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INSOLITE : les chansons de France Gall correspondant à des... France - Galles
De 2010 à aujourd'hui, plusieurs France-Galles ressemblent aux tubes de la chanteuse.
Cinq titres de France Gall. Cinq rencontres France-Galles : Le Rugbynistère rend hommage à sa manière à la chanteuse décédée il y a une semaine, à l'âge de 70 ans.

« Il y a eu beaucoup de France-Galles, mais il n'y avait qu'une seule France Gall, » a signé la FFR sur les réseaux sociaux. France Gall s'est éteinte à l'âge de 70 ans, laissant derrière elle des chansons à succès qu'on a tous pu entonner en soirée, en troisième mi-temps ou chez soi. Et comme chaque rencontre France-Galles rappelle et rappelera toujours le nom de la chanteuse populaire, on a tenté de lui rendre hommage à sa manière : voici un Top de quelques-uns de ses plus grands tubes, correspondant plus ou moins, selon les contextes et scénarios, à des confrontations entre les Tricolores et les Diables Rouges sur la dernière décennie.


1/ Viens je t'emmène : 26 février 2010, Pays de Galles – France : 20-26 (Millenium Stadium, Cardiff, VI Nations)

« Viens je t'emmène, où l'illusion devient réalité ; viens je t'emmène, derrière le miroir de l'autre côté »… C'était sans doute le genre de prières et d'espérances de Marc Lièvremont fin 2007 : emmener l'équipe de France avec lui tout en haut du rugby mondial. Après la 4ème place de la France pour « sa » Coupe du monde, Marc Lièvremont succède à Bernard Laporte. Ce choix pour relancer les Bleus surprend et fait débat car l'ancien troisième-ligne a une expérience du poste assez légère, sortant juste de deux ans de Pro D2 avec Dax. Ses deux premières années à la tête du XV de France laissent planer le doute sur sa capacité à l'emmener au sommet, la France terminant 3ème du Tournoi en 2008 et 2009 (3 victoires, 2 défaites). Mais la troisième année sera la bonne : en 2010, Lièvremont remporte le Tournoi en réalisant le Grand Chelem, ce que la France n'avait plus réalisé depuis 2004. Une performance due notamment à la belle victoire lors de la 3ème journée au Millennium Stadium de Cardiff. Deux interceptions d'Alexis Palisson et de François Trinh-Duc auront permis de prendre le large et s'imposer chez les Gallois (20-26). Un Grand Chelem qui apporta du crédit et un peu de prestige à Lièvremont, à un an et demi du Mondial. Et peut-être bien que le soir de la dernière victoire décisive pour le gain du Tournoi (contre l'Angleterre, 12-10), au moment de se coucher, le sélectionneur chantonnait dans sa tête : «  j'ai tellement fermé les yeux, j'ai tellement rêvé, que j'y suis arrivé »...


2/ Ça balance pas mal à Paris : 20 mars 2011, France – Pays de Galles : 28-9 (Stade de France, VI Nations)

Dans cette chanson interprétée en duo avec Michel Berger, France Gall raconte qu'elle est « née ici, pas à Memphis », et qu'elle n'a « jamais connu Cab Calloway et n'a jamais rien produit sur Broadway ». En gros, le couple déclare qu'à Paris, tout se passe bien pour eux, tout roule. Vu comme ça, le sens de cette chanson correspond également à l'équipe de France version 2011, dernière année de contrat pour Marc Lièvremont. Après avoir remporté le Grand Chelem l'année précédente, les Bleus, pourtant contestés, veulent réussir à nouveau leur Tournoi, pour arriver en pleine confiance pour la prochaine Coupe du monde. Hélas le bilan sera plus mitigé : autant « ça balance pas mal à Paris », à savoir que la France gagne chez elle, autant elle passe à côté de son sujet à l'extérieur. Après deux victoires contre l'Ecosse (34-21) et en Irlande (22-25), la France s'incline à Twickenham (17-9) puis surtout en Italie (22-21) pour une première défaite historique et humiliante. Touchés dans leur orgueil, Servat, Dusautoir and co veulent finir en beauté lors de la dernière journée face aux Gallois au Stade de France, qui n'y ont plus gagné depuis 2005. Les Bleus vont rester maîtres chez eux en s'imposant haut la main, avec trois essais inscrits par Lionel Nallet (par deux fois) et Vincent Clerc. La France termine l'édition 2011 des VI Nations à la deuxième place, toujours invaincue à Paris. Avant d'aller au Mondial avec un sélectionneur contesté...


3/ Résiste : 15 octobre 2011, France – Pays de Galles : 9-8 (Eden Park, Auckland, Nouvelle-Zelande, demi-finale Coupe du monde)

« Résiste, prouve que tu existes » chantait France Gall. C'est exactement ce qu'a su faire (non sans mal) le XV de France dans les dernières minutes de la demi-finale de la Coupe du monde au pays des All Blacks. Alors que l'équipe de Marc Lièvremont ne fait pas l'unanimité auprès du public, la France se qualifie pour les quarts de finale de la compétition malgré deux défaites en poule contre la Nouvelle-Zelande et face aux Tonga. Après s'être imposés avec un visage séduisant face à leur ennemi préféré qu'est l'Angleterre, les Bleus se retrouvent en demi-finale face aux Gallois pour représenter l'hémisphère nord en finale, l'autre demie opposant Néo-zélandais et Australiens. Avec l'exclusion à la 19ème minute du capitaine du XV du Poireau, Sam Warburton, pour un plaquage dangereux sur Vincent Clerc, la France du rugby se frotte déjà les mains, pensant que ce tournant va permettre aux hommes du capitaine Dusautoir de dérouler et filer vers la finale sans encombre. Que nenni ! C'était sans oublier que la France reste la France, à savoir capable du meilleur comme du pire. Grâce à trois pénalités de Morgan Parra (en 10), les Bleus mènent certes 9-3, mais ne maitrisent en rien la partie, et restent à portée des Gallois. Ils subissent, souffrent péniblement, puis ce qui devait arriver arriva : le demi de mêlée Mike Philipps fait la différence en inscrivant l'essai à la 58ème minute. Halfpenny manquant la transformation, les Bleus n'ont plus qu'un petit point d'avance. Pourtant à 15 contre 14, la France a perdu l'ascendant psycholoqique, la confiance étant dans le camp adverse. Les Bleus vont passer 20 minutes interminables, acculés dans leur camp, à résister tant bien que mal aux assauts gallois. Une dernière pénalité longue distance à la 75ème minute (50m face aux perches) d'Halfpenny va glacer le sang des supporters tricolores... mais passera finalement quelques centimètres sous la barre. La France aura résisté, parfois avec un peu de chance, sans craquer. La bande de Lièvremont ne méritait sans doute pas de remporter ce match, mais l'a gagné. Tout l'inverse du match qui suivit face au pays hôte…


4/ Si maman si : 26 février 2016, Pays de Galles – France : 19-10 (Millenium Stadium, Cardiff, VI Nations)

« Si maman si, si maman si, maman si tu voyais ma vie… » Ce tube de France Gall sent bon la mélancolie et la nostalgie, avec un parfum de souvenirs heureux du passé qu'on aimerait revivre. Bref, la déprime quoi. Cette chanson colle donc plutôt bien à notre chère équipe de France. Après quatre ans de déceptions et de désillusions sous l'ère Philippe Saint-André (fin 2011 à 2015), qui s'est achevée sur un fiasco à la Coupe du monde 2015, avec une fessée historique face aux futurs champions du monde déjà tenants du titre, Guy Novès arrive au chevet des Bleus pour remonter la pente. Le mandat du nouveau sélectionneur débute lors du Tournoi 2016, par deux victoires poussives à Saint-Denis contre l'Italie (23-21) et l'Irlande (10-9). Puis, la troisième journée au Millenium Stadium de Cardiff fait redescendre un peu tout le monde sur terre. Bien que vaillants dans le sillage du capitaine Guirado, qui sauvera l'honneur avec un essai anecdotique en fin de match, les Français sont impuissants face au pragmatisme et à la maitrise des Gallois, qui auront fait la différence sur un essai en début de seconde période par l'ailier George North, sur une offrande au pied de… Jules Plisson. L'équipe de Novès finira le Tournoi en eau de boudin, avec deux autres défaites en Ecosse (29-18) et contre les Anglais (21-31). Et sur l'historique des confrontations avec le Pays de Galles, c'est la cinquième défaite consécutive que subit la France, après celles à Cardiff en 2012 (16-9) et 2014 (27-6), et à Paris en 2013 (6-16) et 2015 (13-20). La dernière victoire face au XV du Poireau remonte donc à la demi-finale de coupe du Monde 2011, et la France mesure ainsi le chemin qui lui reste à parcourir pour redevenir une nation importante du rugby, après des années de galère. L'avenir de l'équipe de France reste gris, et son coeur aussi...


5/ Débranche : 18 mars 2017, France – Pays de Galles : 20-18 (Stade de France, VI Nations)

Chouly et ses copains auront tout débranché, mais alors vraiment tout. Après deux victoires et deux défaites dans l'édition 2017 du Tournoi, la France veut s'imposer face aux Gallois lors de la dernière journée au Stade de France pour finir avec un bilan plus positif. Après avoir rapidement mené au score sur un essai de Rémi Lamerat, les hommes de Guy Novès alternent ensuite le bon et le moins bon, et sont menés. La botte d'Halfpenny (6 pénalités réussies) les met dos au mur, jusqu'à ce final invraisemblable, qui est rentré dans l'Histoire : les Bleus ont la balle de match à la 79ème, avec une mêlée à 5 mètres du paradis et de la gagne. Habitués depuis l'ère Saint-André puis celle de Novès à voir une équipe parfois fébrile, en manque de repères et de certitudes, la France va pour le coup entrer dans une autre dimension, une sorte de monde parallèle. Le pack bleu enfonce à plusieurs reprises le pack gallois qui se met à la faute. L'action se répète, encore et encore. Les 80 000 spectateurs du Stade de France et les supporters devant leurs écrans attendent impatiemment que l'arbitre anglais M. Barnes accorde un essai de pénalité, toujours rien. On se croirait presque dans le film « Un jour sans fin », où Bill Murray vit chaque jour la même journée, en boucle. Les Français laissent le cerveau de côté, débranchent tout et continuent de pousser jusqu'à parvenir à forcer le destin. Après douze mêlées introduites et 20 minutes d'arrêts de jeu soit 100 minutes de jeu depuis le coup d'envoi (!), Damien Chouly franchit la ligne, puis Camille Lopez ne tremble pas pour passer la transformation de la victoire. Ce succès entre dans l'Histoire, et avec ce finish enthousiasmant, on se plaît à penser que l'équipe de France sous Novès prend enfin son envol… avant d'assister à un violent atterrissage seulement neuf mois plus tard, l'ancien coach toulousain portant le chapeau d'une tournée de novembre désastreuse, se faisant remplacer par Jacques Brunel.

Merci à Jean-Baptiste Lathoumetie pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • breiz93
    103180 points
  • il y a 6 ans

France Gall, France Galles...?
Ça probablement été ma première question rugbystique. J'étais tout gamin, je venais juste d'apprendre à lire, et il y avait un gros titre de journal avec des chiffres, je comprenais pas le rapport de la chanteuse avec les chiffres.
Pour que ça fasse la une, on avait dû gagner...

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