Un esprit sain, dans un corps sain. Voilà un adage qui colle parfaitement à la peau de certains sportifs aujourd'hui. Il faut dire que depuis quelques années, le mental a pris une part importante dans les performances des athlètes. Anthony Mette fait partie de ceux qui aident les sportifs, et en particulier les rugbymen a construire leur avenir plus sereinement. « J'étais très sportif étant enfant, et très rapidement j'ai compris que le mental pouvait influer sur mes résultats. »
Une fois le bac obtenu, le Bordelais a donc tenté de chercher des formations concernant le mental des sportifs. Docteur en psychologie avec des formations dans la psychologie du sport, il rencontre de nombreux athlètes depuis une dizaine d'années. Dont des rugbymen. « Je suis basé à Bordeaux, et j'ai été embauché par l'UBB dans mes débuts, en 2010. J'étais en charge du suivi des jeunes du centre de formation. Je ne m'occupais que des jeunes et je n'étais pas en contact avec les professionnels car, déjà à l'époque, cela était un peu tabou. »
Pas du tout habitué au monde du rugby, Anthony a appris sur le tas.
Ce fut une très belle expérience. Mais c'était un sujet tabou surtout dans le rugby. Ce sont des sportifs qui ne veulent pas avouer leurs faiblesses. Pour eux, tout ce qui est de l'ordre du mental est une source de faiblesse.
Si aujourd'hui, cela a beaucoup évolué, c'est plutôt du côté des staff que cela n'a pas vraiment bougé. Déjà, à l'UBB, Anthony Mette était contraint d'exercer, mais à moitié quasiment. « Les entraîneurs et les managers avaient l'ambition de gérer le domaine psychologique et ne voulaient pas que quelqu'un d'extérieur s'occupe de ça. » Bridé, Anthony Mette décide de quitter l'UBB après cinq années. « J'ai la double casquette : psycholoque et préparateur mental. À l'UBB, j'avais la casquette de psychologue, mais l'aspect préparateur mental ne passait pas. À l'époque, ils ne voulaient pas en entendre parler et n'étaient pas encore à ce niveau d'expertise. Ils pensaient faire sans. » Il a alors décidé de continuer son activité dans son cabinet, et à sa grande surprise, c'est à ce moment-là que les joueurs de rugby ont commencé progressivement à venir le consulter.
Des efforts à faire
« C'est compliqué de travailler avec un joueur lorsqu'on est dans le club. Il est souvent soumis à la pression de la concurrence et ne souhaite pas que ses faiblesses apparaissent aux yeux du staff, reconnaît le psychologue. Dès que je suis sorti de l'UBB, j'ai eu des demandes de joueurs qui ont afflué. » Aujourd'hui, Anthony Mette continue de s'occuper de nombreux joueurs de Top 14 (UBB, Stade Toulousain, Agen), voire même de Pro D2 (soumis au secret professionnel, il ne donnera pas de noms). Il détecte trois problèmes principaux.
Le premier c'est que les rugbymen se rendent compte que le rythme est épuisant physiquement et mentalement et ils passent par des émotions positives à négatives en l'espace de trois jours, pendant une saison entière. Ils savent que s'ils souhaitent faire une longue carrière, ils doivent être dans la prévention de leur corps mais aussi de leur tête. Je les aide donc à trouver un équilibre. Ensuite, j'aide particulièrement les joueurs qui passent par des phases de blessure. Et enfin, parfois, je rencontre des joueurs qui sont dans une vraie phase de préparation mentale et qui veulent être plus concentrés en match, gérer leur stress.
Mette s'attèle donc à faire des séances d'environ 45 min / 1 heure à son cabinet, sur Skype, mais aussi directement sur les terrains de rugby, où il tente d'appliquer tout ce qu'il a vu en théorie avec le joueur.
Crédit photo : Anthony Mette
Préparateur mental de certains joueurs de l'équipe de France actuelle, Anthony Mette a forcément un point de vue sur le cas particulier de ce XV de France que beaucoup ont jugé, et enfermé dans une spirale négative. « Ce que je constate c'est qu'à ce niveau-là, dans une équipe nationale, il n'y a pas de préparateur mental officiel, ni de psychologue ou du moins un référent. À ce niveau-là, les exigences sont extrêmes et cela demande de la stratégie aussi au niveau mental. Mais les managers ont peur qu'on prenne leur travail et je trouve cela dommage. »
Sans aucun doute, la marge de progression dans ce domaine est très grande. « Sur le plan mental, en équipe de France, on part de zéro, déclare Anthony. Des tonnes de choses pourraient donc être mises en place. » Faudrait-il maintenant que quelqu'un prenne ce soucis au sérieux.
duodumat
Il y a deux niveaux (au moins) dans la préparation mentale, le niveau individuel et le niveau collectif.
Il est clair que le niveau individuel appartient à une démarche personnelle du joueur. Et même s'il ne s'agit pas de psychothérapie, le joueur va travailler sur des points qu'il ne souhaite pas forcément partager avec son employeur pour diverses raisons. En revanche on doit l'inciter à pratiquer ce travail personnel, mais le coach mental personnel ne peut pas être "fourni" par le club.
Ensuite, le niveau collectif est directement lié à la cohésion et la performance du groupe et cela est totalement à la charge du club. Ce niveau doit intégrer les objectifs et les craintes de chaque joueur, ce qu'il a identifié dans son jeu et ses objectifs, pour lui permettre de s'intégrer à un collectif. C'est à ce moment-là, à cet endroit que le collectif entre en jeu, que le(s) plan(s) de jeu du staff (s'il en a un !) doivent permettre une cohésion/cohérence entre les joueurs,le staff, les objectifs communs. Cette subtile alchimie ne peut exister que si les membres du staff sont eux mêmes en cohésion/cohérence avec leurs objectifs et leurs moyens. Et, concernant un staff, il y a une hiérarchie qui complique les choses, s'ajoutent les objectifs sportifs, financiers, pressions diverses sur le staff, relation des membres du staff, entre eux et avec les joueurs, avec le président, prise en compte des réactions supporters/réseaux sociaux, etc... On comprend le travail qu'un sélectionneur doit faire, surtout s'il n'a les joueurs que quelques semaines par an. La préparation mentale d'un staff est également indispensable !!!
Ensuite le mot "psychothérapie" fait peur, pourtant il s'agit bien de cela, travailler sur les réactions personnelles à des évènements personnels, interpersonnels et professionnels avec tout ce qui fait la spécificité d'un individu.
Pour appréhender cela, chacun de nous peut se souvenir des hauts et des bas de sa carrière sportive ou professionnelle et les mettre en relation avec les évènements de sa vie personnelle. Il faut ensuite le corréler avec le haut niveau exigé en club professionnel et a fortiori en EDF, pour se rendre compte des difficultés auxquelles sont confrontés joueurs et staff.
Enfin, je dirai que chacun n'a pas les mêmes besoins. Pour certains un travail mental personnel est indispensable alors pour d'autres la préparation mentale par un "coach mental" est complètement inutile, c'est l'intégration au groupe, et le groupe qui jouent ce rôle ... ils sont rares au haut niveau.
En ce qui concerne l'EDF, en excluant les joueurs et en observant le comportement du staff on peut dire que la cohérence/cohésion des personnes ne semblent pas excellentes. Y-a-t-il une politique de préparation de l'EDF ? Tous les membres du staff (Président, "chargé des équipes de France", sélectionneur, entraîneurs, préparateurs physiques ...) ont-ils une complicité, une dynamique commune, etc ? Que font-ils pour que cela se passe le mieux possible ? Font-ils le travail personnel que certains joueurs s'imposent ?
Autant de questions que l'on espère être posées et résolues dans le sein intime d'une équipe nationale en quête de bons résultats au plus haut niveau !
Rive Droite
Analyse très pertinente il y a vraiment un travail individuel pour certain joueur et membre du staff un autre plus collectif en incluant le staff pour définir un objectif commun
BoBoB
I had a dream.
Celui que tout ceux qui doutent de l'intérêt et des atouts de la préparation mentale lisent ton post😊.
Ca eviterait de lire certaines inepties
Ahma
J'ai lu, et je n'y vois toujours pas le moindre soupçon de preuve. On peut étaler les démonstrations abstraites sur mille pages si on veut, ce ne sont toujours que des mots, pas des faits.
duodumat
Vous avez sans doute raison, il est difficile de trouver un "haut niveau de preuve scientifique", au sens où vous semblez le dire. Toutefois je n'ai pas évoqué la "preuve", mais la nécessité d'agir. Il est clair, et prouvé ne vous en déplaise, que ce genre de soutien est utile, voire nécessaire. Si vous en doutez, je ne peux pas vous convaincre facilement ici ...
Certaines personnes ont besoin d'un soutien, d'exprimer les difficultés, il est indéniable que cela les aide et parfois même transforme leur vie. Vous pouvez dire que ce n'est que du verbiage stérile. si vous le pensez vraiment c'est que faites partie des esprits forts qui n'ont jamais eu besoin de ce genre d'aide. Bravo!
Toutefois, à partir du moment où on considère que cela peut être utile individuellement à certaines personnes, dans le cadre d'une équipe professionnelle telle l'EDF (et il y a eu de nombreux commentaires en ce sens après le T6N) on peut admettre que cela ne doit pas s'arrêter à quelques joueurs, il faut aussi considérer la dynamique collective et le soutien mental, qui peut prendre des formes diverses, peut être utile et d'autant plus que l'on est au haut niveau et que les enjeux sont importants. Sinon il y a beaucoup d'entreprises qui se fourvoient dans cette démarche !
Désolé que vous pensiez qu'il ne s'agit que de mots, d'abstractions, que mon commentaire vous semble long et stérile ... certaines personnes ne seront jamais convaincues. Je le répète ce sont des esprits forts qui n'ont besoin d'aide dans aucune difficulté de leur vie. Ceux-là sont extrêmement admirables. Encore une fois Bravo !
Enfin, considérant le niveau de doute que vous avez en la matière, ce n'est pas en quelques jours que vous arriverez à comprendre l'importance que peut avoir ce domaine.
Pour vous lire régulièrement et apprécier les mots de modération que vous trouvez dès qu'il y a un conflit sur ce forum, je peux émettre l'hypothèse que vous appliquez efficacement, sans vous en douter, les principes du soutien mental et du "renforcement positif".
Ahma
Tout d'abord, la réponse s'adressait à BoBob, je ne me serais pas tout à fait adressé à vous sur le même ton.
Ensuite, si l'on parle de l'importance et de la nécessité de proposer un soutien psychologique à certaines personnes (sportifs ou non), je suis on ne peut plus d'accord. Mais tel que je comprends l'article, il ne traite pas de cela : ce qui préoccupe aujourd'hui l'amateur de rugby français ce n'est pas l'état psychologique des internationaux, c'est la médiocrité de l'équipe nationale. C'est en guise de remède à ce marasme sportif qu'on nous présente l'intervention de préparateurs mentaux comme une solution, et c'est en réponse à cette affirmation que j'exprime mes doutes.
Si, par ailleurs, et comme je le disais à Imanol, certains joueurs peuvent tirer un bénéfice personnel du recours à un psychologue, c'est évidemment une bonne chose.
duodumat
Votre réponse s'adressait à BoBob, soit, mais à propos de sa réflexion à mon commentaire de départ et sur un ton de doute on ne peut plus critique. Je me suis donc permis de vous répondre. J'espère que vous me pardonnerez.
Il ne s'agit pas de "soutien psychologique" mais d'aider une personne à utiliser ses ressources personnelles pour identifier et résoudre les difficultés qu'elle rencontre, notamment dans un groupe (intégration, participation). Alors pourquoi ne pas admettre que les dirigeants du groupe ne puissent pas en bénéficier afin de faire progresser la performance du groupe ? Ceci est largement utilisé dans l'industrie et dans d'autres domaines sportifs que celui de l'EDF.
Je persiste à dire que l'intervention de préparateurs mentaux n'est pas une "solution", comme vous le suggérez, mais un moyen ... et pas qu'individuel, qui s'intègre à une politique globale de gestion d'équipe, sportive en l'occurrence ! Le soutien à un individu ne peut se concevoir sans le même effort du collectif, staff compris.
Je persiste à penser que vous savez bien aider à gérer les situations, personnelles ou de votre entourage, et sans doute avez-vous aplani quelques situations tendues sur un terrain ou dans un vestiaire ...
Enfin, l'article en question est forcément parcellaire. Vous avez remarqué qu'il ouvre à discussion !
Ahma
Puisqu'il est donc bien question dans votre propos de "performance du groupe", je ne puis faire autrement que de rester sur ma position : il ne suffit pas de dire "pourquoi ne pas admettre", il faut être en mesure de prouver. Vous semblez connaître le concept de niveau de preuve, vous comprendrez donc peut-être que sans être le moins du monde un "esprit fort" (quel que soit le sens qu'on donne à cette expression), je suis en tout cas fortement attaché aux principes de rigueur de la démarche scientifique, et ne puis par conséquent me satisfaire d'affirmation gratuites.
duodumat
Il ne s'agit pas ici des indications et contrindication des ß-bloquants dans le traitement de l'HTA et du rôle qu'à joué l'industrie pharmaceutique dans la prescription (trop) large de ce produit et de sa responsabilité dans de nombreuses pathologies !
Il s'agit de "choses" humaines dans toute la complexité que cela suppose. Vous semblez suggérer qu'il s'agit de fumisterie. Qu'est-ce qui vous gêne dans cela ? Vous n'avez jamais observé des inter relations des faits avec les gens et inversement ?
Pourquoi voulez-vous me faire dire ce que je n'ai pas dit ? C'est peut-être que les affirmations "gratuites" que vous énoncez avec tant de certitudes ne sont gratuites que pour vous. Comment faites-vous, si vous en avez la charge, pour améliorer les performances d'un groupe ? Politique de l'homme en forme ?
Nous ne vivons manifestement pas dans le même monde.
Ahma
Je crains qu'on ne s'égare ici dans des considérations philosophiques très générales, sans grand rapport avec le sujet de départ.
Quant à me sommer d'expliquer ce que moi je ferais pour améliorer les performances d'un groupe, je ne vois pas en quoi c'est pertinent. Comme disait Einstein (ou Team Viscères ?), si un boulanger me vend un pain dégueulasse, ce n'est pas parce que je ne sais pas faire du pain que je n'ai pas le droit de le dire.
duodumat
Vous me disiez que vous ne pensiez qu'en terme de "niveau de preuve" et vous attendez de moi ces preuves. Vous semblez être un scientifique, alors donnez-moi des preuves de ce que vous avancez. Il ne suffit pas de citer ce pauvre Einstein que tout le monde met à toutes les sauces pour faire la preuve qu'il est un esprit fort et cultivé.
Pas de problème je vous laisse le mot de la fin, car votre "pain" est particulièrement "dégueulasse". Vous avez raison pour toujours !!!!!
lelinzhou
Esprit fort ? Vois pas bien ce que vient faire la gnôle dans le débat, mais je t'approuves quand tu dis que les affirmations gratuites ne te sont pas chères. Encore faudrait-il le prouver, scientifiquement si possible.
Ahma
Sinon, je tiens à préciser que par ailleurs j'aime bien les choses gratuites, qu'on se le dise.
BoBoB
Ma première reaction : Ouhlala ... a quoi bon essayer de rendre le desert fertile en l'arrosant.
Puis ma vanité a reprise le dessus. Alors .... en vrac
http://psychaanalyse.com/pdf/ANXIETE%20ET%20PERFORMANCE%20-%20LABORATOIRE%20DE%20PSYCHOLOGIE%201993%20(14%20pages%20-%20221%20ko).pdf
https://www.persee.fr/doc/intel_0769-4113_2009_num_52_2_1199
https://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1994_num_47_2_2103
https://www.cairn.info/revue-staps-2009-1-page-25.htm
En fait pour faire simple, tu prends gougueule et tu tapes "psychologie cognitives et performance sportives"
Tu trouveras (ou pas) ton bonheur parmis les 76 000 etudes qui existent sur la psychologie cognitive (toutes ne sont pas sur le sport😊).
Ahma
Ma première réaction à ta première réaction : les attaques personnelles ne font pas avancer les débats, et signalent de façon quasiment imparable ceux qui n'ont pas le moindre argument solide sous la main et n'ont d'autre recours que de se réfugier dans les allusions insultantes.
Ensuite, ta suggestion de "faire simple" en saisissant "psychologie cognitives (sic) et performance sportives (resic)" sur google serait peut-être pertinente si j'étais disposé à consacrer un mois de ma vie à cette recherche, hélas ce n'est pas le cas.
Je prendrai peut-être quand même le temps de survoler les textes dont tu m'indiques les liens, mais je ne te cache pas que je suis franchement pessimiste quant à la fiabilité des "preuves" que tu es susceptible de me proposer.
Team Viscères
Tu es quand même super susceptible, pour une fois tu n'es pas traité de nain et tu trouves encore moyen de te plaindre.
Ahma
Au fait, je trouve que dans ce domaine ça mollit sérieusement depuis quelques temps. Sans doute vous lassez-vous de me traiter encore et toujours de gros nain roux à bonnet à pointe...
Vous ai-je déjà confié que j'étais myope comme une taupe ?
lelinzhou
Tu as essayé Lourdes ?
Flane
C'est étonnant cet article. Effectivement ça sent l'amateurisme et d'accord avec Matt ça doit rassurer de blinder la dimension physique version Robocop et inquiéter de reconnaître les joueurs comme des êtres humains. Et puis traditionnellement on parle a une équipe d'un projet collectif dans lequel les joueurs doivent se fondre, pas a une somme d'individus. Alors accompagner la dimension mentale c'est aussi reconnaître que les individus existent et en terme de variables a gérer ça multiplie les facteurs. Et pourtant, c'est évident. Écouter, traduire, aider a accepter des faiblesses, conseiller, amener quelques astuces en terme de préparation, gérer le stress, gérer la fatigue, etc. Rare sont ceux qui y arrivent seul et tout va plus vite.
Matt Gâteau
Est ce que celui qui l'a "bridé" a l'UBB ne serait pas Raphaël Ibanez ? Entraineur de 2012 a 2017... Ou Jacques Brunel, entraineur suivant ?
De toute façon cela ne fait que confirmer que certains entraineurs français ont une vision assez arrièrée du sport. Franchement a de tels niveaux, ca fait peur. Alors, on achète 30 Wattbike par club, on fait des salles de muscu connectées, on a des gps sur chaque joueur, on film les entrainements avec des drones... Mais on a pas un preparateur mental. Dans un sport ou les joueurs sont amenés a prendre 30 micro-décisions toutes les minutes, et ou la dimension physique fait perdre en lucidité, analyse...
Au moins on est champion du monde de l'amateurisme.
Kad Deb
Le gros du problème vient du fait qu'il existe souvent une confusion entre préparation mentale et psychothérapie.
En gros, la préparation mentale sert à gérer le stress, les émotions et à se concentrer sur son match. Ça ne garantit pas la victoire et la performance parfaite à chaque fois, mais ça évite de "ne pas rentrer dans le match", d'être inhibé par l'enjeu ou d'être au contraire trop agressif. Et tout ça se travaille avec des techniques adaptées à chacun, comme le physique. De nombreuses disciplines sportives ont déjà compris cela. Il y a encore beaucoup de progrès à faire en rugby.
BoBoB
Vu les commentaires avant le tien, c'est plus des progrés qu'il faut faire, c'est une révolution!
cahues
Palmié, Imbernon et consorts adoraient la préparation mentale de l'époque...
yandelug
Alain Estève s'endormait pendant les séances de sophrologie d'avant-match ?
Imanol votre idole
Salut le Rugbynistère !
Article très intéressant, je serais curieux d'en apprendre davantage sur l'impact réel sur les joueurs si jamais vous avez l'occasion de contacter d'autre spécialistes du sujet.
A titre personnel, je n'ai pas de préparateur mental dans mon club et je n'ai jamais ressenti le besoin d'en avoir. Cependant je sais que d'autres clubs de ma division en recrutent.
En termes de résultats, difficile de tirer des conclusions puisque des trois que je connais, un club vient de se qualifier pour les playoffs, un autre vient de les rater pour quelques points tandis qu'à deux journées de la fin, le 3e club se bat encore pour son maintien. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en parler avec les joueurs concernés, mais peut-être se sentent-ils mieux dans leur peau que mes coéquipiers.
Il est vrai que les saisons sont de longues montagnes russes avec parfois des séries positives brusquement arrêtées, des semaines de travail mal récompensées ou des accumulations de défaite, voire des mises au placard pour certains joueurs.
C'est là toute ma curiosité: que va dire un préparateur mental qu'un joueur ne sait pas déjà ? Que les saisons vont et viennent ? Qu'il faut perséverer dans le travail ? Que lorsqu'une opportunité se présente il faut la saisir ? Qu'une mésentente rugbystique ou humaine avec un coach ne veut pas dire qu'on ne sait plus jouer au rugby ? Va-t-il chercher à les motiver en permanence afin qu'ils soient boostés pour chaque match ?
J'ose espérer que les joueurs, et a fortiori les profesionnels, savent déjà cela.
Je sais que certaines personnes ont davantage le besoin de se confier que d'autres, mais dans ce cas cela dépasse le cadre du sport et c'est un psychologue qu'il faut consulter.
J'en arrive donc à ma question: quel travail effectuerait, concrètement, un préparateur mental avec les joueurs de l'équipe de France ?
MARCFANXV
Je pense qu'en France s'opère une confusion entre préparation "au combat, au match, à la compétition" et préparation à l'idée d'avoir à faire face à des situations non-prévues, non-programmées (ce qui est le propre du sport) et par extension booster la capacité de chacun à réussir à gérer au mieux les dites "situations"...Sur le 1er aspect on est sur une dimension collective avec son lot de folklore, de ficelles plus ou moins grosses, d'astuces, de bonnes & mauvaises habitudes, d'attendus...Ca fonctionne plus ou moins (en la matière le juste dosage en est la clef !) mais ça a au moins le mérite de fixer un cadre de mobilisation des énergies...Je ne suis pas sûr que toute la panoplie des programmations collectives de l'avant ait un réel impact sur la nature de la performance au-delà du seuil de l'adrénaline mais bon, ça permet aux mecs de valider le principe qu'ils en sont (du collectif !)... Le second aspect présente peut-être plus d'intérêt, quand le souci du détail quand à la mobilisation sur la durée permet parfois de faire la différence. J'ai l'habitude de dire aux mecs sur le terrain : "l'important n'est pas l'histoire telle qu'écrite mais plutôt le prolongement qu'elle peut avoir...".
Imanol votre idole
Merci pour ta réponse Marc.
Donc pour toi, le préparateur mental serait quelqu'un qui s'assure que tu ne te crames pas dès le début de la saison en quelque sorte ?
Je joue en Angleterre, où les saisons sont longues entre Championnat et Coupe (finale de la Coupe ce weekend, souhaitez-moi bonne chance), donc on a le temps de passer par toutes les émotions, parfois dans la même semaine, et il est vrai que la fin de la saison est bienvenue tant on en sort lessivés, aussi bien physiquement que mentalement.
Ce qui m'intrigue, c'est que nous savons tous que les saisons sont longues. Les deux premières saisons, on peut être surpris, moi-même je l'ai été, car on joue vraiment toutes les semaines de Septembre à Avril (sauf Christmas Break) et on ne s'attend pas à ce que ce soit aussi long, mais ensuite on s'habitue.
Que fait alors le coach/préparateur mental ? Est-ce que ce sont simplement des séances de discussion et d'échanges avec un/des joueurs(s), ou plutôt des mise en place d'activités pour éviter une lassitude intellectuelle ? Ou quelque chose de totalement différent ?
Je suppose que chaque coach a sa manière de faire, mais je me demande toujours ce qu'il se cache derrière des phrases du type "Je les aide donc à trouver un équilibre."
Ahma
Pour répondre à la première question : à ma connaissance, personne à ce jour ne sait si un préparateur mental a une influence sur les résultats d'un sportif ou d'une ėquipe. Il faudrait recourir à une étude scientifique digne de ce nom, sans se contenter d'impressions ou d'exemples individuels. Avec cette difficulté que le protocole d'une telle étude serait certainement extrêmement complexe à déterminer, et l'interprétation des résultats particulièrement épineuse.
Imanol votre idole
Vu de loin, comme ça, j'ai l'impression que le coach mental agirait comme une personne à qui on peut dire ce que l'on pense sans risquer sa place.
Des coachs qui vous sortent de l'équipe parce vous montrez un signe de faiblesse, c'est chose courante et pour les pros c'est encore pire puisqu'il s'agit de leur métier qu'ils ne peuvent plus exercer car ils ont fait l'erreur de dévoiler une faille. Dès lors, je comprends l'intérêt d'avoir une sorte de confident qui permettrait de se vider la tête.
Mais dans ce cas, pourquoi serait-il attitré au club ? Ne serait-il pas meilleur de consulter un indépendant ?
Ahma
Vu comme ça, pourquoi pas. Autant je reste en attente de preuves en ce qui concerne l'influence des préparateurs mentaux sur les résultats (ce qui est bien tout de même l'argument fondamental au départ, on se préoccupe ici essentiellement du niveau de l'équipe de France et non du bien-être des joueurs), autant je veux bien admettre que leur présence soit utile si les joueurs en tirent un bénéfice sur le plan du confort psychologique.
Ensuite, sur la question de s'attacher un spécialiste ou de recourir plutôt à un intervenant extérieur, là je ne sais pas.
BoBoB
Les etudes qui demontre l'utilité de la préparation mentale, il y en a pléthore.
Dans un des sports le plus "mental" qui existe, le golf, 99% (à la louche) du top 100 mondial a un préparateur mental. Il n'y a que les français qui n'en ont pas et ce pour des raisons culturelles. Ils n'ont toujours pas compris l'intérêt et vu leurs résultat, ils ont surement raison. Les golfeurs français sont pourtant parmis les meilleurs joueurs de golf techniquement parlant.
CQFD?
Apprendre à se connaitre, identifier ses emotions face à des situations. Identifier les emotions positives ou négatives et les comportements associés (eux aussi positif ou négatifs) et essayer d'améliorer l'humain dans sa quête de d'amélioration mentale ne sert probablement à rien. Laissons le hasard décider😊.
Ahma
Pléthore ? Je suis plus que sceptique. Je n'en ai jamais vu une seule, donc à moins que tu ne puisses me communiquer une référence...
Le fait que les golfeurs en aient tous un (si c'est vrai, admettons) ne prouve absolument rien.
Les raisonnements théoriques non plus. Seules les preuves concrètes ont une valeur. Il ne suffit pas de raisonner dans l'abstraction - "ça doit forcément marcher parce que..." - il faut pouvoir le mesurer de façon objective.
The Rogers
On dit le moral dans les chaussettes ou le moral dans la moustache? Me souviens plus.
yandelug
....sur le plan rugbystique aussi!!!