Les trentenaires en fin de contrat auront-ils tout intérêt à partir à la retraite cette année? [DESINTOX]
L'annonce de la retraite d'Huget pourrait en entraîner d'autres.
Dans les pas de Yoann Huget, de nombreux joueurs en fin de contrat pourraient être contraints des prendre leur retraite quelque peu anticipée. A contrecoeur et dure pour le porte-monnaie.

C’est l’une des piqûres de rappel à laquelle a contribué l’annonce de la retraite quelque peu anticipée de Yoann Huget dimanche dernier. S’il ne fait aucun doute que ce dernier a bien de plus en plus de mal à se remettre du rythme infernal qu’impose le Top 14, il a aussi reconnu qu’il en avait « encore sous le pied » et, de fait, interpellé bon nombre d’observateurs. Etait-ce, en filigrane, un message subliminal pour indiquer qu’il ne se voyait pas rempiler pour une année de plus au vu de la période actuelle et, entre autres, de la situation économique ? Il y a de quoi le penser, ou du moins de supposer qu’Huget ne voulait pas la faire saison de trop et à moitié prix. Car qu’on le veuille ou non, il se dit que le Stade Toulousain par exemple a déjà diminué ses salaires de 25% pour tout son groupe pro au dessus des 10 000 euros mensuels, question de survie.

Et si les joueurs d’un âge avancé et en fin de contrat espèrent pouvoir choisir leur sortie, inutile de vous dire que les clubs de nombre d’entre eux n’auront pas les moyens de les prolonger à leur juste valeur. Alors, plutôt retraite qu’ultime saison galère ?

Et bien pas vraiment d’après Mathieu Giudiccelli, Directeur Général Adjoint de Provale. « Plus d’une centaine de joueurs a été déclarée au chômage lors du dernier recensement et croyez-moi, pour les avoir côtoyés, ils ne veulent pas connaître cette situation. Profiter du système, ce n’est pas trop notre truc et les gars veulent continuer à jouer autant que possible. »

D’autant que la mise au chômage n’est pas une fin en soi pour les professionnels de l’hexagone, loin s’en faut. En France, le montant des droits au chômage est le même pour tous et est donc plafonné à un SJR (salaire journalier de référence) d’environ 256 euros par jour. Autrement dit, sur la base maximale des 13 512 euros par mois par individu que peut englober l’assurance chômage, le principal intéressé ne perçoit « que » 57% de celui-ci, soit quelque 7700 euros bruts mensuels, moins les cotisations sociales… Quand on sait que le salaire brut moyen en Top14 est d’un peu plus de 20 000 euros, on comprend tout de suite mieux pourquoi les joueurs n’ont doublement aucun intérêt à partir à la retraite de manière anticipée. D’autant qu’au vu de son montant, cette rémunération est soumise à une dégressivité à compter du 7ème mois et à hauteur de 30%.

Et puis, comme le martelait le DGA de Provale, « d’énormes efforts ont déjà été consentis par les joueurs jusqu’ici », alors pourquoi imaginer une quelconque entourloupe ? Ce dernier de rappeler que depuis le début de la crise liée au Covid, les pensionnaires de l’élite professionnelle française ont déjà accepté la mise en chômage partiel et donc la perte de 16% de leurs salaires, puis de faire dons de leurs congés payés et enfin d’accepter une baisse de salaire plus ou moins conséquente en fonction des clubs. Le tout sur fond d'une base de calcul faite par la DNACG.

Malgré tous ces efforts et vu l’état du marché, bon nombre de vieux routiers de notre cher et tendre Top14 n’auront donc probablement pas de bons de prolongation. On pense parmi d’autres à Yann David (32 ans, CO), Said Hirèche (35 ans, CAB), Pierre Aguillon (33 ans, La Rochelle), ou encore Louis Picamoles (34 ans, MHR), tous en fin de contrat à la fin de la saison et qui pourraient arrêter là alors qu’ils en ont encore dans le moteur. Pour ce dernier, après un an sans jouer, son retour prochain à la compétition risque d’être décisif dans sa lutte directe avec le plus jeune mais non-JIFF Caleb Timu, quand l’arrivée de Marco Tauleigne dans l’Hérault laisse à penser qu’il n’y aura qu’une place pour deux. Les exemples de ce type ou des années optionnelles qui seront levées vont être légion dans le rugby professionnel hexagonal, ce n’est un secret pour personne. Et à moins d’un miracle, il faudra s’y habituer…

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C'est bien de rappeler que pour le chômage, les joueurs pros sont comme pour la sécu : ils touchent moins que ce à quoi donnent droit leurs cotisations du fait des plafonds. Ce qui tord le cou aux idées reçues des sportifs pro qui coûtent cher au système lorsqu'ils sont pris en charge par la sécu ou le chômage, que ce soit par leurs cotisations ou leurs impôts ils financent le système bien mieux que nous en proportion.
Loin de moi l'idée de les plaindre car leur situation est très confortable par rapport au commun des mortels, mais on est loin des raccourcis démagos utilisés par les politiciens régulièrement.

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