Dans une récente interview accordée à RMC, l’entraîneur de l’ASM, Christophe Urios, a livré son analyse sans filtre sur la domination actuelle du Stade Toulousain.
C’est le seul club en France qui a une vraie identité de club.
Fidèle à son style direct et imagé, l’ancien manager de l’UBB n’a pas manqué de saluer le travail réalisé par les Rouge et Noir, tout en rappelant que leur réussite ne doit pas être une excuse pour baisser les bras.
Le Stade Toulousain, une source d'inspiration pour tous
Pour Urios, le Stade Toulousain est indéniablement une "locomotive" du rugby français. "Alors à suivre ou pas ? Chacun fait comme il veut", nuance-t-il toutefois. Il reconnaît que cette domination repose avant tout sur un travail de longue haleine, notamment en matière de formation : "Ils ont beaucoup de jeunes joueurs très bons. C’est le fruit d’un travail de longue haleine, d'une identité, d'un concept, qui est tout à leur honneur." Avec un effectif pléthorique et une structure solide, Toulouse incarne, selon lui, un modèle à la fois inspirant et redoutable.
Toulouse, un exemple... mais pas intouchable
Christophe Urios ne cache pas son admiration pour la capacité du Stade Toulousain à se réinventer. Il rappelle que les Rouge et Noir ont connu des périodes difficiles, notamment entre 2015 et 2019 : "Ils étaient au fond de la gamelle quand même et ils ont su se relever." Une résilience qui force le respect, d’autant plus qu’elle s’est traduite par des titres et une qualité de jeu unanimement saluée. "Plutôt que de dire ‘Put***, ça fait chier que Toulouse gagne tout’, le challenge, c’est de les faire tomber", assène Urios, toujours prêt à relever les défis.
Une identité forte, mais pas une suprématie éternelle
Si Urios encense le Stade Toulousain pour son identité unique en France, il ne manque pas de rappeler que cette réussite n’est pas le fruit du hasard, ni une vérité absolue : "Alors oui, des fois, il faut leur dire des trucs quand même ! Ils n’ont pas inventé le rugby ! C’est un peu comme quand tu parles du vin à Bordeaux, mais il y a quand même de la place pour les autres !" Une manière de rappeler que chaque club, même avec des moyens qui ne sont pas ceux du Stade, peut trouver sa voie en s’inspirant des meilleurs.
Un appel à l’action pour Clermont
Pour Clermont et les autres clubs, Urios voit dans cette domination une opportunité de progression. "Nous n’avons pas les mêmes moyens, pas les mêmes structures, pas le même paysage, mais dans tous les cas, c’est un beau challenge", confie-t-il. L’entraîneur clermontois invite ainsi à dépasser les frustrations pour bâtir des fondations solides, à l’image de ce qu’a fait Toulouse. Une vision positive qui résonnera auprès de tous ceux qui cherchent à rivaliser avec les leaders du championnat.
🗣💬Christophe Urios, coach de Clermont : "Le Stade Toulousain est une locomotive pour les clubs du Top 14. Ils ont un effectif pléthorique mais surtout beaucoup de jeunes très bons. C'est le seul club français avec une réelle identité. Ils sont inspirants." pic.twitter.com/cfFRSwxAX4
— RMC Sport (@RMCsport) December 22, 2024
Entre hommage et défi, les propos de Christophe Urios rappellent qu’admirer les meilleurs ne signifie pas les accepter comme invincibles. Et comme il le souligne si bien, "il y a de la place pour les autres" – à condition de s’en donner les moyens. Clermont et les autres clubs sont prévenus : la locomotive toulousaine est un modèle, mais rien n’empêche de la rattraper… ou de la dépasser.
gilbertgilles
Ben oui, Urios a raison de le rappeler:"le Stade Toulousain est une locomotive pour les clubs de TOP14. Ils sont inspirants" C'est plus intéressant de lire cela que les éternelles "piques" attribuées au personnage! Il y a là, un challenge à relever et un modèle de Club à imiter. Bravo! 👍 😉
lebonbernieCGunther
"Le seul avec un vraie identité"? Ca ne serait pas un peu exagéré? Bien sûr qu'à Toulouse, l'identité est forte, et j'ai pour habitude de dire que là-bas, la seule véritable star, c'est le club! Mais quand-même! Si on regarde le Top 14 et la Pro D2 dont l'identité en question peut être malmenée par le professionnalisme, le curseur de vérité dans le domaine, c'est la ferveur qu'il y a autour du club, non? Alors, je crois que Bayonne, Toulon et beaucoup d'autres ne sont pas en reste dans ce domaine... Sa sortie est certes un bel hommage, avec beaucoup de vérités quand il parle de la formation et de la structure du club, mais sur cette question de l'identité, c'est complètement réducteur et ça ressemble à de la pommade. Alors, après R-O-G, Urios aurait-il décidé de faire copain-copain avec tout le monde?
gilbertgilles
Ben, la ferveur qu'il y a autour du Club, ce n'est pas toujours son identité. Il ne suffit pas de hurler "ici,ici, c'est..." pour asseoir une identité. Par contre, traverser les décennies en ayant toujours le même style de jeu reconnu par tous, en inspirant toutes les écoles de rugby de la région, traverser les moins bons moments sans remettre en question ton fonds de jeu, être un objectif et un exemple pour tous les jeunes rugbymen d'Occitanie (et au delà ) avoir un style de jeu appelé "l'école Toulousaine" qui s'applique à toutes les strates du Club des plus jeunes jusqu'aux professionnels, avoir un Staff composé presque exclusivement d'anciens joueurs du Club, bonifier tous les joueurs que tu recrutes, même quand ils sont Internationaux ailleurs et les emmener à partager TON style, cela, il n'y a guère que le Stade Toulousain qui le possède. C'est cela son identité et Urios, intelligemment, le reconnait. Pour te donner un exemple:j'aime le style de jeu inimitable du ST, je les "bade" dans leurs grands jours, ce n'est pas pour autant que j'admire les supporters du ST qui souvent me gonflent par leur suffisance (pas tous, pas tous, pas taper, pas taper 😉) et que je les associe à l'identité du Club. 😉
lebonbernieCGunther
Dans ce cas là, il vaut mieux parler "d'identité de jeu".
pascalbulroland
Mais l'identité de jeu ne fait-elle pas celle du club..?
lebonbernieCGunther
En partie, mais pas uniquement. Il y a certains clubs où "tout est différent", paraît-il, mais avec une identité supportrice toujours constante et très forte (en gros, avoir un gros wah wah) et une forme de jeu qui peut varier, selon le recrutement, même si la tendance est plutôt viandarde en général... Donc, au sujet de ce club que tu auras surement reconnu, "l'identité" venue des tribunes ne correspond pas forcément à "l'identité" du jeu produit. Et selon moi, quand je pense à ce club, je pense avant tout à ses travées avant de penser à son jeu...
A Toulouse, "jeu de mains, jeu de toulousains", c est une devise inscrite sur le fronton de la république ovale du club, c'est indéniable. Mais d'autres clubs ont toujours cultivé le même rugby (je pense à Mont de Marsan ou Dax par exemple), sans forcément occuper les premières places en permanence. Et c'est là où ça devient intéressant: c'est conserver son identité (de jeu ou sa mentalité), même quand ton club est aux fraises. Peut-être que le seul problème de Toulouse, finalement, c'est justement de n'avoir jamais été en grande difficulté sportivement (ce qui prouve que leur méthode est au point).
pascalbulroland
Dire que le ST n'a jamais été en grande difficulté est pour le moins...faux.
L'arrivée de Mola ne s'est pas faite dans la joie...de 2013 à 2017, le ST n'a pas brillé.
Il y eu même une année où il a fini à la 12 ème place du top 14.
lebonbernieCGunther
Je m'attendais à cette réponse. Mais c'était plus une période reconstruction, et jamais personne n'a imaginé que le stade allait vraiment plonger. Et pendant ces années là où Toulouse ne jouait pas les premiers rôles, ils ont su conserver la même identité, ce qui leur a probablement permis de revenir au plus haut niveau. Tout ça pour dire que là où se révèle la véritable identité d'un club, c'est pas uniquement quand il gagne et qu'il roule sur tout le monde, mais aussi, sans doute, quand il n'est pas au mieux et se resserre autour de cette fameuse identité!
gilbertgilles
Mais quand tu as tout un staff composé d'anciens joueurs jusques et y compris de joueurs étrangers ayant décidé de rester à Toulouse et de participer , je pense à Tekori et surtout Kaino qui fait un très gros boulot avec les Espoirs, je crois, c'est plus qu'une "identité de jeu", cela traduit l'envie d'être partie prenante de l'identité d'un Club, de ce qui est inscrit dans les gènes du Club, à savoir un style de jeu qui le qualifie ou le caractérise, ce qui ramène à l'identité du Club, qui est à distinguer, je pense, de l'engouement ou la ferveur supportrice générée par ce Club 😉
Jak3192
C'est Noël...
tout le monde s'aime ? 🤔
😄
stef7
"Le seul avec un vraie identité" sur la durée oui. Mais effectivement ce n'est pas une garantie de réussite absolue car toujours avec un effet cyclique.
Supporter du Stade depuis 1978 j'en ai vu des réussites et des périodes moins fastes, mais la culture maison finit par reprendre le dessus.....
beberarverne
Il n'a pourtant pas tord. J ai gueuler au début en disant "et l'ASM c'est pas une identité !!!"
Et bien ils l'ont perdu ces dernières annees. Et sans le retour de Michelin c'etait direction les étages plus bas... et pour les autres clubs... j'ai pensé à Castres, à La Rochelle, mais le tout là haut tout le temps, qui ne bouge pas, pas de bruit, pas de vague, il n'y a que le Stade.
beberarverne
Et sans oublier les anciens dans le Staff et les "fils de" sur le terrain
Jak3192
Urios serait il comme le bon vin ?
Plus sage avec le temps ?
Monsieur Urios m'en est bien sympathique que de connaître, reconnaître et comprendre et respecter les motifs de la force de l'adversaire numero 1.
👏👏👏
Manu
Urios n'a pas changé. Il respecte toujours les autres clubs. Par contre, faut pas lui marcher sur les pieds...FG entraineur de Toulon doit encore se souvenir de son altercation en novembre 2017 avec Urios sur le bord du terrain à Castres qu'Urios entraînait. D'ailleurs, cette saison là Castres a fini champion de France... avec une vraie identité après avoir eliminé en barrage chez lui le Stade Toulousain. Ce jour là l'équipe de Castres était injouable.
Urios a raison sur le fond. Plutôt que de jalouser ou se plaindre, il faut d'inspirer de ce qui se fait de mieux pour lui prendre la place. Bordeaux d'inspire de Toulouse. Le président Marti l'a déjà dit plusieurs fois ces dernières années, lui qui est passé par le centre de formation du Stade Toulousain
D'ailleurs s'il a dans son staff Bru et Poux, ce n'est pas pour rien
Ensuite Urios a tort en disant que Toulouse est la seule équipe avec une vrai identité. Sur l'identité de jeu, peut être, car elle est la même pour tous les jeunes joueurs de l'association jusqu'aux pros
Par contre sur l'identité culturelle, d'autres club sont très ancrés dans leur terroir. Le club de Castres par exemple est bien ancré dans son Aveyron. Brive dans sa Corrèze. Vannes dans sa Bretagne, Grenoble dans le Dauphiné ...
Urios l'a dit en arrivant à l'ASM. Il veut que le club retrouve son identité de jeu. Ça passe par être une forteresse imprenable comme dans les années Cotter
En glorifiant l'identité de Toulouse, quelque part il envoie également un message à ses joueurs qu'il a déjà interpellé à ce sujet maintes fois.
Jak3192
🤔
Par delà la "tapounette" to FG Coach (🤭),
ne te souviens tu donc pas le nombre de fois ou CU a pris le chou de diverses personnes ?
Ou est ce une vision abusée du personnage ? 🤔
gilbertgilles
Je pense que c'est la version propagée par les Medias, car cette version là fait plus pour le buzz qu'une interview pleine de bon sens comme celle ci! La "tapounette" à Galthié étant au demeurant largement méritée, pour moi! Et pour se prendre le chou, il faut être deux! Urios est, d'après moi un personnage beaucoup plus intéressant que ce que veulent bien montrer les Medias et surtout capable d'autocritique et de remise en question. Ce que n'a pas Galthié, par exemple! Par ailleurs, au delà de l'apparente perception que l'on peut avoir du personnage, son Palmarès parle pour lui. 😉
potemkine09
Heureusement que le Stade n'est pas invincible!
J'espère quand même qu'il restera un modèle, autant sur la formation et l'intégration des jeunes sur un bassin régional, que sur l'esprit du jeu debout et de faire vivre la balle.
gilbertgilles
Tu as tout dit!
Yonolan
Je n'aime pas Urios quand il prend le costume de Furios ou qu'il joue au male alpha
Je n'aimais pas son non plus son comportement de patron de PME avant qu'il ne se fasse virer de Bordeaux : c'était lui le patron et il faisait ce qu'il voulait
Je pense que ce licenciement l'a fait réfléchir ; d'ailleurs il l'a avoué et je pense qu'il en est ressorti meilleur
Mais ses analyses sont souvent pertinentes et là je le trouve particulièrement juste
Il reconnait le travail en profondeur qui a été fait à Toulouse ; mais pense aussi que chaque club , et Clermont en particulier peuvent aussi créer un modèle efficace qui peut les challenger sur le pré
Messieurs les presidents prenez en de la graine
Ca me parait nettement plus sain et plus bénéfique pour l'ensemble du rugby d'avoir une volonté d'aller vers le haut que de juste vouloir mettre des batons dans les roues de votre principal concurrent pour le freiner
Ca vous fera grandir aussi
AKA
Urios qui partage la moussette avec ROG, tresse des lauriers au Stade et par rebond à Mola, je suis un peu déstabilisé...
Yonolan
L'esprit de Noel peut-être
Bon on va voir si ça survit à la trêve des confiseurs...
balobal
vous allez voir qu'il va changer de lunettes un jour en plus
RNP
Je ne suis pas fan de Furios mais c'est indéniablement un grand technicien. Il a réussi à Oyo, à Castres et à Bordeaux (Ça ne s'est pas bien passé sur la fin mais il ne faut pas oublier que c'est lui qui les a amené en phases finales (CE et Top14)). Il est indéniablement en train de réussir à Clermont même si ça se fait un peu dans la douleur.
Je pense que le même "traitement de choc" aurait fait du bien au Racing ou à Lyon qui sont deux clubs qui se délitent doucement (même si à Lyon, l'arrivée de Ghezal va probablement changer la donne).
Amateur
Heureusement, il y a tous les "petits" clubs et pour la plupart d'entre eux, ils ont une vraie identité (pas besoin de carte pour ça, d'ailleurs). C'est ce rugby là que j'aime.