Phare du rugby latin en Europe, la France a souvent vu des talents du continent arriver dans ses championnats. À l'inverse, les principaux autres pays d'Europe latine (Espagne, Italie, Portugal et Roumanie) ont fréquemment appelés des joueurs issus de la formation hexagonale à porter le maillot de leurs sélections. À la Coupe du monde 2023, tous les joueurs nés et/ou formés en France qui évoluaient auprès d'autres équipes mondialistes le faisaient dans une formation dont le pays est de culture latine. À travers les différents échanges rugbystiques, nombreux sont les acteurs de l'ovalie qui ont pu prendre conscience de cette dynamique.
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L’empreinte latine du rugby français
Même à des frontières lointaines, le rugby français et ses championnats se sont imposés à la fois comme une référence et un objectif pour les rugbymen. « En Roumanie, pas mal de joueurs ont déjà joué dans des championnats français. Même quand ils sont de retour au pays, ils continuent de les suivre », affirme l’international roumain Thomas Cretu. Comme une forme d’héritage, il dévoile que « les anciens parlent au jeune » de certaines épopées dans le rugby hexagonal, nourrissant les rêves de Top 14 dans ce pays d’Europe de l’Est à la culture latine.
Passé par plusieurs sélections européennes, David Gérard confie que « les joueurs d’Europe continentale s’intègrent bien mieux en France que dans les championnats anglo-saxons. » Le sélectionneur de la Roumanie explique qu’il y a une « compatibilité latine, qui s’observe avec les Roumains, Portugais, Italiens et Espagnols. Mais on la remarque aussi avec les Argentins, par exemple. »
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Venu dans l’Hexagone pour jouer au rugby professionnel en 1996, Roméo Gontineac s’est depuis installé en France. International roumain (76 sélections), il s’est rapidement acclimaté au rugby français, par les similitudes entre le jeu qu’on lui a enseigné en Roumanie et celui qu’il a pratiqué en France. Avant de gouter au rugby français, il est passé par l’Afrique du Sud, avec lequel il n’a pas eu autant d’affinités. « Grande fierté » du père, Taylor Gontineac est devenu international roumain à son tour. Né dans le Cantal en 2000, il est un pur produit de la formation française. Par ailleurs, le jeune centre venu d’Aurillac n’est pas un cas isolé quant au choix de sa sélection pour des raisons familiales.
En effet, le pilier droit Thomas Cretu n’a pas hésité quand la sélection roumaine s’est retrouvée à sa portée. Au FC Grenoble, puis au Stade Toulousain, l’arrière polyvalent Ange Capuozzo a également fait le choix de représenter le pays de ses aïeux, malgré l’intérêt manifeste du XV de France pour son profil.
Renoncer aux Bleus pour une sélection moins dominante est pourtant loin d’être une évidence. « Des joueurs choisissent d’évoluer avec des sélections de Tiers 2 grâce à leurs attaches familiales. Il y a le sang et ils le font avec passion, certes, admet David Gérard, mais je suis persuadé que si le XV de France s’était sérieusement proposé, ils ne diraient pas non. Ce qu’ils veulent avant tout, c’est jouer dans la meilleure équipe possible et gagner des titres. »
Avant d’accepter de jouer sous le blason de la feuille de chêne, Thomas Cretu avait évolué sous les couleurs de l’équipe de France U20. Sans détour, il affirme qu’il est « très fier de représenter la Roumanie ». Néanmoins, si l’opportunité du XV de France se présente, il pourrait réfléchir « à la possibilité de changer de sélection », même s'il préfère se concentrer sur son équipe nationale actuelle pour le moment. Si l’amour de la patrie d’origine est bel et bien là, l’ombre enivrante du rugby français ne plane jamais loin.
Desman
Super cette série sur le rugby loin de France. Merci !
alan75
C'est vrai que l'on a un réservoir de talents impressionnant.
Revahn
Eh, justement j'en parlais dans l'article d'avant!