"Il est gonflé de parler de rugby et de clubs amateurs alors que c'est un véritable drame qui se joue sous nos yeux." Si à la fin de cet enchaînement de mots, cette phrase vous vient à l'esprit, c'est que j'aurais manqué ma cible d'un bon mètre. En parlant de cible, il n'y en a plus vraiment dans le rugby en ce moment. Le virus touche des milliers de personnes en France et avance en ricochets. Outre les personnes, il impacte le fonctionnement de la société en nous demandant de respecter des gestes barrières. Le rugby est logiquement touché, lui qui n'a jamais voulu mettre de barrières entre les personnes. Plus de championnats professionnel mais surtout, plus de championnats amateurs. Et c'est un brouillard épais qui règne chez tous les acteurs qui font la particularité du rugby français. On aime opposer l'amateur - les prolos - aux professionnels - les grands de ce monde - mais le Covid-19 ne fait aucune distinction : nous sommes tous égaux.
Officiel - Fin de saison (régulière) pour les équipes de Fédérale 1, Fédérale 2 et Fédérale 3 !
Le nerf de la guerre
Les questions se posent plus souvent là où l'argent est le nerf de la guerre, c'est du bon sens. Mais il faut avoir vécu dans un club de série pour comprendre les enjeux, bien plus grands. Sans contact, sans échanges, sans relations, le petit club de village de 2500 âmes ne peut pas vivre. C'est l'essence même du club de faire intérragir ses acteurs. Le coronavirus l'en empêche, certes, et la suite de la saison semble lentement abandonnée. Que faire des équipes qui se sont battus toute la saison pour une qualification, souvent attendue depuis des saisons ? Que faire pour conserver des mecs de la B qui peinent depuis août à aligner 15 joueurs sur un bout de papier ? La fin de saison approche et les objectifs s'éloignent. Néanmoins, les dirigeants s'activent pour déjà préparer la prochaine.
On connaît les enjeux d'un club et la difficulté de recrutement depuis quelques années. Le nerf de la guerre des professionnels envahit les amateurs et sans rentrée d'argent, comment faire vivre le club ? À la sortie de cette crise, les municipalités pourront-elles toujours assurer les mêmes subventions ? Si le rugby amateur n'est pas remis sur le devant de la scène rugbystique, il pourrait être touché d'un autre virus bien plus tenace sur la longueur. Des milliers de clubs démontrent chaque année que l'argent n'est pas le moteur du rugby, alors continuons.
Savoir installer le manque
J'aimerais donc vous dire que tout va bien. Que cette pause ne sera que bénéfique pour la suite. Votre petit club est comme vous : lorsque le manque s'installe, la relation devient bien plus puissante aux retrouvailles. Il ne faudra donc pas oublier ce vide qui s'est installé dans tous les clubs house de l'Hexagone, car il est la matrice de tout. Il se manifeste en mathématiques par le zéro, mais ce n'est pas un chaos total, il faut simplement l'accepter. Vient ce texto de mon président, en Honneur : "Chers joueurs, entraîneurs, dirigeants et bénévoles. En ces moments de confinement suite à l'épidémie de Covid-19, mes pensées vont vers vous et vos proches. Soyez prudents, nous aurons l'occasion de nous retrouver bientôt je l'espère, et la fête n'en sera que plus belle autour des talenquères." La fête et les talenquères, indissociables du rugby amateur. Alors nous pouvons encore nous plaindre du manque de gourdes, du manque de monde aux entraînements, de la passe mal ajustée sur une occasion d'essai ou du dirigeant qui t'engueule pour les vestiaires sales. Mais si tu veux continuer à chausser tes crampons et boire une mousse avec les anciens de ton village, la saison commence maintenant en restant chez toi.
Ne pensez pas qu'un club amateur est en capacité de se projeter sur plusieurs saisons. D'année en année, les effectifs bougent et les craintes rappliquent avec les premiers rayons de soleil. Un président doit sans cesse confectionner un puzzle avec des pièces manquantes. Si nous sommes persuadés que l'économie repartira de plus belle, jouons le jeu dans nos petits clubs à la reprise. Allons voir le match de 4e série, allons nous entraîner, n'hésitons pas à aider aux rangements ou même donner un coup de main à l'école de rugby le samedi. Mais surtout, soit-là pour faire vivre ton club qui aura tant souffert de ton absence. La force de l'amateur n'est pas dans sa structuration, mais bien dans les personnes qui le composent.
duodumat
Excellent article qui motive pour ce rugby culturel et participatif.
Bravo !
lelinzhou
👍 👍 👍 👍 👍
Et avec le confinement, ils ne pourront même pas profiter de l'écran plat et de l'abo Canal+ offerts par la fédé !
D'ailleurs si quelqu'un sait où on en est de l'opération, merci pour les infos.
CEVEN
Il me semble que le deal est d'une autre nature
- Bernie-le-fin-stratège tente de satisfaire la base amateur (gestion du match top 14 du dimanche)
- Bernie propose une consultation électronique sur cette concurrence.
Les résultats sortent, biaisés mais approuvés. (se reporter à la littérature de l'époque)
- Bernie arrive in fine à décaler le match d'un quart d'heure; non pas à le supprimer.
Et c'est là qu'opère la magie:
- primo: le dimanche PM n'est pas sacralisé tel que l’annonçait le VRP Madrange
- secundo le Sport-Elec parvient (les détails m'ont échappé) à faire financer l'achat des plasma + abo C+ par .... la LNR
Tout en laissant croire que c'est la FéDé qui a raqué ...
Bernard dans toute sa magnificence désintéressée. !
lelinzhou
Merci.
adourAB
Le rugby amateurs, ce ne se sont pas que les joueurs. Ce sont aussi des milliers de vrais bénévoles donnant de leur personne, de leur temps, de leur argent, encadrant des enfants, les amenant souvent dans leurs véhicules pour les déplacements. Traçant les lignes des terrains, entretenant les matériels, s’occupant des licences, du secrétariat pour les documents, comptes rendus à fournir, etc.. Et pas toujours reconnus par certains parents qui pensent que ce qu’ils font est un dû car ils ont payé une licence.
fclhpxv
les supporters aussi font partis du club