RUGBY. Top 14. «Parfois, il lui fallait des coups de pied au cul », Kévin Gourdon vu par ses entraineursL'annonce de la retraite prématurée de Kévin Gourdon a surpris tout le monde. En raison d'un problème cardiaque, le 3e ligne du Stade Rochelais est contraint de raccrocher les crampons à seulement 31 ans. Celui qui a porté le maillot de l'équipe de France ne terminera même pas la saison avec son club de toujours. Un crève-cœur pour lui qui aurait aimé partir sur un titre. Désormais, Gourdon se tourne vers l'après-rugby. Pour certains, cette période est difficile à gérer. Surtout s'ils n'ont pas anticipé. Ce qui avait été le cas de son ancien coéquipier Gabriel Lacroix. Contrairement à l'ailier, le 3e ligne avait devancé le moment où l'ovale ne ferait plus partie de sa vie. Il avait notamment suivi une formation en maçonnerie, mais sa santé ne lui permet plus de porter des choses lourdes. "Je suis diplômé pour tenir un élevage canin, mais ce n'est pas cette reconversion que je vais faire", a-t-il confié en conférence de presse via Le Figaro. Si devenir entraîneur peut sembler la suite logique pour un ancien international, ce n'est pas non plus dans ses projets. Alors quoi ? Certains anciens joueurs ont ouvert des restaurants ou des bars. D'autres sont devenus consultant pour la télé ou la radio. Tandis qu'une poignée se dirige aussi vers l'événementiel. Il n'est pas rare de voir des joueurs kiné. Plus rares sont ceux qui sont médecins comme Contepomi, chirurgien orthopédique, ou encore Jamie Roberts, médecin de formation. WTF - Le XV des rugbymen médecinsQuid de Gourdon ?
Je vais faire une formation dans les neurosciences, pour être neuropédagogue. En gros, c'est comment mieux utiliser son cerveau pour optimiser ses performances. C'est quelque chose de tout frais, un domaine qui m'intéresse. C'est un outil qui peut m'aider à faire ce que j'aime. Il y a aussi des choses sur le stress et l'anxiété.
Peut-être reviendra-t-il aider les joueurs du Stade Rochelais dans quelques années à remporter un titre.RUGBY. Le monde du rugby réagit avec émotion à la fin de carrière de Kévin Gourdon
AKA
C’ est vrai que se reconvertir dans les débits de boissons ou venir commenter des rencontres en binôme avec des gars qui pensent savoir tout de ce sport sans l’ avoir pratiqué ne peut être que les reconversions envisageables de tout bon rugbyman! On peut ajouter entraîneur pour ceux qui ont «réussit »😜
AKA
A 31 ans il ne peux plus porter des charges lourdes! C' est chaud, il a dû passer près de la correctionnelle 😌 courage et tous mes vœux dans sa nouvelle vie 😉
Team Viscères
Ça doit être encore plus dur à digérer : tu es en pleine force de l'âge, tu étais sportif pro avec un corps sur-entretenu, tu plaquais des 38 tonnes lancé pleine balle sans trembler, et soudainement on te dit que ton corps ne te permet plus de répéter des ports de charges lourdes sans danger...
LaGuiguille
Lavanini aime pas ca !
Le Haut Landais
ca doit etre quelqu'un de tres interessant pour avoir une formation en maçonnerie, pouvoir etre éleveur canin et maintenant se tourner vers la neuropedagogie apres avoir été sportif pro
Bib And Dôme
Ouvert d'esprit c'est certain...😉
Le Haut Landais
j'aime beaucoup ca
Team Viscères
Ce qui est triste dans le fait de qualifier cela "d'insolite", c'est qu'on valide totalement le fait que le rugby est rentré dans le même monde sportif fermé que le foot par exemple et qu'un joueur qui veut avoir d'autres centres d'intérêt que le rugby est un original voir un doux fou. Il n'y a plus de formation avant de devenir pro, quasiment aucune pendant, et après il faudrait donc devenir soit entraineur soit consultant. En gros, le rugby fonctionne en circuit fermé où tu entres à 14-15 ans et dont tu ne sortirais plus jamais... c'est mauvais à la fois pour le rugby (sur le long terme, la consanguinité est toujours dévastatrice) et pour les hommes (être totalement coupé du monde "réel" ne peut que produire des gens en décalage avec le reste de la société, et renforce donc la difficulté de s'y réinsérer si le rêve s'arrête brutalement).
dusqual
oui, d'autant qu'on vit à une époque où les gens font plus forcément la même activité toute leur vie.
qu'un mec reste dans le rugby, comme un gars peut travailler toute une vie dans la même branche, je trouve ça logique, il a acquis des compétences, les exploite...
mais aujourd'hui, rester dans la même branche toute sa vie (sans compter les boulots alimentaires, ceux qu'on fait quand on est jeune ou quand on a plus le choix), c'est plus aussi courant. on a accès à plus d'informations pour évoluer vers quelque chose qui nous plaît plus si notre début de carrière ne nous convient pas. on a plus d'opportunités également, parfois on est contraint si y a un manque d'opportunités au contraire... mais les gens sont plus habitués aux reconversions.
donc c'est absolument pas insolite pour un ancien joueur de changer de branche, c'est simplement dans l'air du temps.
après, il y a une bulle rugby. mais on a toujours dedans des mecs qui ont toujours les pieds sur terre. la preuve en est. yannick jauzion, en est un autre exemple et y en a plein, maynadier travaille à côté du rugby...
le circuit fermé, pas encore. des entrées il y en a de partout, si tu veux te reconvertir dans le rugby, c'est tout à fait faisable. il suffit de développer son savoir-faire dans un domaine de compétence et de faire ses preuves (je dis pas que c'est facile pour autant). mais si t'es sérieux et que tu as les moyens de tes ambitions, tu peux te faire ta place.
mais en gros, plus on va avancer dans le professionnalisme et plus la bulle sera difficile à atteindre. d'une part parce que le niveau des compétences continuera d'augmenter et qu'il faudra pouvoir s'y hisser. d'autre part parce que médiatiquement, ça risque de continuer de prendre de l'ampleur et avec ça, le star system, forcément...
ce sera donc un circuit de plus en plus fermé, qu'on le veuille ou non.
de fait, ça rend la réinsertion forcément plus difficile dans un sens, mais pas plus, parce que si un mec veut partir sur autre chose, à priori, il a de la thune donc les moyens et le temps de gérer la transition.
Team Viscères
Le souci n'est pas trop l'argent ou le temps pour effectuer une transition parce que ça ils l'ont (sauf ceux qui ont tout dilapidé comme des idiots, mais c'est leur problème), mais le formatage qui s'effectue de plus en plus.
On trace un chemin de facilité dans la tête du jeune sportif "espoir > pro > reconversion dans le monde du sport", sans cultiver le fait qu'en fait ce chemin n'est ni d'une logique absolue (ce n'est pas parce que tu étais sportif pro que tu trouveras ton bonheur dans le monde du sport, c'est juste que c'est la solution de facilité parce que tu as déjà les contacts) ni une fatalité. Peu importe si les portes pour en sortir existent et que le sportif pro a des moyens supplémentaires par rapport à un individu lambda pour les prendre, si personne ne lui dit jamais qu'elles existent il aura peu de chances de les emprunter. Pour les emprunter il n'y aura que ceux qui avaient déjà en tête l'idée de ce qu'ils voulaient faire après dès le début de leur bien en tête avant le début de leur carrière (Jauzion par exemple), ceux qui veut leur carrière s'arrêter sans prévenir et qui n'ont pas suffisamment percé pour bénéficier des réseaux, ou ceux qui avait déjà conscience qu'il y a un autre monde que celui dans lequel ils évoluent (j'ai l'impression que c'est le cas de Gourdon).
Je vais faire un parallèle à la kon : j'ai fait un bac S parce que j'étais plutôt scientifique et que c'est le bac qui garde le plus d'options ouvertes, ensuite on m'a dit que la suite logique c'était de faire une prépa parce que c'est comme ça et puis c'est tout (j'ai fait un IUT parce que je ne me sentais pas compatible avec l'esprit prépa), puis après mon IUT avec mes bons résultats j'ai fait une école d'ingénieur (où j'ai retrouvé des gens qui sortaient de prépa, la preuve que faire prépa n'était pas une nécessité), l'école d'ingé s'est super mal passée même si j'avais le niveau parce que je ne savais même pas pour quoi j'y étais ni ce que ça me permettrait de faire, finalement j'ai atterri dans une licence pro juste pour avoir un bac+3 (entre temps le bac+2 était devenu un diplôme inutile au gré des réformes) mais venant d'une école d'ingénieur je me suis baladé en terme de notes sans comprendre non plus ce que j'y faisais, puis j'ai galéré au chômage parce que je ne trouvais rien (c'était la crise mondiale, et puis n'étant pas convaincu moi-même de ce que je faisais les recruteurs ne devaient pas être plus convaincus). J'ai cherché une reconversion en suivant toujours les mêmes logiques de "c'est la suite évidente", "si tu viens de là alors tu dois aller là", et il aura fallu un craquage personnel pour sortir de ce moule à la kon. Finalement je suis aujourd'hui épanoui dans un boulot où mes diplômes ne me servent absolument à rien dans mon boulot, et je suis bien. Cela fait beaucoup de temps gâché parce qu'on m'a fait suivre une voie "logique et facile" (que j'ai suivi docilement, parce que je n'avais pas d'idées et pas la maturité nécessaire pour sortir du cadre) sans jamais me présenter réellement d'autres options, et sans jamais m'inciter vraiment à découvrir ce que je voulais faire.
L'impression que j'ai du monde du rugby pro c'est qu'on tend de plus en plus vers ce même genre de carcan du "facile et évident", et que les gamins qui entrent de plus en plus tôt dans ce milieu devront déployer de plus en plus d'efforts pour en sortir parce qu'ils n'auront jamais connu rien d'autre. Il fut un temps les mecs bossaient avant de devenir pro, ensuite les mecs ont fait de vraies études en parallèles, aujourd'hui la plupart font juste un parcours bidon en même temps que le centre de formation (de plus en plus on retrouve les mêmes BTS fourre-tout que les joueurs de foot). Et on trouvera que ceux qui ne suivent pas ce moule sont "originaux", "insolites", "différents". Alors qu'en fait ce sont eux la norme : si tu prends le nombre de joueurs pros en activité, le monde du sport pro n'a pas la place d'en accueillir autant tous les ans. Devenir coach ou consultant, c'est juste la partie émergée de l'iceberg des reconversions. Le reste finira par se retrouver sans rien, alors le mieux serait d'intégrer dès le départ l'idée que c'est normal et même sain pour la plupart des gens. Cela rendra leur parcours plus simple, et le passage de la fin de carrière moins douloureux.
lelinzhou
Ça me rappelle quelque chose...
Jacques-Tati-en-EDF
C'est juste ! Ce qui place Gourdon encore davantage comme un joueur et un homme hors du moule. Toutefois, dans cette réalité, s'il a des propositions de canal +, ce qui est envisageable, je pense qu'on le reverra. Et tant mieux pour lui s'il peut tracer sa route !
Team Viscères
Très honnêtement s'il a des propositions de Canal et que c'est vraiment ce qu'il veut faire, qu'il fonce. Ce qui me dérange juste c'est qu'on banalise l'idée que si tu ne fais pas coach ou consultant après une carrière pro, tu es un peu dingue. Alors qu'il doit y avoir des dizaines et dizaines de raisons de vouloir faire autre chose, et qu'elles sont totalement normales.
Jacques-Tati-en-EDF
Tout à fait d'accord !
Bib And Dôme
Si il pouvait juste s'occuper d'Aldigé en premier, a la fin de sa formation ( si cela est encore humainement et matériellement possible ). 😬 😬
Le Haut Landais
il faudrait qu'il soit vraiment exceptionnellement bon pour pouvoir y faire quelquechose
Bib And Dôme
Je crains effectivement, comme toi, que le cas soit désespèré...( et assurément désespérant ).😉
lelinzhou
Neuropédagogue, c'est ce que voulait devenir Moscato mais malheureusement ça n'existait pas encore.Il a dû se rabattre sur un boulot de neuneupédegogue spécialisé dans le lèche-laporte
Le Haut Landais
tu confonds, il voulait etre casquo-pedagogue et a montre de nombreuses fois ses grandes dispositions pour ce domaine a la pointe du casque