Québec Sevens et ses ''frenchies'' à la conquête du rugby à 7 nord-américain [REPORTAGE]
Les Québécois ont lancé leur saison à New York le samedi 30 novembre. Crédit photo : Max Mousset.
Les joueurs de la province du Québec étaient à New York le 30 novembre pour le 1er tournoi de la saison. Découverte de cette équipe à l'accent très français.

Ils s'appellent Omar, Émilien, Max, Stanislas, Antoine, Brice, Thomas ou encore Thibault. Leur point commun ? Ils ont tous joué au rugby en France (ou en Outre-Mer). Mais aujourd'hui, c'est de l'autre côté de l'Atlantique qu'ils trouvent leur bonheur. Pour diverses raisons, ces joueurs évoluent désormais au Canada, dans la province du Québec où les Français ont souvent tendance à se retrouver, dans un endroit où il fait bon vivre. Se retrouver dans la vie, mais aussi sur le terrain, puisque ces anciens membres du rugby français ont poursuivi leurs gammes chez les Canucks. À Québec (capitale de la Province) pour Omar et Emilien et a Montréal pour les autres. Durant la saison (avril-août), ils ont souvent l'occasion de s'affronter, mais le week-end dernier, c'était sous le même maillot qu'ils étaient rassemblés. En effet, ces férus de rugby jouent ensemble sous le maillot du Québec, en rugby à 7, et représentent aujourd'hui la province sur le continent nord-américain. Au programme cette année : New-York (30 novembre), Vancouver (5-6 mars) et Orlando (10-11 avril). 

Québec Sevens, c'est avant tout un projet original qui va rassembler cette saison une quarantaine de joueurs. Avant le premier tournoi, ces « septistes » se sont rassemblés seulement trois fois, l'organisation des entraînements étant rendue complexe en raison du championnat universitaire qui s'est poursuivi jusqu'à fin novembre et auquel une grande majorité a participé. Si le premier training a été peu concluant suite aux conditions dantesques s'étant produites (tempête et pluie), les deux autres en revanche ont permis au staff de consolider l'effectif en bénéficiant d'une vraie structure d'entraînement : le Stinger Dome, basé sur le campus universitaire de Concordia, l'une des universités les plus prestigieuses de Montréal. Après avoir effectué une première reconnaissance entre eux, cette saison 2019-2020 ayant laissé apparaître de nouvelles têtes, les membres de ce projet se sont très vite tournés vers l'objectif numéro 1 qui allait arriver très vite : le New York Sevens.

Le Stinger Dome, centre d'entraînement très convoité durant la période hivernale par les athlètes.

New York, une case cochée depuis longtemps, comme chaque année, par la tête pensante de ce projet : Frédérick Asselin. Ce nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant... «  Fast Freddy » comme il est appelé par ses pairs, est un ancien international à XV et à 7 canadien. Ce qui, il faut le savoir, est exceptionnel pour un Québécois, tant les sélections canadiennes sont en général réservées aux anglophones ici. Véritable passionné de rugby, étant notamment parti peaufiner sa technique au pays mythique de ce sport, la Nouvelle-Zélande, durant ses jeunes années, c'est aujourd'hui le 7 qui fait vibrer Fred. Et cette passion, il tente de la transmettre à ses joueurs, à travers ce projet, depuis sa prise de fonction en 2014. Même si aujourd'hui, l'absence de moyens au sein de la fédération l'oblige encore à demander une certaine somme à chacun des membres de son effectif pour participer. Une somme qu'il espère pouvoir diminuer au fil des années...En contrepartie, Fred met les bouchées doubles pour que les joueurs puissent performer dans les meilleures conditions. Un suivi médical sur chaque entraînement et tournoi, des collations pour l'ensemble des pratiquants et des départs suffisamment tôt la veille des tournois pour optimiser la récupération. Vous l'aurez compris, Québec Sevens, c'est aujourd'hui un véritable bijou en or massif pour Fred Asselin. Des résultats, il en attend donc forcément !

Fred Asselin (casquette en bas à gauche) et ses joueurs du groupe « Premier ». Crédit photo : Max Mousset.

Pour ce premier tournoi de la saison, Québec Sevens a présenté deux équipes à New York. Une équipe en catégorie « Premier » et une autre en « Club », cette dernière étant composée majoritairement de jeunes joueurs et de nouvelles têtes. C'est d'ailleurs l'équipe « Club » (ou développement) qui lance les hostilités dans la Big Apple. Entrée en matière réussie pour les jeunes joueurs du Québec qui s'imposent 26 à 0 face à Wheeling (Université de Virginie) sur un terrain réduit en dimension et semblable à un champ de patates au milieu de la Corrèze. 

Pas toujours facile de trouver un « vrai » terrain de rugby aux États-Unis et de bonne qualité...Crédit photo : Max Mousset.

En revanche, pour l'équipe « Premier », le tournoi se complique d'entrée après une défaite 14 à 10 face à Beltway (Baltimore/Washington), malgré ce bel essai tout en vitesse.

Les hommes de Fred Asselin relèvent la tête face aux Pacific Island Warriors (29-5), mais la suite va s'avérer bien moins glorieuse. Aux termes du rencontre très accrochée, Québec Sevens s'incline d'un petit point (26-27) face aux Roots (les rivaux de la province d'Ontario). Triste fin pour les membres de cette sélection qui disent au revoir à la Cup. 

Les Québecois autour de leur capitaine Lucas Hotton. Crédit photo : Max Mousset.

Du côté de l'équipe développement, tout se passe comme sur des roulettes puisqu'elle se qualifie pour les demi-finales sans avoir vraiment tremblé : 29-7 face à l'équipe réserve des Roots puis 34-0 face aux Cross Sound Ruggers. La musique se répète en demi-finales avec une nouvelle large victoire 38 à 14 face à Stony Brook (New York). La finale aurait elle aussi pu être jouée dans ce sens, d'autant que les joueurs de Québec retrouvaient ceux de Wheeling qu'ils avaient écrasé en poule. Mais une baisse de régime au retour de la pause et trois essais encaissés coup sur coup ont donné quelques sueurs froides au staff québécois. Heureusement, l'essentiel a été assuré puisque cette équipe développement remporte finalement le tournoi dans sa catégorie (35-26). Victoire aussi pour l'équipe « Premier », qui se contente seulement de la Plate (cinquième place) après avoir triomphé successivement de Rogue Samurai 36 à 12 et de Liberty9410 (une autre équipe des Roots) 24 à 0. 

Bilan, un premier tournoi mitigé pour cette sélection québécoise qui espérait sûrement bien mieux figurer chez son voisin américain. Malgré tout, la victoire de l'équipe développement va être sûrement fondatrice pour la suite et nul doute que Fred va devoir se creuser les méninges pour effectuer son groupe pour Vancouver. Puisque cette fois-ci, il n'y aura qu'une seule équipe ! Néanmoins, il peut en être assuré, son groupe vit bien et les nouveaux joueurs ont été très vite intégrés à l'ambiance « Québec Sevens ». Notamment lors de la soirée qui a suivi le tournoi...On espère donc voir cette équipe dans de meilleurs jours pour la prochaine fois. Rendez-vous pris à Vancouver les 4 et 5 mars prochain !

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Autre commentaire qui, cette fois, a a voir avec le rugby.
Il est vrai que le rugby masculin est domine par des équipes anglophones mais la ligue du Quebec et de l'Est de l'Ontario est la meilleure ligue feminine et fournit régulièrement des joueuses aux différentes selections canadiennes feminines.
Les francophones sont minoritaires dans le pays et sont donc logiquement moins représentés dans les différents sports

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