Pro D2 – Massy : Geoffrey Sella contraint de suspendre sa carrière en raison des commotionsGeoffrey Sella, fils du célèbre international français Philippe, et joueur de Massy en Pro D2 a décidé il y a quelques semaines de mettre sa carrière entre parenthèses suite à plusieurs commotions. Derrière cette décision se trouve le docteur Chermann, un neurologue et spécialiste des commotions dans plusieurs sports, dont le rugby, le football et le judo, explique L'Équipe. S'il a consulté ce spécialiste, c'est sur les conseils de son coéquipier et capitaine Christophe Desassis. En janvier dernier, le troisième ligne a subi une quatrième commotion en un peu plus d'un an. Il venait tout juste de reprendre le rugby après plusieurs mois d'arrêt suite à un choc à la tête. Alors qu'il se voyait jouer jusqu'à 40 ans, il pourrait raccrocher les crampons à tout juste trente ans. Un choix qui n'est pas sans rappeler celui de l'ouvreur international sud-africain du Racing 92 Pat Lambie. RACING 92 : Pat Lambie avoue s'être ''menti à lui-même'' après sa dernière commotionAprès réflexion et du repos, il va se donner une dernière chance. Il estime avoir beaucoup donné sur un terrain et ne veut pas faire le match de trop. Entre ses deux dernières commotions, il avait même coupé avec le rugby avant de reprendre. Comme Lambie et d'autres joueurs, il a parfois fait le choix de rester sur le pré après un choc. "Sur des matches, j’ai subi des chocs qui ont déclenché des maux de tête et je n’ai rien dit car on jouait le maintien. La responsabilité du joueur, elle s’arrête quand il y a de l’enjeu." Désormais, il pense différemment : "Je voudrais que nous, les joueurs, dépassions cette notion, qu’on dise non, notre vie est plus importante". Nombreux sont ceux qui n'osent pas dire qu'ils ne peuvent pas rejouer par peur de perdre leur place. Ils "apprennent par cœur les listes de mots. Ils pensent que la plupart des chocs sont anodins."
Et si on en croit Christophe Desassis, le test HIA 1, qui fait partie du protocole commotion, n'est pas infaillible. Un joueur peut tout à fait le réussir, retourner sur le terrain après avoir été commotionné. Tous les chocs ne sont pas des commotions, ils existent les sub-commotions, qui peuvent avoir un énorme impact sur un cerveau qui n'est pas sain. Quant aux symptômes, ils n'apparaissent pas tout de suite. "Sur le coup, à part le champ de vision un peu rétréci, on est tellement plein d’adrénaline qu’on ne ressent rien d’autre." Pour le joueur de Massy, le test n'est pas fiable. "On te demande de répéter des mots et c’est souvent la même liste. [...] C’est simple de retenir cinq mots, même en étant commotionné. Dire des chiffres à l’envers aussi." Depuis Christophe Desassis n'a plus confiance dans ce test. "Je reprendrai le rugby cet été, et les contacts début août. Si je ressens à nouveau des maux de tête, ce sera la fin pour moi." Dans un communiqué, son club a indiqué que ses propos n'engageaient que lui. Mais il n'est peut-être pas le seul à penser comme ça.
❗️Communiqué de presse du RCME - Jeudi 11 Avril 2019
— RCME (@RCME91) 11 avril 2019
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Une attitude qui interroge chez les supporters.
AKA
Comme par hasard, je suis tombé tout à l' heure en parcourant You Tube sur le reportage "l' enfer du décor" et après le site m' a proposé "commotion cérébrale: le rugby au bord du KO". J' avais déjà vu le 1er mais j' ai le cœur qui s' est serré quand j' ai revu A Martrette! J' ai été très ému aussi des garçons qui ont témoigné dans le second mais aussi révolté par le toubib du RCT et du neurologue Parisien et leurs raisonnements hypocrites!!! Ce n' est pas gagné 💣 🙅 😆
coupdecasque
Comme le joueur de Castres qui a dû arrêter alors qu'il était super jeune tout ça parce que le médecin du club ne lisais pas ses mails. Alors quand le club dit "médecins compétents" les neurologues spécialistes semblent compétents et ça ne remet pas forcément en cause tous les médecins de club.
Etrange sensation face à tant d'énergie déployée pour éviter de faire du bruit...
vevere
On attends toujours la rédaction de PROVALE pour soutenir le joueur...
Team Viscères
Une réaction c'est déjà peu probable, mais alors une rédaction c'est quasiment impossible les mecs sont d'anciens joueurs de rugby. Rien qu'une dictée ce serait compliqué...
vevere
Saleté de correcteur automatique...
Ahma
Ce n'est pas un correcteur automatique qui t'a répondu, Team est une vraie personne, un utilisateur du Rugbynistère comme nous.
Presque comme nous.
LaGuiguille
c'est un peu hors sujet mais ya pas moyen de coller un petit capteur sur le crane histoire de mesurer un nombre de chocs trop important et prevenir en amount autant que possible.
ca me semble tres faisable si on voulait s'en donner les moyens. Poser des questions et attendre les bonnes reponses, c'est quand meme la prehistoire en matiere de medicine
vevere
Avec l'IOT c'est tout à fait possible 😉
Rchyères
Jamie aime ça
lelinzhou
Un article nécessaire, qui nous fait voir l'autre côté du miroir. Les tests commotion sont nécessaires mais loin d'être suffisants. La solution est bien sûr en amont, c'est à dire modifier le jeu pour qu'il y ait beaucoup moins de possibilités de commotion. C'est une bête évidence, mais une stricte mise en application ne plairait pas à tout le monde, chez les amateurs comme chez les pro.
yandelug
chez les amateurs et les équipes "jeunes" peu ou pas de médecin au bord du terrain, pour déceler une commotion;dommage de filer des sommes astronomiques pour indemniser un entraîneur de l'EdF "licencié",cet argent serait mieux investi pour indemniser des médecins présents le jour des rencontres....(un peu démago...je sais!!!)
lelinzhou
Pas idiot mais
- en campagne vu le nombre de médecins ruraux, en trouver un libre et qui veuille bien se sacrifie un samedi ou dimanche après-midi...
- pour éviter les polémiques comme il y en a déjà chez les pros il faudra de plus trouver un morticole qui n'exerce pas dans le coin. N'aurait bien les toubibs des pompiers, mais ça serait dérisoire pour le nombre de match.
Perso, je pense qu'on pourrait se passer de médecin en recourant à la Croix rouge : des bénévoles suffisamment formés pourrait facilement faire passer le HIA1, et en cas d'échec sortie définitive obligatoire en attendant lac onsultation d'un médecin.
On pourrait toujours obliger le bon doktor SS à se taper 3 matchs par véquende mais ça ne résoudrait pas le problème
Grand Sachem aux sages commentaires
quels médecins ? Il n'y a plus de médecins dans les cabinets, penses-tu vraiment en trouver pour couvrir les matchs du samedi et du dimanche ?
yandelug
J'habite à la campagne,en feuilletant les page jaunes de mon agglo,j'ai trouvé pas moins de trente toubibs !
Ahma
Il est fortement souhaitable que des témoignages de ce type se fassent de plus en plus nombreux, je suis convaincu que les joueurs restent les seuls à pouvoir faire vraiment évoluer la situation dans un sens positif. Il est encore difficile aujourd'hui à la grande majorité d'entre eux d'abandonner des réflexes profondément ancrés, fruits d'une culture de ce jeu qui existe depuis l'origine. On ne peut que rendre hommage aux pionniers qui osent aller contre la mentalité dominante dans le milieu.
Team Viscères
Ouais enfin le type en question a une vie, il ne peut pas multiplier ses témoignages à l'infini. La bonne solution serait qu'il y ait des témoignages d'autres types en plus de ceux de ce type.
Ah et puis quand même, tu pourrais l'appeler par son nom. "Ce type" c'est un peu condescendant.
vevere
Que le club se sente obligé de communiquer sur le sujet montre à quel point les pressions et l'omerta sont violents sur le sujet...
Le fait que des joueurs parlent et partagent leurs expériences ne peut être que salutaire...même s'ils seront soumis à la vindicte de leurs "collègues"
Bravo pour cette prise de parole publique!!!