RUGBY. COMMOTIONS. Qu'est-ce que le ''Projet Dominici'' ?
Mieux analyser les défenseurs qui nous entourent afin de prévenir les impacts... Si Jules Plisson n'a heureusement rien eu de plus qu'un gros tampon face à Courtney Lawes en 2015, le ''Projet Dominici'' aurait pu lui épargner un sacré caramel.
Publié ce vendredi 22 juillet, un article de Rugbyrama met en lumière le “Projet Dominici” pour lutter contre les commotions.

Et si le flair ou la vista permettait d’éviter des commotions. Cette théorie, c’est celle mise en avant par l’entraîneur de Rochefort, Benjamin Bagate. Baptisée “Projet Dominici”, il s’agit d’un programme visant à améliorer les attitudes… des plaqués ! Une décision assez surprenante tant la responsabilité d’une commotion est généralement (à raison) allouée aux plaqueurs et non à ceux qui subissent le geste. Selon l’ancien Albigeois, le plaqué peut également se prévenir des commotions en prenant conscience de son environnement et des autres joueurs qui l’entourent sur le pré. Dans un article publié par nos confrères de Rugbyrama, Benjamin Bagate explique ainsi sa démarche :

Cette idée m’est venue après une discussion avec Philippe Chauvin, dont le fils Nicolas avait perdu la vie après un choc. Ce jour-là, il m’a dit que son fils n’avait simplement pas vu le plaqueur s’avancer et qu’une vision plus globale aurait peut-être permis de changer les choses. Cette vision-là, c’est ce que nous voulons travailler. 80 % des informations traitées par le sportif proviennent de la vision, enchaîne Benjamin Bagate. Par des exercices bihebdomadaires, l’idée est de donner aux gamins les outils de développer leur lecture du jeu et leurs réflexes, afin de leur permettre de mieux appréhender les chocs.”

Baptisé du nom du célèbre ailier du XV de France, cette désignation s’explique car “depuis son KO face à Salvatore Perugini (2005), Christophe (Dominici) était très sensibilisé sur le sujet des commotions cérébrales.” Benjamin Bagate explique notamment avoir déjà parlé de ce sujet à plusieurs reprises avec l’ancienne légende tricolore.Commotionné à plusieurs reprises, un ancien champion du monde parle de ses envies suicidairesCommotionné à plusieurs reprises, un ancien champion du monde parle de ses envies suicidairesSi ce projet attire les projecteurs, d’autres aides à cette problématique ont déjà été plus ou moins popularisées. On pourrait singulièrement évoquer le développement de protège-dents spécifiques. Ces derniers permettraient à la mâchoire, et donc au cerveau par répercussion, de mieux absorber les chocs. Pour rappel, ces protections ne sont cependant pas des boucliers invincibles. Sur son site, l’Institut des commotions cérébrales de Montréal explique ceci au sujet des casques par exemple :

Le casque protecteur d’aujourd’hui peut-il prévenir les commotions cérébrales dans le sport ? Très simplement, la réponse est non. En fait, les casques protecteurs ont originalement été conçus pour répondre à 3 objectifs : Premièrement, réduire le risque de fractures au crâne. Ensuite, réduire le risque de blessures graves à la tête, comme une hémorragie cérébrale. Et enfin, prévenir la mort. Pour atteindre ces objectifs, le casque protecteur s’avère être très efficace, voire essentiel pour assurer une participation sécuritaire à plusieurs sports. Par contre, lorsqu’il est question de commotions cérébrales, malgré les recherches et l’évolution de la technologie, le casque a malheureusement très peu d’effets sur la prévention.”


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Ainsi, " Prendre conscience de son proche environnement et des joueurs qui l'entourent" contribuerait à protéger (dans un schéma idéal à préserver) le joueur de la commotion ? Qui l'eût cru ?
Très franchement, la démarche du Rugbynistère qui consiste à mettre régulièrement en lumière les problématiques liées à la sécurité du joueur sont on ne peut plus louable mais sur ce coup, c'est un peu comme si on découvrait le caractère liquide de l'eau non ?
Evidemment que l'acuité visuelle, la capacité à se situer dans un espace mobile et encombré, à anticiper les potentiels chocs avec objectif premier de les éviter, à défaut à encaisser correctement ceux qui sont inévitables en étant préalablement lus, analysés constituent le meilleur des remparts, des boucliers qui soient.
Evidemment, tous les exercices qui visent à développer les facultés cognitives à "booster" les sens que sont la vue (mais aussi l'ouïe d'alleurs avec l'idée du partenaire qui donne l'information) sont bons à prendre, étoffent le bagage protecteur du joueur.
Ceci dit, si les choses doivent tendre à être sans cesse améliorées; l'idée en filigrane qu'on serait au degré zéro du genre me parait un peu étrange...Pour exemple : Le tout premier exercice qu'un jeune joueur à l'entrée en EDR est amené à pratiquer c'est vaincre l'appréhension naturelle du passage vers le sol. La première situation à l'entrainement qu'il rencontrera en interaction, c'est en qualité de plaqué, le premier rectificatif qu'il entendra de son éducateur c'est de se gainer pour ne pas donner son corps à la science. Au tout début les choses se font en situation statique et si combien-mm l'idée est d'apprendre au plaqueur à mettre la tête du bon côté; n'importe quel educ un tantinet expérimenté ne manquera pas de rappeler à l'ordre le plaqué qui tombe "comme une m---e"en l'invitant à ne pas 100% subir le truc.
Ce jeu présente la particularité que plus tu joues en sécurité, meilleur tu es ! Oui, oui, c'est directement lié.
Ce n'est pas qu'une litanie d'attitudes à apprendre si combien-mm ce socle est indispensable sur quasi tous les aspects sécuritaires. S'imprégner du jeu, comprendre ses arcanes mais aussi les embûches qui peuvent l'attendre au détour de n'importe quelle situation, relever la tête pour correctement observer ce qui se passe, franchir le pas du relâchement uniquement quand il y a certitude qu'on ne risque rien et nombre d'autres critères sont tout autant participatifs à une bonne formation du joueur.
Un "format" de formation semble s'être imposé en segmentant parfois en sur-segmentant voire en "sur-technicisant" la pratique. Je pense que le curseur a parfois été poussé un petit peu trop loin ces dernières années. Un peu comme si tu passais le permis de conduire en faisant 5 heures de conduite consécutives exclusivement en ligne droite, puis 5 heures de virages à 45°, 5 heures de virages à 90° etc...Ca donne l'illusion de maîtriser toutes les situations, j'ai aussi la sensation qu'on est parfois un peu dans le : " J'y pense et puis j'oublie" ! Parce qu'à la vérité, l'accidentologie routière c'est surtout le passage de la ligne droite au virage plus encore que la seule vitesse induite en ligne droite ou la manière de négocier une suite de virages...
Bref, à chaque fois que qq1 amène son écot pour améliorer les sens du joueur, c'est bon à prendre et pour le joueur, et pour sa sécurité, et pour le jeu. Si les choses sont immiscées dans une dynamique générale visant à améliorer la pratique c'est encore mieux. Si ce n'est qu'un parenthèse dans une dynamique générale qui prône des attitudes pathogène l'effet restera somme-toute très diffus.
Pour le reste, tout ce qui à trait aux équipements n'est qu'artifices sécuritaires, au mieux contribue à réduire les conséquences de la commotion mais ne mettra jamais hors de danger le mec qui se comporte dangereusement pour lui-mm.

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