Malgaches font partie des bonnes équipes africaines et parviennent régulièrement à se hisser en première division africaine malgré le manque de moyens de sa fédération.
Un groupe soudé
En dix jours, les joueurs ont pu se retrouver, et construire une cohésion qui pourrait faire basculer un match quand vers l’heure de jeu, ce seront les cœurs plus que les jambes qui pourront faire la différence. Hocine Arabat raconte ainsi qu’un jour ils se sont retrouvés « vers 5h du matin sur la plage, à Casa, sur une journée off, pour faire des jeux de cohésion, entre nous ».
Il continue sur les bienfaits de cette matinée de forge du groupe : « on s’est resserrés, on ne se connaissait pas trop au début, maintenant on est une bonne bande de potes ». Le capitaine va même un peu plus loin : « on est comme des frères ». La charge émotionnelle de cette préparation lui fait d’ailleurs dire : « on se retrouve ici, c’est comme si on se connaissait depuis toujours ».
Mohammed El Maatouk, un sélectionneur avec des gros atouts à faire valoir.
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Marc Lièvre Entremont
Quentin, ou l’œil du continent africain.
Par contre faut faire gaffe aux photos, on voit clairement que les mecs ont chouravés des ballons aux clubs avant de partir pour le Maroc.