RUGBY. ''Pillage organisé'' : la guerre froide entre la France et l’Australie est déclarée
Daniel Herbert critique les clubs français pour le recrutement de talents australiens, Emmanuel Meafou étant au centre du débat.
Daniel Herbert, patron de Rugby Australia, est monté au créneau cette semaine, dénonçant la politique des clubs français, accusés de venir "débaucher" les jeunes talents australiens.

Il n’a pas mâché ses mots. Daniel Herbert, ancien centre des Wallabies et actuel président de Rugby Australia, a pointé du doigt les clubs français, accusés de venir piocher sans vergogne dans les réserves australiennes. En ligne de mire, un nom : Emmanuel Meafou. Le colosse du Stade Toulousain, né en Nouvelle-Zélande, mais formé en Australie, est désormais international français. Et ce symbole-là passe mal.

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« Ils n’ont pas besoin de venir parler à nos agents »

Le discours est direct. Herbert reproche aux clubs du Top 14 de court-circuiter les circuits traditionnels en recrutant de jeunes espoirs australiens sans passer par les instances locales. « La France peut produire ses propres joueurs. Avec 70 millions d’habitants, ils n’ont pas besoin de venir chercher les nôtres », a-t-il lâché pour le média Planet Rugby. Avant d’ajouter : « Ce sont les clubs, pas la FFR, qui viennent discuter avec nos agents. Et ça, la plupart des autres pays ne le font pas. »

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Une déclaration qui vise à déclencher un débat à l’échelle mondiale. Rugby Australia aurait déjà entamé des discussions avec World Rugby pour faire évoluer les pratiques sur le marché des transferts. L’enjeu ? Freiner la fuite des jeunes talents vers l’Europe, et notamment vers la France, terrain de jeu privilégié du rugby professionnel.

Meafou, le cas qui cristallise tout

Le cas Meafou cristallise les tensions. Passé par plusieurs structures australiennes entre 2017 et 2019, le deuxième ligne n’a jamais reçu d’offre de contrat de la part de franchises locales. Toulouse, flairant le potentiel, l’a rapatrié en 2019. Cinq ans plus tard, il est devenu une pièce maîtresse du Stade Toulousain et un international français à part entière.

Difficile pour Herbert de digérer ce scénario. Car Meafou aurait pu — ou dû — être Wallaby. Mais l’Australie n’a pas su le retenir. Un aveu d’impuissance pour une fédération qui cherche à se reconstruire

Kite remet de l’huile sur le feu

Comme si cela ne suffisait pas, la signature récente de Visesio Kite à La Rochelle a ravivé la flamme. À 16 ans, ce prodige australien rejoint la France, déclenchant l’agacement de la fédération aussie. Surtout après que le père du joueur a affirmé qu’aucun club local ne lui avait proposé de contrat, ce que Rugby Australia dément formellement.

La ligne rouge est-elle franchie ? Herbert le pense. Pour lui, il s’agit désormais d’un problème structurel à régler avec les instances mondiales. « Le pillage de nos jeunes talents doit être encadré », martèle-t-il.

Et la France dans tout ça ?

Du côté français, la FFR reste pour l’instant silencieuse. Il faut dire que les clubs agissent en toute légalité. Le Top 14, vitrine du rugby mondial, attire logiquement les talents, et les jeunes prospects étrangers y voient une opportunité professionnelle et financière bien supérieure à ce que peuvent offrir les structures du Super Rugby en crise.

Mais l’attaque australienne relance une question : jusqu’où va la responsabilité des clubs dans le développement global du rugby ? Et faut-il mettre un frein à cette mondialisation accélérée, au risque de freiner aussi l’ambition des joueurs eux-mêmes ?

Une guerre d’influence plus qu’une affaire Meafou

Ce que Herbert soulève dépasse le cas du deuxième ligne toulousain. C’est le modèle économique et sportif du rugby mondial qui est en jeu. Et derrière la colère australienne se cache une inquiétude : celle de voir leur vivier se tarir sans pouvoir le retenir.

Mais faut-il blâmer ceux qui recrutent ou ceux qui n’ont pas su miser à temps sur leurs propres talents ? En attendant, la France, elle, continue d’attirer.

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N'en déplaise aux sacralisations du libéralisme politique, le mensonge généralisé est courant dans les sociétés libérales. L'affaire des droits de douanes est montée de toutes pièces par l'adminstration Trump qui oublie d'inclure les services, confond déficit commercial et droits de douanes. Mais on embraye, on fait comme si. On se dispute sur cette base inexistante. Ici pareil. La fédération australienne se pose comme victime d'un pillage organisé. C'est amusant car dans les sociétés libérales, les victimes qui se présentent pour ce qu'elles sont sont accusés de se victimiser tandis que d'autres peuvent s'inventer comme victimes et on suit. Cet homme parle de pillage organisé pour un joueur, un joueur. Soit l'article est mal écrit et omet une vague de joueurs qui pourrait justifier ces propos soit cet homme invente une situation de victime qui n'est pas. Derrière, l'article emboite le pas, donne crédit à ce délire en suggérant que le rugby français devrait agir, prendre des dispositions. Une nouvelle fois, cette part de l'ovalie française pour qui le plus grand risque est de voir les autres rugbys disparaître et qui ont fait de leur cause sacrée d'empêcher le top 14 d'engloutir les autres rugbys. La FFR ne fait rien, que devrait elle faire alors qu'il n'y a rien. Il n'y a rien, rien n'est fondé dans cette histoire. On le rappelle, en 2023, seule l'Afrique du sud faisait mieux que le XV de France en termes d'étrangers naturalisés. Et certainement pas le rugby australien. Et cet homme vient suggérer que le rugby français ne forme pas ses joueurs. Il y a rien, c'est le vide. Et on embraye sur du vide, on donne du crédit à du vide. Le rugby français n'a rien à faire car il n'y a rien dans cette affaire. C'est une opportunité pour voir si les autres rugbys donnent du crédit à ce vide. Si c'est le cas, il y aura une nouvelle fois une manifestation de l'hostilité des copains de l'international.

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