Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le travail photographique d’Antoine Dominique centré sur le rugby. Une approche très personnelle qu’il présente avec ses mots.
« J'ai entamé un travail de recherches en 2009 pour mon projet de fin d'études de photo. Le rugby est alors apparu comme une évidence. Ma volonté pour construire ce projet était de créer et d'associer une démarche graphique et artistique avec une réflexion d'ordre sociologique. Je souhaitais créer une identité à mon projet et c'est pourquoi j'ai décidé de traiter la photographie de rugby différemment de ce qu'on peut la voir habituellement. Cela s'est traduit alors par la création d'un traitement graphique spécifique. Un noir et blanc très contrasté, volontairement noir. Cette approche graphique m'a servi à développer et mettre en valeur ma réflexion.
Elle s'est orientée vers 3 axes. Le premier étant d'explorer le rugby amateur de nos campagnes et d'en découvrir les femmes et les hommes qui l'animent. Je me suis alors rendu compte qu'ici dans le Sud-ouest et je pense partout en France, le rugby et le sport en général sont de formidables outils de socialisation et de mixité sociale. Sur et autour du terrain, on trouve des agriculteurs, des profs, des chefs d'entreprise, des maçons, des étudiants, ... Toutes les classes sociales ou presque y sont représentées. Mais là où le rugby va plus loin que les autres sports en général, c'est qu'il arrive à unir et fédérer ces femmes et ces hommes vers un seul but commun, celui de l'équipe.
J'ai été frappé de voir comment chaque joueur était prêt à se sacrifier pour son équipe. On assiste, tous les dimanches, à l'assimilation de l'homme en tant qu'individu à l'homme en tant que membre indissociable de l'équipe. Cette assimilation totalement inconsciente et naturelle, est pour autant volontaire. S'unir pour un but commun parait alors indispensable. Cela illustre la force de ce sport à créer un collectif alors qu'il en est parfois impossible dans d'autres lieux de la société.
Pour le 2e axe, j'ai voulu illustrer ce qu'on appelle le "fighting spirit". Cette expression anglaise est utilisée pour qualifier l'infatigable envie et énergie de l'équipe de rugby d'Irlande. Cet esprit de combat serait une sorte de pouvoir inné qui pousserait les joueurs irlandais à ne jamais abandonner et gagner des matchs désespérés. Ce fighting spirit, la gnac ou la fièvre comme on dit chez nous, je l'ai retrouvé sur chaque match que j'ai pu photographier. Cette motivation m'a vraiment fasciné et de plus elle est très visuelle. Pour autant, je ne peux toujours pas expliquer comment nait cet esprit, comment il se transmet, comment il s'entretient, ... C'est une des questions sans réponse de ce travail. Les joueurs eux même ne peuvent expliquer ce qui les pousse, chaque dimanche à aller se frotter à 15 autres gaillards. C'est, je pense, le plus beau mystère du rugby amateur.
Pour mon 3e axe de recherche, j'ai voulu casser les codes et les à priori de ce sport. Le rugby étant caractérisé comme un sport de bourrin, de brutes, ... C'est un sport violent, mais le collectif, l'esprit d'équipe, l'esprit de combat, etc, font naitre dans chaque équipe une solidarité et une fraternité hors du commun. Dans les moments d'émotion que vivent ces joueurs, dans la victoire et dans la défaite, cette solidarité et cette fraternité font alors apparaitre une forme de tendresse entre les joueurs. Insoupçonnée de la part de beaucoup de spectateurs, d'observateurs, de commentateurs du rugby, cette tendresse est à mon sens la force et la preuve de la complexité du rugby. »
Merci à Antoine Dominique pour ces très belles photos. Retrouvez son travail sur son Tumblr ou bien sur sa page Facebook.
« J'ai entamé un travail de recherches en 2009 pour mon projet de fin d'études de photo. Le rugby est alors apparu comme une évidence. Ma volonté pour construire ce projet était de créer et d'associer une démarche graphique et artistique avec une réflexion d'ordre sociologique. Je souhaitais créer une identité à mon projet et c'est pourquoi j'ai décidé de traiter la photographie de rugby différemment de ce qu'on peut la voir habituellement. Cela s'est traduit alors par la création d'un traitement graphique spécifique. Un noir et blanc très contrasté, volontairement noir. Cette approche graphique m'a servi à développer et mettre en valeur ma réflexion.
Elle s'est orientée vers 3 axes. Le premier étant d'explorer le rugby amateur de nos campagnes et d'en découvrir les femmes et les hommes qui l'animent. Je me suis alors rendu compte qu'ici dans le Sud-ouest et je pense partout en France, le rugby et le sport en général sont de formidables outils de socialisation et de mixité sociale. Sur et autour du terrain, on trouve des agriculteurs, des profs, des chefs d'entreprise, des maçons, des étudiants, ... Toutes les classes sociales ou presque y sont représentées. Mais là où le rugby va plus loin que les autres sports en général, c'est qu'il arrive à unir et fédérer ces femmes et ces hommes vers un seul but commun, celui de l'équipe.
J'ai été frappé de voir comment chaque joueur était prêt à se sacrifier pour son équipe. On assiste, tous les dimanches, à l'assimilation de l'homme en tant qu'individu à l'homme en tant que membre indissociable de l'équipe. Cette assimilation totalement inconsciente et naturelle, est pour autant volontaire. S'unir pour un but commun parait alors indispensable. Cela illustre la force de ce sport à créer un collectif alors qu'il en est parfois impossible dans d'autres lieux de la société.
Pour le 2e axe, j'ai voulu illustrer ce qu'on appelle le "fighting spirit". Cette expression anglaise est utilisée pour qualifier l'infatigable envie et énergie de l'équipe de rugby d'Irlande. Cet esprit de combat serait une sorte de pouvoir inné qui pousserait les joueurs irlandais à ne jamais abandonner et gagner des matchs désespérés. Ce fighting spirit, la gnac ou la fièvre comme on dit chez nous, je l'ai retrouvé sur chaque match que j'ai pu photographier. Cette motivation m'a vraiment fasciné et de plus elle est très visuelle. Pour autant, je ne peux toujours pas expliquer comment nait cet esprit, comment il se transmet, comment il s'entretient, ... C'est une des questions sans réponse de ce travail. Les joueurs eux même ne peuvent expliquer ce qui les pousse, chaque dimanche à aller se frotter à 15 autres gaillards. C'est, je pense, le plus beau mystère du rugby amateur.
Pour mon 3e axe de recherche, j'ai voulu casser les codes et les à priori de ce sport. Le rugby étant caractérisé comme un sport de bourrin, de brutes, ... C'est un sport violent, mais le collectif, l'esprit d'équipe, l'esprit de combat, etc, font naitre dans chaque équipe une solidarité et une fraternité hors du commun. Dans les moments d'émotion que vivent ces joueurs, dans la victoire et dans la défaite, cette solidarité et cette fraternité font alors apparaitre une forme de tendresse entre les joueurs. Insoupçonnée de la part de beaucoup de spectateurs, d'observateurs, de commentateurs du rugby, cette tendresse est à mon sens la force et la preuve de la complexité du rugby. »
Merci à Antoine Dominique pour ces très belles photos. Retrouvez son travail sur son Tumblr ou bien sur sa page Facebook.
Pinard
@[Pseudo Supprimé], entièrement d'accord avec toi, vive nous, les rugbymen des dernières séries ! 🙂
Grisou
Classe ! Ca rend à merveille !
Ouate ZeFoque
Très belle photo.
Quand aux comms de Kolé lèche velu, c'était, je pense ultra ironique, vu que monsieur est un adepte d'Ovale Masqué
maitre kaa pelau
sur la 1ère photo j aime beaucoup le gonze qui se bat avec son maillot derrière le regroupement
Kadova
Tres belles photos. Je pense qu'il veut montrer le rugby aux gens qui ne le connaissent pas, d'ou les renmarques. Ca va sortir en livre ?
sylche
Belles photos !
C'est d’ailleurs mieux qu'il fasse juste les photos, parce que les commentaires...
Ou bien il avoue qu'ils sont destinés à des gens qui n'ont jamais entendu parler de rugby, parce que si c'est pour nous, ça sonne un peu comme un ramassis de lieux communs (c'est ça que tu voulais dire en parlant de Jacques Merdier, ami Kolé Lèche Velu ?)
Kolée Lèche Velue
Putain, la préface du prochain livre de Jacques Merdier est en avant première sur lerugbynistere. Les valeurs, le noir dense et blanc boueux... C'est lumineux, c'était mieux avant ! C'est vrai, c'est une sacrée nouvelle vision du rugby que vous nous donnez là !
orsago
superbes photos......bravo l'artiste!!!!!
a quand une expo???
Mauricette Deniers
Splendide. J'ai failli verser une larmichette. Interessant de voir quelqu'un chercher à mettre des mots et des images sur ce qu'on a aux tripe le dimanche à 15h.