L’Award World Rugby du meilleur arbitre revient à… Madame l’arbitre !

Ce que l’on oublie trop souvent, c’est que si le rugby se conjugue aussi au féminin, l’arbitrage aussi. C’est ainsi qu’une information toute chaude a bien failli passer à la trappe ! Si beaucoup sont parfaitement informés du titre de meilleur joueur de l’année glané par le prodige Néo-Zélandais Beauden Barrett, très peu le sont concernant le titre décerné aux arbitres. Vu l’actuel climat pesant sur l’arbitrage dans le meilleur championnat du mon… pardon, du Top 14, c’est un comble !

TOP 14 - UBB : Emile Ntamack : "On s'engouffre dans une voie qui n'est pas bonne pour le rugby"Magnanime, je vous propose une petite séance de rattrapage. Alors que de (très) grosses pointures étaient en lice pour le titre de meilleur arbitre de l’année comme Jaco Peyper (AFS), Rasta Rasivhenge (AFS), ou encore notre fierté nationale Jérôme Garcès, l’Award World Rugby du meilleur arbitre a été attribué à Madame Alhambra Nievas (ESP). Ce même Award a également été attribué à Monsieur Rasta Rasivhenge qui a notamment dirigé la finale masculine aux JO de Rio ou encore la rencontre de Top 14 opposant Toulouse à Grenoble en 2015-2016. Nous avons donc deux meilleurs arbitres cette année.

Finaliste l’année dernière, Alhambra Nievas avait vu le titre lui filer entre les doigts, un peu comme le ballon des mains de Fofana avant de marquer contre les Samoans (oui, on t’a vu Wesley). C’est le Gallois Nigel Owens qui avait alors raflé la mise.

Mais qui est donc Alhambra Nievas ?!

La jeune Espagnole de 33 ans, née à Grenade, est ingénieure en télécommunications diplômée de l’université de Malaga, ex-joueuse et actuellement arbitre de rugby. Sportive dans l’âme, elle pratique d’abord le football (probablement pour montrer qu’elle n’est pas parfaite), puis le tennis, le basket, le volley et le karaté avant de débuter le rugby à l’âge de 19 ans à l’université. Par la suite, elle joue 11 saisons au niveau professionnel, dont 3 au niveau international avec la sélection espagnole. C’est en 2006, alors joueuse, qu’elle commence à s’intéresser à l’arbitrage en parallèle. En dix ans, elle va connaître une ascension éclair.

En 2012, l’Espagnole arbitre des matchs de première division nationale. Dès 2012, elle officie au niveau international sur des rencontres féminines. En 2013, Alhambra Nievas se trouve face à un véritable dilemme : ne pouvant plus concilier sa carrière de joueuse et d’arbitre, elle doit en éliminer une. Elle préfère alors le sifflet aux caramels. Grâce à un contrat semi-professionnel qui lui est offert par World Rugby et aux aides nationales, elle est la première personne espagnole (hommes et femmes confondus) engagée à temps plein dans l’arbitrage du rugby mondial.

En 2014, elle est au sifflet pour la confrontation féminine Nouvelle-Zélande VS Samoa à l’Eden Park. Elle dirige deux rencontres du mondial féminin cette même année. En 2015, elle arbitre trois rencontres de VI Nations, puis elle officie lors du match Angleterre-Irlande en 2016. En guise d’apothéose, elle dirige la finale de rugby à VII féminin aux JO de Rio, opposant l’Australie à la Nouvelle-Zélande.

Samedi dernier le 19 novembre 2016, elle devient la première arbitre assistant d’un test match masculin lors du match USA-Tonga joué à Anoeta.

VIDEO. Les Tonga et les USA partagent un beau moment de communion après leur rencontreC’est tout de suite plus vendeur que Craig Joubert…

Crédit photo: Facebook

Ce superbe parcours ravira bien entendu toute la communauté du rugby féminin et de l’arbitrage, tout en suscitant des vocations. En bonus, le clip des deux arbitres awardés Alhambra Nievas et Rasta Rasivhenge.

Crédit vidéo : World Rugby