Rugby Amateur : dans la peau de Jacques, qui photographie le monde de l'Ovalie chaque dimanche

Tic-tac. Tic-tac. La porte du vestiaire est fermée depuis dix bonnes minutes. Pas un bruit, ou presque : seul celui des crampons heurtant le carrelage sur le sol trouble la concentration de l'équipe. Bientôt 15 heures. Les derniers sourires et le traditionnel poulet - pâtes dégusté au club house sont déjà loin. Les straps sont faits, la chauffante est retournée dans la trousse à pharmacie. C'est l'heure d'enfiler le bleu de chauffe. Les copains de l'équipe B ferraillent depuis une heure, et la première part en direction de l'échauffement.

Jacques ne va pas en louper une miette. Il n'est pas respecté comme l'arbitre, applaudi comme les joueurs de l'équipe fanion ou chambré comme ceux de l'équipe adverse. Avec son appareil photo, il sera pourtant un élément central de ce dimanche après-midi. Tic-tac. Tic-tac. L'arbitre est venu vérifier les crampons. On entend désormais le bruit des impacts sur les boucliers. « Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix ! » Les épaules sont échauffées, il est temps de réviser une dernière fois les combinaisons. Accoudé à la main courante, le photographe n'est pas bien loin, avec sa chasuble fluo. Le fine pluie qui tombe sur le village depuis la veille ne l'a pas effrayé : ses photos sont "prises par n’importe quelle météo."

Tic-tac. Tic-tac. Le dernier discours a été donné, on entend l'officiel siffler. Les gladiateurs rentrent sur la pelouse. La consigne est claire et sonne comme un principe fondamental du rugby amateur : interdiction de perdre à domicile. Clic. C'est parti ! Au travers de son téléobjectif, Jacques traduit les émotions des trente acteurs présents sur le pré. Clic, Jeannot pousse fort en mêlée et emporte son vis-à-vis. Joie. Clic, Fred réceptionne une chandelle sur sa ligne des vingt-deux. Sérénité. Clic, Younès vient de coller un timbre de l'espace au capitaine adverse, le public l'acclame et la tribune s'enflamme. Fierté.

J’aime particulièrement shooter les attaques en ligne, les actions en gros plan, ou encore les joueurs avec un arrière-plan, comme l’église derrière le stade.

Que Jacques se rassure : l'église ne devrait pas bouger d'ici la prochaine rencontre. Et grâce aux clichés, publiés sur le site du club, les souvenirs du dimanche resteront, eux aussi. 

Voici le profil d'un passionné. Un vrai. Depuis 3 ans, on peut voir Jacques à presque tous les matchs au bord des pelouses du stade Firmin Daudou de Trélissac. Il met son talent au service des équipes, et met toutes ses photos gratuitement à disposition des joueurs et supporters sur le site du club.

Je suis le club du SA Trélissac depuis que mon gendre ne joue plus à Périgueux. J’essaye de venir pour tous les matchs à domicile, autant des seniors que des plus jeunes.

Son engagement a été repéré par les équipes de Par Amour du Rugby, qui ont décidé de faire de lui le second #Irremplaçable mis en lumière sur les réseaux sociaux.

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