La réussite du Japon est liée à des paramètres spécifiques à la sélection nippone. Pour commencer, parmi toutes les nations majeures, les Japonais sont ceux qui disputent le moins de matchs en club. Ensuite, Jamie Joseph a fait un pari audacieux.
Si la Coupe du Monde du Japon a été remarquable jusqu'à présent, le plus étonnant est la façon dont il s’y est pris en amont de la compétition. Joseph et son staff ont pris un pari à haut risque, usant d’un stratagème qui défie toutes les idées reçues sur la bonne manière de conduire une préparation aux grandes compétitions. Le résultat est là : le Japon sort de sa poule invaincu, battant l’Irlande et l’Ecosse.
Quel était ce pari audacieux ?
L’équipe qui a battu ces deux monstres européens a joué ensemble contre des amateurs et de futures stars. Jamie Joseph et son staff, soutenus par la fédération japonaise, ont monté un squad appelé Wolfpack, composé presque exclusivement des internationaux amenés à disputer la Coupe du monde. Aux Wolfpacks ont été confrontés des équipes de « second plan », composées d’amateurs et de joueurs en devenir.
Il en tire deux bénéfices : d’un, à force de jouer ensemble des automatismes ont été créés entre les joueurs, un liant, un esprit de corps ; de deux, la relative « faiblesse » de l’opposition, le caractère de ces rencontres « amicales » limitent le risque de blessure. Il en ressort des joueurs frais, en pleine de possession de leurs moyens physiques, habitués à jouer ensemble.
Les Wolfpacks peuvent être considérés comme l’équipe B des Sunwolves. Tandis que les Sunwolves retenaient les stars du Super Rugby, les Wolfpacks apprenaient à jouer ensemble. C’est une véritable équipe internationale infiltrée qui opérait dans l’ombre.
Les matchs
Les Wolfpacks eux ont été opposés aux Hurricanes B par deux fois, aux Highlanders B, à la Western Force et aux Melbourne Rising (l’équipe 2 des Rebels). Des stars de cette Coupe du monde, comme Kotaro Matsushima ont été opposés à de jeunes de moins de 20 ans, des joueurs opérant au niveau des provinces et même des joueurs de clubs locaux. Au lieu d’affronter la paire de légende des Rebels, Will Genia-Quade Cooper, la paire de demi japonais titulaire Yu Tamura et Yutaka Nagare a fait des levés de rideau contre Harrison Goddard et Dan England. Les Shota Horie, James Moore, Kenki Fukuoka, Kazuki Himeno, Will Tupou qui brillent aujourd’hui étaient tous des habitués des Wolfpacks.
La stratégie était claire : privilégier, à la différence de l’Argentine, le modus operandi des Wolfpacks plutôt que les Sunwolves. Ce n’était a priori vraiment pas le type de préparation préconisé pour éliminer deux nations de niveau 1. Le staff s’est concentré sur les Wolfpacks : Tony Brown, par exemple, leur a consacré beaucoup de temps après avoir confié les rênes des Sunwolves à son assistant Scott Hansen. Les Wolfpacks étaient constitués pour amener les Brave Blossoms à la Coupe du Pacifique, qui précédait juste la Coupe du monde.
La JRFU l’avait affirmé : "le Super Rugby n’est plus la meilleure voie pour le développement des joueurs de l'équipe nationale" et ceci dit, chacun s’est tenu à appliquer une autre stratégie, joueurs comme staff.
Le timing
Comment une « faible » opposition peut-elle préparer une équipe à des confrontations internationales ? La question, estime Rugbypass, n’est pas la qualité de l’opposition, mais le timing. Jamie Joseph et son équipe ont concocté pour chaque joueur un programme hybride, une sorte d’équilibre entre le haut niveau (Super rugby) et les Wolfpacks.
Joseph disait à ce sujet : « Nous devons nous assurer que (les joueurs nationaux) peuvent jouer au bon moment de l’année. » C’est-à-dire les préparer sans les griller. Un programme allégé a probablement protégé la sélection des blessures, tout en amenant progressivement les joueurs à leur pic de forme pour la Coupe du Monde de Rugby. Il se pourrait que ce mode de préparation spécifique au Japon révolutionne la planète ovale, la manière dont les sélections s’y prennent depuis des années pour préparer de grands rendez-vous internationaux.
Les matchs des joueurs
Les Brave Blossoms ont disputé sept matchs officiels depuis les 4 tests en automne 2018, jusqu’aux 3 matchs de Pacific Cup à l’été 2019. Nous avons pris les 23 joueurs alignés contre l’Ecosse, et ajouté Mafi (suspendu), Van der Walt et Lemeki (blessés).
Piliers gauche: Keita Inagaki: 7 matchs internationaux /9 rencontres de club (16), Isileli Nakajima 0/9 (9)
Talonneurs: Shota Horie 3/7 (10), Atsushi Sakate 7/16 (23)
Piliers droit: Asaeli’ai Valu 6/14 (20), Jiwon Koo 2/6 (8)
2ème-ligne: Wimpie Van der Walt 7/3 (10), Uwe Helu 5/14 (19), James Moore 2/11 (13), Luke Thompson 2/16 (18)
Flankers: Pieter Labuschagne 2/10 (12), Michael Leitch 7/9 (16), Hendrik Tui 5/20 (25)
Numéro 8: Kazuki Himeno 5/7 (12), Amanaki Mafi 2/6 (8)
1/2 de mêlée: Yutaka Nagare 7/9 (16), Fumiaki Tanaka 4/13 (17)
1/2 d’ouverture: Riyika Matsuda 7/14 (21), Yu Tamura 7/11 (18)
Centres: Timothy Lafaele 6/10 (16), Ryoto Nakamura 6/6 (12), William Tupou 6/7 (13)
Ailiers: Kenki Fukuoka 6/8 (14), Lomano Lemeki 3/9 (12)
Arrières: Kotaro Matsushima 3/7 (10), Ryohei Yamanaka 3/16 (19)
Source : Its Rugby
La liste des Wolfpacks est donnée par la fédération japonaise. Elle comprend (en gras les sélectionnés à la Coupe du monde) :
Inagaki, Kizu, Koo, Yamamoto, Valu, Kitade, Sakate, Horikoshi, Anise, Odo, Moore, Nakajima, Helu, Van der Walt, Nishikawa, Nunomaki, Hasegawa, Himeno, Labuschagne, Leitch, Mafi, Tokunaga, Horie, Uchoda, Nagare, Hiwasa, Yamasawa, Yamada, Lemeki, Tupou, Kajimura, Tatekawa, Tamura, Nakamura, Lafaele, Ozaki, Noguchi, Fukuoka, Matsushima, Matsuda
(seuls deux joueurs des 26 n’en faisaient pas parti: Luke Thompson et Ryokei Yamanaka)
- Le 20/4/2019, Wolfpack bat Hurricanes B: 66-21
- Le 27/4/2019, Wolfpack bat la Western Force 51-38
- Le 12/05/2019, Wolfpack bat Brumbies B: 66 -17 (9 essais de: Lappies Labuschagné (02'), Atsushi Sakate (16'), Shunsuke Nunomaki (23', 80'), Kenki Fukuoka (36'), Kazuki Himeno (40', 54'), Kosuke Horikoshi (63') et Kotaro Matsushima (67’) 9 transformations de: Rikiya Matsuda (03', 17', 24', 37', 40', 55', 64', 69', 80’) Une pénalité de: Rikiya Matsuda (31')
LaGuiguille
pas tout compris, mais je suggere de faire pareil et de creer notre "poulailler"
par contre, faut aucun joueur du Top14 pour se mettre sur le rythme
Alexde7à9
pas tres clair comme article ...