Chaque année, c’est la même chose. Le nombre de rencontres augmente sans cesse et des doublons apparaissent de partout. Le spectateur regarde des matchs, des matchs et encore des matchs. À croire que la grille des programmes ne veut même pas laisser les supporters prendre une grande respiration entre deux chips goût fromage. Quelle frénésie ! Pour remédier à ça, le Rugbynistère propose un tout nouveau concept pour départager les joueurs de Top 14 : un Squid Game version rugby. Ne vous inquiétez pas, cet article n’est qu’une simulation, aucun ligament croisé n’a été abîmé lors de son écriture.
Vous n’avez pas vu cette série à succès ? Pas de soucis on la présente en deux minutes (sans spoiler) !
Pour les quelques-uns du fond qui ne connaissent pas Squid Game, nous allons vous expliquer. Cette œuvre est une série sud-coréenne qui fait actuellement les beaux jours du streaming international. Cette dernière connaît un succès phénoménal au point de s’être classée numéro 1 de la plateforme Netflix dans 90 pays, dont la France. Mais alors, en quoi consiste son scénario ? C’est très simple, plusieurs centaines de personnes s’affrontent lors de six jeux mortels afin d’être le dernier survivant. Ce dernier empochant un énorme pactole. La légende raconte qu’il serait tellement gros qu’il pourrait compenser les pertes du Stade Français sur les deux prochaines saisons.
Mais ne vous inquiétez pas, ici pas de violence et pas d’argent. Le Rugbynistère se porte garant des bonnes valeurs de l’ovalie. Ici, le but sera uniquement de désigner le meilleur joueur du Top 14. Parce que le collectif, c’est la vie, mais on sait très bien qu’il n’y a pas assez de place sur le plateau du CRC pour pouvoir caler 32 golgoths entre Chabal et Isabelle Ithurburu. Les 622 joueurs de notre championnat enchaînent donc les épreuves pour décider du titre de “Meilleur Joueur de Top 14”. Maintenant que tout est clair, place aux jeux !
1. Casser des glaçons avec sa tête
Consigne : Pour ce premier jeu, les acteurs du Top 14 vont devoir réaliser un geste symbole d’abnégation et de courage : le fameux cassage de glaçons avec le front. Ils disposent alors tous d’une table en bois et d’un bac à glaçons. Ils sont remplis préalablement par des hommes masqués laissant apparaître des symboles géométriques. Ils assureront le bon déroulement des différentes épreuves tout au long de la compétition.
Appréciation : Si certains ont échoué, de peur d'abîmer leur joli minois, d’autres ont réussi cette épreuve avec brio. Ils valident donc leur place pour l’édition suivante. Cependant, ce premier jeu se jouait avant tout au mental. Car si certains l’ont abordé avec un esprit de vainqueur, d’autres y ont vu une occasion de prolonger l’apéro. Voir un glaçon, c’est aussi entendre l’appel d’une boisson jaune aux senteurs d’anis et de réglisse (à consommer avec modération bien sûr). Attirés par les chansons paillardes et la soirée mémorable qui s’annonce, plus d’un tiers des participants ont déjà abandonné la partie.
— DéphaseuR (@DephaseuR) May 3, 2020
Challengers restants : 400 /622
2. Pousser en mêlée
Consigne : Deux équipes de 8 personnes s’affrontent en mêlée. La première qui s’effondre ou recule de plus de deux mètres a perdu. Seul bémol, chaque équipe est obligée de mettre un arrière dans le pack.
Appréciation : Sans grande surprise, beaucoup d’ailiers et d’arrières ont été éliminés alors que les avants ont dominé la partie. Les centres les plus massifs du championnat ont rapidement su se mettre au cul de la mêlée pour passer cette épreuve. Cependant, Josua Tuisova, Mathieu Bastareaud et Levani Botia se sont rapidement vus éliminer pour triche. Personne ne fera croire aux organisateurs de ce jeu que des hommes aussi puissants qu’un Renault Kangoo lancé à 70 km/h puissent jouer avec les 3/4. Comme un coup de karma, la plupart des packs en auraient profité pour se retourner contre leur demi de mêlée. En représailles de toutes ses années de domination et de pick & go stérile à 50 mètres de la ligne. On aurait même vu Hounkpatin démolir ses adversaires et rouler sur Rory Kockott. L’histoire d’un piéton et d’un tracteur.
Cheslin Kolbe qui avait déjà expérimenté le poste de numéro 8 lors de la victoire 797 à 6 du Stade Toulousain face à Pau en 2019 a repris ce poste. Il passe l’étape avec brio. Quant aux autres arrières qui ont validé l’épreuve, on retrouve Matthieu Jalibert, Romain Ntamack et Melvyn Jaminet. Si les deux premiers ont su faire preuve de charisme et ont soudoyé quelques éléments du pack en leur promettant de demander à Fabien Galthié une place en équipe de France. Le Catalan a lui uniquement eu besoin de mettre en avant son statut de nouveau chouchou du Top 14 et de se présenter comme Melvyn “Jésus” Jaminet pour pouvoir passer. Mauvaise note pour Thomas Ramos visiblement pas assez polyvalent pour faire partie du pack. Pas de soucis, il lui reste encore quelques cordes à son arc. Le champion de France peut toujours évoluer en tant qu’ouvreur, trois-quart, arrière, coach, conducteur de bus et même président de club de Fédérale 3 à ses heures perdues.
Challengers restants : 200 /622
Pour "Messi" Jaminet, la prophétie annonce une pénalité victorieuse de 60 mètres face aux All Blacks.
3. Interview d'après-match
Consigne : Les participants font un match d'entraînement en condition réelle. Une fois la partie terminée, ils la résument. Les participants valident le jeu s’ils arrivent à faire une analyse claire et précise des 80 dernières minutes. C’est bien ce qu’ils font à chaque fin de rencontre, non ?
Appréciation : Beaucoup de joueurs sont laissés sur la touche. Et c’est normal, n’importe qui est mentalement fatigué après 80 minutes d'effort. C’est à ce moment qu’une question d’un niveau aussi basique que "Quelle est la définition d’un triangle isocèle ?" devient un obstacle redoutable. Elle serait même aussi compliquée que n'importe quel logarithme algorithmique quantique (pas la peine de taper sur Google, ça n'existe pas). Alors imaginez un joueur de rugby ballotté depuis plus d’une heure dans tous les rucks de droite à gauche. On vous rappelle que les ailiers et arrières ne sont plus de la partie et que Frédéric Michalak n’est plus là pour soudoyer le cadreur avec des bières.
Bonne performance de la part de Gregory Alldritt et Pierre Bourgarit. Ces derniers ont profité des quelques minutes qu’ils avaient pour tenter de vendre les nombreuses qualités du Gers à l’ensemble de l’Hexagone. Du côté des mauvais élèves, on note une performance acrobatique pour les non-francophones qui essayent de donner un avis sur la rencontre. Défi compliqué avec un vocabulaire allant de “Croissant” à “Merci beaucoup” en passant par le fameux “C’est oune plaquage. C'est bien bro, continue comme ça !” dans la plus grande tradition canado-auvergnate.
Challengers restants : 85 /622
4. Sprint de 80 mètres pour marquer un essai
Consigne : Les joueurs font un sprint de 80 mètres, ballon en main, direction la Terre promise. Sur leurs routes se dressent les mêmes hommes masqués qui doivent tout faire pour les ralentir. Seulement les 6 meilleurs seront sélectionnés. Cannes ou puissance, il faut choisir.
Appréciation : Chose bizarre avant le coup d’envoi, il n’y avait aucun centre sur le pré. Le jeu commence donc sans eux et les voit donc être directement disqualifiés. Le mystère sera résolu plus tard. Les centres avaient été enfermés dans les vestiaires, sûrement par peur de voir Pita Ahki ou Gaël Fickou encore voler la vedette sur les réseaux sociaux. Le coupable ne sera jamais retrouvé. Un mot aurait cependant été placé sur la porte pour signaler le crime. On y distingue : “Vous n’aurez ni le titre, ni les merguez à la fin du match. Signé le fan #1 d’Owen Farrell.” Aucune trace de Melvyn Jaminet également, mais on retrouve un autre mot. Disposé devant le casier du Jésus Catalan, il dit : “Ils n’auront ni les Brennus, ni le Salary Cap et personne ne nous arrêtera. Signé la Mafia Cassoulet”. Étrange.VIDEO. Top 14 - La Rochelle. L'essai exceptionnel de Pierre Bourgarit contre ToulonÀ l’inverse du deuxième jeu où l’on avait vu les arrières quitter la pelouse en soufflant. Là, c’est une légion d’avants que l’on voit quitter la partie essoufflés et claudiquants. Mention honorable à Pierre Bourgarit, Peni Ravai et Camille Chat. Les trois monstres de puissance ont pulvérisé les obstacles devant eux, tel Julian Savea face à la France en 2015. Sauf qu’eux, au moins, ne seront pas à la retraite internationale à 27 ans et que leur compagne n’a jamais fait de rap contenders avec Mourad Boudjellal.
Il y aura donc trois avants et trois arrières à l’avant-dernière épreuve. C’est beau la parité. Ils sont donc accompagnés de Jalibert, Ntamack et Kolbe qui ont impressionné les foules avec leurs qualités d’appuis. Les deux ouvreurs du XV de France en ont même profité pour se recoiffer et se faire un léger brushing tout en esquivant les défenseurs.
Challengers restants : 6 /622
5. Drop de 50 mètres
Consigne : Avant-dernier jeu, les participants doivent inscrire un drop de 50 mètres. Pas de quoi s’inquiéter. Bien qu’impressionnant, ce geste devrait être parfaitement dans les cordes de ces grands athlètes. Une simple formalité, dirons-nous (pour certains tout du moins)...
Appréciation : Loin d’être le fort des joueurs de première ligne, le jeu au pied en fait grimacer plus d’un. Ils sont même quatre pour être exact. Aucun des avants restants n'a réussi cette performance. La légende raconte cependant que Sergio Parisse se mordait les doigts de ne pas avoir pu réaliser SA spéciale : la fameuse botte du numéro 8. Avertissement de discipline pour le talonneur du Racing 92 qui, à défaut d’être précis, a voulu mettre toute sa puissance dans le coup de pompe. Résultat des courses : un poteau tordu et un cratère de 6 mètres de large dans les tribunes. À ne jamais reproduire à la maison. (Pas bravo à toi Camille.)VIDEO. Top 14. MONSTRUEUX ! Le Drop de 50m de Cheslin Kolbe en finale !Excès de confiance ou vent de face ? C’est une grosse désillusion pour Cheslin Kolbe. Il est éliminé aux portes de la finale. Totalement fou, il décide qu’un drop de 50 mètres est visiblement trop facile. Porté par les chants du Pilou-pilou entendus au loin, il décide alors de tenter son coup de patte depuis le parking du stade. Tentative ratée. Comme quoi, on a beau être l’un des meilleurs joueurs du monde, on n’en est pas pour autant un superhéros. Non mais il manquerait quoi en plus ? Devenir champion du monde et inscrire un essai décisif en finale ? Tout ça avec moins de 15 sélections dans une équipe qui perdait contre l’Italie quelques années plus tôt ? Non mais on marche sur la tête...
Aucun souci pour les deux autres candidats qui se qualifient pour la finale. L’ultime affiche opposera donc Matthieu Jalibert à Romain Ntamack.
Challengers restants : 2 /622
6. Jouer un “Un contre Deux”
Consigne : “Celui-là, il se l’est fait tout seul !” : Cette phrase, c’est ce que rêve d’entendre chaque joueur. Aujourd’hui, c’est le moment où jamais de le faire. Avec 10 mètres d’élan, ils doivent aller marquer le plus vite possible un essai en sous-nombre. Il faut faire parler la poudre pour mystifier la défense et réaliser une action aussi rapide qu’efficace. Pour défendre, deux hommes masqués se dressent devant chacun de nos finalistes. Les deux derniers prétendants au titre le savent : leur adversaire n’est pas arrivé là par hasard.
Appréciation : Duel fratricide. Les deux hommes providentiels du XV de France se dressent l’un face à l’autre. Le rugby français n’a pas connu pareil choc depuis le duel Census Johnston vs Bakkies Botha. À droite, Romain Ntamack, le fils prodige à la coiffure aussi soignée que ses passes. À gauche, Matthieu Jalibert, le joueur que l’on adore détester pour ses frasques, mais dont chaque crochet nous fait vibrer. Avec force et honneur, les deux hommes s’élancent. Ils fixent l’un des défenseurs. L’un réalise son plus beau tchic-tchac, quand l’autre effectue un par-dessus pour lui-même de toute beauté. Sans trop de soucis, les deux hommes aplatissent et stoppent le chrono.
Mais il y a un problème, les deux temps semblent exactement identiques. Des deux côtés, on se demande si le titre ne devrait pas être partagé. Ils s’avancent l’un vers l’autre quand soudain jaillit un éclair. Absent depuis le début du jeu, c’est Antoine Dupont qui surgit de nulle part et pulvérise les précédents résultats. Il se permet même de transformer l’essai en drop avant d’éteindre le chrono. Selon la légende, c’est Ugo Mola qui lui aurait dit de rentrer en cours de match...Dupont, Toulouse, Jaminet, le Palmarès complet de la Nuit du Rugby
Vainqueur :
Antoine Dupont est donc le meilleur joueur de Top 14 ! (Tout du moins jusqu'à ce que Jacky Lorenzetti décide de mettre 3 millions sur la table pour Beauden Barrett. Le boss du Racing 92 ayant été conquis par une compilation d'offloads effectués par le joueur face aux Tonga en U15.)
maitrederf
Sur cet article je n'ai lu que "Toulouse fap fap fap fap haaaaaaaaa"
Bib And Dôme
Sérieusement le Nistére ?