RUGBY AMATEUR. Artur Kaptyukh : "En France, les joueurs sont très disciplinés vis-à-vis des arbitres"
Un arbitre russe en Fédérale, c'est possible.
Retour sur la belle expérience d'Artur Kaptyukh, arbitre russe venu officier en France pour deux rencontres.

Pour la première fois de l'histoire, un match de Fédérale a été arbitré par un officiel russe. Son nom ? Artur Kaptyukh. Lors d'un beau duel entre Anglet et Lombez Samatan, remporté 20-16 par les Basques, Artur a découvert la dureté du rugby tricolore, avec une bagarre débouchant sur deux cartons rouges et un carton jaune. Une semaine auparavant, pour sa première vraie expérience dans l'Hexagone, c'est lors d'un match entre les Espoirs de Biarritz et de Dax que le Russe de 26 ans s'est retrouvé au sifflet. Il revient sur cette belle expérience.

Ses impressions : 

Du point de vue arbitrage, les deux matchs étaient intéressants, avec de la vitesse et beaucoup de dynamisme, ce qui manque malheureusement en Russie. En plus, les rencontres étaient serrées, difficile de deviner le vainqueur, ce qui est toujours une bonne expérience pour l'arbitre.

Le niveau de jeu :

Bien sur qu'on est loin de la France. On pourrait comparer le rapport et l'amour des Français pour le rugby avec notre rapport pour le hockey sur glace. La Russie, ça reste un pays nordique avec le climat dur sur la plupart du territoire. C'est pour ça que parmi les sports d'été, on est plutôt dirigé vers le foot et les sports de salle, qu'on peut pratiquer quel que soit le temps. Le rugby en Russie est basé sur les enthousiastes et les gens qui aiment ce sport ; il suffit de prendre le nombre et le niveau des équipes existantes et on voit tout de suite la différence.

Les différences : 

En France, les mêlées ne sont pas rejouées. C’était, je crois, l’élément clé qui a été une piège pour moi. Il est difficile de s’adapter tout de suite à de telles exigences. L’arbitre doit détecter précisement la cause pour laquelle la mêlée n’a pu se dérouler et prendre la décision en faveur d’une ou l'autre équipes Je dois noter que les joueurs sont très disciplinés vis-à-vis des arbitres. Il n’y a que les capitaines qui parlent. Toutes les décisions sont prises sans discussion ; par exemple, les piliers ne commencent pas à vous raconter qui a tiré vers le bas, mais se mettent de suite à 10 mètres. Je pense aussi que la tradition de la troisième mi-temps est pas mal, mais elle demande une certaine discipline aussi bien des joueurs que des entraîneurs.

Ce que ce voyage lui a apporté : 

Une énorme expérience d'arbitre. J'ai plongé dans la vie rugbystique d'un vrai pays du rugby. La Russie manque de ce genre de matchs, de ce niveau de jeu. En un an, je pourrais peut-être citer deux matchs du même niveau et de la même tension, où les joueurs cherchent le moyen pour tricher et faire gagner leur équipe quelque soit le prix. En tant qu'arbitre, il faut être concentré du début à la fin pour ne pas perdre le fil du jeu.

Son futur : 

Je crois que j’ai acquis une expérience et des connaissances qui n’ont pas de prix. Le voyage a été un succès et maintenant il est nécessaire de repenser un fois de plus à ce que j’ai appris, se fixer les objectifs et continuer à améliorer soin niveau. J’ai pu beaucoup voir, discuter avec les collègues, mais le principal, bien sûr, a été le travail lors des matchs.


Français d'origine, David Passicos travaille depuis deux ans avec la Ligue de Russie et s'occupe de l'arbitrage, en supervisant notamment le coaching et les stages mis en place. Il revient sur son expérience :

J'ai pu voir 50 matchs cette année. J'ai découvert un groupe d'arbitres très à l'écoute et qui arbitre par passion, avec un championnat d'un niveau bien meilleur qu'on imagine. Les installations sont rustiques mais la ligue est dynamique et travaille beaucoup pour se développer. Il y a une dizaine d'arbitres en 1ère division. Mon travail est d'établir des rapports de supervision et de coaching, c'est passionnant car ils sont très demandeurs. Nous avons organisé une réunion en début de saison (avril) puis avant les playoffs (septembre) pour mettre en place les directives.

L'aventure d'Artur Kaptyukh - plus jeune arbitre de Ligue 1 - a été rendue possible grâce à la confiance de Didier Mené. "On va essayer de renouveler l'expérience l'année prochaine avec un autre arbitre."

Merci à David pour les questions et le site de ligue russe.

Alexander Pervukhin (Enisei-STM) : "Montrer notre meilleur visage et notre désir de gagner"

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Il a officié pour nous le printemps dernier lors de la CEN div3 (Coupe d'Europe des Nations Rugby Europe, aka 6 Nations division récré)
Certes jeune, mais néanmoins très bon arbitre en devenir et au demeurant fort sympathique.
Et je dis pas ça parce qu'on a gagné 😊

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