Préparation de match
Pour un France-Angleterre le samedi, il n’y a pas que les joueurs de l’équipe de France qui doivent se préparer. Pour les supporters aussi, c’est une semaine intense de préparation. Pour parfaire cet avant-match, voici mon programme.
- Sécuriser la garde des mioches entre samedi 18h et lundi 8h (voire plus)
Hors de question d’avoir une couche à changer ou une histoire de petit ours brun à lire
- Vérifier que ma femme ne m’a pas calé un repas vegan chez des copains qui trouvent que le sport, ça n’apporte pas grand-chose, et qui aiment beaucoup leur nouveau sol flottant.
Je veux du beauf, des rôts sales et de la testostérone.
- Choisir le lieu où regarder le match
Comme je suis devenu un vieux con tout juste retraité du rugby, j’habite à la campagne où il me sera impossible de rentrer du bar à pied. Finis les cassages de glaçons avec la tête sur le comptoir, je vais devoir regarder le match sur un canapé. Pensée émue pour tous ces glaçons innocents qui gisent sur les comptoirs.
En revanche, il faut bien choisir son canapé. Pas celui avec ton père à côté qui annonce à la première mêlée : « Ah c’est mort, on va perdre, on a perdu la première mêlée ».
Non, je veux de la mauvaise foi, de l’optimisme, du panache, des insultes et casser quelques chaises.
- Bien choisir ses copains
Copains triés sur le volet, avec le questionnaire suivant :
- Détestes-tu les Anglais ?
- Sinon, pourquoi ?
- Sais-tu ce qu’est un 50-22 ?
Hors de question d’avoir un copain qui pose des questions tout le match.
- Heu, et le mec en jaune, il est dans quelle équipe ?
- MAIS C’EST L’ARBITRE BORDEL ARRÊTE DE M’EMMERDER ET POUSSE-TOI DE MA TÉLÉ !
- Es-tu vegan ?
- Peux-tu ramener ton pack de bière ?
- S’entrainer à gueuler
Entraînement de la semaine : tous les soirs s’enfermer quelques instants dans sa voiture, discrètement. Et gueuler : « ON VA LES E-CLA-TER ! ON VA LES E-CLA-TER ! LES POURRIR ! LES PENDRE PAR LES PIEDS ! ON VA LES DESTRONCHER ! LES DEBOITER ! LES DEBOURRICHER ! LES DEBONARISER ! WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA »
C’est l’occasion de trouver quelques nouveaux mots qui sonnent bien.
- Ressortir son vieux maillot
On Ressort le vieux maillot de l’équipe de France 2002. Celui que ton con de frangin a déchiré en essayant de te rattraper alors que tu marquais un super essai dans le jardin entre le pommier et le poirier. Ce maillot est moche, recousu, poussiéreux. Il sent 2002, la victoire 44 à 5 contre l’Irlande pour le grand chelem et le doublé de Serge Betsen. On a une pensée émue pour Serge Betsen. Son bouchon sur Wilkinson. Snif. Serge, mon Serge. Ce n’est plus une pensée émue, on fait carrément une prière : « Cher Serge ». Non, trop dur à dire.
- Préparer le salon
La table basse est installée. Les bières au frais. Tout copain en retard se verra refuser l’entrée dans la maison. Choisir le fauteuil face à la télé, pas celui où un pote est susceptible de te passer devant pour aller pisser.
C’est parti. C’est France-Angleterre.
« ON VA LES E-CLA-TER ! ON VA LES E-CLA-TER ! LES POURRIR ! LES PENDRE PAR LES PIEDS ! ON VA LES DESTRONCHER ! LES DEBOULOCHONNER ! WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA »
Eddy le fourbe
Eddy Jones a beau ne pas être anglais, nous avons réussi à le détester encore plus que les Anglais, signe quand même d’une intégration plus que réussie. Son air narquois, sa condescendance et ses petites phrases mesquines sont autant d’envies de casser la gueule à ses petits protégés. Hélas pour Eddy, Pas de boogiewoogie ce soir, c’était la dernière séance. Oui, c’est bien la France qui a soulevé le Grand Chelem ! Les Français ont tout simplement roulé sur les Anglais en leur marquant trois magnifiques essais. La domination française a été constante quasiment tout le match, hormis un quart d’heure de révolte anglaise qui n’a pas fait pâlir le XV de France.
Pourtant, les Anglais avaient eu une stratégie, que voici.
Rappeler la vieille garde avec Ben Youngs
Eddie Jones s’est dit que les Bleus avaient une faiblesse sur les ballons hauts. Alors, il a rappelé le vieux Ben Youngs pour taper des chandelles tout le match. Bonne nouvelle pour les Français, car ce même Ben Youngs s’est quand même fait enrhumer six fois par Dupont en trois matches France-Angleterre, et court maintenant avec un pacemaker et un déambulateur.
Cela ne l’empêche pas en effet de taper une chandelle toutes les deux minutes. Son pied droit gonflé l’oblige à porter du 45 à droite et du 43 à gauche.
Engager un Stewart
Comme Eddie Jones a de la suite dans son idée, il veut qu’un joueur puisse aller combattre en l’air pour récupérer les chandelles de Youngs. Pour cela, il est allé à British Airways. Nombre de salariés sont à l’arrêt depuis le Covid et le Brexit et attendent à Heathrow que quelqu’un veuille bien d’eux. Eddie Jones choisit un Stewart le plus grand possible pour gagner en altitude. Stewart est placé sur l’aile droite de l’appareil, près de la sortie de secours.
Canaliser Smith
« Marcus, tu n’as le droit qu’à un seul pas de l’oie du match. Le reste du temps, tu me fais des coups de pieds et c’est tout » Smith obéit et engage dès qu’il le peut un gagne terrain avec Jaminet et Ntamack pour repousser le ballon le plus loin possible dans le camp adverse. Ce ping-pong rugby laisse 28 hommes immobiles au milieu du terrain, canardés de part et d’autre par les arrière-gardes et les missiles balistiques qui leur passent au-dessus de la tête. Finalement, ce gagne-terrain ne cessait que lorsque le ballon arrivait dans les mains de Genge.
Le Genge terrain
Car la dernière idée d’Eddie Jones est la suivante : faire cavaler un pilier gauche en troisième rideau. Genge, alias bébé Rhino charge depuis le troisième rideau, prend 30 m d’élan pour rentrer dans le lard des Français.
Ces armes anglaises n’ont pas vraiment eu d’effet. Il a fallu d’ailleurs que Smith se débride un peu, qu’il sorte du cadre pour proposer du jeu emballant et contourner la robuste défense française. C’est ainsi que Stewart a marqué son essai en deuxième mi-temps, de quoi nous faire frémir un tout petit peu car les Anglais revenaient à 5 points.
L'art de la victoire
Vous l’aurez compris, nos Bleus ont été au rendez-vous. Quelle victoire ! Quelle émotion que ce match qui nous donne un Grand Chelem tant espéré ! 12 ans d’attente ! Rendez-vous compte, la dernière fois que la France a remporté le Grand Chelem, Parra avait des cheveux et Andreu était sur une aile. Une autre époque.
La victoire française contre les Anglais a été complète. Pour bien comprendre les raisons de cette belle victoire, je vous propose de l’observer à travers une série de tableaux qui voici. Ceux-ci montrent l’art de la Victoire.
Le Haut Landais
toute blague a part, je n'ai pas compris pourquoi l'arbitre met une pénalité a Penaud quand Nowell met un tampon a Jaminet en l'air.
quelqu'un peut-il m'expliquer. il me semble que c'est une incomprehension entre les arbitres.
l'arbitre de champ demande si le 14 bleu a gene le 11 blanc en changeant sa ligne de course.
je crois que l'arbitre video a compris "est ce que le 14 bleu a gene le 11 blanc?" ce qui est le cas. mais il n'a pas change la direction de course et donc ne devrait pas etre penalisable?
ou je me suis complètement plante?
LaGuiguille
coco gadget ? vraiment !!!!
La petite Huguette
Et où il est lancé, rhino là rein gite.