L’après-Coupe du monde a été difficile pour le rugby sud-africain. Les Springboks n’avaient plus rien du monstre sudiste, rare candidat pour stopper l’hégémonie des Blacks. Hormis les Lions de Johannesburg, les cinq franchises locales engagées en Super Rugby n’ont d’ailleurs guère brillé, comme un symbole ©…
Super Rugby 2019 : les franchises néo-zélandaises de nouveau au pouvoir ?
Le dernier titre sud-africain en Super Rugby remonte à... 2010. À l’époque, la compétition s’appelle encore Super 14, et les Bulls de Morné Steyn s’imposent face aux Stormers de Bryan Habana. Ce titre marque l’apogée d’une courte domination de la nation arc-en-ciel dans la compétition majeure de l’hémisphère sud. Les Bulls sont sacrés trois fois champions, de 2007 à 2010, les Stormers et les Sharks atteignant également la finale à cette période. Un temps où les Boks soulèvent le trophée Webb-Ellis, et remportent la tournée face aux Lions Britanniques et Irlandais. Pas un hasard.
Depuis ? La Nouvelle-Zélande, et à un degré moindre l’Australie, a repris le pouvoir. La SARU a choisi de se tourner en partie vers l’Europe, y envoyant les Kings et les Cheetahs. Reste les quatre historiques, présents depuis la création d’un Super 12 professionnel, en 1996 : les Bulls (ex Northern Transvaal), les Sharks (ex Natal), les Lions (ex Transvaal) et les Stormers (ex Western Province).
Super Rugby : retour sur les formules d'une compétition en perpétuelle évolution
Les Bulls à la recherche d’un glorieux passé
Qu’on se le dise : les Bulls de Pretoria ne font plus peur à personne. On l’a dit, les Taureaux sont les seuls à avoir déjà remporté le Super Rugby. C’était il y a presque dix ans. Une éternité dans le monde du rugby. L’an passé, c’est à la dernière place de la conférence sud-africaine (la 12ème place au classement général) qu’ont terminé les coéquipiers d’Handré Pollard. Seule éclaircie : ce maillot jaune et vert “Copacabana” qui a dû faire fureur chez les collectionneurs.
Mais on ne joue pas a rugby pour avoir un beau maillot. Pour retrouver le succès, Gerhard Human a été promu coach principal. Il s’occupait jusque-là des avants. Les avants, justement, vont recevoir le renfort de deux Springboks revenus d’Europe et du Japon : Duane Vermeulen (RCT, Kubota Spears) et Schalk Brits (Saracens). Plus très jeunes, mais de quoi renforcer un pack où seul Lood De Jager faisait figure de référence.
Derrière, Jesse Kriel est l’un des rares joueurs installé en sélection. La star du 7 Rosko Specman a également décroché un contrat, après un passage par le Pro 14 sous le maillot des Cheetahs.
Les Sharks sur leur lancée
Mathieu Bastareaud sera-t-il un joueur des Sharks la saison prochaine ? En attendant, la franchise basée à Durban voudra confirmer sa dernière saison. Certes, les Crusaders ont balayé l’ancienne équipe de Fred Michalak en ¼ de finale, mais celle-ci a eu le mérite de se qualifier in extremis au nez et à la barbe des Rebels, à égalité de points au classement général.
Super Rugby 2019 : le Top 10 des plus beaux maillots !
Dans une conférence finalement assez ouverte, les Sharks voudront donc terminer dans le Top 8. Devenu international en 2018, S’busiso Nkosi sera l’attraction de la ligne de ¾ où l’ouvreur Robert Du Preez - le fils de l’entraîneur, revenu d’un prêt aux Sharks de Sale - a également porté le maillot de la sélection pour la première fois l’an passé. Du Preez est entouré de ses frères Dan et Jean-Luc, qui évoluent dans le paquet d’avants. Ce dernier était également prêté à Sale pour le début de saison.
Côté “français”, l’ancien demi de mêlée du MHR Cameron Wright devrait avoir du temps de jeu. L’ancien Toulonnais Michael Claassens a pris sa retraite.
Joue-là comme Clermont pour les Lions
Trois finales jouées, trois défaites. Le pire ? Les Lions ont atteint la finale lors des trois dernières éditions du Super Rugby ! Complètement relancée par Johan Ackermann, la formation autrefois connue sous le nom de “Cats” est devenue la référence au pays, marchant sur la conférence locale… tout en échouant à chaque fois sur la dernière marche. De quoi penser à une malédiction ?
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Si Faf De Klerk est parti en Europe, les Lions ont en tout cas révélé quelques très bons joueurs ces trois dernières années, de Malcom Marx à Aphiwe Dyantyi, en passant par Andries Coetzee, finalement resté malgré une offre du RCT, ou Elton Jantjies, maître à jouer de la formation. Bémol : Franco Mostert, Ruan Dreyer et Jaco Kriel ont tous rejoint Ackermann à Gloucester cet été, et les performances du pack pourraient s’en ressentir.
L’ancien pilier du Stade Toulousain Daniel Mienie (14 matchs l’an passé) est lui retourné au pays.
Une pièce sur les Stormers
Sur le papier, difficile de comprendre comment les Stormers ont pu terminer à la 11ème place du classement général, à 17 points des Lions, et 7 de la qualification. Devant, Eben Etzebeth sera forcément à suivre, pour sa dernière saison sous la maillot de la franchise du Cap avant de rejoindre Toulon. On trouve à ses côtés Siya Kolisi, capitaine des Boks, Pieter-Steph du Toit ou les internationaux au poste de pilier, Steven Kitshoff et Frans Malherbe.
Mais c’est derrière qu’on devrait se régaler : Ruhan Nel vient du rugby à 7 au sein d’une formation où évolue déjà Seabelo Senatla. Damian De Allende est sûrement le centre le plus complet du pays. Et la pépite Damian Willemse voudra confirmer… Bref, un effectif vraiment équilibré. De quoi repartir de l’avant ? On mettrait bien une petite pièce pour une qualification des Stormers.
Raymond Rhule et JC Janse Van Rensburg partis à Grenoble, l’ancien Perpignanais Dewaldt Duvenage parti à Trévise, le Top 14 sera représenté par Kitshoff et Jano Vermaak, ancien demi de mêlée du Stade Toulousain.
Super Rugby 2019 - Les franchises australiennes peuvent-elles endiguer leur chute ?
lelinzhou
Oui, qui ?