France 7 Féminines - Joanna Grisez : « Une première saison compliquée... »
Joanna Grisez, un des nouveaux visages de France 7 Féminines cette saison. Crédit photo : Facebook - Hiep Images.
Hors du groupe pour Biarritz en raison d'une blessure, Joanna Grisez a répondu à la demande du Rugbynistère pour effectuer un bilan de sa première saison avec France 7.

Joanna, première saison sous contrat avec France 7 pour toi, qu'est-ce que tu en retiens ?

C'était une première saison compliquée, car j'ai connu pas mal de blessures. J'ai effectué une bonne première partie de saison avant de passer trois mois hors des terrains (octobre-novembre-décembre) à cause de ma pubalgie. J'ai ensuite repris en janvier et j'ai pu partir avec France 7 pour une étape amicale à Hamilton et la troisième étape du circuit à Sydney. C'était une belle expérience ! Malgré quelques pépins physiques, une nouvelle fois, j'ai pu enchaîner avec l'étape japonaise à Kitakyushu. C'était exceptionnel, car on a réussi à battre les Blacks, leur première défaite depuis un an ! Malheureusement, on termine quatrièmes après une demie perdue contre les Anglaises que l'on ne doit jamais perdre. Encore une fois, pas de chance pour moi, je me fais une entorse sterno-claviculaire donc j'ai été obligée d'être arrêtée de nouveau. La fracture de fatigue au pubis a suivi, ce qui a signifié ma fin de saison.

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Comment en es-tu arrivée à accéder à l'équipe de France à 7 ?

Cela ne fait que quatre ans que je fais du rugby. J'ai commencé avec les Universitaires à 7, à Bobigny, puis j'ai ensuite intégré France U et le pôle France. Au fur et à mesure, ils ont intégré des jeunes joueuses au sein de France 7 et ça s'est fait tout doucement. 

On sait que beaucoup de joueuses évoluent aujourd'hui à XV et à 7, c'est aussi ton cas ?

Cette année, je n'ai fait que du 7, car à chaque fois que j'étais valide, j'ai été prise avec le groupe. Mais il est vrai que chaque fille a aujourd'hui un CDD d'un an avec la FFR et si une joueuse est apte, mais n'est pas retenue dans l'effectif pour partir en tournée, ou pour une échéance avec l'équipe de France Développement, elle peut aller jouer avec son club à XV. Néanmoins, c'est un choix, certaines joueuses comme Camille Grassineau, Fanny Horta ou Pauline Biscarat, par exemple, font exclusivement du 7. Pour ma part, même si je préfère le 7, retrouver le XV et mes copines me manque quand même beaucoup. 

« Le rugby féminin est aujourd'hui plus proche de l'état d'esprit amateur »

On sent une certaine osmose qui se dégage dans n'importe quelle équipe de rugby féminin, et c'est également le cas en équipe de France, comme expliques-tu que le groupe vive aussi bien ?

Pour ce qui est de l'équipe de France à 7, il y a un certain état d'esprit qui a été instauré. Car le sevens, c'est une discipline difficile et si tu n'es pas soudée, tu n'y arrives pas. Et je pense que David Courteix, notre entraîneur, y est pour une grande partie. C'est quelqu'un qui est beaucoup dans l'humain. Il était essentiel d'instaurer très vite du respect entre nous. Désormais, quand on arrive à Marcoussis, on sait qu'on sera très bien accueillies et que l'état d'esprit sera bienveillant. C'est quelque chose qui se perpétue, chaque année, les anciennes apprennent ça aux nouvelles. 

Pour comparer avec le XV de France masculin qui fait débat aujourd'hui, on dit souvent que les joueurs ne veulent plus venir à Marcoussis, pourquoi n'avez-vous pas ce problème ?

Je pense que notre statut fait que nous ne rencontrons pas ce genre de problèmes. Aujourd'hui, nous ne nous sentons pas arrivées. Le rugby masculin est là depuis des années et les salaires sont différents. Actuellement, nous cherchons à faire évoluer notre statut et à développer la pratique du rugby féminin, car nous faisons partie des premières jeunes générations à pouvoir vivre de notre passion. C'est quelque chose d'enthousiasmant et je pense que ça explique le fait que nous cherchons constamment à être dans une dynamique positive. Le rugby féminin est plus proche aujourd'hui de l'état d'esprit amateur. Nous ne sommes pas forcément reconnues, mais nous nous battons pour l'être.

C'est également la recette de la performance selon toi ?

Il n'y a pas de secret, cela va de pair. Aujourd'hui si les filles du XV et du 7 de France n'avaient pas de tels résultats en Coupe du monde, en Six Nations et sur les World Series, personne ne parlerait d'elles et de leur état d'esprit.

« Il va falloir assumer notre statut »

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En parlant de résultats, quel serait ton bilan de l'année de France 7 Féminines ?

On est actuellement cinquièmes et nous sommes trop loin des Australiennes (quatrièmes) pour espérer leur passer devant sur un tournoi. L'objectif n'est donc pas atteint, car nous ne serons pas qualifiées directement pour les Jeux olympiques, mais nous avons malgré tout réalisé une saison de bon niveau. Simplement, il ne faut pas avoir peur de dire aujourd'hui que les autres étaient meilleures. Même si on pouvait avoir notre place parmi les quatre premières. Malheureusement, on s'est mis une balle dans le pied en début d'année en terminant seulement septièmes à Dubaï. Maintenant, il faut que l'on se concentre sur l'étape européenne de Kazan au mois de juillet pour aller chercher la première place et obtenir notre billet pour Tokyo. Et celle-là, c'est la nôtre ! On est la première nation européenne, on est favoris, donc il va falloir assumer notre statut. 

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Concernant la dernière étape à Biarritz ce week-end, comment les Bleues vont-elles l'aborder ?

On fait toujours chaque chose en son temps. Kazan est bien évidemment le bouquet final, mais nous avons deux étapes importantes chez nous à négocier avant. La dernière étape du circuit mondial à Biarritz puis la première étape qualificative pour Kazan à Marcoussis. En ce qui concerne Biarritz, l'objectif sera évidemment de réaliser un très bon tournoi pour terminer l'année en beauté. 

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Personnellement, je n'ai jamais joué à 7, ce qui explique pitêt pourquoi je préfère le XV. Mais chacun ses goûts, l'important c'est que le ballon soit ovale.
Tiens, à propos de ballon, le sourire du jour
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