Tri-Nations jusqu'à l'intégration de l'Argentine en 2012, le Rugby Championship regroupe aujourd’hui quatre pays (NZ, Australie, Afrique du Sud et Argentine) et représente la plus grande compétition annuelle de l'hémisphère sud. Dans un avenir plus ou moins proche, il pourrait très bien s'élargir et intégrer de nouvelles équipes. Tour d'horizon des possibles candidats.
Les plus logiques
Le Rugby Championship compte dans ses rangs les deux grands pays de l'Océanie (Australie et NZ) et il semblerait logique d'y intégrer les îles du Pacifique (Fidji, Tonga et Samoa). En effet, ces nations ont une forte tradition rugbystique et même si elles n'ont jamais battu les All-Blacks ou les Springboks, elles ont déjà vaincu l'Australie, l'Argentine et d'autres nations du Tier 1 (notamment la France, terrassée deux fois par les Tonga).
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S'il semble peu probable que le Rugby Championship fasse de la place pour trois nouvelles équipes d'un coup, on pourrait imaginer une sorte de barrage entre ces trois rivaux ou la réactivation des Pacific Islanders en leur donnant une véritable identité. Pas facile quand on connaît les différences culturelles entre ces trois peuples (les Fidjiens sont des Mélanésiens alors que les Samoans et les Tongiens sont des Polynésiens). Ce qui explique l'échec de cette sélection dans sa première version.
Autre handicap de taille : un maigre intérêt financier. Il existe certes de fortes communautés îliennes en Nouvelle-Zélande et en Australie mais la faiblesse démographique et économique des Fidji, des Tonga et des Samoa semble rédhibitoire pour espérer intéresser les membres de la SANZAAR, consortium qui regroupe les quatre nations du Rugby Championship.
Le plus probable
En juillet dernier, Agustin Pichot l'a clamé haut et fort lors d'une interview donnée au Telegraph : après avoir demandé l'intégration de la Géorgie au Tournoi des 6 Nations, il déclare : « Je voudrais également mettre au défi la Sanzaar de s'ouvrir au Japon ». Depuis l'obtention de la Coupe du Monde 2019, tout s'est accéléré pour le rugby japonais. Les Nippons ont franchi un palier et gagné une légitimité en signant la plus grosse surprise de l'histoire de la Coupe du Monde : leur victoire sur l'Afrique du Sud en 2015. Depuis, une franchise japonaise - les Sunwolves - a intégré le Super Rugby et même si leurs résultats sont (très) mitigés, le Pays du Soleil Levant a le pied à l'étrier.
Là-bas, le rugby, c'est plus de 120 000 licenciés, un championnat domestique (la Top League) populaire et une culture rugbystique ancienne (fédération créée en 1926) et solidement ancrée, notamment en milieu universitaire. Pour rivaliser avec l'Europe, les nations du Sud ont tout intérêt à s'allier avec le Japon et sa puissance économique. Ce sera sans doute la prochaine nation à s'inviter à la table du Rugby Championship.
Le plus improbable
On l'oublie souvent mais la Russie est aussi un pays asiatique, avec une longue côte sur l'océan Pacifique. Elle pourrait donc parfaitement faire acte de candidature pour intégrer le Rugby Championship. La Russie est un pays riche, avec une importante population et représente donc un potentiel indéniable de développement. Mais même si son cœur historique bat en Sibérie Centrale (du côté de la ville de Krasnoyarsk), le rugby russe est définitivement ancré en l'Europe et participe chaque année au Tournoi B avec la Roumanie, la Géorgie et d'autres équipes du Vieux Continent. Si un jour, la Russie doit intégrer une compétition prestigieuse, ce sera sans doute le Tournoi. On est donc loin de voir un Russie-NZ à Vladivostok pour le compte du Rugby Championship.
Le plus osé
Aux côtés de l'Argentine, on pourrait aussi chercher des pistes sud-américaines. L'Uruguay est la deuxième nation du continent, derrière les Pumas, et serait un candidat naturel. Place forte du rugby d'Amérique Latine, l'Uruguay a participé à plusieurs Coupes du monde et possède une véritable tradition rugbystique mais comme les îles du Pacifique, sa faible population et son économie ont peu de chance de séduire le comité du SANZAAR. Voilà pourquoi, il vaut mieux chercher du côté du Brésil. Certes, les Auriverde sont encore aujourd'hui une équipe de troisième niveau mais ils progressent à la vitesse de la lumière comme en témoignent leurs succès récents (1ère victoire contre le Chili en 2014, 1ère victoire face aux USA en 2016 , 1ère victoire face au Canada en 2017).
Crédit vidéo : World Rugby
Avec une population de 207 millions de personnes et la première économie d'Amérique du Sud, le Brésil offre un réel potentiel : en 2017, un NZ-Brésil serait une boucherie mais d'ici dix ou quinze ans, cette affiche pourrait parfaitement être crédible.
Le plus séduisant
Pour les fans peut-être pas...mais pour les dirigeants de la SANZAAR, il s'agit sans doute d'un rêve secret : intégrer les Etats-Unis à leur Rugby Championship. Imaginez la présence de la première économie mondiale dans cette compétition : sa puissance en serait décuplée ! Certes, le rugby américain possède une longue histoire : le pays est double tenant du titre olympique et à part en 1995, il a participé à toutes les Coupes du Monde. Mais faute d'un championnat professionnel solide et de résultats probants (les Eagles n'ont plus battu une équipe du Tier 1 depuis....1924 ! C'était pour l'or olympique face à la France), ce candidat manque de crédibilité. Les USA pointent aujourd'hui à la 17ème place du classement mondial. Longtemps dans l'ombre du Canada, les Etats-Unis profitent du déclin de leurs voisins et s'affirment comme la première puissance d'Amérique du Nord. Mais c'est insuffisant pour le moment, il manque aux Eagles quelques succès de prestige...
schallerthomas17
Le japon et les Pacific Islanders n'ont rien de déconnant et ca amènerait un challenge sur un 2e plan ou les équipes moins fortes luttent entre elle tout affrontant des cadors mondiaux régulièrement. Par contre ok le coté Fidji, Tonga et Samoa ont pas la même culture et donc faire une équipe unique peut paraitre compliqué, mais sinon quand ils sont pris chez les all black là ça ne les dérange pas de jouer avec des joueurs d'autre culture ?? Alors c'est un vrai problème ou c'est juste une histoire de dire qui sera le chef au sein du groupe ??
tropico31
Dans quelques années les Fidji seront dans le top 5 mondial vous verrez. Je pense qu il faudrait remplacer l'Argentine par les Fidji car ils ont clairement le niveau
clement6628
Autant à certains postes, ils possèdent des joueurs parmi les meilleurs au monde, autant sur d'autres, c'est vraiment faible.
Puis, la Fédération n'est pas très riche et pour le développement... La preuve, Pichot est favorable à l'entrée du Japon...
tropico31
Derriere je vais pas citer de noms car la liste est trop longue mais devant y a quand meme des mecs comme Nakarawa, Yato, Qovu, Waqaniburotu, Koyamaibole, Botia... et encore je ne fais que citer les joueurs de top 14 (y a aussi la pro D2, ceux qui jouent en Angleterre et en Super rugby)
Anthony26
Europe : France, Angleterre, Italie, Irlande, Ecosse, Pays de Galles. (Avec un Euro tout les 4 ans)
Amérique : USA, Canada, Argentine, Uruguay, Brésil + Japon
Océanie : Nouvelle Zélande, Australie, Afrique du Sud, Samoa, Tonga, Fidji.
Voilà, de rien.
fabien81
le 4 nations actuel ne peut ps être viable, non pas pour des raisons économiques mais pour des raisons horaires.
L'Afrique du sud est à +1h, l'Australie à +8h, la NZ à +10h et l'Argentine à -4h de Paris.
Comment intéresser la télé avec des horaires qui seront forcément défavorables à une diffusion normale? la moitié des matchs est difficilement visible à l'heure locale. A quelle heure faire jouer un Argentine-NZ pour que les 4 pays du tournoi puissent le voir?
Le gros avantage du 6 nations c'est que tous les matchs sont à la même heure, 14h, 16h,18h ou 21h en France et en Italie, 1h plus tôt pour les 4 autres.
Il y a aussi les déplacements qui sont pénibles, Australie-Argentine je suis pas sur qu'on puisse le faire sans escale.
Là aussi grosse différence avec le 6 nation, où Londres, Paris, Rome, Edimbourg, Cardiff et Dublin sont très rapidement accessibles
Un autre problème aussi c'est qu'on a les mêmes matchs tous les ans, alors que pour le 6 nations c'est tous les 2 ans, au bout d'un moment on se lasse.
Intégrer le Japon doit être envisagé, le rugby y est développé et il a l'avantage d'être sur le même fuseau horaire que l'Australie, pour la télé ça compte.
En plus c'est un pays riche qui peut amener beaucoup d'argent.
Les îles du Pacifique devraient être aussi intégrées, pas les 3 d'un coup mais on pourrait alterner tous les 3 ans ou reprendre la sélection du Pacifique.
Financièrement c'est peut-être pas intéressant mais ça ferait 6 équipes comme au Nord, et surtout je vois pas ce que ces équipes ont de moins que l'Argentine et le Japon sur le terrain
ahenzegaga
Que le Japon je suis d'accord mais l'Argentine c'est quand même deux demi-finales de coupe du monde récemment. Le seul problème c'est que l'Argentine vaut le coup rugbystiquement et que ce serait un coup dur pour eux d'être relégués à une compétition américaine qui serait beaucoup moins intéressante.
clement6628
Excepté les deux premières hypothèses, les autres relèvent du pur fantasme.
Puis on en arrive à un stade où il faudrait tout revoir. Là on s'étend (en regardant les enjeux financiers comme le prouve la phrase de Pichot qui fait passer le Japon avant des pays à forte culture rugbystique) mais en voulant conserver les compétitions en place.
Il faudrait revoir les formats puis faire des compétitions logiques d'un point de vue géographique. Une compétition avec des pays d'Océanie, d'Afrique, d'Amérique et d'Asie, c'est une Coupe du Monde ! Il y a qu'en rugby où on peut voir un tel truc !
Ou alors on fait des compétitions Océanie + Asie et d'un autre côté Afrique + Amérique. Ou bien on fait rencontrer chaque 4 ans tout ce beau monde dans un pays avec des matchs de poule, etc.
Surtout qu'il y a de quoi rester assez perplexe sur toutes ces intégrations au point de vue des progrès sportifs...