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Planète Ovale : le grand chambardement et ses conséquences
Le rugby mondial bouge...
2020 restera, bien évidemment, une année particulière. Concernant le rugby, ces douze derniers mois furent traversés par de grands changements, plus ou moins liées à la pandémie du COVID-19.

Presque tout part de la décision des fédérations néo-zélandaise et australiennes de faire exploser le Super Rugby, jadis compétition de référence. Par effet de domino, cette décision a des répercussions aux quatre coins de la planète rugby.

Océanie

La crise sanitaire a fait voler en éclat les liens entre les quatre grands du Sud. Néo-Zélandais et Australiens ont décidé de resserrer leurs relations et de laisser tomber les Jaguares (franchise argentine), les Sunwolves (Japon) et les quatre provinces sud-africaines.

Dès mai prochain, débutera le Super Rugby Trans-Tasman au sein duquel s’affronteront cinq équipes de Nouvelle-Zélande (Highlanders, Hurricanes, Crusaders, Blues, Chiefs) et cinq d’Australie (Reds, Waratahs, Brumbies, Rebels, Western Force). En 2022, la compétition devrait être portée à douze équipes avec l’arrivée des Moana Pasifika (basée en NZ et rassemblant des joueurs du Tonga, Samoa et Fidji) et d’une franchise fidjienne.

Pendant un temps, on a même évoqué la possible intégration d’une équipe hawaïenne mais pour le moment, cette piste est abandonnée.... L’Océanie a donc choisi un resserrement de ses liens et de se tourner (enfin) vers les îles du Pacifique.

Afrique – Europe

Avec la fin du Super Rugby, quid des provinces sud-africaines ? Il semble de plus en plus certain qu’elles vont intégrer le PRO 14 (ex-Ligue celte).

En 2021, cette compétition n’accueillera que douze équipes (quatre irlandaises, quatre galloises, deux écossaises et deux italiennes) mais dès l’année suivante, les quatre provinces sud-africaines (Bulls, Stormers, Lions et Sharks) devraient les rejoindre pour former un PRO 16 inédit

Le pire dans l’histoire : l’éviction des Cheetahs qui avaient atterri en PRO 12 après avoir été expulsé du Super Rugby ! Même s’ils ont fait acte de candidature pour intégrer l'Intercontinental Shield (à laquelle participent des clubs espagnols, allemands et russes) , leur avenir s’écrit en pointillé... Les Southern Kings, quant à eux, sont dissous.

Une fois les Sud-Africains admis en PRO 16 se posera alors la question de leur participation à la Coupe d’Europe. Les laissera-t-on y participer ? Si oui, on risque fort d’avoir un jour, un champion d’Europe…sud-africain !

Amériques

Avec la fin des Jaguares, de nombreux rugbymen argentins vont rejoindre l’Europe ou d’autres clubs étrangers. Mais pour ceux qui ne trouvent pas de contrat, ils seront intégrés aux six clubs de la nouvelle SLAR (Súper Liga Americana de Rugby) par un système de draft à l’américaine. Cette solution a ainsi l’avantage d’équilibrer les forces entre les différentes équipes. Les joueurs seront répartis entre Los Ceibos (Argentine), Corinthians (Brésil), Selknam (Chili), Olímpia Lions (Paraguay), Peñarol (Uruguay) et Los Cafeteros Pro (Colombie).

Cette compétition sera le pendant sud-américain de la MLR (Major League of Rugby), principale compétition professionnelle en Amérique du Nord qui comptent onze équipes issues des Etats-Unis et une du Canada. Cette structure est vouée à s’agrandir et déjà, le Mexique envisage l’implantation d’une franchise sur son territoire. A plus ou moins long terme, ces deux entités (MLR et SLAR) pourraient, en plus de leurs championnats respectifs, former une sorte de super-compétition transaméricaine, à l’image de notre Coupe d’Europe…

Asie

Au Japon, les Sunwolves sont dissous depuis le 1er juin 2020 et l’actuelle Top League va être remplacée par une nouvelle compétition professionnelle qui verra le jour en 2022. Vingt-cinq équipes l’intégreront sur trois divisions : les 16 formations actuelles de la Top League, les huit de la Top Challenge League (2nde division) et le club d’entreprise régional, Chugoku Electric Power. 

Décidés à progresser sur l’échiquier mondial, la Corée du Sud et la Malaisie acceptent de plus en plus de joueurs fidjiens sous leurs couleurs tandis que la Chine vient d’annoncer son objectif : se qualifier pour la Coupe du Monde 2027 . Pour atteindre ce but, l’Empire du Milieu a mis la main sur le rugby samoan et compte s’appuyer surTha les joueurs de ces îles pour voir enfin la plus grande compétition du rugby mondial …

Dans les années à venir, ce genre de pratique pourrait aboutir au phénomène qu’a connu le handball avec le Qatar lors de ses championnats du monde 2015 : une équipe nationale composée de quinze joueurs naturalisés...

Enfin, autre nouveauté en Asie : la volonté de créer une grande compétition continentale où pourraient s’affronter des équipes japonaises, sud-coréennes, hongkongaises … et même russes. En effet, terre asiatique, la Sibérie a peut-être son avenir à l’Est. La Thaïlande et l’Inde travaillent à la création de leurs propres championnats professionnels et pourraient aussi les rejoindre...

Aux quatre coins de la planète ovale, les initiatives fleurissent et cela pourrait rebattre les cartes de la géopolitique du rugby d’ici quelques annéee...

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Après les platistes, voici qu'il faut faire avec les ovalistes...

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