Certains joueurs trichent lors des tests mentaux
L'ancien international remet en cause le protocole commotion ainsi que la politique de l'IRB, pas assez concernée selon lui par les risques à long terme liés aux chocs à la tête dans un sport de plus en plus brutal où les blessures sont légion. Des blessures que les joueurs préfèrent parfois passer sous silence plutôt que de les exposer au grand jour sous peine d’apparaître diminués aux yeux de l'entraîneur et du club. Il en va de leur carrière. « C'est dans la culture du rugby pro. » Le néo retraité précise à ce titre que certains joueurs feraient tout pour en quelque sorte falsifier les tests mentaux de pré saison. En se montrant moins concentrés, ils obtiendraient un score plus faible donc plus facile à atteindre après une commotion. « Quand il s'agit de commotions, cet excès de courage peut avoir de sérieuses conséquences ».
Rory Lamont s'inquiète donc de voir des joueurs soi-disant opérationnels six jours, voire quelques minutes seulement, après un choc à la tête. Selon lui, les principaux concernés ne sont pas assez informés.« Ils ne savent pas avec quoi ils jouent. » Et quand l'IRB avance que les mesures misent en place sur le terrain dans les cinq minutes qui suivent le choc sont efficaces, l'ancien toulonnais précise que les symptômes d'une commotion apparaissent généralement après dix minutes voire plus. « Le protocole intervient quand on suppute une commotion. Dans les tous les cas, le doute subsiste. De fait, le médecin voudra être certain à 100 % qu'il ne fait pas sortir un joueur en bonne santé. Ce doute dans son esprit offre l'opportunité au joueur de répondre avec succès aux questions et de revenir sur le terrain. » Pour éviter cela, Lamont préconise de mettre le joueur sous observation pendant 24 heures pour chercher des symptômes s'il y a une suspicion de commotion, quitte à le mettre au repos en cas de doute.
La santé des joueurs avant tout
« J'ai plusieurs fois dans ma carrière passé ces tests avec succès avant de subir les contrecoups de la commotion au moment où j'ai été confronté aux impacts d'un match. » À long terme, il n'est pas rare de voir apparaître des problèmes neurologiques graves semblables à ceux rencontrés chez les boxeurs. On parle ici d'encéphalopathie traumatique chronique. En NFL, la ligue de football américain, les commotions sont prises très au sérieux depuis de nombreuses années. Une récente étude a montré que le risque de démence comme la maladie d'Alzheimer était 19 plus élevé chez les joueurs. « Si d'aucuns pensnt qu'on ne peut pas comparer ces deux sports, je pense qu'ils ne sont pas au fait de la réalité du rugby pro. La commotion est la blessure la plus répandue aujourd'hui. » Un audit de la Fédération anglaise indique qu'il y a eu 5,1 commotions pour 1000 heures de jeu l'an passé. « La plupart ne sont pas diagnostiquées. Certains en ont toutes les semaines et n'en parlent pas. D'autres pensent qu'il faut être KO pour cela en soit une alors que beaucoup ont peur d'être mis sur le banc. » Malgré tous les enjeux inhérents au rugby actuel, Lamont estime que la santé des joueurs doit passer à avant tout.
BOPB
que vaut la santé des joueurs face aux nouveaux enjeux économiques de ce sport qui favorisent l'augmentation des gabarits de manière incontrôlable?
Faudra t-il qu'il y ait un accident grave, un jour, lors un match télévisé regardé par des millions de gens pour faire réagir tout le monde?
Ce rugby pro, devenu dégoulinant d'argent et qui se complait dans la performance et le gain, me dégoute.
philbf
ben il a bien raison et pi c'est tout
indy
Lamont n'a pas tort mais hélas rien ne va dans son sens car les conséquences de plus de précautions seraient énormes et je doute fort que les instances du rugby soient à la veille de les prendre en compte.
Si l'on sort le joueur dès la première suspicion de commotion ce n'est plus 23 joueurs qu'il faut mais au moins 30 sur la feuille de match et donc plus un groupe pro d'une trentaine de joueurs mais 45 avec les conséquences financières qui en découlent.
Des conséquences sur le rugby pro mais pour les jeunes et les divisions fédérales et régionales on verrait la disparition de nombre de clubs et de catégories incapables de pouvoir terminer leur matchs car si les chocs sont moins violents (encore que...) que chez les pros ils existent tout de même et portent sur des organismes qui ne se préparent pas à cela au quotidien.
Vaste débat ou il faut peser le pour et le contre entre le principe de précaution et un risque que calcule fort bien le très cher assureur de notre Fédé (20 euros de cotisation, 210 d'assurance...)