La Nationale est-elle viable ? Pour de nombreux présidents de clubs, qu’ils soient du Sud-Ouest, des bords de la Méditerranée ou de la région parisienne, la question est malheureusement vite répondue. Et alors que le week-end dernier, le président de la Fédération Florian Grill lâchait un cinglant "tout le rugby français vit au-dessus de ses moyens", difficile de lui donner tort, en 2024.
RUGBY. Dépôt de bilan, saison finie et relégation en Fédérale 1, que se passe-t-il à Blagnac ?
Après le dépôt de bilan de Blagnac récemment, ou la situation critique de La Seyne en Nationale 2, le topo est extrêmement compliqué également au sein d’un autre club du Var : le RCHCC. Aux confins de la côte d’Azur, la situation de l’entité hyèroise est bien connue depuis le début de la saison. Malheureusement, les semaines passent et rien ne semblent s’améliorer, pour l’heure.
Dans le rouge économiquement, quel est le montant réel du déficit de la FFR ?
Dans son édition de lundi, Midi Olympique a d’ailleurs révélé l’état actuel des choses au grand jour. D’après lui, le club se saigne pour que les joueurs continuent de percevoir leurs salaires, malgré des retards chaque mois. Une situation que nous sommes en mesure de confirmer.
AMATEUR. Phénomène de la Nationale, qui est le Kiwi Ramiha Smiler, futur numéro 8 du Stade Niçois ?
En revanche, les comptes sont dans le rouge vif. Dans les entrailles du stade André-Veran, on parle d’un déficit de 300 000 euros à combler pour le vice-champion de France de Fédérale 1 2022. Peu surprenant, tant on savait que la succession de l’ancien président Alain Brenguier - et sa puissance financière - serait difficile.
Pour tenter de combler la dette et alors que les joueurs, de leur côté, ne lâchent rien sur le terrain (actuellement 9èmes de Nationale 1 avec 51 points) le club varois est à la recherche d’investisseurs et de partenaires susceptibles d’apporter des garanties rapidement.
"On espère vraiment une issue positive, nous confiait en ce début de semaine l’un des joueurs. Il y avait un peu de monde et une bonne ambiance samedi dernier, lors de la victoire face à Bourgoin (20 à 10). J'espère que ça va relancer un peu les partenaires."
Français, international U20 italien et cadre de la Nationale à 24 ans, qui es-tu, Lucas Gulizzi ?
Mais comme pressenti et selon le Midi Olympique, un dépôt de bilan n’est pas à exclure, pour l’heure. Puisse le sort leur être favorable…
arbitre31
Je pense qu'un jour on arrivera à jouer avec des équipes de provinces sans montée/descente
Equipes de Régions full pro equivalent top 14
Equipes de départements inter-régions full pro équivalent prod2, nationale
Equipes amateures qui s'affrontent dans leurs départements.
C'est pas forcément le système le plus plaisant mais ça permet de développer le rugby partout en France, sans que les clubs ne se mettent dans le rouge.
Ca marche bien en Nouvelle Zélande.
pascalbulroland
Ce qui marche dans un pays de 5M d'habitants, ne marche pas forcément dans un pays de 68M d'habitants, mais l'expérience peut se tenter...
arbitre31
Je suis pas forcément chaud, j'aime bien notre rugby clocher.
Mais je pense qu'on finira par y arriver.
Amis à Laporte
Partout il y a des Icare et des Dédales ?
pascalbulroland
C'est un labyrinthe mino(tau)ré...
pascalbulroland
Le PB c'est qu'il n'y a pas de DNACG pour ces divisions...
etutabe
Le problème, qui affecte plus que Hyères et Blagnac, a souvent 2 causes :
- les acteurs majeurs du sponsoring de ces clubs sont des entreprises du bâtiment et leur situation financière est plutôt mauvaise ; d'où une diminution de l'enveloppe et dans certains cas un retrait total
- l'embauche de joueurs ayant joué à l'étage au dessus pour jouer l'accession a un coût qui ne peut pas être absorbé par un nombre supérieur de spectateurs et encore moins par les ventes au stade
Déjà que c'est compliqué pour les gros du Top 14 et de ProD2...
jojo7
Pour autant que je me souvienne , du temps du président Mallecot, pardon pour l'orthographe , la gestion était bonne . Le système s'accomodait plus de l'amateurisme marron que du professionnalisme mais il était viable et les bénévoles efficaces .Aujourd'hui , après la fusion avec le frère ennemi , Carqueirane et son président de l'époque Monsieur Carlos , si j'ai bonne mémoire , j'ignore tout du foctionnement du club . La gestion doit toujours être bonne mais , si le régime est professionnel , le financement doit poser problème . Le professionnalisme ne convient pas au Rugby qui ne peut pas vivre de son " travail " .comme toute entreprise qui se respecte . Le mécénat a ses limites .
Rchyères
Le président Jean Yves Mallecot ça remonte aux années 70-80 ça date un peu . Depuis de l'eau a coulé sous les ponts avec notamment la création de cette fusion inique.
LAmiDeTous
La CdM ratée économiquement pèse aussi, le vaste transfert de richesse de la communauté large française vers l'économie du rugby a surtout bénéficié aux rugbys étrangers.
Une victoire ou à défaut une finale aura consolidé l'engouement pour le rugby. La morosité l'emporte.
LAmiDeTous
L'expression vivre au dessus de ses moyens trouble plus qu'autre chose tant il est difficile de déterminer les moyens.
C'est plutôt la question du sport professionnel qui est posée.
Dans l'affaire, le cas du diffuseur est classique: il achète une compétition et la revend pour un bénéfice, retour sur investissement.
Les supporters eux sont dans le cadre d'une dépense simple et non pas un investissement, ce qui permet l'enrichissement des investisseurs.
Le propriétaire de club,lui, doit se comporter comme un super supporter et accepter de perdre de l'argent. Le club n'est pas un investissement.
Où sont les moyens? dans les poches des supporteurs mais voilà, les dépenses des uns incitent aux dépenses des autres, des supporteurs qui dépensent incitent un propriétaire à le faire et vice versa.
Sans cet effet d'entrainement, les moyens vont s'effriter et jouer à l'inverse, un propriétaire qui s'en va c'est des supporteurs qui dépensent moins, des supporteurs qui s'en vont, c'est un repreneur qui dépense moins.
Le sport professionnel est bizarre dans son économie.
Eirikr121
De mon point de vue le sport pro est une connerie. Les moyens financiers se concentrent dans l'élite et la base ne vit pas beaucoup mieux.
Mais il faut peut être aussi se poser la question du bassin économique. Hyères peut-elle avoir une équipe de rugby pro en étant aussi proche de Toulon et de Provence Rugby ? Et Blagnac entouré par Toulouse, Colomiers, Castres ou Montauban ? Le réservoir de joueurs est certainement présent, mais les sponsors sans doute beaucoup moins. Et le public sans doute pas non plus.
Accepter le professionnalisme c'était choisir un rugby des grandes villes et des gros stades (Toulouse, Bordeaux, Lyon, Paris etc.). En essayant de maintenir du rugby pro dans des villes moyennes le rugby fait fausse route je pense. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Et s'il est possible de générer des supporters de Toulouse ou du Stade Français sur tout le territoire, je suis désolé de le dire, mais je pense qu'il n'y aura jamais un réservoir de fans de Castres ou d'Agen dans le Nord-Pas-de-Calais, en Normandie ou en Bretagne.
Eirikr121
Je pense que ces clubs sont essentiellement mal gérés. On recrute à tours de bras pour s'assurer un succès rapide mais ça ne fonctionne pas sur la durée. La DNACG devrait sans doute être plus sévère lors du contrôle des comptes. Les clubs qui misent sur la formation et la patience sont ils autant dans le rouge que ceux qui flambent ? Je me pose la question.
LAmiDeTous
La formation coûte cher et de toutes façons un joueur formé se paye encore plus avec la politique JIFF.
Recruter des joueurs déjà formés élimine le coût de formation.
potemkine09
Même en Federale, des clubs arrivent au dépôt de bilan.. A force de surenchères financières, les clubs sont à la limite. Qu'un sponsor important se retire et c'est le crash. La bulle spéculative est en train d'exploser.
Rchyères
😄 😄 😄 😄
Fufu Brindacier
J'ai l'impression que c'est le rugby dans son ensemble qui vit au-dessus de ses moyens. Voyez les situations en Australie, au Pays de Galles ou même en Nouvelle-Zélande où la NPC ne se porte pas au mieux. Je pense que ce petit monde s'est vu trop beau avec la médiatisation des évènements comme la coupe du monde mais au final les comptes n'y sont pas.
Je suis curieux de savoir comment d'autres sports comme le hand ou le basket, qui chez nous sont beaucoup moins exposés s'en sortent. Est-ce que les salaires sont simplement nettement plus bas ?
Do-go-let
Les joueurs australiens, gallois ou néo-zélandais sont déjà attirés par les salaires plus élevés en France ou au Japon (avant en Angleterre mais la bulle a déjà explosé).
Les clubs au Japon sont appuyés par de puissantes entreprises, pas de soucis pour eux.
Les clubs du top14 sont audités, a priori la stabilité financière est là ... sauf peut-être ceux qui font les allers-retours entre top14 et proD2. Le souci en France c'est surtout les clubs des échelons en dessous.
Barbenoire666
Les autres sports apriori ne vivent as au dessus de leurs moyens.
En faisant une petite recherche j'ai trouvé le salaire moyen des handballeurs en France est de 7000€/mois en comptant les joueurs comme les frères Karabatic et les stars du psg qui tournent à 150 000€ par mois, donc qui font monter la moyenne.
Au basket, la moyenne est à 10 000€/mois.
Au rugby c'est plutôt 20 000€/mois en top14.
Je le dis souvent mais le rugby français comme le rugby japonais, vivent de mécènes, qu'ils soient des particulier ou des entreprises qui comblent les déficits chaque saison. On voit à l'image de Hyères que si ils manquent un ou deux partenaires, tout s'effondre.
LAmiDeTous
Les supporteurs eux aussi sont des mécènes.
L'impression de stabilité vient du mécénat diffus des supporteurs contre le mécénat concentré du propriétaire.
Un propriétaire qui injecte deux millions par an, c'est l'équivalent de 2000 supporters qui injectent 1000 euros par an.
Un propriétaire se fait la malle plus aisément que les deux mille, enfin, c'est l'impression car les supporteurs désertent eux aussi.
Ils désertent d'autant plus facilement qu'on ne leur vend pas du rêve, rêve qui provient des dépenses des propriétaires.
Le problème du mécénat n'existe pas. Le problème est plus de savoir qui dans l'économie du sport est là pour perdre de l'argent et permettre l'enrichissement des autres.
Barbenoire666
En fait pour moi tout le monde dans l'économie du sport devrait assumer la perte financière et personne mise à part les joueurs ne devrait s'enrichir.
Les clubs vivent du mécénat (supporter, actionnaire, état, etc...) et ca c'est normal, mais pour moi le problème est assez simple, c'est pourquoi les clubs dépensent plus que l'argent qu'ils reçoivent? C'est quelque chose de basique mais pourquoi dépenser de l'argent que l'on à pas?
L'impression que j'ai c'est que les clubs dépensent et entre dans une surenchère en ce disant, c'est pas grave, quelqu'un vas remettre au pot.
Sauf que le jour personne ne remet d'argent? Les anglais, les gallois se rendent compte que ce n'est pas une façon de vivre, mais ils s'en rendent compte trop tard.
LAmiDeTous
Les budgets établis sont prévisionnels.
Les clubs en général ne vivent pas au dessus de leurs moyens, ils ne dépensent pas plus qu'ils ne reçoivent.
Ce sont les moyens qu'ils escomptaient qui ne se matérialisent pas.
Un budget de 12 millions (dix devant venir des supporteurs, 2 du propriétaire) dès que l'un des deux flanche, la prévision n'est pas remplie et les postes de dépenses fixes restent.
Aux Etats Unis, le contrôle se fait en amont (en gros, les clubs sont mis en une disposition pour affirmer leurs moyens avant donc il n'y a pas de surprise)
En France, le contrôle se fait en aval (on constate après coup que le club a bien les moyens)
C'est pour ça que l'expression vivre au dessus de ses moyens est trouble dans le cas du rugby.
Le rugby français vit dans ses moyens tant qu'il les a.
On a vu au football que même le diffuseur peut faire défaut. Le football français ne vivait pas au dessus de ses moyens. Un moyen qui devait lui être garanti a disparu en cours de route avec des obligations de dépense qui restaient.
Barbenoire666
C'est un peu jouer sur les mots, ils dépensent de l'argent qu'ils auront peut-être, et on voit de plus en plus souvent que les prévisions ne sont pas bonnes donc à la fin, ils dépensent de l'argent qu'ils n'ont pas.
C'est ce que j'appelle vivre au dessus de ces moyens.
LAmiDeTous
Ce n'est pas jouer sur les mots.
La majorité des clubs vivent dans leurs moyens sur la base de budgets prévisionnels.
Ce défaut de moyens n'est pas la norme.
Sans changer ce qu'on considère comme moyen et lui donner une délimitation claire, on reste dans le trouble.
L'expression vivre au dessus de ces moyens sans donner une limite claire à ce qu'on appelle des moyens est plus trompeuse qu'autre chose.