Les confidences de Sébastien Chabal sur ses troubles de la mémoire ont fait le tour de la planète ovale. Il faut dire que l'ancien troisième ligne du XV de France a été une figure emblématique du rugby. Et pas seulement en France. Une prise de parole forte, sincère, qui a mis en lumière un sujet sensible : celui des séquelles invisibles laissées par un sport longtemps marqué par l’intensité des chocs.
"Il faut évaluer ses troubles de la mémoire"
Face à cette alerte lancée par l’ancien international tricolore, Olivier Capel, président du comité médical de la FFR, a réagi via BFMTV. Un discours à la fois rassurant mais aussi lucide sur les enjeux à venir.
45 % de contacts tête contre tête en moins, l'Écosse mène la charge pour un rugby sans commotionOlivier Capel ne minimise pas les propos de Chabal, bien au contraire. Mais il nuance : "Sébastien évoque aussi des souvenirs d’enfance avec ses grands-parents à la ferme. Donc il n’a pas non plus un trou dans la raquette qui est complètement du début à la fin de sa vie. C’est pour ça qu’il a besoin d’être évalué." Consultant pour Canal +, celui qui a été surnommé "Caveman" estime que sa mémoire ne reviendra pas. Il n'a donc, pour l'instant, pas souhaité voir un neurologue.
Une filière médicale dédiée aux anciens joueurs
Le médecin rappelle néanmoins l'importance de poser un diagnostic précis : "Il faut savoir si ses troubles sont anciens, s’ils sont évolutifs, et surtout en comprendre la cause. On peut dire qu’on a des troubles de la mémoire, mais c’est tellement important que je pense qu’il faut consulter un médecin et je l’invite à le faire."
Loin de se contenter d’une simple réaction médiatique, la FFR veut passer à l’action. Olivier Capel annonce ainsi vouloir "mettre en place un process et une filière avec des bilans sanguins ainsi que des IRM ouverts aux internationaux qui décrivent des symptômes". Une démarche qui concernera aussi bien les joueurs retraités que ceux encore en activité. Un projet ambitieux, qui s’inscrit dans une prise de conscience globale du rugby sur les commotions et leurs conséquences (comme nous l’évoquions récemment ici).
Des règles qui évoluent pour un rugby moins traumatisant
Olivier Capel le martèle : la prévention passe aussi par l’évolution des règles. "Il faut faire valoir ce règlement adapté vers un sport moins traumatogène et c’est la politique de la Fédération auprès de World Rugby." La baisse de la hauteur des plaquages dans les divisions amateurs commence déjà à porter ses fruits : "On a plus de 50% de diminution des coups dans les divisions où le plaquage se fait au niveau des hanches par rapport à celles où c’est au niveau des épaules."
Le rugby d'avant, celui des tampons plein fer et des plaquages au ras du menton, est bel et bien en train de tourner une page. Entre les témoignages forts d’anciens joueurs comme Chabal (voir notre article complet ici) et les évolutions des règlements, le rugby moderne avance, conscient de ses responsabilités. Pour que demain, les jeunes générations puissent continuer à rêver ballon ovale… sans laisser trop de souvenirs au vestiaire.
Papatch
Je suis surpris que la Sécurité Sociale les mutuelles ou assurances ne s'emparent pas de cette question.
Beaucoup d'accidents du travail dans ce sport professionnel qu'est le rugby. Un jour ou l'autre la question va être posée et faire l'autruche ne sera pas la réponse adaptée. Les conséquences sont humainements terribles pour la personne touchée et sa famille.
gilbertgilles
Quand on voit à longueur de Championnats(TOP14 et PROD2) la violence des déblayages, faut s'étonner de rien! Des arbitres avec des interprétations différentes sur les mêmes fautes n'arrangent rien non plus! Donc, on arrête l'hypocrisie, on met tout le monde autour de la table, instances dirigeantes, arbitres, joueurs et on essaie d'éradiquer la chose avec des règles claires! Point barre.
Jak3192
Vu sur France Info ce midi, intervention d'un avocat responsable d'une association (?) pour les blessures de sportifs (impossible de donner noms avocat et association), qui sur cette decla de Chabal, a aussi abordé de loin la question du rugby amateur... qui lui n'a aucun suivi réel, et dont les conséquences dont inexistantes.
Ce dont je me doute depuis des années
Yonolan
le rugby moderne avance, conscient de ses responsabilités…
S’il avance c’est sur un chemin de crête très étroit alors..
Et il y a une différence essentielle entre être conscient de ses responsabilités et les assumer
Alors oui le rugby mondial sait que pour continuer à exister de façon puissante il va devoir modifier fondamentalement sa pratique
Mais pour les laissés(ées)-pour-compte que fait-on ?
Rien officiellement
Et on le comprend car le rugby n’a pas la capacité de reconnaitre le lien entre les chocs à le tête inerrants à sa pratique actuelle et passée, y compris sous le niveau commotions, et les maladies dégénératives à distance
Capacité financière car ce serait la porte ouverte à des indemnisations colossales sans même parler du cout des assurances si d’aventure ce lien était confirmé
Juste pour mémoire, le foot américain a déboursé quasiment 1 milliard d’indemnisations de dollars au travers de la puissante NFL, pour éviter un proces qui aurait acté juridiquement le lien
Intouchable pour le rugby
Alors on est dans la plus grande hypocrisie sur le sujet
Et quand une personne arrive au bout de ce que son corps peut accepter, alors on l’interdit de pratique sportive en lui retirant sa licence, de peur d’un grave accident terrain
Tout en sachant que c’est dans 90 % des cas déjà trop tard pour l’avenir post-rugby et qu’il aura des séquelles à distance dont on ne peut pas mesurer l’intensité mais qu’on n’assumera pas financièrement…
Willemse , Le Roux viendront-ils grossir cette liste ?
Et oui le Rugby n’a pas les moyens d’assumer ses responsabilités et ce principe de réalité s’impose pour ses anciens soldats
Et la class-action en cours de l’autre coté de la Manche risque de changer la donne et imposer d’autres réalités à notre rugby assez rapidement
Parce que juridiquement elle risque de reconnaitre ce lien entre pratique et ETC et rejoindre là ce que de nombreuses études scientifiques et médicales ont prouvé
Et là la conscience ne suffira plus : il faudra assumer
Chandelle 72
Chemin de crête très étroit et en pente ascendante raide ou chargement très lourd lestant fortement la locomotive.
On en parle depuis, oh.... oui au moins !
Des mesures sont prises, des sanctions plus sévères, des protège-dents connectés sont mis en place.
Malgré cela et les discours et témoignages toujours plus fréquents, le nombre de joueurs subissant ou assenant des coups cranio cervicaux ne me semblent pas diminuer de façon perceptible ni par le nombre ni par l'intensité .
Il n'y a que les gnons en cours de baston qui ont fort diminué !