Réforme de la Fédérale 1 : Retour vers le futur
La Fédérale 1 va connaître une nouvelle réforme.
C'est tombé le 5 avril, les avis de décès sont partis du CNR de Marcoussis : la Fédérale 1 Elite ne sera plus, à compter de la saison 2018/2019 !

Les caciques de la FFR réunis en conclave avec les présidents de clubs, ont décidé, ce jeudi 5 avril 2018, de revenir à une formule qui ressemble trait pour trait à ce qui se faisait avant 2016 ! À partir de la saison 2018/2019 la Fédérale 1 sera composée de quatre poules de 12, avec deux clubs de l'ancienne poule d’accession en tête de série ainsi que les rélegués et le vainqueur du Jean Prat. À l'issue de ce championnat les deux premiers de poules s'affronteront en phases finales aller-retour. À l’issue des quarts et des demies, les deux finalistes se verront offrir un billet pour la Pro D2, mais sous condition de remplir les cahier des charges financier et structurel de la FFR.Fédérale 1 : la poule Elite va (déjà) disparaître la saison prochaine Si d'aventure aucun des demi-finalistes ne le remplissait, aucun club de Pro D2 ne descendrait, et le championnat de ressembler de plus en plus à une ligue fermée, façon NBA ! Quant au barrage annoncé entre l'avant-dernier de Pro D2 et le finaliste de Fédérale, il reste actuellement lettre morte du côté de la FFR. À moins que la Ligue qui gère la Pro D2 ne vienne mettre son grain de sel ? Ce qui n'aiderait point à accorder des violons qui sont plus que dissonants entre les deux instances suprêmes du rugby français : ambiance !

Nous sommes allés enquêter auprès d'acteurs de la Fédérale 1 pour connaître leur opinion sur cette petite révolution de palais qui va encore restructurer et poser de nouvelles problématiques dans ce championnat et va amalgamer club amateur et semi-pro voire professionnel tout court ! Comment les clubs vont-ils s'y retrouver financièrement ? Les diffuseurs continueront-ils à médiatiser ce championnat ? Un championnat dont les poules seront composées sur des critères géographiques ne se résumera-t-il pas à de nombreux derbys, parfois inégaux du fait des disparités budgétaires et de structuration qui seront prégnantes dans cette compétition fourre-tout ?


D'Albi à Langon en passant par Cognac, qu'en pensent les principaux concernés ?

Au SC Albi, ancien pensionnaire de Pro D2, tombé cette saison dans le guêpier de la Fédérale, on était plutôt des partisans du maintien de la poule élite de Fédérale 1. Tout comme une petite dizaine de clubs, les Albigeois ont tenté de prêcher son maintien ce 5 avril 2018 au siège de la « fédé ». En vain.

Le lendemain, le manager jaune et noir Arnaud Méla, revenait au micro de Radio-Albiges sur ce come-back de la bonne vieille Fédérale à « Papa » : "Oui (ça va être un gros brassage, un traquenard à gros calibres), ça va être surtout plus centralisé je pense ! Du coup, on aura beaucoup plus de recettes, de derbys, mais aussi beaucoup de matchs avec sûrement des disparités entre les niveaux ! Il y aura sûrement deux ou trois équipes fortes par poule, ça sera compliqué et plus dur à gérer. Après, ce sera bien et important de jouer des matchs un peu chaud, ou des derbys... C'est sûr que ce sera une saison longue parce que ça va être comme c'était avant, même si ça sera un peu amélioré ! Mais bon celui qui va monter, il aura fallu qu'il cravache durement ! Oui c'est une raison de plus de monter dès cette année..." L'interview intégrale d'Arnaud Méla est à retrouver en podcast à partir de la 4e minute ici.

L'Union Cognac-Saint Jean d'Angely, qui caracole en tête de la poule 2 de Fédérale 1, nourrit de grosses ambitions pour l'avenir. L'entraîneur des trois-quarts Nicolas Cabannes, l'aîné de Romain et Julien (Mont-de-Marsan), donne son opinion sur la réorganisation du championnat : "la nouvelle formule me paraît équitable, toutes les équipes s'inscrivent dans le même championnat, et quels que soient leurs objectifs, elles partiront toutes au même niveau de la compétition. C'est sûr qu'on aurait aimé goûter à la poule Elite avec les ambitions qu'on a, mais bon, on voit que cette poule est difficile à maintenir donc autant partir sur un pied d'égalité. On essaiera de finir dans les deux premiers et de viser le plus haut possible. On va essayer de préparer une bonne équipe pour la saison prochaine et être compétitifs, de finir l'année le plus haut placé dans les phases de poule et on verra ce qui nous arrive. Si sportivement on est bien, je pense que le reste suivra. J'espère qu'on sera en tout cas au moins 12 par poule, parce que j'apprends que des équipes sont rétrogradées, j'ai vu que Chambéry descendait en Fédérale 2, et Limoges aussi déposerait le bilan apparemment. Donc j'espère qu'on sera au moins 12 par poule, pas 11 comme cette année ni 10. L'année dernière déjà ils voulaient faire des poules de 12 ils n'y sont pas arrivés, j'espère que là on va être assez pour faire des matchs, sinon il y a trop de coupures." Propos recuillis par Jean-Ba Lathoumétie.

Plus de matchs = plus de recettes ?

A la mi-temps du match face à Rouen, le Président du SCA Alain Roumegoux est revenu sur cette réunion à Marcoussis à laquelle il a assisté comme tout ses homologues. "Oui on était pour le maintien de la Fédérale 1 Élite, mais bon le problème, c'est que, aussi bien l'année dernière que cette saison, il y a eu peu de clubs habilités à monter, alors cela fausse complètement la poule. Cette année on est que cinq clubs (sur 11) à pouvoir monter, c'est pour cela qu'ils (la FFR, ndlr.) sont revenus à un système classique pour ne pas avoir les mêmes problèmes." Concernant de potentielles recettes plus substantielles la saison prochaine, du fait de nombreux derbys et d'un calendrier un brin allongé (4 matchs de plus), Alain Roumegoux botte un brin en touche : "Il y aura plus de matchs, donc au total cela fera une belle saison pour ceux qui arriveront au bout. Donc voilà ça reconditionnera les matchs à la maison et en déplacements".

Par contre quand on lui demande s'il ne craint pas que la montée soit plus compliquée et que les clubs de Pro D2 soit un brin protégés par cette nouvelle formule qui est quelque peu réchauffée, il répond par la négative : "Beh non, les deux premiers montent, ce sera donc les deux finalistes qui montent, cela ne change rien ! Après si les 4 clubs ne sont pas habilités (comprenez que 4 demi-finalistes ne répondent pas au cahier des charges, ndlr.) ça veut dire que personne ne monte  Après c'est un autre problème, en espérant qu'il y ait des clubs habilités".

Autre sujet évoqué, l'arlésienne d'un barrage entre l'avant-dernier de Pro D2 et le finaliste malheureux de Fédérale 1. Là le président du SCA est catégorique : "Non, non cela n'a pas été évoqué. C'est pas d'actualité, en plus d'un coté c'est la Ligue de l’autre c'est la Fédération. Il faudrait déjà que les deux soient d'accord ! Et je crois que c'est un peu compliqué à ce jour... Mais je pense que pour la saison prochaine ça restera comme cela (2 montées , 2 descentes, ndlr.) !" L'interview intégrale d'Alain Roumegoux en podcast à partir de la 3e minute.

Quelle visibilité pour ce championnat ?

Julien Perrot, président du Stade Langonnais (poule 2 de Fédérale 1), donne son opinion sur la réorganisation du championnat : "De toute manière, je pense que c'est la moins pire des solutions à l'heure actuelle. Aujourd'hui, la poule Elite en deux ans c'est un échec, donc à partir de là il fallait trouver une solution. Créer une Pro D3 ce n’était pas forcément la solution non plus, donc là on crée quatre poules, on réintègre les clubs, les deux premiers iront jouer la montée en Pro D2, les autres le Challenge Yves du Manoir, ce qui fait que chacun va jouer soit la montée soit le challenge. L'avantage, c'est que début septembre on partira tous sur le même pied d'égalité, même si nous, clairement, on ne jouera pas la montée. Autre point positif, et là je parle en tant que dirigeant, tu vas avoir une vraie visibilité vis-à-vis des partenaires. On va pouvoir vendre un vrai projet, alors que cette année on nous disait « c'est quoi cette poule Elite ? Du coup vous êtes à quel niveau ? », donc c'était pas très clair." Propos recuillis par Jean-Ba Lathoumétie.

Pour conclure, ce nouveau format, est un peu le mariage de la carpe et du lapin, mais la FFR s'y est un peu vue contrainte et forcée tant une grande majorité de clubs qui composaient la Fédérale 1 élite au gré des saisons ne montraient pas patte blanche ! Les clubs qui sortiront de ce championnat de Fédérale 1 pour accéder à l'étage supérieur seront-ils armés et préparés pour le niveau Pro D2 et ses joutes toujours plus exacerbés : telle est la question ?

Quid de la diffusion des matchs sur L'Equipe ? Joint par téléphone, la chaîne répondu qu'a priori elle continuerait à les diffuser au fil de l'eau mais que les tractations avec la FFR n'étaient pas closes. Tout comme les clubs, les diffuseurs de ce championnat devront comme dit l'adage : Faute de grives, manger des merles ! En attendant qu'un jour, qui sait, émerge une véritable Pro D3 ! Mais c'est une autre histoire.

Pro D2 : bientôt une Wild Card pour la montée, le projet d'une Pro D3 voit le jour

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Enfin, ils laissent tomber cette poule fédérale 1 élite !
quand le 9ème au classement (Tarbes) est sûr de jouer les phases finales, c'est à pleurer !
Et moi, j'aime le rugby à "papa", avec des bons derbys maisons ( Bagnéres-Tarbes par exemple). et çà nous fera rire comme il y a deux ans, quand on a vu débarquer à Bagnéres les joueurs de Rouen en avion 2 jours avant, et le bus descendre à vide pour la frime ! dans nos Pyrénées, çà motive les joueurs, vous ne pouvez pas savoir !
Putain, çà me tarde !

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