Interview - Super Rugby. Des bancs de la fac de Nanterre aux Hurricanes, l’incroyable destin de Raphaël LagardeMaintenant que tout le monde a enfin pris conscience de la situation de l’équipe au maillot du coq, ainsi que la double leçon de rugby qu’elle vient de recevoir de la part de l’équipe au black jersey, il serait temps de regarder de plus près comment fonctionne le système All Black dans son ensemble. J’ai été impliqué durant l’édition 2017 du Super Rugby au sein des Hurricanes. Durant tout ce temps, et au-delà de la tâche qui m’était confiée, j’ai pu poser les questions qu’il faut et suis allé sur le terrain pour COMPRENDRE !
Je ne parlerai que de ce que j’ai vu ou « touché », vous comprendrez donc que certains points seront manquants comme l’organisation de l’école de Rugby. Enfin, pas de comparaison avec le système français : chacun sera libre de se faire sa propre idée par rapport à ses connaissances et constats. Pour commencer, présentons les différents championnats de la Nouvelle-Zélande. Dans l’ordre du niveau le « plus bas » au « plus haut », nous avons : Club Rugby, Mitre 10 Cup, Super Rugby, All Blacks. Il n’y a aucune relégation entre les niveaux.
Club Rugby
Le Club Rugby est le premier niveau de compétition entièrement amateur, aucun joueur n’est payé : pas même un défraiement, une enveloppe sous la table de quelques centaines de $/feuille de match. C’est un championnat régional, donc les clubs d’une même région s’affrontent et à la fin il y a un vainqueur de la région... et ça s’arrête là. A Wellington (où j’étais), nous somme dans la région de Wellington et le championnat compte 16 équipes. Chaque club a son école de rugby (et ce sont les seuls clubs à en avoir), ses catégories juniors, féminines, moins de 85kg, équipe réserve, équipe 1 etc.
Mitre 10 Cup
La Mitre 10 Cup est le premier championnat professionnel ou semi-professionnel national, qui s’étend sur tout le pays. Il ne dure que de mi-août à fin octobre (13 semaines de championnat prévues). Les joueurs sont payés et sous contrat uniquement sur la durée du championnat (présaison et saison) soit environ 3-4 mois. D’un club à un autre (14 clubs), les salaires varient (moyens financiers et ancienneté/popularité/expérience du joueur) mais les joueurs gagnent suffisamment pour vivre une année. Par exemple, aux Lions de Wellington, le plus petit salaire sur une saison est de 20 000$ (le revenu minimum en NZ s’élève à 2835$ brut/mois, soit 1657.40€). On peut vivre correctement si on n’a pas une vie trop bling-bling (mais ça ne dure pas longtemps, on va y venir plus tard). Chaque équipe a sa propre Academy qui peut correspondre à un Centre de Formation mais qui ne fonctionne pas du tout comme ceux en France, je l’expliquerai plus loin.
Super Rugby
Championnat que tout le monde connait. C’est un championnat international, car il s'étend actuellement sur cinq pays. C’est un championnat également professionnel, qui commence fin février (la présaison débute fin novembre/début décembre) jusqu’à début août. La Nouvelle-Zélande compte cinq équipes ou franchises. Encore une fois, les salaires varient également, encore plus en fonction de l’ancienneté/popularité/expérience du joueur mais également s'il s'agit d'un All Black.
Les All Blacks
Les All Blacks ! Bien plus qu’une équipe nationale. Quand vous êtes immergé dans le pays et que vous côtoyez les joueurs qui y sont ou qui veulent l’atteindre, vous comprenez que c’est bien plus qu’une équipe. C’est assez difficile à décrire avec des mots, il faut le vivre pour le ressentir et le voir. Je pense que je n’ai pas besoin de faire un long paragraphe ici mais pour faire simple, les joueurs All Blacks sont sous contrat fédéral, j’en expliquerai davantage sur ces fameux contrats fédéraux.
Maintenant voyons comment un joueur arrive chez les Blacks en partant du début :
- Un joueur d’un Club Rugby grandit et évolue vers l’équipe 1 de son club.
- S’il est bon, il est invité à intégrer l’Academy du club de Mitre 10 Cup le plus proche de chez lui. Il aura le droit à des entrainements supplémentaires de « meilleure qualité » le matin à 6h et le soir à 18h (pas de planning aménagé avec les études etc.) en plus de continuer à s’entrainer dans son club. Cependant il n’y a pas de match entre Academies : le week-end, il joue avec son équipe de Club Rugby. Donc l’Academy est là pour permettre aux meilleurs joueurs des régions d'exploiter leur potentiel (séances skills, préparation physique etc.). En général, les joueurs ont entre 17 et 20 ans. Oui, les équipes 1 de Club Rugby sont très jeunes car les « anciens » laissent très vite la place aux jeunes. Le joueur ne touche pas d’argent en étant à l’Academy.
- Une fois le championnat de Club Rugby terminé, il est appelé à rejoindre l’équipe de Mitre 10 Cup. En général, quand le joueur est à l’Academy il va jouer en Mitre 10 Cup; mais certains joueurs sont appelés sans être à l’Academy. A partir de là, il devient semi-professionnel car il va être payé durant la saison de Mitre 10 Cup et cela lui permet d’augmenter son temps de jeu car il vient de finir le Club Rugby.
- Avec les années, il reste toujours lié avec son club de Club Rugby tout en évoluant avec son équipe de Mitre 10 Cup.
- S’il brille en Mitre 10 Cup, il est appelé à rejoindre une franchise de Super Rugby. En général chaque franchise « a la main mise » sur certains clubs de Mitre 10 Cup. Par exemple, les principaux viviers des Hurricanes sont les Lions, Manawatu et Hawke’s Bay entre autres. Mais rien n’empêche d’aller recruter des joueurs hors de sa « zone de recrutement ».
- Voilà donc le joueur devenu professionnel à plein temps car il va jouer deux championnats professionnels à présent : Mitre 10 Cup et Super Rugby. N’oublions pas qu’il reste toujours lié à son club de Club Rugby (vous allez voir ça va devenir intéressant après). A noter que certains jeunes joueurs qui signent en Super Rugby passent plusieurs saisons sans jouer un match officiel du championnat afin d’être « façonnés » et préparés au mieux pour arriver à maturité pour le Super Rugby.
- Et enfin, quand il excelle en Super Rugby, il est appelé chez les Blacks. A partir de là, il n’évolue plus en Mitre 10 Cup car les matchs internationaux (4 Nations et tournées) ont lieux au même moment.
Je vous ai dit que le joueur reste lié à son club de Club Rugby… Sachez qu’à n’importe quel moment de la saison, un joueur peut retourner jouer en Club Rugby, même si c’est un All Black. Le Club Rugby et le Super Rugby ont lieu en même temps et quand un joueur n’est pas retenu en Super Rugby, il peut aller jouer en Club Rugby. Ça donne une idée du niveau qu’on peut retrouver en Club Rugby.
Que peut-on tirer de tout ça ?
Pour moi, je vois que si un joueur veut devenir professionnel à plein temps il va falloir travailler dur (et c’est une vérité, tous les joueurs vous le diront) car il y a beaucoup de talents dans ce pays. Mais tout est bien organisé pour que le joueur exploite au maximum son potentiel et ne se voit pas pousser des ailes : qualité des staffs, pas d’aménagement des études avec le sportif etc. Le fait que l’emploi du temps du joueur ne soit pas aménagé lui permet et l'oblige à développer sa vie extra-sportive : finaliser ses études. Tous vous le diront là-bas : « nous sommes avant tout dans le développement de l’individu que de l’athlète ».
Aussi, chaque joueur de rugby rêve de porter le maillot de son équipe de Super Rugby favorite. Les franchises de Super Rugby ne s’organisent qu’autour de l’équipe professionnelle : il n’y a pas d’école de rugby, ou de centre de formation. Il y a des camps d’entrainements U17 jusqu’à U20 (1 à 2 semaines par saison) pour former les jeunes joueurs au monde professionnel mais aucun d’entre eux n’est assuré de rester plusieurs années en signant un contrat ou engagement, ils peuvent être appelés seulement pour un match. C’est à eux de travailler dur pour montrer qu’ils méritent d’être là et qu’ils méritent de porter le maillot de la franchise.
Je trouve donc cette organisation vraiment intelligente car un jeune joueur (U6, U8 etc.) ne se verra jamais porter le maillot d’une franchise de Super Rugby en intégrant l’école de rugby, car il n’y en a pas. Le jour où il le portera, c’est qu’il l’aura mérité. Les joueurs sont très matures car très vite mis face à leurs responsabilités. La plupart des joueurs intègrent la Mitre 10 Cup et le Super Rugby (dans la foulée) à 18 ans et les Blacks à 19-20 ans. Quand j’étais aux Hurricanes, je pense que l’âge moyen de l’équipe était de 23-24 ans.
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Les contrats fédéraux késako ?
Les joueurs All Blacks sont donc sous contrat avec leur fédération. Qu’est-ce que cela représente ? Dans un premier temps, c’est un contrat supplémentaire donc une source de revenus en plus pour les joueurs. A noter que la fédération rembourse les salaires venant la Mitre 10 Cup directement aux clubs. En gros, les joueurs sont toujours payés par leur club de Mitre 10 Cup et la fédération dédommage les clubs en remboursant les salaires. Ces contrats fédéraux permettent d’avoir un engagement du joueur envers la sélection et la fédération : pour être éligible avec l’équipe, il s’engage à rester sur le territoire néo-zélandais. Chaque fois qu’un joueur prolonge son contrat avec la fédération, il prolonge de la même durée avec sa franchise de Super Rugby. Si vous ne l’avez pas compris, les joueurs sont très attachés à leur franchise et sont très souvent les joueurs d’un seul club. Les transferts sont là mais pas aussi importants qu’en France.
Est-ce que ces contrats donnent des passes-droits aux joueurs ou autres avantages ? Non ! Evidemment, le staff des All Blacks a l’œil sur les performances des joueurs de la sélection mais à aucun moment il y a une pression qui est mise sur les franchises vis-à-vis de ses/ces joueurs. Comme il n’y a pas doublon, les joueurs ne seront jamais manquants à l’appel d’un match de Super Rugby. Juste lors de la Mitre 10 Cup, qui a lieu en même temps que la fenêtre internationale, les joueurs peuvent retourner avec leur club s’ils ne sont pas dans les 23 pour le week-end et que le match international (Bledisloe Cup ou 4 Nations) a lieu en NZ (en une heure d’avion, vous pouvez être où vous voulez dans le pays). La seule chose imposée à ces joueurs est un repos de 12 semaines après la tournée en Europe, donc les joueurs rejoignent leur franchise vers la fin de la présaison.
Question que j’ai posée et que beaucoup de gens posent et pensent en Europe (ils me l’ont dit là-bas) : est-ce que le préparateur physique des All Blacks, Dr Nic Gill, donne des directives ? Eh bien encore une fois, non. Il y a énormément d’échanges et Nic Gill s’assure que tout tourne bien. Il ne dit pas aux staffs ce qu’ils doivent faire car tout le monde travaille dans le même sens (les All Blacks) avec des contenus similaires. Il n’y a pas de disparité comme en France sur la formation des staffs, j’en dirai un peu plus plus loin.
La formation des staffs
Cette dernière est très exigeante là-bas, ce n’est pas un diplôme de 6 mois. Il faut aller à l’Université. Pour parler du domaine qui me concerne plus, tous les préparateurs physiques sont universitaires et ont au minimum cinq années de formation. Enfin, un joueur ne rangent pas les crampons et enfilent le manteau d’entraîneur du jour au lendemain. Comme je l’ai dit, il faut des diplômes et on demande plus de « maturité », d’expérience en tant qu’entraineur pour coacher en Super Rugby. Par ailleurs, les staffs grappillent les échelons au même titre que les joueurs : Club Rugby, Mitre 10, Super Rugby, All Blacks. Pour vous donner un exemple : Rodney So'oialo a réalisé sa première saison en tant que coach avec les Lions de Wellington lors la Mitre 10 Cup venant de finir. Evidemment il y a toujours des cas à part qui ont eu une opportunité en se trouvant au bon endroit au bon moment. Là-bas, tout est fait pour une évolution commune dans le rugby : joueurs et staffs.
Les joueurs peuvent jouer avec une équipe une semaine sans jamais s’entrainer avec et jouer avec une autre la semaine qui suit ?
Pour ceux qui ne se sont pas fait la remarque, les joueurs ont cette capacité à retourner jouer avec une équipe avec laquelle ils ne s’entrainent jamais juste pour un match. Et c’est ce qu’on ressent quand on voit jouer les All Blacks : une facilité à jouer ensemble et se trouver sur le terrain (au-delà des qualités techniques). Comment ? Il faut encore une fois tout reprendre depuis le début : des joueurs peuvent commencer à s’affronter dans une même région en Club Rugby ou même jouer ensemble. S’entrainer ensemble à l’Academy. Par la suite, ils peuvent se retrouver à jouer ensemble en Mitre 10 Cup. Puis à jouer ensemble ou s’affronter en Super Rugby. Pour enfin se retrouver ensemble chez les All Blacks. A travers toute leur carrière, les joueurs jouent ensemble ou s’affrontent au travers des différents championnats avec différentes équipes. Donc, ils se connaissent par cœur…
A titre d’exemple, avec l’équipe U20 des Hurricanes, équipe composée 2-3 jours avant le match avec des joueurs de droite à gauche, nous avons battu l’équipe U20 de l’Argentine. Pour preuve que les échanges sont sains, chaque saison Nic Gill et le kiné des Blacks, Pete Gallagher, rendent visite à toutes les franchises pour discuter du fonctionnement et des contenus d’entraînement dans un seul et unique but de partage qui sert à tout le monde…
La place de l’humain
A travers toute cette grosse machinerie, vous seriez très impressionnés de l’équilibre qu’il y a entre l’importance du maillot/club et du joueur. Pour le joueur, le club est une institution et le maillot représente un héritage qu’il se doit d’honorer. Et le club honore tous les grands joueurs ayant porté le maillot. Chaque franchise a ses standings du Fifty Club et Centurions :
- Fifty Club : tous les joueurs ayant accumulé 50 caps en match officiel
- Centurion : tous les joueurs ayant accumulé 100 caps en match officiel
Chaque fois qu’un joueur honore son « arrivée » dans les standings, il y a une cérémonie après le match, et la veille du match pour les Centurions pour une remise de maillot. Le joueur concerné a également un maillot avec un flocage spécial précisant quel cap il passe, la date et le match et il peut garder le maillot. J’ai pu être là-bas lors de la 100ème cap de Julian Savea, lors de la cérémonie de la veille de match, sa mère lui a remis le maillot. C’était touchant de voir le « Bus » redevenir un petit garçon. Il a même eu le droit à un haka après le match dans le vestiaire, c’est très impressionnant quand vous êtes face à eux et à moins de 5 mètres, moment unique ! En plus de cela chaque joueur a sur son casier la date et le match de sa première cap.
Pour l'anecdote, lorsque mon père est venu me voir, il m’a proposé d’aller au musée du Rugby, je lui ai dit qu’il viendrait au camp d’entrainement pour voir ce que c’est qu’un vrai musée du Rugby.
Crédit vidéo : Raphael Lagarde
Il faut savoir qu’une saison de Super Rugby compte 15 matchs hors phases finales, donc atteindre 50 et 100 caps (ce qui paraître peu pour certains) peut prendre du temps et à l’inverse être très impressionnant pour certains joueurs : Cory Jane a honoré sa 100ème cap lors de la finale 2016 à 34 ans et Julian Savea sa 100ème à 27 ans…
Petite parenthèse sur un problème qui fait fort débat en ce moment : la commotion cérébrale. La fédération néo-zélandaise a un protocole avec étapes progressives de retour à la performance après qu’un joueur soit touché par une commotion. Quand tout va bien, le protocole dure 7 jours donc un joueur sera ménagé durant ces 7 jours. Il y a une vraie protection de l’homme car ils pensent à lui sur le long, très long terme. Ils ne veulent pas que le joueur devienne dépressif ou pire après sa carrière, suite à toutes les répercussions de ce type de blessures.
Le Club Rugby
Je reviens un peu au début sur le Club Rugby où je vous disais que les joueurs de Super Rugby et même les All Blacks reviennent jouer avec leur club de Club Rugby. Et ça en dit long sur le niveau qu’on peut y voir tous les week ends…à mes débuts en NZ, je n’allais pas regarder les matchs car je m’attendais à voir un rugby de Fed 3/Honneur en France, un rugby pâté comme je l’appelle, tout ce que je n’aime pas. Un jour, je suis allé voir un match et je me suis fait la réflexion que c’était 10 fois mieux que le Top 14. C’est par la suite que j’ai appris que les joueurs pros revenaient jouer à ce niveau. Pour les gens là-bas, c’est normal car ça a toujours été comme ça mais quand j’en parlais et qu’ils prenaient du recul dessus, ils me disaient que j’avais raison quand on regarde qu’un All Black retourne jouer chez les amateurs, c’est fou. Et honnêtement la majeure partie des joueurs de Top 14 et Pro D2 ne pourrait pas aller jouer en Club Rugby.
A noter que tous les matchs ont lieu le samedi, comme ça les joueurs peuvent faire la fête et « récupérer » le dimanche. Donc pas de problème pour aller travailler le lundi…
Le rugby NZ, une institution
J’ai eu plusieurs conversations avec le staff sur les comparaisons avec le modèle français et le Top 14. Souvent, ils me demandaient si je préfère le Top 14 ou le Super Rugby mais franchement, d’un certain point de vue, on peut se dire que ce n’est clairement pas le même sport. Je discutais aussi de leur organisation, le fait qu’il n’y ait pas de relégation, les clubs sont comme des institutions. Une continuité dans l’éducation et la formation de l’individu. Pour moi, une franchise est la suite d’un cursus scolaire comme l’Université.
Quelques anecdotes pour confirmer la suprématie
Je vous parlais de la maturité et la jeunesse des effectifs. Voici quelques exemples qui le prouvent :
- Dernier match de la saison régulière où les Crusaders (invaincus jusqu’alors) viennent jouer à Wellington où il faut que l’équipe gagne pour se faciliter les quarts de finale. Beauden Barrett est forfait le jour même pour cause de maladie. Otere Black, sa « doublure » (je n’aime pas trop utiliser ce terme) qui n’était pas dans les 23 apprend le jour même qu’il est finalement titulaire. Au final, l’équipe l’emporte, les Crusaders chutent pour la première fois de la saison et Otere est élu joueur du match par les autres joueurs (il a 22 ans). Vous imaginez à 22 ans on vous demande de remplacer Beauden Barrett alors que vous n’êtes pas sur la feuille de match et au final vous êtes élu meilleur joueur du match. Si ce n’est pas de la maturité, moi je ne sais pas ce que c’est…
- Asafo Aumua, je pense que beaucoup savent de qui je parle. Il a honoré sa première cap avec les All Blacks (contre les Barbarians) avant même d’avoir joué en Super Rugby. Je crois que ça n’arrive jamais voire très peu...
Conclusion
Pour tous ceux qui vont hurler au dopage en voyant les performances des All Blacks mais qui crieraient au French Flair si la France faisait la même chose : il suffit d’aller voir comment ça se passe sur place et de voir comment on forge un athlète avec une insatiabilité à être le meilleur de ce qu’il peut être. Un voyage de 19.321,33 km pour constater et comprendre pourquoi ce sont les meilleurs. Une fois la compréhension acquise vous verrez que c’est juste logique.
Le principal mot d’ordre qu’y est transmis là-bas est simple : « You can have results or excuses but not both ». Tu peux avoir des résultats ou des excuses, mais pas les deux.
Robin des Doigts
Merci pour cet article! Clair, précis, réaliste, du grand journalisme!!
yandelug
http://www.sudrugby.com/2017/11/desinformation-appliquee-rugby/
ne pas oublier notre presse "rugbystique" qui ne nous incite pas à éclairer notre lanterne!
Team Viscères
Qu'il est beau cet article!
Adishatz13
Super article! On voit la différence d'organisation, de formation, de mentalité,...nous c'est un bordel, on n'est pas formé, et on se tire dans les pattes,...On est trop réactionnaire! Ca vaut aussi pour la vie en générale en France!
Kadova
Sivious liuvez lire l'anglais, un article sur "what it means to be an All Black" et comment chaque nouveau joueur All Black est accueilli et traite par le staff :
http://www.nzherald.co.nz/sport/news/article.cfm?c_id=4&objectid=11943098
Marc Lièvre Entremont
Merci Kadova, super intéressant.
Tu te rends compte que cette immense fierté du maillot ne remonte pas si loin et coïncide avec l'avènement de "l'invincibilité" des hommes à la fougère.
Tu comprends aussi pourquoi ils donnent tant à chaque match.
Il serait peut-être utile de s'inspirer de notre Histoire pour seulement faire des hommes de nos jeunes rugbymen.
Jak3192
Excellent article de fond.
Quelques reflexions:
- championnat pour les moins de 85kgs...des précisions possibles ?
- je crois avoir perçu que le semi professionnalisme était de mise à un niveau élevé des différentes compétitions.
- la formation hors rugby (études) chez les jeunes semble réelle et importante
- l'encadrement n'est pas une mince affaire tant dans le staff technique que dans le médical, et il semble que tous les niveaux soient concernés. Catégories d'âge entre autre ? ).
Il serait intéressant de connaître maintenant
- comment cela se passe dans les écoles de rugby, base de la détection des futurs joueurs (encadrement, médical notamment).
- comment s'organise le rugby dans les autres pays leaders (Australie, AfS notamment).
George Smithwick's
La question que je me pose également à laquelle je n'ai pas trouvé de réponse c'est la place des joueurs qui ne sont pas appelés à jouer en mitre Cup, si mêmes les équipes de club rugby on 17-20 ans de moyenne: où et quand jouent les personnes de 30 ans qui ont encore la passion?
rugbypower
Article très intéressant qui nous explique simplement un système aux antipodes du notre.
Cependant je n'ai pas du tout apprécié la métaphore de rugby pâté indiquée par l'auteur relativement au rugby de niveau honneur /F3
En premier lieu, il est désagréable de lire une expression péjorative pour un rugby amateur le plus souvent 100% amateur et qui fait vivre le rugby professionnel.
D'autre part le niveau honneur / F 3 d'aujourd'hui n'est plus celui d'il y a 20 ans, ces championnats font aussi la part belle au jeu de mouvement et à de belles actions.
MARCFANXV
C'est 1 système ! Aux antipodes (et pour cause...) du notre !
Il semble fonctionner pas trop mal !!!
Mais,attention de ne pas se fourvoyer et en faire un miroir aux alouettes transposable chez nous...Si les choses marchent (et très bien) ainsi, on ne peut s'affranchir de nombre d'aspects contextuels (insularité, population, mode de vie, influence britannique & maorie confondue, sport roi etc...) qui font que ça marche !!!
Sauf à révolutionner la société Française (vaste programme disait l'autre !) je ne vois pas comment transposer ceci chez nous....
C'est comme en politique,on ns bassine souvent avec modèle Allemand ou les démocraties du nord de l'europe....Oui mais voilà, on n'est ni allemands, ni suédois !!!
Dans les exemples récents de mutation des orientations sportives d'une Fédé, l'exemple à essayer de transposer chez nous, vient peutètre d'1 autre discipline...
Au sortir d'1 CDM désastreuse à domicile, la Fédé Allemande à réorienté ses billes vers le Sport de masse (je schématise)....
Bilan 8 ans + tard Championne du Monde en titre (chez le Pays Roi de surcroit), des stades pleins tt les w-end, un nombre de licenciés record mais surtout une structure de formation qui ne laisse echapper personne...
Bcp de similitudes avec nous (en tt cas + que le Rugby Néo-Zed !)...Je dis pas stricto copier mais bcp s'en inspirer......
AKA
Il faudrait, pour compléter cela, parler du rugby dans le milieu éducatif qui est la base de la pyramide!
Marc Lièvre Entremont
Ramses II likes this.
AKA
😉
straits
Merci pour ce reportage très instructif.
Je connaissais une partie seulement du système mais un tel reportage en immersion est irremplaçable et l'analyse est bien faite.
J'ai d'anciens collègues là bas. La culture du rugby est impressionnante et effectivement les AB sont un aboutissement et un rêve pour tout gamin et toute famille.
Revers de la médaille: ils sont soumis à une pression énorme et dans ce pays anglo-saxon très puritain, ce n'est pas toujours simple.
Pianto
excellent article qui permet d'apprendre et de comprendre. La classe quoi.
Babalonis
Article intéressant, merci. Extrêmement compliqué à mettre en place chez nous, avec notre culture des montées-descentes quelle que soit le sport ou le niveau.
coupdecasque
Le meilleur article depuis un bon moment ! Je sais que vous pouvez pas faire faire un article comme ça toute les semaine mais les sujets de fond ça change 🙂
CEVEN
Très intéressant & éclairant "papier".
Éclairant, car il propose la juste focale sur un système qui "fonctionne".
Pas seulement par ses résultats; mais par la place qu'ilréserve à l'individu dans sa construction.
Nulle structure qui tutoie les sommets ne se construit sans une base saine.
Kad Deb
C'est génial mais ça fonctionne parce que c'est la fédération qui rémunère les joueurs pros et pilote l'ensemble. D'où l'absence de relégation des équipes et la navette possible pour un joueur entre différents niveaux de compétition. Avec des variantes, c'est le même principe dans toutes les nations où la fédé domine : Af-Sud, Australie, Irlande, Galles, Écosse, Argentine, etc. Les Néo-Z y ajoutent leur souci de la perfection et le fait que le rugby y soit le sport co n°1.
Seules la France et l'Angleterre ont une organisation différente dans les grandes nations. Pour l'instant, c'est impossible à appliquer en France où les clubs pros sont des entreprises indépendantes qui salarient les joueurs. La solution pour la France est de trouver un compromis à l'anglaise entre clubs et fédé...
Marc Lièvre Entremont
Les entreprises salarient leurs joueurs et salissent le rugby.
Pianto
si si, on peut le faire c'est un choix.
On peut tuer les clubs et faire des provinces.
La fédé peut créer 5 franchises régionales, leur réserver la coupe d'Europe et piocher exclusivement dedans pour l'équipe de France.
Mais comme le rugby français s'est construit autour des clubs, pas de l'équipe de France, ça ne se fera pas et l'équipe de France sera la perdante.
C'est au moment du passage au professionnalisme qu'il aurait fallu avoir la vision des choses. Aujourd'hui c'est plus compliqué...
dusqual
magnifique!!! très bon reportage qui permet de beaucoup mieux cerner le cursus dans son ensemble.
quand on voit que la solution de laporte c est d'acheter des ballons pour les écoles, on se rend compte qu on est bien bien loin d'eux et surtout que ce qu il mettra en place ne sera jamais qu un strap.
j'arrête pas de dire qu il faut raccourcir le championnat à 6 mois, mettre tous les pros ensemble et faire une ligue fermée avec des poules.
au final je connaissais pas leur fonctionnement, mais je m'aperçois qu il n'y a pas 36 solutions et que celle que je propose est peut être le meilleur compromis pour un rugby de clubs comme le notre.
Marc Lièvre Entremont
@artillon, j'ai beaucoup pensé à toi tout au long de cet article...
artillon
C'est gentil
Martinus
Salut très beau reportage ça donne envie d'aller voir ça de plus près.
Par contre il y a bien un truc que je trouve bizarre. C'est le côté élitiste des rugby club.
Il existe un niveau pour les néo Z sans talent mais qui veulent quand même se dépenser et partager autour du rugby ?
Team Viscères
Oui, le Top14.
Ahma
J'aimerais aussi en savoir plus, ce point m'intrigue. On croit comprendre que le niveau Club Rugby est trop difficile pour la plupart des joueurs de Top 14 et Pro D2, et qu'en même temps c'est le niveau le plus bas en Nouvelle-Zélande, ça ne semble pas compatible. Il y a quand même proportionnellement beaucoup plus de licenciés qu'en France, et j'imagine que la plupart sont des joueurs assez ordinaires, comme ici.
PeioSydney
Chaque rugby club a plusieurs reserves/categories. Pour comparaison, a Sydney les clubs ont 4 ou 5 equipes et ca permet a tous les niveaux de cohabiter et de progresser ensemble. Par exemple, Nick Phipps a l'epoque jouait en 3rd grade a Sydney Uni avant de sortir quelques grosses perfs, de finir en 1st grade et de se faire recruiter par les Rebels (le tout en moins de 6 mois). En NZ (et un peu en Australie), tu as aussi des categories de poids, et d'age, mais en regle generale y'a pas beaucoup de kiwis que j'ai rencontre qui sont pas bon).
PeioSydney
Egalement sur le fait que les joueurs de Top14/ProD2 ne pourrait pas jouer en club rugby, je pense que c'est aussi une histoire de style de rugby.
Histoire vrai, ma premiere saison a Sydney, je signe aux Eastern Suburbs (Shute Shield donc plus haut niveau amateur Australien). Dans l'equipe un autre francais, 2eme ligne, pro depuis 5-6 ans en ProD2 et D2 anglaise qui revenait de blessure et faisait une pige pour reprendre le rythme. Le mec a fini en equipe 3 vu que son style de 2eme ligne poutre/bagarre ne rentrait absolument pas dans le plan de jeu.
Jean.Kullassek
ah Benjamin Dechartres, je crois, et Peio, je suis a Wariingah depiuis 2012, on a du se croise, j ai joue a Easts en juillet aout 2002, quand j etais jeune, et a l epoque il y avait Emori Bolo Bolo, il font des bonnes soirees les types de East!!! ah ce bon Matta McGann
PeioSydney
Ouai Benjamin ca me dit quelque chose.
PeioSydney
J'ai rapidement bouge vers UNSW Rugby en Subbies. L'ambiance etait plus sympa et le niveau plus accessible tout en restant agreeable a jouer.
Jean.Kullassek
Faudra se capter peut etre un jour, Warringah je m y eclate bien meme a 37 piges lol, mais c est vrai c est a l autre bout de sydney
tu joues toujours
si tu veux on peut se capter sur facebook , et si tu montes par chez moi ou moi vers cooggee , pourquoi pas boire une biere??
PeioSydney
J'ai arrete y'a 2 ans, mes epaules ne suivaient plus et j'ai embraille sur le touch'.
Cherche Pierre Gaztambide sur Fb (y'en a qu'un).
Marc Lièvre Entremont
Leur jardin. Et encore, Carter s'entraînait encore dans le sien après son contrat pro ^ ^
Le Concombre Masqué
Oui... et il ne se nourrissait que de pissenlits... brave Daniel !
Dormeur 15
il a évité les racines
Team Viscères
Si j'en crois certains commentaires que j'ai lus autour du match de samedi dernier, leur système fonctionne en payant tout plein les arbitres et en se dopant très beaucoup.
AKA
Sur Rugbyrama ou Lequipe et autres médias "spécialisés" tu as surement lu tout celà! Comme dis l' autre: "arrête de regarder TF1"
Team Viscères
Pas besoin d'aller aussi loin pour lire ce genre de commentaires...
Le Concombre Masqué
Si j'en crois certains spécialistes, plus dure sera la chute...
Il me semble que le reportage ne mentionne pas le suivi "médical" (et c'est bien connu, un Tout Noir ne se blesse pas et va invoquer ses ancêtres pour le rendre plus fort...) et termine par: "Pour tous ceux qui vont hurler au dopage en voyant les performances des All Blacks mais qui crieraient au French Flair si la France faisait la même chose..." Pourquoi évoquer le dopage puisqu'il n'existe pas ??? Sophisme !!!
Touchant de naïveté...
Ahma
Il évoque le dopage parce que vous êtes nombreux à le faire quand il est question du rugby néo-zélandais, ce qui ne prouve pas pour autant qu'il existe.
Ni qu'il n'existe pas, bien évidemment.
Le Concombre Masqué
Et vous n'oublierez pas de passer le bonjour à toute la Normandie !
Ahma
Je n'y manquerai pas, et notamment à Sophie Mse.
straits
Dit-il, assis dans son canapé, et n'ayant jamais levé ses fesses que pour aller chercher le pain et soulagé sa vessie trop pleine...
Le Concombre Masqué
You're in dire Straits... definitively !
straits
Don't mind. I had better days but I'm still standing 🙂
CEVEN
& we're Brothers in arms ...
Marc Lièvre Entremont
Il reste les arbitres, c'est FACTUEL !
Vae Victis Brennos
Une enquête absolument exceptionnelle qui permet de comprendre bien des choses !
Merci
virilmaiscorrect
Merci beaucoup pour ce reportage très clair. Il reste le point qui me semble important c'est comment les jeunes sont-ils "construits" d'un point de vue rugby, car dés qu'il commence a joueur en Mitre 10 club ils ont un niveau qui me semble au dessus de nous autant physique que technique.