Le Balma Olympique Rugby Club est un bastion du rugby toulousain depuis des années. L'équipe senior évolue en Fédérale 2 depuis quelques années, mais pour parfaire leur rôle de club formateur, il ne manquait qu'une section féminine. Julie Falconetti, dirigeante et coach des jeunes à Balma et Serge Pratmarty, président du BORC, nous partagent leur bonheur de se lancer dans ce projet.
Julie, quelles ont été les motivations de ce projet ?
À la base, Phillipe Batesti m’a dit qu’il souhaitait entraîner une équipe féminine et Balma souhaitait monter une section féminine au sein su club. La fédération veut maintenant que les équipes de haut niveau aient une équipe féminine dans les prochaines années. J’avais déjà des contacts avec Balma, puisque je suis éducatrice à l’école de rugby. Il y a 3 ans, le club avait déjà cette envie, mais nous ne sommes pas aller plus loin dans le projet. Je me suis renseigné et en les recontactant, ils m’ont dit qu’ils étaient bien évidemment toujours intéressés À la suite de la réunion avec Philippe Batesti, Stéphane Julia (entraîneur), le président Serge Pratmarty et Jean-Louis Faure le président de l’école de rugby, le projet était lancé. C’était une volonté de la mairie de Balma d’ouvrir une section féminine au BORC, après le handball et le football.
À quel niveau les deux équipes seront engagées ?
Il y aura une équipe qui sera engagée en championnat et une équipe en loisir. Depuis, l’année dernière, un groupe de filles voulaient faire du rugby sans contact. Elles ont initié cette envie et nous sommes juste arrivés en les embarquant dans notre projet pour profiter de cet élan. Stéphane et Christelle Mombelli s’occuperont de l’équipe loisir. En fonction du nombre de licences, on ne sait pas si l’équipe en compétition sera engagée à X ou à XV.
"Je suis très heureux que le sport féminin se développe à Balma. Je leur souhaite une belle réussite. Mais surtout, une belle réussite en entente avec nos clubs féminins voisins. Nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes une offre supplémentaire." Serge Pratmarty, président du BORC.
Vous avez déjà du monde ?
Ça se met progressivement en place, depuis que la communication a été lancée, on a régulièrement des appels, mails, etc. Nous sommes plutôt positifs, l’équipe loisir a une bonne dizaine de filles intéressées comme pour l’équipe en compétition. On sera un peu plus fixé mardi 11 juin, car on organise un entraînement découverte au stade de Balma.
Ça a été difficile de monter ce projet ?
On pensait rencontrer des difficultés, mais finalement pas tant que ça. Comme la mairie de Balma voulait une équipe féminine, on a eu leur accord sans attendre. Du côté de la présidence, Serge Pratmarty était heureux de ce projet. Les dirigeants nous ont de suite demandé les créneaux qui nous intéressaient, le matériel dont on aurait besoin et on bénéficiera de toutes les infrastructures du club. Le but est de créer une unité de club et de travailler ensemble.
En tant que président du BORC, comment avez-vous accueilli ce projet ?
Les entraîneurs et Julie qui sont venus me trouver pour me faire part de leur souhait de faire une section féminine compétition à Balma. Bien évidemment que j’ai dit oui ! Mais à une seule condition. Nous avons un club voisin qui a été champion de France : le TCMS féminin. J’étais d’accord pour que Balma puisse jouir d’une section féminine, à condition que ça ne vienne pas mettre en péril le TCMS. Ils m’ont assuré que le recrutement allait être fait sur d’anciennes ou de nouvelles joueuses, et que la section féminine serait issue du recrutement hors TCMS. La première adjointe de la ville était favorable, des entraîneurs et une dirigeante disponibles, donc allons-y ! Les planètes étaient bien alignées pour qu’on monte une équipe féminine.
Comment allez-vous intégrer les filles dans le club ?
Pour des raisons pratique, les filles vont s’entraîner en même temps que le groupe senior : mardi et jeudi. Si on offre la possibilité de manger aux seniors masculins, on l’offrira aussi aux féminines qui le souhaitent. C’est complètement normal. Ensuite, s'il y a des filles qui souhaitent participer aux entraînements du début de saison avec le groupe senior masculin, elles seront les bienvenues. Bien évidemment, la préparation du début de saison est un mélange de jeu et de physique, et les ateliers seront adaptés par les entraîneurs des seniors aux féminines.
"Vous savez comme moi que la seule augmentation de licences dans le rugby d’aujourd’hui, c’est chez les féminines." Serge Pratmarty, président du BORC.
Quels sont les objectifs pour vous ?
Il faut différencier la section compétition et loisir où les filles n’ont d’autres choses à faire que de prendre du plaisir. Pour la section compétition, on va se donner deux ans pour se pérenniser, puis on verra si on peut se qualifier pour les championnats de France. Ce qu’on donne traditionnellement comme objectif à un club de rugby. L’équipe féminine sera une composante du BORC, ce n’est pas un club à part.
Dans une interview pour La Dépêche du Midi en août dernier, il n’était question que d'adolescentes à partir de 12 ans, que s'est-il passé depuis ?
Le terme de cadettes englobe les juniors chez les féminines. Je ne sais pas qui a inventé cette dialectique, mais il faut être à moitié imbécile pour donner le nom d’une tranche d’âge qui existe déjà à une autre (rires). Pour l’instant, il n’y en aura pas. Balma est au milieu entre Montaudran et le TCMS et il me semble que les deux ont une équipe cadette. Puis je ne pense pas qu’il y ait un potentiel ou un vivier assez fort pour entretenir plusieurs équipes cadettes dans aussi peu de place.
Babalonis
Parce que des femmes veulent jouer au rugby ?