Et tout cela à cause d'une histoire rocambolesque, digne des meilleurs films d'espionnage. Au centre du scandale, Tyson Keats. Le demi de mêlée néo-zélandais de 31 ans, passé par les Crusaders, les Hurricanes ou plus récemment Aironi, était arrivé dans la capitale anglaise au mois de juillet. Possédant un ancêtre anglais, Keats avait fait une demande de passeport britannique... qui lui avait pourtant été refusée. Mais le manager des London Welsh, Mike Scott, avait décidé de couvrir ce « petit » détail et d'inscrire Keats auprès de la RFU comme joueur anglais, né sur le sol anglais. La RFU, suspicieuse, avait demandé une preuve de la nationalité du joueur. Scott avait alors envoyé un passeport falsifié à la fédération anglaise...
Le « director of rugby » des London Welsh, Steve Lewis, a lui-même demandé des clarifications à son manager sur cette affaire un brin douteuse. Mike Scott s'est alors enfoncé en lui montrant de faux emails émanants de la RFU, confirmant que Tyson Keats était bien considéré comme un joueur anglais (EQP : English Qualified Player). Pourtant, Keats n'est jamais apparu en tant que tel dans la base de donnée de la RFU, qui attendait un acte de naissance pour s'assurer que le joueur était bien né en Angleterre.
Résultat : 5 points de pénalités, et le maintien qui s'éloigne...
Quelques jours plus tard, Mike Scott s'est probablement rendu compte qu'il s'était mis dans la panade (pour rester poli) et a tout avoué à Lewis, en qualifiant la situation « d'incroyable bordel ». Keats, lui, a fini par obtenir un passeport après une seconde demande au mois de janvier. Mais le mal était déjà fait, puisqu'il avait joué plus de 10 matchs alors qu'il était en situation illégale. La police a été avertie et et Scott a admis avoir commis une fraude.
L'ironie de l'histoire, c'est que c'est Steve Lewis lui-même qui a porté l'affaire devant la RFU. En arguant qu'il avait été trompé par son manager et par son joueur, il espérait obtenir un jugement clément. Pas de chance, les London Welsh se sont vus retirer 10 points (dont 5 avec sursis jusqu'à la saison prochaine). Ils ont 14 jours pour faire appel de cette décision.
Les Gallois de Londres, qui restent sur une série de 12 défaites en championnat, viennent donc de rétrograder à la dernière place de Premiership, à deux points des Sale Sharks. Et leur calendrier de fin de saison s'annonce compliqué avec des matchs à l'extérieur à Gloucester, Bath et aux London Irish, tandis qu'à la maison ils recevront Northampton et Worcester. Les London Welsh pourraient donc voir tous leurs efforts ruinés par une affaire ubuesque, comme on en avait plus vue en Angleterre depuis le fameux « Bloodgate » des Harlequins en 2009...
ced
quand on en arrive à valsifier des passeports il n'y a plus de limites, les portes sont grandes ouvertes, couvrir alors certaines méthodes de dopage n'est qu'une plaisanterie.
j'espère que toutes ces révélations porteront leurs fruits et que ça ira au bout, jusq'au nettoyage de printemps.