Et si les Pacific Islanders renaissaient ? Entre 2004 et 2008, la sélection rassemblant les meilleurs joueurs des Fidji, des Samoa et des Tonga avaient disputé neuf rencontres, avant de disparaître du jour au lendemain. L’idée de reformer une telle équipe paraît pourtant alléchante… Et ça tombe bien : c’est la nouvelle idée de Bill Beaumont. Or, plutôt que de faire évoluer les Islanders au niveau international, le président de World Rugby souhaite qu’ils disputent le Super Rugby !
SUPER RUGBY : vers la création d'une franchise du Pacifique ?
Alors, la franchise va-t-elle voir le jour. Et surtout, quand ? Sans doute pas avant quelques années, à condition que le projet soit validé... Mais pour le plaisir, on s’est amusés à voir les joueurs susceptibles de jouer dans l’équipe si celle-ci devait intégrer le championnat de l’hémisphère sud dès la saison prochaine...
Seule condition : ne prendre que des joueurs sélectionnables avec les Samoa, les Fidji et les Tonga. Internationaux à 7 avec les All Blacks, David Smith ou Alex Tulou ne sont donc pas éligibles, à l’instar d’autres Îliens ayant choisi la France, la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou l’Angleterre.
15 - Arrière
Il aurait pu être un All Black, mais c’est avec les Manu Samoa que Tim Nanai-Williams (Chiefs - Samoa) brille depuis 2014. Il apportera aux Pacific Islanders son expérience du Super Rugby. Avec qui pour l’accompagner ? Deux joueurs du Top 14 sont en concurrence pour jouer les doublures : Metuisela Talebula (UBB - Fidji) et Kini Murimurivalu (La Rochelle - Fidji). Deux Fidjiens à la trajectoire inverse, le dernier restant sur une saison accomplie. Fa’atoina Autagavaia (Nevers - Samoa), mérite d’être cité, comme David Halaifonua (Gloucester - Tonga) qui évolue en Premiership : il est le titulaire du poste chez les Tonga. Isa Nacewa (Leinster - Fidji) est trop âgé.
Sont retenus dans le squad : Tim Nanai-Williams, Kini Murimurivalu
14/11 - Ailiers
Que de choix à ce poste ! Rien qu’avec les Fidjiens, on en a pour notre argent… Josua Tuisova (Toulon - Fidji) est champion olympique… et désormais international à 7. S’il n’a pas l’aura de Nemani Nadolo (MHR - Fidji), il est tout aussi efficace. Déjà présent en Super Rugby, Patrick Osborne (Highlanders - Fidji) ne doit pas être oublié. Et derrière, il reste Timoci Nagusa (MHR - Fidji), Alivereti Raka (Clermont - Fidji), Benito Masilevu (Brive - Fidji) voire le jeune Manasa Mataele (Crusaders - Fidji)...
Quid des autres nations ? Capitaine de sa sélection, David Lemi (Bristol - Samoa) nous paraît un peu vieux pour faire l’aventure Super Rugby. Son compatriote Melani Nanai (Blues - Samoa, a joué pour les Barbarians) fait par contre l’affaire ! En vue avec les Blues, il a déjà joué avec les Barbarians. Passé par la France, Alofa Alofa (Harlequins - Samoa) est capable de faire des différences. Et inutile de vous présenter le duo tongien composé de Cooper Vuna (Worcester - Tonga) et surtout Telusa Veianu (Leicester - Tonga)...
Sont retenus dans le squad : Josua Tuisova, Patrick Osborne, Nemani Nadolo, Telusa Veianu, Melani Nanai
13/12 - Centres
Si la concurrence est élevé à l’aile, il ne fait pas non plus bon d’être centre chez les Pacific Islanders. Polyvalent, Waisea (Stade Français - Fidji) a une carte à jouer, comme son compatriote Jale Vatubua (Pau - Fidji) ou l’expérimenté Albert Vuli Vuli (Racing 92 - Fidji). Mais comment ne pas prendre Levani Botia (La Rochelle - Fidji) en compte ?
Le plus connu à ce poste reste George Pisi (Northampton - Samoa). Les Samoans pourraient d’ailleurs prendre le pouvoir au milieu du terrain avec Rey Lee-Lo (Cardiff - Samoa), l’ancien des Crusaders Kieron Fonotia (Ospreys - Samoa), le polyvalent Alapati Leiua (Wasps/Bristol - Samoa) ou Henry Taefu (Reds - Samoa), qui a la particularité d’évoluer en Australie. En revanche, c’est un peu moins fourni aux Tonga, même si Hemani Paea (LOU - Tonga) ou le capitaine de la sélection Siale Piutau (Bristol - Tonga) sont des clients.
Sont retenus dans le squad : Waisea, Levani Botia, George Pisi, Rey Lee-lo, Alapati Leiua
10 - Demi d’ouverture
C’est clairement le poste le plus sinistré du rugby du Pacifique. La preuve : à 35 ans, Tusi Pisi (Bristol - Samoa) est encore titulaire avec sa sélection… Passé par les Crusaders, Ben Volavola (Melbourne Rebels - Fidji) ferait tout de même l’affaire, avec en doublure, le polyvalent Josh Matavesi (Ospreys - Fidji).
Sont retenus dans le squad : Ben Volavola, Josh Matavesi
9 - Demi de mêlée
Là non plus, on ne se bouscule pas au portillon : le vétéran Kahn Fotuali’i (Bath - Samoa), 35 ans lui aussi, est titulaire avec sa sélection. Âgé de 31 ans et passé par la Roumanie, Nemia Kenatale (Glasgow - Fidji) compte deux Coupes du monde à son actif. Son expérience paraît précieuse pour encadrer Leon Fukufoka (Crusaders - Tonga). Mais le titulaire du poste serait Nikola Matawalu (Exeter - Fidji), récent champion d’Angleterre.
Sont retenus dans le squad : Nikola Matawalu, Leon Fukufoka, Nemia Kenatale
8/7/6 - Troisième-lignes
Pour le coup, un peu d’expérience ne ferait pas de mal : plutôt que Viliami Ma’afu (Oyonnax - Tonga) ou Sisaro Koyamaibole (Brive - Fidji), on mise sur Akapusi Qera (MHR/Agen - Fidji) qui serait le capitaine de la franchise. Mais plutôt en flanker, puisque Fritz Lee (ASM - Samoa) est un cran au-dessus. Pour l’accompagner en n°8, Genesis Mamea Lemalu (USAP - Samoa), Ikapote Fono (SA XV - Tonga), Opeti Fonua (Newcastle - Tonga) ou Alafoti Faosiliva (Worcester - Samoa) ne feraient pas tâche…
Quid des troisième-lignes aile ? En France, Peceli Yato (ASM - Fidji) est devenu une référence. Comme Dominiko Waqaniburotu (Brive - Fidji) et Piula Faasalele (Stade Toulousain - Samoa) avant lui. Capable de jouer 2e-ligne, Steve Mafi (Castres - Tonga) serait précieux, comme son compatriote Sione Tau (Agen/USAP - Tonga)
A l’étranger, c’est pas mal non plus, de Jack Lam (Bristol - Samoa) à Naulia Dawai (Connacht - Fidji) en passant par TJ Ioane (Sale - Samoa), Isi Naisarani (Western Force - Fidji) ou Faifili Levave (Mitsubishi Dynaboars - Samoa).
Sont retenus dans le squad : Akapusi Qera, Fritz Lee, Peceli Yato, Steve Mafi, Opeti Fonua, Jack Lam, Naulia Dawai
5/4 - Deuxième-lignes
Il foule les pelouses du Top 14 depuis un bout de temps, mais Jone Qovu (La Rochelle - Fidji) n’a que 31 ans. En sélection, il est pourtant barré par un trio exceptionnel : Leone Nakarawa (Racing 92 - Fidji), Apisalome Ratuniyarawa (Northampton - Fidji) et Tevita Cavubati (Worcester - Fidji). On ne présente plus Iosefa Tekori (Stade Toulousain - Samoa) et la trajectoire du polyvalent Edwin Maka (Stade Toulousain/Racing 92 - Tonga) nous paraît intéressante à suivre. Maselino Paulino (LOU - Samoa) n’est pas loin.
Sont retenus dans le squad : Edwin Maka, Iosefa Tekori, Leone Nakarawa, Apisalome Ratuniyarawa, Tevita Cavubati
3/1 - Piliers
A droite comme à gauche, il y a du monde. Chez les gauchers, le nouveau Clermontois Loni Uhila (Hurricanes/Clermont - Tonga) connaît bien le Super Rugby, qu’il a déjà remporté. Il est concurrencé par Logovi’i Mulipola (Leicester - Samoa) et Campese Ma’afu (Northampton - Fidji), qui évoluent en Premiership. En France, Viliamu Afatia (Racing 92 - Samoa) et Tevita Mailau (USAP - Tonga) sont solides, comme Na’ama Leleimalefaga (Worcester/Brive - Samoa) et Sila Puafisi (Glasgow/Brive - Tonga). Récent international, Phil Kite (Reds - Tonga) connaît le Super Rugby.
Chez les droitiers, la référence s’appelle Ben Tameifuna (Racing 92 - Tonga). Comme d’autres, Census Johnston (Stade Toulousain/Racing 92 - Samoa) serait victime de son âge au profit de l’excellent Paul Alo-Emile (Stade Français - Samoa). Fils d’un ancien international ayant participé au Mondial 1991 et frère d’un international wallaby, Michael Alaalatoa (Crusaders - Samoa) est sélectionnable. Côté fidjien, Peni Ravai (Aurillac/UBB - Fidji) et Manasa Saulo (Toulon/London Irish - Fidji) postulent. Idem pour Siua Halanukonuka (Highlanders - Tonga) et Toma’Akino Taufa (Bayonne - Tonga) chez les Tongiens.
Sont retenus dans le squad : Loni Uhila, Logovi’i Mulipola, Viliamu Afatia (à gauche), Ben Tameifuna, Paul Alo-Emile, Michael Alaatoa (à droite).
2 - Talonneur
Les Samoans prennent le pouvoir entre Manu Leiataua (Bayonne - Samoa), Ole Avei (UBB - Samoa) et Seilala Lam (Nevers - Samoa) ! Le réservoir donne envie. Sunia Koto Vuli (Mâcon/USAP - Fidji) et Paula Ngauamo (Mont-de-Marsan/Agen - Tonga) sont titulaires dans leur pays respectif.
Sont retenus dans le squad : Manu Leiataua, Seilala Lam, Sunio Koto Vuli
- à quoi pourrait ressembler l’équipe-type ?
Nanai-Williams
Tuisova - Pisi - Botia - Nadolo
Volavola - Matawalu
Qera (c) - Lee - Yato
Tekori - Nakarawa
Tameifuna - Leiataua - Uhila
Remplaçants (à choisir) : S. Lam, Koto Vuli, Mulipola, Afatia, Alo-Emile, Alaatoa, Maka, Ratuniyarawa, Cavubati, Mafi, Fonua, J. Lam, Dawai (avants) ; Fukufoka, Kenatale, Matavesi, Waisea, Lee-lo, Leiua, Osborne, Veianu, Nanai, Murimurivalu (arrières)
Si les choix pour composer cette équipe sont totalement subjectifs, quelle serait la nation la plus représentée chez les Pacific Islanders made in Rugbynistère ?
razekiel
Lee ne peut pas être dans la composition malheureusement.
Comme vous le mettez dans votre article les internationaux à 7 avec les all blacks ne peuvent pas être dans la composition, lee rentre dans cette catégorie.
http://www.allblacks.com/Player/Index/1967?team=Sevens
stuart hoggy et les cafards
Belle équipe! Avec Mélenchon comme entraîneur pour les aider à lutter contre la cravate (pardon je fatigue)
Moumoune
Jean de Villiers approuve ce message. 😉
Ishbala
Equipe qui sur papier fait rêver, mais qui aurait les même problèmes que la France, à savoir une grosse faiblesse sur le poste de 10.
Par contre elle ferait très très mal ! Avants très puissants et joueurs, arrières très puissants et joueurs (nonon c'est pas les même...), ça donnerait envie de les voir jouer ensemble !
Fu Manchu
La question que je me pose, en lisant cet article, est la suivante : à quand un vrai plan de la FFR pour créer un franchise en Nouvelle-Calédonie, idéalement placée entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande? Bien entendu, il faudrait commencer par des équipes de jeunes à intégrer dans les championnats scolaires néo-zélandais ou australien, que ce soit en 7, XV ou même à toucher (oui, il y a des championnats de rugby à toucher là-bas).
Mais pour avoir ce plan, il faudrait avoir une vision à long terme, et l'envie d'investir dans cette région de France... Et je ne suis pas sûr que cette vision existe à la fédération, ni que la volonté de développer le rugby si loin de la métropole soit là. Dommage, car on aurait beaucoup à y gagner (nouveaux joueurs, nouveau style de jeu, formation des futurs entraineurs/cadres de clubs loin des contraintes du "meilleur championnat du monde"...).
Heooo
Un des problèmes actuellement avec la Nouvelle-Calédonie c'est qu'ils ont un référendum en 2018 pour savoir si ils veulent être indépendants. Si c'est oui ils auront leur propre équipe nationale.
Team Viscères
On a déjà du mal à avoir un vrai plan de formation et de développement du rugby sur le long terme en métropole, alors en effet aussi loin de la métropole je doute que cette vision existe sérieusement à la Fédé.
Vae Victis Brennos
L'idée est bonne, mais cela ne se fait pas en un claquement de doigt. Dans la création d'un club et même d'une franchise, il y'a une question de viabilité économique. Même pour cette équipe des Pacific Islanders, il y'a un gros doute sur sa rentabilité et il est fort probable que de nombreuses rencontres se jouent à Auckland ou à Gold Coast afin d'être viable, et pourtant les populations de ces trois pays sont 3-4 fois plus importante que la population néo-calédonienne.
Une équipe pro à partir de rien semble donc compliqué pour l'instant, il faut déjà aider au développement du rugby, renforcer les clubs, les encadrements, intéresser les gens etc. Il faut commencer par la base, les Pacific Islanders ont du attendre 25 ans pour avoir une équipe pro, plus l'aide de World Rugby et cela à partir de 3 nations du Top 15 mondial. Une équipe pro en Nouvelle-Caldonie est un projet ambitieux qui demande des bases, et donc du temps.
Fu Manchu
Tout à fait d'accord avec toi. Je n'imaginais pas du tout monter une équipe pour la saison prochaine, mais bien au contraire commencer à la base, en investissant d'abord dans les écoles, collèges, lycées néo-calédoniens, sur le modèle néo-zélandais. La Franchise ne serait que l'aboutissement d'un développement achevé. En espérant que cela prenne moins de temps que pour les Pacific Islanders. D'où mon commentaire sur la vision à long terme.
MARCFANXV
C'est en Nelle-Calédonie que fut prononcée la célèbre phrase, il y a 25 ans en réponse à un questionnement de JC.Skrela détaché qqs-mois pour implanter le Rugby sur l'ile...JCSrekla : "Tu joues avant ?" Le Jeune : "Non, je joue avec les autres !"...Y'a du potentiel, c'est sur...Mais y'a aussi un long chemin pour faire rentrer la pratique dans les habitudes locales ! Le Challenge est beau, là-bas comme sur toutes les autres terres de France en & hors métropole !
Vae Victis Brennos
Dac. Oui, je crois qu'il y'a déjà qq trucs d'envisager, même si la fédé pourrait faire plus. Mais déjà, le fait que l'EDF s'arrête dans les territoires d'outre-mer lors de ses tournées me semblent qqch de positifs pour la popularisation du rugby. Ce n'est pas suffisant, mais c'est déjà bien.
Yionel ma star
Des centres de formation a 7 surtout. Nlle caledonie wallis tahiti antilles on exploite pas assez les ressources dont on dispose
Les courses en houle
Sans oublier les îles de l'Océan Indien qui, si elles auront peut-être du mal à produire de solides joueurs de XV du fait des gabarits plutôt petits dans ce coin, présentent des profils très adaptés au 7 (nerveux et rapides).
Marc Lièvre Entremont
"Les ressources dont on dispose"... Fais gaffe, tu cause comme un entrepreneur du Top14.
Chams
Faut peut-être juste qu'un type souffle l'idée àa Laporte et y aille, et recrute le staff sur place.
T'es occupé dans ton boulot?
Fu Manchu
En ce moment oui, mais plus tard qui sait?