Exeter conservera son identité malgré les discussions
Pas de changement d'identité pour le club anglais.
Le club d'Exeter conserve son logo à la tête d'Indien d'Amérique et son nom, les "Chiefs", malgré les discussions venant des supporters.

Tout comme le club des Redskins en NFL, les Chiefs ont été au coeur de discussions concernant le message transmis par leur identité. En effet, un groupe de supporters, les Exeter Chiefs for Change" ont lancé les discussions afin que le club renonce à l'exploitation de "l'imagerie et de la symbolique des peuples indigènes d'Amérique". Le logo, la mascotte, les coiffes et les tomahawks des supporters dans les tribunes n'étaient pas les bienvenus, tout comme le "Chiefs" qui fait référence aux Native Americans alors que le logo représente le visage d'un Indien. 

Les Chiefs d'Exeter vont-ils devoir changer de nom et de logo ?Les Chiefs d'Exeter vont-ils devoir changer de nom et de logo ?

Une pétition a rassemblé près de 3500 signatures du côté des supporters mais le club a pris sa décision. Après avoir recueilli l'avis "de ses sponsors et partenaires-clé", ainsi que de ses supporters, d'autres "membres de la communauté rugby au sens large" mais également de "certaines parties de la communauté amérindienne", une décision a été prise. Les Chiefs conserveront leur nom des "Chiefs" ainsi que leur logo à la tête d'Amérindien. Seule la mascotte "Big Chief" a été supprimée. Le changement peut également venir des supporters eux-mêmes dans les tribunes. Pour le conseil d'administration, "l'utilisation du logo des Chiefs était en fait très respectueuse". 

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@coupdecasque

Les Irlandais ne sont pas des descendants d'opprimés ? Senghor étend la négritude à d'autres situations d'oppression que celle des noirs et il prend justement pour exemple les Irlandais. Il montre notamment que les Anglais considéraient les Irlandais comme des nègres blancs. Tu sembles dire que la culture irlandaise est parfaitement intégrée dans l'anglosphère, preuve en serait le succès de la St Patrick. Pardon mais aux Etats-Unis, les Irlandais catholiques comme les Italiens, les Polonais et tant d'autres ont jusqu'à récemment souffert de profondes discriminations et n'appartiennent en aucune façon au groupe des blancs anglo-saxons protestants.

Je serais curieux de savoir comment tu définis la colonisation pour dire que l'Irlande n'a pas été colonisée.

Au total, ton avis sur les Irlandais est intéressant car il éclaire la rapidité avec laquelle des situations qui semblent pérennes peuvent changer et nous amener à oublier des réalités historiques. Il y a 150 ans, un tiers de la population irlandaise mourait suite à la famine de la patate, un tiers émigrait, il y a 40 ans la guerre civile se finissait à peine et ils se faisaient encore tirer dessus car ils avaient l'outrecuidance de demander l'unification de leur île, aujourd'hui c'est un paradis fiscal et on voit des mascottes de farfadets se balader un peu partout dans les stades. La mémoire est bien là pourtant.

Dire que l'appropriation culturelle ne s'applique pas aux Irlandais, l'un des peuples les plus opprimés de l'histoire, c'est remettre en question les fondements même de cette théorie.

Quant à dire que la NZ ne peut pas faire d'appropriation culturelle avec des traits culturels maoris car elle aurait intégré la culture maori dans la nation NZ, c'est également contredire la thèse de l'appropriation culturelle puisque cette intégration s'est faite par une assimilation coloniale parfois violente ; certains représentants maoris ne seraient certainement pas d'accord avec toi au titre justement que la NZ est une création coloniale et que par conséquent elle est intrinsèquement une spoliation de leurs droits ancestraux. Pourtant, dans le même temps, des descendants d'Irlandais opprimés se sentent Britanniques aujourd'hui, des descendants de Maoris spoliés se sentent NZ, donc ce récit national colonial a fonctionné, l'assimilation a rencontré une adhésion. Faut-il la récuser et la refuser ? C'est le pendant de l'appropriation culturelle puisqu'elle sous-tend l'autonomie culturelle des opprimés.

Dans la continuité du débat de l'appropriation culturelle, cela pose le problème de fond des études décoloniales : à quel moment on considère qu'un nouveau peuple, une nouvelle culture, une nouvelle donne a fait souche ? à quel moment est-ce qu'on considère qu'on a soldé les comptes ? jusqu'à quand faut-il remonter pour expliquer et caractériser les inégalités actuelles ? dans quelle mesure doit-on imposer aux individus des assignations culturelles et ce faisant discriminer les responsabilités ?

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