‘’T’as passé 13h dans un hangar sans voir le jour ? Cool ça, je savais pas que t’écoutais de l’acidcore. C’était quelle rave ?’’. Visiblement, cette connaissance, fan de ‘’teuf’’ et tapage de pieds n’a pas compris ce que t’as fait samedi - non pas toi Joe Marler même si on est certain que tu kiffes ce genre de son.
13 heures ? Ouais. Le Supersevens ça prend du temps. Sans lumière du jour ? C’est le principe de l’Arena, c’est couvert. Ah. Et franchement, ceux qui décrivent l’antre du Racing comme un hangar avec une pelouse en plastique semblent désormais loin du compte. Tant le Supersevens a prouvé, s’il le fallait encore, que ce stade est adapté pour recevoir de grosses affiches et un public venu en nombre.
Les Barbarians lancent les hostilités
Faisons un point donc, la Ligue lance le premier championnat de France du rugby à sept professionnel. Pro en effet, la nuance est importante. Les Seventise sont champions en titre du circuit élite. Ne le leur enlevons pas. Bref, les clubs du Top 14, auxquels il faut ajouter les Barbarians et Monaco, partent à la conquête du trophée et ont l’occasion d’en devenir son premier vainqueur. Côté effectif, les équipes ont envoyé principalement des Espoirs, ajoutant des professionnels de manière plus ou moins conséquente. Une règle : chaque formation a l’autorisation de piocher quelques ‘’jokers’’ en Fédérale 1 et PRO D2. Par exemple, Karim Qadiri, sous contrat à Beaune en Fédérale 1, défend les couleurs du Stade français qu’il retrouve d’ailleurs. La fusée Ballu (Béziers) est du côté de Montpellier, Ouchène, habituel capitaine de Bergerac évolue avec l’UBB, le duo Dufau / Dironde, respectivement joueurs à Provence et Montauban, sont avec le RCT.
Le Racing, hôte du tournoi, a fait de la compétition un objectif. Le président Lorenzetti d’ailleurs avait tenu à le rappeler avant le tournoi à ses troupes : si les Ciel et Blanc avaient remporté le premier championnat de France à 15 en 1892, ils seraient inspirés d’en faire de même avec le seven. Pour cela, les Espoirs, habitués aux joutes du sept (Spring, Leraître, Louvet…), sont encadrés par Imhoff, Klemenczak, Dulin, Gibert ou encore Volavola.
SUPERSEVENS : le Racing 92 champion, voici le classement complet !InExtenso SuperSevens, an I. 10h22, premier duel, les Barbarians armés de plusieurs joueurs passés par la sélection nationale dont Manoël Dall’Igna défient les Clermontois, finalement privés de leur capitaine Charlie Cassang, blessé à l’échauffement. Les Jaunards sont les premiers à marquer dans la compétition mais également les premiers à s’incliner. Les Baabaas valident leur ticket pour les quarts en s’imposant par 35-28. C’est donc le moment de découvrir qu’à chaque essai résonnera ‘’Djadja’’ d’Aya Nakamura. Au terme des huitièmes de finale, ‘’Djadja’’ a donc été passé à près de cinquante reprises. Bonnard ? Carrément. Aux alentours d’11h30, les Palois débarquent s’échauffer en béret, un type de la tribune sud avec un haut tortue-ninja lance un premier paquito au mégaphone et les gradins se remplissent peu à peu. Mes nouveaux voisins déjà pleins comme la ligne 1 direction La Défense, en période de grève, prennent place. La bière à 7 euros ne semble pas être un frein pour eux.
Les quarts de finale offrent des affiches à haute intensité. Baabaas et joueurs de la Principauté, annoncés comme potentiels favoris car taillés pour le sept font grise mine. Le Racing d’abord assume en venant à bout des Barbarians avant que Monaco ne s’incline devant le Stade français. Deux matchs haletants et rythmés suivis des qualifications de Toulon et Pau pour le dernier carré. L’heure est venu de se diriger vers la tribune Sud où Nicolas Dupin de Beyssat sera plus tard aperçu en train de chanter un mythique morceau des Sangria Gratuite. Du journalisme de terrain, oui Monsieur. Là-bas, c’est la jungle pour tout vous dire. L’homme tortue au mégaphone semble être une sorte de référent, de chef même, dans cette tribune. Sous la musique des bandas, ses hommes de mains sont les responsables du lancer de paquito dans l’escalier. Des scènes à en faire pâlir Thibault Giroud, tellement certains multiplient les efforts. Une sorte de développé couché du soûl. Le tout ponctué de types en Spiderman, cheerleaders ou avec des perruques. On aperçoit même un maillot de l’ASM, décidément les déguisements sont pléthores. T’avais pas mal au crâne en entrant, tu l’as en sortant. Il est temps de passer à la buvette.
Finn Russell ?
Les stands de restauration ne manquent pas. Ils sont bons les bougres, tu passes plus de dix heures dans un stade, tu vas finir par vouloir bouffer. Même un bretzel. C’est ainsi qu’on aperçoit un joueur du Racing. Défense-Arena, une partie sur le terrain, Trinh-Duc en tribunes, assez légitime de voir des Ciel et Blanc. Mais cette fois c’est Finn Russell. Et croiser Finn Russell à la buvette, c’est un peu comme gagner sa journée. Et puis le mec est venu soutenir les copains. Bonnard non ?
Les matchs de classement prennent place. Toulouse est de la partie après avoir été éliminé par Agen. Mais on peut comprendre les mecs. T’es la seule équipe à avoir un chant d’entrée différent et c’est Big Flo et Oli. Logique que t’aies envie de vite repartir d’où tu viens. Le départ des demies offre un derby prometteur entre le Racing et le Stade français. Sur la pelouse, les deux formations se rendent coup pour coup. Les coéquipiers de Lapègue-Lafaye font trembler les locaux qui s’imposent toutefois par un essai d’écart. Direction la finale face à Pau. Les Béarnais loin d’être favoris disposent de Toulon dans une confrontation solide et sont qualifiés pour une finale historique. Bérets à l’échauffement, seul pilier de formation de la compétition (Corato) dans leurs rangs, Clovis Le Bail qui réalise des plongeons artistiques et qualification en finale. Solides Palois.
SUPERSEVENS : Quels joueurs se sont révélés lors de cette première édition ?La finale de 22h est donc l’apogée du marathon seven de la journée. Cette-fois, les deux équipes entrent par les en-buts et les joueurs du Racing portent le blazer comme un clin d’œil à l’histoire du club. Les bérets défient les blazers donc. Dommage que les Monégasques n’aient pas vu la finale, ils auraient pu distribuer du biltong au public. Imhoff réalise le premier coup d’éclat de la partie, un retour défensif après une course de soixante mètres pour annihiler une action d’essai. Les Racingmen menés par Gibert prennent finalement le meilleur sur la Section. La Ligue tient son premier vainqueur. Quelques concerts pour clore le tout. Bonnard ? Il est temps de s’arrêter là. Terminus, à vous les studios.
ChausetteAClous
Finn Russell à la buvette...c'est pas comme ça qu'il va retourner en équipe d'Ecosse, le bougre.
Flane
Je confirme. C'était un vrai spectacle avec le son, les éclairages, les commentateurs,. Sauf qu'au bout de 5h des mêmes commentaires, on repère d'avance le "supporter de Pau êtes vous là ? " Faites du bruit!!!! Et le "bip bip" a chaque percée.... Hormis ces détails, super spectacle, belle enceinte a l'américaine. L'intérêt de la répetition des matchs est d'arriver à repérer assez rapidement les stratégies du 7 et la gestuelle qui est finalement assez spécifique. Beaucoup de travers, des courses en arrière, d'arrêt des montées défensives qui ferait hurler un entraîneur en 15. Bravo aux joueurs et surtout aux palois qui nous ont offerts de belles émotions.
adourAB
Le persiste à penser que le renouveau du rugby chez les jeunes et une plus grande exposition médiatique passera par le sport spectacle, la part animation prendra de l’importance, de même que les revenus annexes. On a l’exemple du foot américain. Le rugby doit devenir une activité familiale. Les pelouses synthétiques permettront d’organiser des journées rugby alternant avec du spectacle. Revenons aux équipes réserves assurant les levers de rideau, cela donnera du temps de jeu à certains joueurs et aux entraineurs de les suivre réellement. Le 7 par son principe de Tournois ne pouvant assurer en un lieu une compétition chaque semaine ou quinzaine.