En Orient, le rugby peine à s'implanter durablement. Ainsi, peu d'influences extérieures viennent alimenter la passion du ballon ovale dans la région. Dans ce désert rugbystique, le Japon fait office de terre de rugby isolée, qui a mis du temps avant de faire ses preuves. Faute de vivier local de qualité, la seconde meilleure nation asiatique, favorite à la qualification pour la RWC 2027, n'est autre que Hong Kong, un territoire connu pour ses nombreux expatriés qui garnissent les rangs de la sélection.
Sur les 35 fédérations d'Asia Rugby, environ 75 % du vivier de l'ovalie se situent dans l'archipel nippon. De plus, le continent le plus peuplé du monde possède la plus faible concentration d'amateurs de rugby du globe. En effet, il compte environ 278 joueurs ou participants pour un million d'habitants, selonun rapport de World Rugby paru en 2023. Dans un territoire où le rugby n'est pas une évidence, existe-t-il une influence française asiatique ? Dans ce bassin de population immense, le rugby a-t-il ses chances ? S’il en a, la France a-t-elle son rôle à jouer ?
Jean-Arthur Dujoncquoy joue au rugby depuis 2007, c’est le parcours des Bleus de Serge Betsen et Cédric Heymans qui l’y a amené. Depuis, le Normand a voyagé au Vietnam, en Chine et en Inde, tout en restant au contact du rugby dans toute l’Asie du Sud-Est. Il confie qu’en « Thaïlande, ils jouent à XV et dans des pays plus développés au niveau du rugby, style Malaisie ou Singapour, on trouve des championnats de rugby à XV aussi. » Désormais, il est capitaine de l’équipe de rugby de Hanoï, la capitale. Un club qui joue sans dépendre d’une fédération, inexistante au pays, et pratique le rugby à X, car « il n’y a pas assez de joueurs ».
Dans certaines régions d’Asie, le manque de joueurs locaux se fait sentir. « On tourne entre 10 à 20 % de Vietnamiens. Ils découvrent généralement le rugby au lycée français ou lors de voyages à l’étranger. Le reste, ce sont des immigrés, comme moi », confie Jean-Arthur Dujoncquoy. Cependant, le Vietnam est une exception selon lui. Le reste de l’Asie possède quelques terres de rugby « très dynamique et qui pourrait faire beaucoup de bien au rugby s’il s’y développait. »
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Le ballon ovale peine à grandir
En Asie du Sud-Est, il manque parfois de moyens pour se développer. Ainsi, les associations et les aides venues de France apparaissent. « Il y a des associations françaises qui essayent de développer le rugby localement, tout en apportant une aide sociale. Il y a aussi le programme Terre de Jeux 2024 où la France essaye de promouvoir “l’esprit olympique”. Ce dernier permet de mettre en place une aide financière au niveau locale pour aider les sports qui ont un rôle social. Ça nous a permis de développer une section féminine du Tan Lac Rugby Association, un club d’une région montagneuse du Vietnam. »
En Asie, des Français se retrouvent via le rugby. Certains jouent, d’autres arbitrent, mais selon Jean-Arthur Dujoncquoy, il faut que la source du rugby en Asie reste locale, s’il veut se développer. « On met en place des initiatives où les Vietnamiens apprennent aux Vietnamiens à devenir joueurs, formateurs ou arbitres. L’idée, ce n’est pas que les Français fassent tout, mais plutôt qu’on lance une dynamique pour les locaux. »
Par exemple, l’association cambodgienne Kampuchea Balopp met en avant la pratique du rugby chez les enfants. Cette dernière a été fondée par des Français et la centre du XV de France féminin Gabrielle Vernier en est l’ambassadrice. En parallèle, des expatriés français se retrouvent pour former le collectif des French Asian Barbarians de temps à autre. Avec humour, le Normand installé en Asie déclare que c’est un club qui cherche à « faire vivre le French Flair sûr et en dehors du terrain. »
En Asie, si les initiatives venues de France et d’Occident sont nombreuses, des influences étrangères multiples y sont quand même palpables. Ainsi, le déménagement du siège de Rugby Asia d'Hong Kong à Dubaï montre le développement d’une influence rugbystique venue des pays du Golfe. Présents depuis longtemps, Jean-Arthur Dujoncquoy parle d’une « forte présence japonaise en Asie, où chaque pays a son propre club d’expatriés japonais. » Si l’Asie compte peu de passionnés de l’ovalie, son avenir en tant que région mineure du rugby mondial n’est pas aussi certain.
Vietnam, Chine, Inde... et ballon ovale : Jean-Arthur nous raconte sa formidable aventure
mimi12
Je ne suis pas un spécialiste de la question, mais pourquoi ne pas s'appuyer sur le rugby à 7 pour le développement ? Idem dans les autres régions du monde oú la balle ovale est peu implantée.