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REPORTAGE. À quoi ressemble la finale du championnat russe... en plein cœur de la Sibérie ?
Enisei STM conserve son titre de champion de Russie.
Enisei STM a conservé son titre de champion de Russie. Mais au fait, à quoi ressemble une finale en Sibérie ?

Souvenez-vous : il y a deux ans, David Passicos nous parlait d'Artur Kaptyukh, arbitre russe venu officier dans l'Hexagone pour deux rencontres. Français d'origine, Passicos travaille avec la Ligue de Russie et s'occupe de l'arbitrage, en supervisant notamment le coaching et les stages mis en place. 

RUGBY AMATEUR. ARTUR KAPTYUKH : "EN FRANCE, LES JOUEURS SONT TRÈS DISCIPLINÉS VIS-À-VIS DES ARBITRES"

Le rugby continue en Russie. Le pays est d'ailleurs qualifié pour la prochaine Coupe du monde. Et le manager des arbitres a récemment assisté à la finale retour du championnat russe de rugby, qui a eu lieu à Krasnoyarsk (Sibérie), et qui opposait les deux clubs de la même ville : Enisei et Krasny Yar. Il raconte.

Après quatre ans de travail avec les arbitres de la Première Ligue russe, me voilà officiellement invité à aller assister à la finale retour du championnat 2018. Finale en terre inconnue, puisqu’elle se déroule en Sibérie dans la ville de Krasnoyarsk. Un long voyage qu’a pu déjà faire Brive ou le Stade Français Paris pour jouer en Challenge Cup contre les deux protagonistes de cette finale, frères ennemis car pensionnnaires de cette même ville de Sibérie.

Krasnoyarsk, c'est 1 million d'habitants, 8 heures de vol de Paris avec un stop à Moscou, et 5 heures de décalage horaire. Au match aller, Enisei - le champion en titre et favori - a gagné par neuf points d'écart. Le match retour est programmé le 3 octobre : me voilà donc parti de France le 1er octobre pour arriver en compagnie de la coupe, du directeur sportif de la fédération russe (Sergey Markov), et du responsable média (Yuri Platika), le 2 octobre à 6h00 du matin après un long stop à Moscou. Après une première journée de découvertes locales, il est temps de se consacrer au match et aux arbitres.

En Russie, il y a deux spécificités pour les finales. La ligue propose aux clubs finalistes une liste de 5 ou 6 arbitres : chaque club peut en exclure un. Il est ensuite procédé à un tirage au sort entre les noms restants pour désigner les arbitres principaux. Pour ce match retour, l’arbitre tiré au sort est Alexey Lebedev : j’avoue être un peu inquiet, car Alexey n’a qu'un derby sibérien à son actif, et ce durant le championnat régulier. La seconde spécificité est que le trio d'arbitres arrive le matin même du match (soit le 3 octobre à 6h00 du matin pour un match à 18h00). Et oui : ici, on veut éviter les contacts avec les clubs, mais aussi les nuits magiques russes.

Me voilà donc parti pour le stade bucolique du club de Krasny Yar (une seule tribune, mais une belle pelouse). Le match va se jouer en partie en nocturne et l'éclairage est limite. Les arbitres sont à l'opposé du terrain dans un sauna aménagé en vestiaire. Confort sommaire et musique à fond. Le toss se fait directement sur le terrain, à l'ancienne : le seul protocole est l'Hymne national chanté par tous avant le début du match.

Et c'est parti ! Je suis installé à côté du nouveau sélectionneur de l'équipe russe et de son staff (un Gallois chargé de préparer l'équipe pour la coupe du monde au Japon). La première période est dure et Alexey Lebedev très, trop nerveux, ce qui donne un match un peu haché. La seconde période sera plus intense et décousue, les dernières 10 minutes pleines de suspense puisque Krasny Yar mène 14-12, et joue à 15 contre 14. Mais le score ne va pas bouger et Enisei STM est de nouveau champion de Russie, avant de recevoir La Rochelle le week-end du 13 octobre en Challenge Cup. Match qu'Enisei devra jouer sans sa star Davit Kacharava (3/4 centre et plus de 100 sélections en équipe de Géorgie), blessé sérieusement lors de la finale aller.

La soirée qui suit est une succession de petites réceptions avec beaucoup de vodka et de discours. Le retour va être long : départ dès le matin à 6h00 et retour à la maison à minuit... Mais formidable expérience, et retour prévu en Sibérie en décembre pour l'organisation d'un stage de formation des arbitres sibériens au sein de l'académie locale.

Merci à David Passicos pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • Revahn
    30695 points
  • il y a 6 ans

Très intéressant, ça change de voir enfin un article sur un grand inconnu du rugby!
En tout cas, bon courage pour eux, l'année prochaine ils vont se taper le premier match face à un Japon sous stéroïdes...

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