Entrée des artistes
En clôture de cette première journée du championnat européen de rugby, ou « Tournoi des 6 Nation B », l’Espagne reçoit la Russie. Un dimanche de rugby au pays des rois Felipe VI et Futbol Premier, une occasion en or pour moi de retrouver ce ballon ovale, joyaux de mon cœur. Et le festin royal est à la hauteur de mes espérances, odeur de churros et medley de ACDC en guise de hors d’œuvre, je suis prêt pour l’envoi du plat principal.Crédit photo : Etienne Gagnon
Vous reprendrez bien une cocotte ?
Les hymnes font office de clochette et chacun regagne sa chaise afin de passer à table. Chaque rangée de convives est prête à en découdre et madame la reine, qui est également juge et bourreau, siffle et ordonne que l’on entame les festivités. D’un plat à un autre, il n’y a qu’un pas, d’une saucisse aérienne, on enchaîne directement avec le fil rouge de notre repas dominical, la cocotte. Pas celle de Rory, que diable, nous en avons assez soupé de celui-ci ! Non la vraie, l’authentique. Evitant la pizza indigeste, le talonneur de Tyrosse distille ses lancers comme l’Izarra, avec précision. Peters et Usarraga règnent dans les airs et permettent aux Ibériques de prendre l’avantage avant la vingtième, avec un essai de leur livreur trois étoiles, Benat Auzqui.Crédit photo : Etienne Gagnon
Caviar russe
Après une quinzaine de minutes pendant lesquelles les velléités russes furent cuites à l’étouffée, il était temps pour eux de mettre la machine en route. Vexés de s’être laissés malmener comme des bleus, et non en raison de leurs maillots, ils partent à l’assaut du domaine des rouges. Les attaques répétées de la ligne adverse propulsent par deux fois le solide numéro 13 Ostrouchko dans l’en-but. Deux équipes qui ne jouent pas sur le même registre mais qui produisent une partition globale qui mérite d’être vue, avec un rythme élevé que n’aurait pas renié le maître Tchaïkovski. Le temps des citrons est maintenant venu et ainsi, de la fosse aux balcons, on ne désespère pas que la dramaturgie du second acte change la répartition des points.
Pendant ce temps je ne peux m’empêcher de notifier, comme l’aurait certainement mieux dit Thierry Rolland, que rien ne ressemble plus à une troisième ligne russe, que leurs compères du centre. Et si je ne manque pas de le faire remarquer à mon acolyte photographe, il m’adresse seulement un bref regard l’air de dire, encore un Français qui pense que tout le monde parle sa langue. Echec donc. Reprenant mon manuel du petit Kasparov, j’attends patiemment le début du second acte.
La résistance d’un pays pas si plat
Et les acteurs reprennent sur les mêmes bases, les mauls espagnols après touche se succèdent et mettent à mal la défense des hommes de Lyn Jones qui répondent par quelques envolées lyriques mais conclues sur de fausses notes, notamment du grand numéro quatre. Les rugissements des supporters poussent les Leones à s’accrocher en défense, une impulsion supplémentaire poussant les joueurs à s’investir encore plus sur les séquences défensives imposées par les joueurs de Moscou.Crédit photo : Etienne Gagnon
Une glissade du talonneur qui envoie une passe au juge de touche, un débordement audacieux sur l’aile conclu par une sautée pour le troisième rang des gradins, les Russes patinent. L’Espagne profite de chaque contre, chaque miette de ballon tombé, chaque croquette de relance pour placer ses banderilles par la botte, hispanique, de Rabago. Les espaces sont surement russes, mais la concrétisation et le réalisme ont fait de la peinture espagnole, une dominante de cet après-midi.Rugby Europe Championship - L'Agenais Lucas Rubio sauve sa patrie face à la Russie [VIDÉO]
Cafe con leche
Après 80 minutes d’intense dégustation, il est temps pour Los Leones de refermer le couvercle de la marmite, avec cette fois une mêlée bien négociée et une pénalité obtenue. L’envahissement un peu prématuré des jeunes hispaniques ne changera pas la face du match, c’est l’Espagne qui l’emporte 16-14 et qui s’offre un déplacement périlleux en Géorgie pour prendre la première place du classement. Cela risque fortement de ne pas être la même limonade pour les troupes espagnoles, mais comme diraient les voisins pyrénéens : « Quand l’appétit va, tout va ».Crédit photo : Etienne Gagnon
En avant
En tout cas le défi physique était pas mal sur ce match.... ça a un peu brouillé le match parfois.
et bravo à madame l arbitre.
potemkine09
Il faut bien qu'on scrute ce tournoi, ce sont nos futurs adversaires.
mimi12
Tu m'as devancé !...
potemkine09
😊
Le lucky luke des commentaires a encore frappé! 😉
Garou-gorille
Effectivement....et les Dalton sont du côté de la fédé !